Selon les dispositions du Grenelle de l’environnement, la Trame verte et bleue doit faire l’objet d’un Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) dont les dispositions seront prises en compte dans les SCOT et PLU. La notion de « trame paysagère » proposée dans le présent Atlas est volontairement large. Elle associe les objectifs de préservation de la biodiversité à ceux de constitution d’un cadre de vie agréable et durable. Elle propose que les espaces non bâtis dans leur ensemble soient structurants pour le développement. A la trame verte et bleue proprement dite, qui vise à préserver la biodiversité en luttant contre la fragmentation du territoire, elle ajoute les espaces agricoles et les espaces de nature urbaine, jusqu’au cœur des espaces bâtis. Aux corridors biologiques, nécessaires au déplacement des espèces animales et végétales, elle ajoute les circulations douces, nécessaires au déplacement de proximité et de loisirs.
En termes spatial, la trame verte et bleue de La Réunion sera largement fondée sur trois grands types d’espaces :
- Les Hauts, cœur du Parc National
- Les ravines, qui incisent les pentes
- Les espaces naturels du littoral, préservés par des mesures diverses (propriétés du CELRL, espaces remarquables de la Loi Littoral, Réserve naturelle marine, espaces naturels sensibles, …).
Un enjeu particulier concerne les pentes, où les minces ravines constituent l’essentiel des réservoirs et corridors biologiques entre hauts et bas. Réduits aux remparts et aux fonds des ravines, les espaces naturels des pentes apparaissent coupés des pratiques des habitants et de ce fait peu reconnus et valorisés. Fragiles, ces ravines concentrent l’essentiel des rares espèces animales et végétales indigènes ou endémiques des mi-pentes et pentes basses de l’île. L’absence d’épaisseur protégée conduit à une urbanisation au plus près des rebords de remparts, qui a le triple inconvénient du risque (éboulement, inondation), de la privatisation d’espaces souvent exceptionnels (vues) et de la fragilisation des espaces et espèces (la ravine arrière-cour, recevant les déchets).
En première approche, au moins trois mesures pourraient renforcer la préservation de la biodiversité sur ces pentes en luttant contre la fragmentation :
- « l’épaississement » de l’espace des ravines : les rebords