Synthèse : les valeurs paysagères clefs de La Réunion


Ce chapitre est une synthèse sur ce qui fait la personnalité des paysages de La Réunion, ce qui peut nourrir les politiques d’aménagement pour poursuivre la construction de cette personnalité. Elle constitue une étape indispensable avant de porter un regard critique sur les évolutions en cours (valorisent-elles ou dévalorisent-elles ?), mais aussi une source d’inspiration pour agir de façon juste sur le territoire (comment valoriser les paysages au travers des grandes décisions stratégiques et au travers des façons de faire concrètes et opérationnelles).

1. Les grands paysages « naturels » spectaculaires des Hauts : massif du Piton de La Fournaise et plaine des Cafres, cirques de Cilaos, de Mafate et de Salazie, grandes ravines, forêt primaire de Bébour-Bélouve, forêts, landes

Piton Chisny, massif du Volcan
Piton Chisny, massif du Volcan

Patrimoine majeur de La Réunion, ce sont précisément ces paysages qui ont été englobés dans le périmètre du Parc National en 2007, puis inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2010… à l'exception notable de la plaine des Cafres, qui apparaît de ce fait comme un point de fragilité dans le cœur de l'île, malgré ses qualités paysagères uniques et son rôle de porte d'entrée du volcan. Dans le contexte Réunionnais d'urbanisation périphérique grandissante, ces grands espaces deviennent de plus en plus un poumon vert central, qui concentre les activités de loisirs et les courts séjours de week end et vacances.


2. Les paysages littoraux (notamment ouest, sud et sud-est de l’île) : plages, lagon, côte sauvage rocheuse

La côte sud rocheuse, vue depuis Terre-Sainte
La côte sud rocheuse, vue depuis Terre-Sainte
Leur valeur est liée à leur diversité naturelle, et à leur capacité à offrir des espaces de respiration et d’évasion, particulièrement précieux et essentiels dans un contexte densément urbanisé. Elle est aussi liée à l’intensité des usages de loisirs qui s’y développent… au risque d’un tropisme littoral excessif.

3. Les paysages agricoles : pentes cultivées en canne, champs vivriers diversifiés, îlets, nature jardinée des abords des cases

La douceur sereine des grands paysages de canne, magnifiés par la toile de fond des hauts
La douceur sereine des grands paysages de canne, magnifiés par la toile de fond des hauts
Hormis les pâturages d’altitude perchés dans les hauts (hauts de l’ouest, plaine des Cafres), les espaces agricoles sont étroitement imbriqués aux espaces de vie des Réunionnais, sur le tiers inférieur des pentes, et dessinent leur cadre de vie quotidien : ceci à l’échelle du grand paysage, par les ouvertures qu’offrent la canne à sucre, les champs vivriers et les cultures spécialisées, qui dessinent en creux l’organisation urbaine des pentes de l’île.

4/ Le paysage habité patrimonial : architecture et jardins créoles intimement liés, îlets, villages patrimoniaux de Hell-Bourg et L’Entre-Deux, quartiers-jardins

Case créole traditionnelle et son jardin
Case créole traditionnelle et son jardin

L’attractivité des paysages de La Réunion est liée à la qualité de vie dont témoignent les cases et leurs jardins, des plus opulentes aux plus modestes. Cette échelle intime dessine un environnement de proximité riche et complexe, où s’imbriquent les espaces construits et végétaux, intérieurs et extérieurs, témoignant d’un art de vivre dans lequel le jardin et les plantes jouent un rôle essentiel, culturel, social, voire économique.


5/ La multitude des sites naturels et culturels

Cascades de la rivière Langevin
Cascades de la rivière Langevin

La valeur des paysages de La Réunion est aussi liée à la multitude des sites, à voir ou à  visiter, qui contribuent à l’attrait touristique de l’île. Leurs dimensions réduites, parfois leur isolement dans un cadre plus global banal, les rendent particulièrement précieux et fragiles.