Aperçu détaillé : les unités de paysage de La Réunion
Caractéristiques et analyse critique des paysages de l’île
Les unités et sous-unités de paysage composent les chapitres les plus précis de l'Atlas. Une unité de paysage est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres. L'identification des unités est un moyen de connaissance qui permet de mettre au jour la diversité des paysages de La Réunion, et de définir les traits de caractère qui font la personnalité de chacun. Les unités de paysage offrent ainsi des bases pour définir et mettre en oeuvre des modes d'aménagement du territoire adaptés et attentifs aux spécificités, et pour contribuer, au travers des actions quotidiennes d'aménagement, à la diversité et à la richesse des paysages héritées de la géographie et de l'histoire. C'est en ce sens que le paysage est un patrimoine vivant. Chaque unité fait l'objet d'un développement en trois parties : un chapitre «Situation», un chapitre «Caractéristiques et valeurs paysagères clefs», un chapitre «Analyse critique, identification d'enjeux ».
Les unités de paysages
A. Les paysages des pentes extérieures de La Réunion
1. Les pentes de Saint-Denis a. Saint-Denis b. Les pentes urbanisées de Saint-Denis c. Les pentes boisées de Saint-Denis d. La plaine des Chicots e. La rivière des Pluies
2. Les pentes du Nord -Est a. Les pentes douces littorales du Nord -Est b. Les mi-pentes cultivées du Nord -Est c. Les pentes boisées du Nord -Est d. La plaine des Fougères et la plaine des Lianes
3. Les pentes de Saint-Benoît a. Les pentes littorales de Saint-Benoît b. Les mi-pentes cultivées de Saint-Benoît c. Les pentes boisées de Saint-Benoît d. Les branles d'altitude de l'est e. Le mini-cirque de Grand Etang f. Takamaka et la rivière des Marsouins
4. Les pentes de Sainte-Rose et Saint-Philippe a. Les pentes littorales de Sainte-Rose et Saint-Philippe b. Les mi-pentes cultivées de Sainte-Rose c. Les pentes boisées de Sainte-Rose et Saint-Philippe
5. Les pentes du sud a. Les pentes littorales du sud b. Les mi-pentes cultivées du sud c. Les pentes boisées du sud d. Le mini-cirque de la plaine des Grègues e. Le mini-cirque de Grand-Coude f. La rivière des Remparts g. La rivière Langevin
6. Les pentes de Saint-Pierre/le Tampon a. Le littoral de Saint-Pierre b. Les pentes du Tampon
7. Les pentes de Saint-Louis/l’Etang-Salé a. Le littoral de Saint-Louis et l’Etang-Salé b. Les mi-pentes cultivées c. Les pentes des Makes et du Dimitile d. L’Entre-Deux e. Le mini-cirque des Makes f. Le mini-cirque du Tévelave g. Le Bras de la Plaine
8. Les pentes de l’Ouest a. Le littoral balnéaire de l’Ouest b. Les mi-pentes de l’Ouest c. Les pâturages des Hauts de l'Ouest d. La forêt des Hauts de l'Ouest e. Les branles d'altitude des Hauts de l'Ouest
9. Les pentes de Saint-Paul-le Port-La Possession a. La plaine du Port et la plaine de Saint-Paul b. Les pentes de La Possession c. Le mini-cirque de Dos d’Ane
10. Les pentes de La Montagne a. Les falaises littorales b. Les pentes habitées de La Montagne c. Les pentes boisées de La Montagne d. La plaine d’Affouches
B. Les paysages de La Réunion intérieure
11. Le cirque de Salazie a. Le couloir d’entrée du cirque (rivière du Mât) b. Le cirque côté Hell-Bourg c. Le cirque côté Grand Ilet
12. Le cirque de Mafate a. Le défilé de la rivière des Galets b. Le cirque côté Aurère c. Le cirque côté la Nouvelle
13. Le cirque de Cilaos a. Le couloir d’entrée du cirque b. Le cirque côté Cilaos c. Le cirque côté Palmiste Rouge
14. La plaine de Bébour-Bélouve a. La plaine de Bébour b. La plaine de Bélouve
15. Le massif du Piton de la Fournaise a. L’enclos b. Les landes du volcan (plaine des Remparts et rebord de l’Enclos) c. La Plaine des Sables d. Le fond de la rivière de l’Est
16. La plaine des Cafres a. La plaine des Cafres pâturée b. La plaine des Cafres urbanisée
17. La plaine des Palmistes a. La plaine des Palmistes habitée b. L’antichambre de Bébour
5/ Les pentes du Sud
Situation
Les pentes du Sud s'étendent de la Ravine Basse Vallée à La Rivière d'Abord, accueillant Saint-Joseph, Petite-Ile, Manapany, Grands Bois, Vincendo. A leur sommet, elles s'achèvent sur le massif du volcan actif, entaillées sur toute leur longueur par la double fracture que provoquent les Rivière des Remparts et Rivière Langevin, anciennes calderas. Leur point culminant est le Morne Langevin (2416 m) qui domine la mince langue de terre du « Serré », miraculeusement suspendue au-dessus des gouffres des deux rivières Langevin et des Remparts et sur laquelle est implanté Grand Coude.
Les pentes du Sud sont parmi les plus beaux paysages cultivés de l'île (avec le bas des pentes des Makes et du Dimitile vers Saint Louis). La lumière vive et gaie qui baigne les pentes, la diversité des cultures, les pitons qui enflent çà et là la surface du sol, l'effet balcon sur la mer que produisent les falaises, la grande diversité des sites littoraux, contribuent à leur grande valeur.
Rivière des Remparts et Rivière Langevin : deux ravines spectaculaires, connectant le sud au volcan.
Un paysage littoral de caractère, particulièrement riche en sites diversifiés.
Une forêt des Hauts réduite...
Une urbanisation largement diffusée dans l'espace à la faveur des routes.
Un patrimoine fragile de cases et de jardins créoles, en voie de disparition.
Un
durcissement du paysage habité et une banalité de l'architecture qui
tranchent violemment avec la qualité des paysages agricoles et naturels.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Des paysages agricoles remarquables
Les pentes du Sud, de Saint-Pierre à Basse Vallée, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Les pentes agricoles du Sud, animées par les boursouflures des pitons (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Paysages agricoles des hauts du sud, vers le Petit Tampon
De longues pentes agricoles animées par les dômes souples et élégants des pitons, traits de caractère spécifique aux pentes du sud
Les pitons de Manapany, parmi les plus élégants de l'île
Les pentes du sud, ouvrant des vues généreuses magnifiées par la lumière
Des espaces cultivés s’ouvrant plus généreusement à la vue que sur la côte Est et composant un paysage riant bénéficiant d’une luminosité particulière
Champ de poireaux en tremplin sur l'océan
Champ de cannes tombant dans l'océan, littoral de Petite-Ile
Dans les Bas, des champs parfois encore directement en tremplin sur l'océan, sans urbanisation, composant des paysages « agro-marins » de grande qualité devenus très rares à La Réunion
Les hauts du sud : lumière vive, diversité agricole et ouvertures lointaines (ici sur la montagne du Dimitile)
Les hauts du sud : large ouverture sur le littoral de Saint-Pierre
Dans les Hauts, des ouvertures visuelles particulièrement vastes sur les pentes et le littoral du Tampon et de Saint-Pierre, ainsi que sur les hauts de Cilaos (Dimitile, Piton des Neiges)
Dans les Hauts comme dans les Bas, une agriculture plus diversifiée que partout ailleurs, participant à l'attractivité des paysages : canne et vergers de fruitiers, canne et plantes aromatiques, canne et ananas, restes de vétyver et géranium, curcuma, paysage jardiné de cultures légumières et fruitières, pâturages et bocages, ...
Les pentes agricoles habitées de Petite-Ile
Un développement de l'urbanisation sensible dans l'espace agricole (voir ci-infra)
Rivière des Remparts et Rivière Langevin : deux ravines spectaculaires, connectant le sud au volcan
La rivière des Remparts
Des ravines formées dans d'anciennes caldeiras, aux dimensions hors du commun, parmi les plus profondes et vastes de l'île
Le replat de Grand Coude entre les deux rivières Langevin et des Remparts
Grand Coude et le site du Serré : une étroite bande de terre comme suspendue dans le vide
La rivière des Remparts, vue de Notre-Dame de la Paix ; au centre la cicatrice de l'effondrement du Bras de Mahavel (1965)
Des points de vues plongeants depuis les rebords, rares mais impressionnants : Notre Dame de la Paix, le Serré, le Nez de Boeuf (voir les unités de paysage du Volcan et de la plaine des Cafres), le Morne Langevin (au bout de la plaine des Remparts)
Le fond de la rivière des Remparts, passage du sentier de grande randonnée vers Roche Plate
Des chemins de randonnées permettant de relier le littoral au volcan : sentier de la rivière des Remparts (gîte de Roche Plate), sentier de la Plaine des Sables à Grand-Galet
Le domestique sur fond de toile sauvage : tout le charme de La Réunion ; ici à grand Galet, rivière Langevin
Route de la rivière Langevin, nature jardinée
Cascade de Grand-Galet, rivière Langevin
La rivière Langevin, l'une des ravines les plus appréciées de l'île : accessible en voiture jusqu'à Grand-Galet, par une route ombragée de vieux arbres fruitiers et accompagnée de cultures : avocats, letchis, bananes, mangues ananas, cresson, ... ; baignable et animée de bassins et de cascades (dont la cascade de Grand-Galet) ; très fréquentée, soumise à la pression touristique et de loisirs.
La rivière de remparts et la rivière Langevin sont deux rivières pérennes reconnues pour leur richesse faunistique. Par ailleurs, elles constituent avec la ravine de Basse Vallée des zones de migration et de refuge des oiseaux marins ainsi que des sanctuaires pour des formations et espèces végétales inaccessibles en rempart.
Un paysage littoral de caractère, particulièrement riche en sites diversifiés
La côte sud vue depuis la Pointe de la ravine des Cafres ; à l'horizon le Piton de Grande Anse
Une côte plus festonnée qu'ailleurs dans l'île, favorable à la diversité des paysages et à leur perception :
succession de pointes : Pointe Marcellin (Vincendo), Pointe Langevin, Pointe de la Cayenne (Saint-Joseph), caps et île de Petite-Ile, Piton de Grande Anse, Pointe du Parc (Terre Sainte)
succession d'anses, dont Grande Anse, baie de Manapany, marine de Vincendo, ...
nombreux sentiers « pêcheurs » souvent périlleux et impraticables lors de fortes houles permettant de découvrir ces côtes et falaises sauvages.
La plage de Grands Bois
Le spectacle des vagues vues de profil depuis la cale de Langevin
Une côte étonnamment variée : plutôt sauvage, majoritairement rocheuse et tombant en falaises, offrant le spectacle permanent de la houle ; mais aussi des bribes de plages coralliennes, à la faveur d'un embryon de récif frangeant : longue plage semi rocheuse de Grands Bois, site magnifique de Grande Anse, très attractif ; et des rivages de galets à l'exutoire des grandes rivières : Saint-Joseph, Manapany.
Une côte abritant des reliques de végétation littorale en flanc de falaise et des zones propices à la nidification et à la reproduction de Paille en queue et de Puffins. De même, le Lézard vert des bas de La Réunion est également présent au niveau des formations littorales bien conservées entre Piton Grand Anse et la pointe de Langevin.
La baie de Manapany
Manapany Remarquable ravine Baie habitée au calme, hors des flux de circulation, offrant un bassin de baignade très fréquenté en été. Depuis le Grand Cap, se déroule le spectacle étonnant des vagues vues de profil gonflant avant de se déchirer sur la côte rocheuse. Ancienne marine encastrée dans la lave noire, avec une jetée en maçonnerie reliée autrefois aux rochers du Grand Cap par un pont-levis. Site emblématique du Lézard vert des bas, espèce endémique de cette région de l'Île également appelé Lézard vert de Manapany qui est très facilement observable sur les Vacoas et Lataniers plantés le long de la voie littorale en direction de l'ancien Four à Chaux.
Le littoral de Vincendo et ses vacoas
La Marine de Vincendo : Paysage exceptionnel de cette côte sauvage, très étendue et préservée avec sa forêt dense de vacoas, ses falaises et le spectacle inlassable des vagues à l'assaut des rochers Site abritant une des seules stations de l’Île à bois de Matelot, espèce indigène rare.
La plage de Grande Anse
Grande Anse : Scénographie de découverte progressive du paysage littoral par la voie en lacets des pentes ondulées des cannes jusqu'à l'approche du Piton Grande Anse, imposante « colline » boisée plongeant dans la mer. Baie présentant sans doute la plus belle plage de l'île avec ses sables coralliens, ses deux anciens fours à chaux et son arrière-plage large, ombragée et plantée de cocotiers.
Sans doute aussi, un des sites littoraux les plus fréquentés du sud, régulièrement envahi de voitures et d'une population à la recherche d'un lieu de pique-nique ombragé ; un projet de recomposition du site visant à limiter l'accès des véhicule est en cours, ainsi que celui d'un bassin de baignade… Sans doute aussi, un des sites littoraux les plus fréquentés du sud, régulièrement envahi de voitures et d’une population à la recherche d’un lieu de pique-nique ombragé ; un projet de recomposition du site visant à limiter l’accès des véhicule est en cours.
Le piton Grande Anse abrite des stations rarissimes d’espèces végétales indigènes et endémiques exceptionnelles et protégées. Ce piton est sillonné par des petits sentiers offrant des points de vue remarquables sur cette anse et sur les falaises rocheuses constamment survolées par les pailles en queue qui y nichent. Ce Piton est également un important site de nidification.
L'Îlot de Petite île : Seul îlot de La Réunion ce morceau de terre inaccessible par les terres et pourtant proche des côtes rocheuses abrite l'unique colonie de nodi BRUN de l'Île s'affichant ainsi comme un sanctuaire pour ces oiseaux. Face à cet îlot les falaises rocheuses offrent des beaux points d'observation sur cette colonie.
Littoral de Basse Vallée : Secteur écologiquement intéressant caractérisé principalement par des sites de reproduction du Noddi brun et d'autres oiseaux marins et par la rareté des reliques de végétation littorale indigène peu dégradée. Site de promenade et de pique nique aménagé…
Terre rouge : Falaise rocheuse offrant à l'embouchure de la ravine des Cafres un bassin protégé et accessible avec de beaux points de vue sur la côte. Site présentant quelques habitats naturels halophiles bien conservés : pelouses, tonsures, fourrés (Scaevola taccada) avec des stations d'espèces remarquables et protégées. Espace de nidification potentielle pour les oiseaux marins.
Ces différents espaces littoraux sont hélas fragmentés par l'urbanisation.
Une forêt des Hauts réduite ...
Repoussée par l'agriculture et l'urbanisation. Encore très bien conservée au niveau de la forêt de la Crête, accessible par quelques sentiers dont le sentier des orchidées qui permet une « escapade » dans un univers brumeux constamment humide où tous les supports sont colonisés par des plantes dont de remarquables orchidées. La forêt de Notre-Dame de la Paix, relique de forêt tropicale de montagne sous le vent plus ou moins bien conservée et très fragmentée se prolongeant dans les bas par la forêt Bois de Couleur de moyenne altitude de la Mare et de la Petite Plaine dans les Hauts de Petite Île. Ces espaces forestiers sont connectés entre eux vers l'Est avec les différentes ravines notamment mais sont interrompues vers l'Ouest pour laisser place à l'urbanisation et l'agriculture du Tampon.
Sentier pédagogique de Notre-Dame de la Paix
Un sentier pédagogique pour la forêt à Notre-Dame de la Paix
Sur les mi-pentes comme à la Ligne d’Equerre, quelques lambeaux de forêt semi-sèche sont encore présents au sein de zones urbaines.
Une urbanisation largement diffusée dans l'espace à la faveur des routes
Une RN 2 qui tend à être urbanisée en continu Continuités avérées ou en cours de Saint-Joseph-Langevin-Vincendo, de Saint-Pierre-Grand-Bois Rares coupures d'urbanisation, fragiles :
A Terre Rouge entre Saint Pierre et Grand Bois, courte section avec vue sur les champs de canne et le littoral
Paysage amont des pentes cultivées à la sortie de Grand-Bois
Les pentes cultivées de Girofle devant Piton Bernard, bordant la Ravine Basse Vallée
La RN 2 à Vincendo, pas d'attractivité
Un paysage habité de la route globalement durci et banalisé par les aménagements : développement du bâti d'habitat et d'activités, imperméabilisation des sols, clôtures en dur, réduction des emprises de jardins, publicités et mobilier urbain Une déviation de Grands Bois qui ouvre une opportunité de requalification de la traversée
Saint-Joseph vue depuis les pentes de Piton Babet
Saint-Joseph, vue depuis Pente Mangue
Saint-Joseph : un développement urbain marqué sur les pentes et le littoral, malgré un site naturellement contraint Développement de tous côtés. Même le piton Babet, bordant le centre ville, n'a pas échappé à la pression urbaine. Sur le littoral, les pentes cultivées rejoignant les belles falaises subissent la déprise agricole, et malgré la Loi littoral, des cases s'y sont implantées. Une ville implantée à l'embouchure de deux ravines, ignorant le respect des sites et des forces naturelles. Urbanisation modifiant ainsi le chemin naturel des écoulements d'eau. Zone à risque illustrée par les inondations et les coulées de boue de ces dernières années. Une déviation sur les pentes cultivées : réservoir d'urbanisation de cette espace libéré entre la RN et la ville
Une diffusion de l’habitat dans le lacis des routes des mi-pentes Une trame de petites routes étendue sur une grande amplitude d'altitude ; vues dominantes larges où le bâti apparaît globalement très présent dans le paysage. Diffusion de l’habitat dans le lacis des routes des mi-pentes (D3, D29) et des petites routes sinueuses menant aux nombreux bourgs vers 650 m d’altitude (Jean Petit, Jacques Payet, La Crête, La plaine des Grègues). Sur les pentes agricoles prospères de Petite Ile, les écarts proches de Saint-Pierre (Manapany-les-Hauts, Anses-les-Hauts, Piton Goyave …) ont subi le plus fortement l’attractivité urbaine.
Constructions au fil de la route Hubert-Delisle, hauts de Petite-Ile
Une ancienne route-paysage, la route Hubert-Delisle, aujourd'hui en voie de banalisation : « Une des plus belles routes des pentes intermédiaires de l'île s'organisant en route paysage : la Route Hubert-Delisle ou D3 qui va du Tampon à Saint Joseph » Etude paysagère de 1994-B.Follea. Comme ailleurs, le développement des pentes tend à faire disparaître la nature jardinée des cases traditionnelles même si les jardins luxuriants sont restés. Les bourgs (Bérive, Mont-Vert-les-Hauts, Manapany-les-Hauts…) affichent des centralités ténues à l'architecture et aux espaces publics banalisés. Mais le pittoresque de la route persiste par endroits : parcours rythmé par les passages de certaines ravines, tracé sinueux et belles vues sur le littoral, ambiance fraîche des jardins, des palmistes, des fanjans, des bananiers et des bambous ….
Le Piton Mont-vert, élément marquant du paysage et recouvert de forêt semi-sèche, un des seuls site abritant une orchidée rarissime se camouflant au sein des feuilles mortes (Oceoclades monophylum) et offrant des points de vue remarquables sur le littoral et les pentes.
Le cirque perché de Grand-Coude (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Grand-Coude. Vue depuis Notre-Dame de la Paix
Le mini-cirque de Grand Coude : Autrefois une grande forêt. Défrichée en 1920 pour y planter le géranium, la forêt a laissé places aux cultures maraîchères puis à des essais de culture de thé sur des terres fertiles et dans un climat favorable humide et frais. Aujourd'hui, une mosaïque de cultures, de pâturages et de lanières forestières. Installée sur les faibles pentes du cirque, ce paysage agricole participe à l'atmosphère paisible et fraîche du cirque que la végétation d'altitude (acacias, platanes, cryptomerias, filaos) et les jardins fleuris (hortensias et agapanthes…) viennent renforcer. Voie d'accès remarquable notamment au petit Serré, sur une étroite bande de terre suspendue entre deux profondes ravines (La Rivière des Remparts et la Rivière Langevin…).
Le cirque de la plaine des Grègues (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Le cirque de Plaine des Grègues
Le mini-cirque de la Plaine des Grègues Urbanisation dispersée banale dans un cadre de grandes pentes boisées, de grande qualité
Un patrimoine fragile de cases et de jardins créoles, en voie de disparition
La case et son jardin créole, fragile patrimoine en voie de disparition
Tissu végétal des jardins et de la nature jardinée : une valeur sociale, environnementale et paysagère essentielle
Le tissu végétal urbain, précieux pour la qualité du cadre de vie et des paysages bâtis ; ici à Saint-Joseph
Ecrin végétal du jardin, route Hubert-Delisle pentes du sud
Débordement généreux du jardin sur l'espace public de la route (vers Vincendo)
Qualité des ambiances offertes par la nature jardinée aux abords des cases
Le sauvage et le cultivé : l'addition du paysage domestique de la case environnée de son jardin et du paysage sauvage des pentes boisées alentour, offre le meilleur des paysages Réunionnais. Ce mariage qui contribue à la valeur fondatrice de La Réunion (voir l'introduction au présent atlas) tend à disparaître notamment dans le sud : il reste quelques situations isolées de cases et de jardins délicats, mais pas de paysage habité d'ensemble de qualité.
Un durcissement du paysage habité et une banalité de l'architecture qui tranchent violemment avec la qualité des paysages agricoles et naturels
Durcissement du paysage habité, même en plein espace rural ; ici Chemin Baguettes
Disparition de l'écrin végétal, durcissement et banalisation du bâti d'habitation, grave dégradation du paysage
Banalité du paysage habité dans un site pas banal : Grand Galet, rivière Langevin
Clôture en parpaings, dégradation forte du paysage (route Hubert-Delisle, vers Bérive)
Murs de soutènement en béton, dégradation forte du paysage (route Hubert-Delisle, vers Mont-Vert-les-Hauts)
Recalibrage de route et aménagement de trottoir ont provoqué la construction d'un mur en dur devant ce joli ensemble de case et jardin créoles (route Hubert-Delisle, pentes du sud)
Une évolution accélérée des paysages de la côte Sud sous l’effet de la pression de développement. A la case traditionnelle colorée entourée des cultures d’arbres et d’arbustes utilitaires se substitue la maison béton, souvent massive, mal intégrée au relief sur des parcelles étroites dominées par la « monoculture du gazon à palmiers et haies », volontiers cernée de murs de parpaings. Le paysage équilibré de la case et de la nature jardinée semble s’effacer progressivement et avec elle l’harmonie que l’homme entretient avec la nature domestiquée. Mais au-delà, la disparition des écosystèmes domestiques de production autarcique (vergers, jardins anciens, plantes médicinales…) est à l’origine de l’imperméabilisation des sols, de la banalisation des jardins, de la perte de diversité et de l’appauvrissement des sols. Ce phénomène n’est pas sans conséquence sur l’équilibre de l'écosystème de l’île.
Urbanisation en cours près du piton Papangue (amont de Vincendo)
Les reliefs singuliers proches de l’urbanisation :
Les pitons non urbanisés : protection contre l'urbanisation ; valorisation paysagère et environnementale par l'aménagement de points de vue, la préservation et le renforcement des structures végétales d'accompagnement des espaces cultivés et de protection contre l'érosion.
Eviter l’isolement des sites remarquables comme le Piton Mont-vert
Le rebord de la rivière des Remparts, peu préservé et peu mis en valeur (vue depuis le piton de l'Entonnoir)
Problème d'urbanisation trop proche du rebord de ravine, sans passage ; ici à Saint-Joseph
Point de vue de Notre-Dame de la Paix ; rare point de vue sur la rivière des Remparts
Les rebords des ravines naturels ou agricoles :
Les rebords des ravines : protection contre l'urbanisation (mise à distance), création de points de vue supplémentaires sur les rivières Langevin et des Remparts, mise en valeur du site du Serré, unique à La Réunion
Les espaces agricoles
Champs de canne tombant dans la mer, vers Grande Anse
Champs mixtes et océan, Manapany-les-Bas
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Repérage et protection stricte des espaces agricoles au contact direct du littoral ; valorisation économico-touristique et patrimoniale
Pentes agricoles de Vincendo, avec le Piton Bernard
Le grand espace agricole non mité de Mont-Vert, un paysage agricole « pur » devenu rare et précieux à La Réunion, juste au-dessus de Saint-Pierre
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation :
Protection des espaces agricoles, contre l'urbanisation diffuse, qui banalise les paysages, fragilise l'économie agricole, surconsomme les terres cultivables, ne conforte pas le lien social, aggrave la dépendance à la voiture, coûte cher en réseaux et services à la collectivité
Champs de canne et champs d'ananas, pentes hautes du sud
Bouquets de palmiers en accompagnement d'habitat : exemple de valorisation du paysage agricole habité
Plaine des Grègues, arrivée à la maison du Curcuma : un paysage pas très vendeur...
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Poursuite de la valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle (joseph Hubert, usine sucrière de Grands-Bois, ...), valorisation paysagère des routes à thème, valorisation paysagère et environnementale des espaces agricoles par la plantation de structures végétales : essences silhouettes, structures bocagères de protection contre l'érosion, ...
Espaces naturels
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale) :
Les côtes rocheuses encore riches subissent tout de même de fortes pressions d’urbanisation et d’aménagement et sont bien souvent fragmentées et isolées diminuant ainsi leur chance de résistance face aux divers facteurs naturels et humains ;
Préservation des oiseaux marins via une adaptation des aménagements dont les éclairages et la fréquentation de certains sites.
Préservation de l’habitat naturel du Lézard vert de Manapany.
Urbanisation
Case créole, Manapany-les-Bas
Le patrimoine architectural urbain :
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain
L’urbanisme végétal (quartier habité arboré) :
Identification, protection et renforcement des reliques de végétation naturelle au sein des espaces urbains
Identification et valorisation de la trame végétale des jardins et des arbres remarquables des espaces publics.
Routes
Exemple d'ouverture visuelle depuis la route, RD 32, Petite-Ile
Route paysage dans les hauts vers le Petit Tampon
Ouverture précieuse sur les pitons Manapany et le littoral
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Protection contre l'urbanisation des bords de route et chemins ; identification (aux PLU) et préservation des coupures d'urbanisation, espaces de respiration
La RD 30, route paysage remarquable sur le littoral de Petite-Ile
Point de vue à valoriser sur la côte de Manapany-Saint-Joseph, depuis la RN 2
Point de vue précieux sur les pentes et le piton Langevin, au franchissement de la rivière Langevin par la RN 2
Lignes électriques à enterrer sur les routes-paysages identifiées (ici vers Notre-Dame de la Paix)
Lignes électriques sensibles dans les ouvertures visuelles sur le grand paysage
Identification (aux PLU) des routes paysages, des points de vue et valorisation paysagère (marquage par la plantation d'arbres -signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique, ...)
Enjeux de
réhabilitation et de création
Espaces naturels
Cale de Vincendo, stationnement et minéralisation trop proche du trait de côte
Stationnement trop proche du trait de côte, marine Langevin
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Poursuite des aménagements entrepris sur les sites : création de sentier littoral, recul des stationnements, résorption des points noirs, renaturation, ...
Urbanisation
Paysage agricole habité, hauts de Petite-Ile
Paysage agricole habité, pentes en contrebas de plaine des Grègues vues depuis le piton de l'Entonnoir
Exemple traditionnel de bouquet d'arbres-signaux (ici des palmiers) et de toit de couleur pour inscrire le bâti dans l'espace agricole
Les espaces agricoles mités par l’urbanisation diffuse :
Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant.
Habitat agricole ne valorisant pas le paysage (Notre-Dame de la Paix)
Opération récente ignorant les fondements culturels du paysage habité de La Réunion
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat nouveau (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables
Médiocrité du paysage bâti dès que le tissu végétal de l'urbanisme se fait moins dense ; ici Petite-Ile
Dureté et médiocrité du cadre d'habitat et de travail
Case excessivement imposante, littoral de Petite-Ile
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétal, résorption de points noirs bâtis
Les paysages agricoles très élégants du sud, en voie de fragilisation et dégradation par l'urbanisation diffuse
Urbanisation dispersée, plaine des Grègues
Les centralités urbaines non affirmées :
Confortement des centralités existantes ou potentielles, cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols
Banalisation de l'espace public central, Bérive
Centralité banalisée par l'aménagement routier, route Hubert-Delisle
Le centre de Petite-Ile, peu attractif
Revalorisation des espaces publics des bourgs dans des dispositions moins routières et moins minérales ; requalifications architecturales ; redynamisation par le confortement des centralités (voir ci-dessus)
Bouchon dans Saint-Joseph
Saint-Joseph et la rivière des Remparts
Le littoral de Saint-Joseph à revaloriser (Bd Joseph Leneveu) : revalorisations architecturales, réorganisation des circulations et des stationnements, lutte contre l'érosion, ...
Les sites spécifiques à valoriser
Saint-Joseph : amélioration du maillage et des circulations, valorisation paysagère des bords de la rivière des remparts, valorisation paysagère et écologique du littoral urbanisé, mise en valeur des vues remarquables sur les pentes vers l'amont
Le bord de mer de Grands Bois à revaloriser
Le littoral de Grands Bois : revalorisation paysagère et écologique, (aménagements trop minéraux vieillissement mal), valorisation de l'ancienne usine
Terre-Sainte : le bord de mer et ses ficus, à mettre en valeur
Terre-Sainte, espace à requalifier (marine)
Le littoral remarquable depuis Terre Sainte et la médiocrité du bâti en contraste
Le littoral urbanisé de Terre-Sainte : mise en valeur du quartier des pêcheurs et du parcours littoral, résorption de points noirs, création de continuités douces vers le littoral protégé de Terre Rouge, ...
Bien que des continuités écologiques haut-bas soient bien matérialisées par les grandes ravines, il manque cruellement de connexion entre les différentes reliques de végétation naturelle présentes sur le territoire, notion de continuités transversales au niveau de l’arrière littoral et des mi-pentes notamment.
Routes
Point noir, bord de la RN 2 vers Grande Anse
Publicités sur le parcours de la RN 2 à Manapany-les-Bas
Exemple de parcours valorisant, la RN 2 dans la côte de Grande Ans
Exemple de fenêtre-coupure d'urbanisation intéressante à préserver et valoriser au fil de la RN 2 : ici vue sur les pitons de Manapany, au franchissement de la ravine Manapany
Les routes et abords de voies dégradés :
Le linéaire général de la RN2 : réhabilitation paysagère d'un axe stratégique pour la découverte de l'île : arrêt de l'urbanisation linéaire, protection des coupures d'urbanisation, mise en valeur des vues, plantations d'alignement, réaménagement des traversées dans des dispositions moins routières, maîtrise des clôtures, encouragement au végétal, résorption de points noirs bâtis, ...
La RN2 à Grands-Bois
La RN2 à Grand-Bois : requalification urbaine de la traversée à l'occasion de la déviation créée
RN2 arrivée à Saint-Joseph par l'ouest
RN2 arrivée à Saint-Joseph par l'ouest
Les entrées de ville de Saint-Joseph par la RN2 : réduction de la publicité, requalification architecturale des bâtiments, requalification paysagères des emprises routières, des clôtures et des parcelles commerciales, enterrement des réseaux
Les pentes de Saint-Denis situées entre la Rivière Saint-Denis et la Rivière des Pluies montent jusqu'à La Plaine des Chicots dominée par la Roche Ecrite culminant à 2276 m. A l'Ouest, le rempart de la Montagne et ses falaises littorales affirment le caractère peu franchissable de ce massif alors qu'à l'Est, la large embouchure de la rivière se poursuit sur les pentes cultivées de Sainte-Marie. Trois ravines (Ravines du Butor, Ravine Patate à Durand et Ravine du Chaudron) découpent le territoire et ont façonné les grandes lignes de l'urbanisation.
Les sous-unités :
Le
littoral au relief peu marqué a favorisé le développement d'une ville à
l'origine tournée vers la mer, par les échanges maritimes et une
vocation militaire défensive : la ville basse, le quartier de la
Redoute et ses implantations militaires, la ville haute au plan
quadrillé typique des villes coloniales. Contrainte par la morphologie
de son site, la ville s'est peu à peu développée vers l'Est et les
pentes. Sur les pentes intermédiaires sont implantés de nombreux quartiers, profitant de la fraîcheur et des points de vue sur le littoral. Les pentes boisées et les remparts sont marqués par une végétation semi-sèche, occupant les espaces non urbanisés ou désertés par l'agriculture La plaine des Chicots s'étend en pente douce sur la tête Nord de la Roche Ecrite, lande à branles, « l'avoune » de haute altitude. La rivière des Pluies, affirme la mise en scène des pentes Nord par l'ouverture visuelle qu'elle offre depuis le littoral vers le cœur de l'île.
Bloc diagramme
bloc dia n°1
Des pentes tenues par un imposant massif montagneux et cadrées par deux larges ravines.
Une ville « blanche » en damier régulier, dessinant des perspectives sur le grand paysage.
Un patrimoine architectural remarquable et fragile en centre-ville.
Des pentes urbanisées, organisées en quartier.
Un paysage urbain « automobile ».
Des ravines effacées et ignorées dans la ville.
Un littoral oublié et coupé de la ville.
La rivière Saint-Denis, une limite Ouest marquée par la proximité du centre-ville.
La rivière des Pluies, une limite Est sauvage et évolutive.
Des espaces agricoles rares et menacés : ouvertures visuelles sur le grand paysage.
Des bourgs à l'ambiance fraîche en haut des collines.
Des lambeaux de forêts encore présentes sur les pentes.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Des pentes tenues par un imposant massif montagneux et cadrées par deux larges ravines
Ouverture de la Rivière des Pluies sur le littoral
Pentes de Saint-Denis découpées par les ravines : Chaudron, Butor, Rivière Saint-Denis
Fond de scène formé par les pentes de la Plaine des Chicots et de la Plaine des Fougères, ouverture de la Rivière des Pluies et vue sur le Massif du Piton des Neiges
Le massif de la montagne à l’ouest de Saint-Denis et l’échancrure de la Rivière Saint-Denis
Pentes dominées par la Plaine des Chicot et entaillées par deux ravines majeures, la Rivière Saint-Denis et la Rivière des Pluies et par trois ravines structurantes, la Ravine du Butor, la Ravine des Patates à Durand et la Ravine du Chaudron. Les deux grandes ravines pérennes qui délimitent l'unité sont de véritables corridors écologiques reliant les hauts et les bas dont l'intérêt régional pour la faune notamment piscicole et oiseaux marins est reconnu, malgré les différentes perturbations qu'elles subissent : déversements de déchets, d'eaux usées et pluviales, défrichements, prélèvement d'eau et imperméabilisation des berges,... Les rives dont la végétation est fortement dégradée assurent également un rôle fonctionnel pour la faune et la flore. Ces grandes ravines, souvent « négligées à leur embouchure » offrent lorsque le lit se resserre des paysages extraordinaires (majesté des remparts, luxuriance végétale, fraîcheur et bassins...) créant des lieux de nature souvent méconnus et proches du littoral.
Une ville « blanche » en damier régulier, dessinant des perspectives sur le grand paysage
Une ville blanche
Etablissement humain sur le site de St Denis rendu possible par la rencontre entre une région vaste et riche et un espace maritime
Plan colonial quadrillé du centre ville et extension de la ville vers l’est
Mise en scène du grand paysage par le plan colonial en damier libérant des vues sur les pentes en amont et le littoral en aval. Le premier plan de la ville est le plan Paradis qui date de 1733. S'appuyant sur un axe préexistant orienté nord-sud, il fixe la structure en damier qui sera actualisée par le plan Guyomar de 1742, puis par le plan Bank en 1777 donnant sa trame définitive à la ville. L'implantation urbaine est limitée par des barrières naturelles et les voies sont esquissées de manière à suggérer au Sud et surtout à l'Est un prolongement à l'infini dans la campagne environnante. Ce plan d'urbanisme simplifié avec des voies orthogonales et des ilots réguliers est caractéristique des principales villes de l'île ( St Pierre, St Paul…) implantées sur la partie plane du littoral ; les lignes droites ne font en effet pas bon ménage avec le relief. A Saint Denis, les routes passent ainsi du damier à une multitude de méandres qui suivent la topographie pour se propager sur les pentes.
Sainte Clotilde : enseignes commerciales le long de la rue Léopold Rambaud
Limitée à l'Ouest par la Rivière St Denis, l'extension est de la Ville vers Ste Clotilde et le Chaudron, a généré une urbanisation de « banlieue » sans plan de composition associant habitat et enseignes commerciales le long des axes routiers, l'implantation d'équipements sur le littoral… La technopole, fortement paysagée, fait figure d'exception.
La ville densément urbanisée, offre peu de perméabilité à la faune et la flore, les jardins composés d'espèces exotiques offrent surtout des milieux favorables à l'avifaune notamment et aux insectes.
Un patrimoine architectural remarquable et fragile en centre-ville
Un des rares jardins luxuriants visible depuis la rue
La Villa Carrère, actuel Office du Tourisme de Saint-Denis et son jardin recomposé
La DRAC et son jardin
Projet contemporain et réhabilitation des ruelles piétonnes dans le quartier de la cathédrale
Un processus de disparition du bâti traditionnel enrayé dès 1997 par le POS. De nombreuses cases ont été réhabilitées dans le cœur de ville (rue de Paris, rue Jean Chatel…) rendant possible la ZPPAUP ébauchée en 1991 et non encore mise en œuvre. Saint-Denis a concentré ces dernières années de remarquables réhabilitations de case et de monuments.
Les façades à balcon de la rue Jean Chatel, et de la rue Leclerc
Attrait des façades et de leur balcon composant un ensemble de rues agréables, valorisées par une architecture réhabilitée en centre ville. Les rues du centre ville commercial, à l'ambiance dense et très minérale contrastent avec le centre ville des cases à terre où l'on retrouve des jardins à la végétation parfois dense. Des clôtures formées de grilles ou de barreaux émerge des masses végétales parfois imposantes participant à l'ambiance de la rue et à l'ombrage des trottoirs.
La cathédrale et son parvis ombragé des beaux arbres de l’Intendance
Les monuments historiques ont marqué de leur empreinte plusieurs quartiers : l’architecture militaire des bâtiments de la Redoute, les bâtiments du Barachois (DDE, ….), la cathédrale…
Bâtiment « Jean Bossu » au Parc de la Providence
Des bâtiments contemporains qui ont marqué l’histoire de La Réunion : en particulier l’oeuvre de Jean Bossu, (disciple de Le Corbusier) à l’origine de La Poste de Saint-Denis, La chambre d’agriculture, la DAF ….
Des pentes urbanisées, organisées en quartier
Les pentes urbanisées vue aérienne
Bas des pentes de la Trinité, pentes de Bellepierre et massif de La Montagne
Habitat et collectifs sur les pentes de Moufia
Evolution du tissu en petits collectifs dans les bas de Bellepierre
Extension urbaine des pentes sans logique de composition et d'insertion paysagère. Entre les ravines boisées, les petits collectifs souvent visibles et mal intégrés à la pente remplacent les traditionnelles maisons. Absence de maîtrise des hauteurs du bâti, ce qui masque la lisibilité des pentes. Les pentes urbanisées et les bourgs des hauts à l'urbanisation diffuse laissent plus de place à la nature en ville notamment autour des différentes ravines (lorsqu'elles ne sont pas totalement effacées). La végétation originelle a été le plus souvent remplacée par des espèces exotiques envahissantes ou cultivées moins riches et moins fonctionnelles pour la faune locale.
Un paysage urbain « automobile »
Le boulevard Sud depuis le Parc de la Trinité
La RN1, à Sainte Clotilde, les stationnements et les parcs de ventes d’automobiles
Nappe de voiture dans la cours de la Préfecture
Rue Jean Chatel et étroits trottoirs
Une circulation de transit Est-Ouest assurée par le boulevard Sud et la RN1 et de nombreuses voies secondaires Hauts/Bas sur les pentes avec une place « réduite » voire inexistante réservée aux déplacements doux.
Des nappes de voitures s'étalent sur les espaces publics, cours et parcs des bâtiments patrimoniaux, participant à la dégradation et à la disparition du patrimoine parc (Barachois, Parc de la Providence, cours de la Préfecture….)
Les rues étroites de la trame coloniale libèrent peu de place pour les usages urbains : espaces publics rares, circulation et stationnement et trottoirs étroits….
Une offre en transport en commun insuffisante,
Des circulations douces permises principalement sur le sentier littoral, par un itinéraire vélo sur les voies principales de la ville.
Des ravines effacées et ignorées dans la ville :
La ravine Patates à Durand, canalisée
La ravine Ruisseau des Noirs, canalisée
Zones commerciales et enseignes bordant la Ravine du Chaudron
Les grandes ravines (Ravine des Patates à Durand, Ravine du Butor, Ravine du Chaudron) aussi majestueuses soient-elles ont fait l'objet d'actions de canalisations très dévalorisantes pour la ville. Pourtant, elles portent de nombreux usages (pêche bichique, lavage du linge, baignade et lieu de détente…) ; elles constituent aussi des espaces de nature évolutifs (rivière de galet, rivière en crue,….), des lieux de continuité écologique, des cheminements d’eau privilégiés et des supports possibles de liaisons douces. Ce sont des composantes structurantes du paysage insuffisamment mises en valeur dans la ville.
Les petites ravines qui innervent les quartiers sont également cachées et peu accessibles, alors qu’elles constituent la base d’une trame de cheminements et d’espaces publics intéressants pour la ville. Traversant la partie basse de la ville, les ravines canalisées qui ont été stérilisées favorisent les écoulements et le transfert rapides des déchets et polluants vers le littoral.
Un littoral oublié et coupé de la ville
La RN 2 et le front bâti sur le littoral
La RN2, longe le sentier littoral à Champ Fleuri
Sentier littoral au Chaudron
Promenade piétonne au Barachois
Historiquement, la mer est la raison d'être de la ville de Saint-Denis : échanges et transit de marchandises et de voyageurs en chaloupe, animations du bas de la ville liées aux bateaux, aux débarquements de boeufs de Madagascar, et à la promenade en ponton sur l'eau
Eloignement de Saint-Denis par rapport à son littoral, lié à l'évolution des transports : création du port Ouest, de l'aéroport Roland Garros et de la RN1. Ce phénomène a été accentué par le positionnement de grands équipements « nuisants », décharge de la Jamaïque, station d'épuration et l'importance du trafic (pollution, bruits). Dégradation des façades urbaines le long de la RN 1 par ailleurs livrées en pâture aux enseignes commerciales …
La fréquentation du Barachois s'est renforcée ces dernières années (déjeuner, promenades, jeux de boules, vélo, ….) en réponse au besoin grandissant de la population en espaces publics de proximité notamment… L'aménagement du sentier littoral a conforté les pratiques existantes (jogging, vélo…) sans tisser de véritable lien avec la ville
Le littoral Nord très exposé au vent et aux embruns est souligné d'une étroite plage de galets, d'ailleurs peu accessible pour la promenade.
L'espace littoral se limite à sa plus simple expression, une fine bande de végétation dont le cortège originel a été largement remplacé par des espèces ornementales résistantes aux embruns. Quelques espèces halophiles (patate à Durand, vacoa…) ménagent des écosystèmes littoraux favorables à une faune spécifiques dont quelques limicoles (petits échassiers) rarement observables si ce n'est à l'embouchure des grandes ravines.
La rivière Saint-Denis, une limite Ouest marquée par la proximité du centre-ville
Rivière Saint-Denis, bordée par l’urbanisation – endiguement en cours
Berges en partie endiguées vers l’embouchure de la Rivière
La Rivière Saint-Denis, dominée par le rempart de la Montagne met en scène la silhouette du centre-ville, qui se détache au sommet du rempart de Gasparin. Le Bas de la rivière forme un quartier d'habitation à proximité immédiate du centre. La position stratégique de la rivière en fait un lieu fortement convoité aujourd'hui par l'urbanisation et autrefois par l'industrie (usine encore présente en rive gauche) . L'endiguement de la Rivière Saint Denis livré en 2011 vise à protéger des crues les zones urbaines environnantes ; la requalification des berges en liaisons douces constitue le premier maillon d'une valorisation de la ravine ; des liaisons restent à développer avec le littoral et la ville.
Régulièrement en eau, la rivière est le lieu de nombreuses pratiques (lavage du linge, baignade, promenade ….). Les gorges étroites à l’amont du Pont Vin Sahn, laissent découvrir à quelques minutes du centre ville, un paysage de rivière et de remparts, rappelant les hauts avec ses berges luxuriantes et le village de la Colline niché au pied du rempart.
La rivière des Pluies, une limite Est sauvage et évolutive
La Rivière des Pluies
Berges vertes de la Rivière des Pluies
La rivière des Pluies, une ravine encore sauvage malgré la proximité de l’agglomération. Elle constitue le premier paysage de La Réunion qui s’offre au nouvel arrivant depuis l’aéroport Roland Garros, paysage de torrent indomptable et de montagne. Urbanisation périphérique, manquant de structure, éloignée du damier organisé du centre ancien. Les deux rives sont prises d’assaut par un cordon urbanisé marquant la fin de la grande ville, environné de champs de cannes. Sur les berges, hangar et activités industrielles de concassage très visibles
Des espaces agricoles rares et menacés : ouvertures visuelles sur le grand paysage
Champs de salades
Cultures maraîchères, foin et cannes dans les hauts de la Rivière des Pluies
Paysages agricoles localisés principalement dans la partie Est de la ville en bordure haute de la rivière des Pluies et de la Rivière du Chaudron (Domenjod, La Bretagne, Belle vue, Hauts de Bois Nèfles…). Cannes et diversifications de cultures maraîchères et ornementales prennent place sur de belles terres largement convoitées ces dernières années par l’urbanisation.
L'ouverture paysagère sur les champs de canne relie par de beaux points de vue les quartiers d'habitations au paysage de montagne. La cascade du Chaudron, au bout de la ravine du même nom, haute d'environ 400m, offre un paysage naturel remarquable, visible depuis les quartiers Est de Belle Vue, Bois de Nèfles et la Bretagne.
Les zones agricoles, de plus en plus réduites accueillent encore quelques espèces faunistiques adaptées à ces milieux et généralement introduites (cailles, Papangue, …). Grignotées par l'urbanisation des pentes, elles sont repoussées vers les hauts aux dépens des milieux naturels plus remarquables.
Des bourgs à l’ambiance fraîche en haut des collines
Village du Brûlé installé sur un replat sur lequel se regroupent église, mairie et espace public
Case avec jardin
L’environnement végétal : eucalyptus, bambous….
Brouillard, pluies et fraîcheur se succèdent aux matinées ensoleillées des bourgs des hauts, favorisant un paysage luxuriant et des écarts, à l’urbanisation diffuse. Depuis le bord de route, les jardins colorés des cases traditionnelles se font rares et les murs de bambous dissimulent les jardins : bourgs de St François, Le Brûlé, Bois de Nèfles, Belle vue . La tendance est à l’urbanisation continue le long des voies en lacets avec de rares espaces de respiration. Nombreux départs de randonnées en direction de la Roche Ecrite. Les forêts humides d’altitude abritent le tuit-tuit, espèce rare et endémique, vivant exclusivement dans le couvert du versant Nord de la Roche Ecrite.
Des lambeaux de forêts encore présentes sur les pentes
Sur les pentes, persistent encore des lambeaux de forêt semi-sèche et de forêt cultivées en limite haute de l’urbanisation de Saint-Denis. Ces sites forment des Parcs boisés de pique-nique et de promenade fréquentés.
Le Parc de la Providence et la forêt qui rejoint le Brûlé
La forêt de Saint François, le long de la ravine du Butor
Lumière filtrée le long du sentier boisé
Végétation éparse de haute altitude à dominance de Branles
Ambiance nébuleuse de la prairie
La Plaine des Chicots. Le sommet La Roche écrite constitue l’aboutissement de l’une des plus belles promenades hautes de l’île, en même temps qu’il offre un point de vue intéressant sur deux cirques à la fois : le cirque de Salazie et celui de Mafate. Végétation éparse de haute altitude, dominance de landes à branles (bruyères endémiques) appelées « avoune ». Quelques mares favorisant le développement de joncs, sphaignes et graminées. Au fur et à mesure que l’on s’élève, la végétation se raréfie, la roche volcanique est à nu, marquée par l’érosion (failles, vallons). La Plaine des Chicots en cœur de Parc National, abrite un écosystème riche, diversifié et fragile. Elle est le dernier refuge du très rare Tuit-Tuit, une espèce d’oiseau endémique menacée de disparition. La variété des ambiances de cette sous-unité est liée à l’expression de variations pédoclimatiques, édaphiques, topographiques et anthropiques où les forêts les plus proches de la zone urbaine sont issues des pratiques forestières et de la pression accrue des espèces envahissantes.
Des champs de salades côtoyant les habitations à Domenjod
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Attrait des espaces agricoles dans un paysage subissant une forte pression urbaine : espaces ouverts de respiration favorisant la lecture des pentes et la mise en valeur du relief. Intérêt économique de la proximité des zones urbaines en vue de la création de filières courtes, de cultures raisonnées et diversifiées.
Tendance à la disparition des haies, par l’ouverture des champs
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Poursuite de la valorisation économico-touristique, valorisation paysagère et environnementale des espaces agricoles par la plantation de structures végétales : essences silhouettes, structures bocagères de protection contre l'érosion, ...
Urbanisation
La DAF au Parc de la Providence et son jardin avec de remarquables vieux arbres . Patrimoine paysager à sauvegarder d’urgence
La DAF au Parc de la Providence et son jardin avec de remarquables vieux arbres . Patrimoine paysager à sauvegarder d’urgence
Protection des bâtiments contemporains comme l’architecture de Jean Bossu. Ici, la Poste à Saint-Denis, cachée par les étals de commerçants.
Le jardin du SDAP (Service Départemental de l’Architecture) qui gagnerait à retrouver la luxuriance du jardin passé, en réponse au prestige de la case réhabilitée
Le patrimoine architectural urbain :
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain. Enjeux de la pérennité des jardins traditionnels : supprimer le stationnement dans les parcs et cours de monuments remarquables, réhabiliter les parcs anciens. Protéger les arbres remarquables (baobabs de la DDE, flamboyants et arbres de l'Intendance de la Place Leconte Delisle, banian du Palaxa, badamier du CAUE…). Poursuivre les projets de Réhabilitation des bâtiments anciens et remarquables (ancien hôpital …. ), villas traditionnelles créoles, architecture de Jean Bossu.
Case traditionnelle entretenue et petit jardin
Ambiance plantée des bords de voie à La Bretagne
L'urbanisme végétal (quartier habité arboré) :
Certains anciens quartiers préservent dans le maillage sinueux de la route, l'échelle des parcelles avec petites cases aux abords très plantés. Les bords de voie enherbés, voire plantés par les riverains, forment un urbanisme végétal de qualité où l'on se sent bien. Le caractère de ces quartiers mérite d'être préservé en évitant le recalibrage et les trottoirs laissant place au tout béton.
Enjeux de réhabilitation et de création
Reliefs
Gorges étroites et luxuriantes vers le village de la Colline
Les points de vue panoramiques et liaisons douces peu valorisées :
Rivière Saint-Denis : valorisation de la Rivière vers l'ilet de la Colline et le cadre verdoyant des berges
La Ravine Laverdure à La Providence, « endiguée » pour stabiliser le terrain construit
Ravines artificialisées (ouvrages bétonnés) ou délaissées et peu qualitatives
Valorisation des petites ravines urbaines en sentier urbain : Ravine Laverdure, Le Ruisseau des Noirs etc….
Urbanisation dans la ravine dans les hauts
Urbanisation sur les pentes
Valorisation des bords de ravine dans les hauts et l’urbanisation des abords à maitriser, traitement de l’accès des bords de ravines et rivières. Continuité de sentier haut bas et lien avec le Parc National, lisières boisées permettant d’intégrer les activités nuisantes…
Activités industrielles très visibles en bord de la Rivière des Pluies
Rebords des ravines urbanisées et non accessibles
Rivière des Pluies et ses berges à requalifier
Espaces naturels
Façades urbaines dégradées le long de la RN 1 sur le littoral
Façades urbaines dégradées le long de la RN 1 sur le littoral
Le littoral, un espace fragile à requalifier
Les paysages littoraux peu valorisés ou dégradés :
Grand projet de requalification urbaine littoral visant à répondre aux besoins en espaces de détente et à la reconquête architecturale des façades …. Valorisation des déplacements doux et en particulier vélo sur le littoral
Urbanisation
Rivière des Pluies et urbanisation des zones d’activités
La Ravine du Chaudron, large et bordée de zones industrielles et commerciales
Enseignes commerciales et terrains libres face au littoral dévolus aux concessionnaires
Les zones industrielles et commerciales peu attractives :
Recomposition urbaine de l'Est de Saint-Denis et développement de la Rivière des Pluies (Sainte Clotilde- Chaudron- Jamaïque- Rivière des Pluies….) ; requalification de la RN2 en boulevard urbain depuis l'échangeur de Gillot. Requalification des zones d'activités (intervention architecturale et urbanistique)…
Urbanisation en ligne de crête
Opérations de collectifs avec parking en pied ; effet « barre », dévalorisation de l'espace public de la rue et disparition de la place du végétal à Saint François
Place grandissante du collectif sur pente favorisant la disparition de l’urbanisme végétal
Urbanisation « éclectique » dans les hauts
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Développer l'urbanisme végétal dans les opérations de collectif, (plantations, parking enterré….). Recul de l'urbanisation des bords de ravine et respect d'une trame de déplacement doux. Veiller à l'échelle des constructions en évitant les effets de barres, définition de volumes en fonction de la pente et des co-visibilités. Apprendre à bien construire dans la pente, une architecture qui s'adapte au terrain afin d'éviter les terrassements et les murs de soutènement souvent lourds dans le paysage.
Un habitat individuel qui se durcit
Des clôtures coupant le lien du jardin à la route et une présence végétale qui se raréfie
Quartier d’habitat, en limite de champs de canne souffrant d’un manque de composition à Domenjod
Tendance à l’isolement de certaines opérations récentes du quartier par des clôtures et grilles excessives
Intérêt du jardin et du soin apporté à la clôture
Végétal absent et image moins avenante de la rue
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables.
Centralité à conforter sur le replat du bourg du Brûlé
Centralité à affirmer dans les virages de Saint François
Les centralités urbaines non affirmées :
Confortement de l’identité des bourgs des hauts, architecture et particularités du mode de vie, itinéraires de découverte du bourg, sentiers forestiers….Ambiance paisible des villages des hauts à préserver : liaisons douces, lieu de repos…
Pentes de Sainte-Marie, Sainte-Suzanne et Saint-André, s'étendant de la Rivière des Pluies à la Rivière du Mât. Elles s'achèvent en altitude par la Plaine des Fougères qui culmine au Piton Bé Massoune (1614 m) et domine le cirque de Salazie.
Les pentes de Bras-Panon courent de la Rivière du Mât à la Rivière des Roches. Elles drainent la Plaine des Lianes, qui culmine au Mazerein (2092 m) et domine la Plaine de Bébour Bélouve, le massif de Takamaka, et enfin le massif du Cratère situé juste de l'autre côté de la Rivière des Marsouins. Ces pentes sont traversées en particulier par le Bras des Lianes, La Rivière des Roches et le Grand Bras.
Sous-unités :
Les pentes littorales et les mi-pentes de Sainte-Marie, Sainte-Suzanne et Saint-André portent les grands domaines de canne à sucre ponctués par les alignements de palmiers, signalant l'accès des grandes cases. Ces pentes douces et unitaires sont interrompues par des rivières dont la végétation luxuriante crée des micro-paysages étonnants. Les mi-pentes de Bras-Panon sont particulièrement originales avec les reliefs contournés par les dizaines de ravines, qui entaillent les sols et que la culture de canne contribue à révéler. Les pentes boisées du Nord Est, largement entaillées de nombreuses ravines sont longues et en retrait du littoral. La Plaine des Fougères et la Plaine des Lianes, caractérisées par un couvert forestier très dense, se dressent en imposant rempart côté cirque de Salazie.
Bloc diagramme
bloc dia n°2
Des pentes douces et régulières sillonnées par un dense maillage de ravines.
De longues pentes douces cultivées formant le « Beau Pays ».
Un patrimoine architectural et paysager lié à l’épopée du sucre.
Des écarts ponctuant les grands paysages agricoles.
De vastes plaines littorales agricoles.
Des zones humides, des rivières et des bassins.
Les mystérieuses forêts primaires de la Plaine des Fougères et de la Plaine des Lianes.
Un littoral fortement convoité et des hameaux en pleine expansion.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Les pentes de Sainte-Marie/Sainte-Suzanne/Saint-André, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Les pentes du nord-est (Saint-Denis à Saint-Benoît), vue aérienne schématique (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude « RN2 charte d’itinéraire de la section Saint-Denis/Saint-Benoît, APSI-Q », DDE 2006)
Des pentes douces et régulières sillonnées par un dense maillage de ravines
Pentes douces cultivées avec en arrière plan l’ouverture de la Rivière des Pluies, et les pentes de Plaine des Fougères et de la Roche écrite
De vastes étendues cultivées et les sinuosités des ravines ourlées des berges végétales. Plaine littorale cultivée entre le centre de Sainte-Marie et Le quartier Lamare. Le parc de Bois Madame forme la lisière littorale
Les plaines cultivées et l’extension des quartiers sur le littoral de Sainte-Marie (Ravine des Chèvres et Les Cafés, de part et d’autre de la RN 2 )
Maillage des ravines formant des ondulations vert sombre
Large unité implantée entre la Rivière des Pluies et la Rivière des Roches. Elle déroule des pentes longues et régulières entrecoupées par les ondulations vert sombre des ravines.
Sur la D48 en direction de Rivière du Mât
L’arrière pays de Bras-Panon et son relief vallonné
Arrière pays formé du dense maillage de ravines et des ondulations harmonieuses du relief vers Saint-André et Bras-Panon. Les nombreuses ravines qui sillonnent le territoire sont autant de petits corridors écologiques pour la faune et la flore. Ceux-ci débouchent au niveau du littoral, formant de petites mares ou alimentant des zones humides littorales comme l'étang de Bois rouge.
Rivière du Mât, entrée du Cirque de Salazie
Trois ravines principales découpent le territoire avec une ouverture béante sur le littoral : la Rivière des Roches, la Rivière des Pluies, la Rivière du Mât, à l'entrée du Cirque de Salazie. Ces trois ravines pérennes constituent les grands corridors écologiques de l'Est de l'Île pour les oiseaux marins, forestiers, les insectes et la faune « aquatique ».
Ces grandes rivières permettent aussi la pratique de nombreuses activités en eaux vives permises par des eaux souvent tumultueuses des rivières.
De longues pentes douces cultivées formant le « Beau Pays »
Les pentes du Nord-est de l’île (Saint-Denis/Saint-Benoît) : identification de sous-unités paysagères liées à la RN 2 (cartographie Agence Folléa-Gautier, extraite de l’étude « RN2 charte d’itinéraire de la section Saint-Denis/Saint-Benoît, APSI-Q », DDE
Les pentes du Nord-est de l’île (Saint-Denis/Saint-Benoît) : identification des séquences paysagères liées à la RN 2 (cartographie Agence Folléa-Gautier, extraite de l’étude « RN2 charte d’itinéraire de la section Saint-Denis/Saint-Benoît, APSI-Q », DDE
Fleurs de cannes bordant les routes des hauts…
Ondulations douces des pentes cultivées du Nord-Est
Un paysage très ouvert perceptible depuis la RN2
Un paysage agricole formé de longues pentes de canne à sucre s'étalant depuis le littoral jusqu'à parfois 5 à 600 m d'altitude. Le « Beau pays » au climat doux et humide et aux sols fertiles a dès la fin du XVIIème siècle favorisé le développement des cultures : riz, blé, tabac, vigne,café (Moka), épices, vanilles, Ylang Ylang , Manioc…. Les champs de canne à sucre préservent les terres de l'érosion et de l'imperméabilisation et assurent une relative « transparence écologique », ils sont d'ailleurs fréquentés par certains oiseaux indigènes dont les cailles et les papangues. Ces champs sont entrecoupés par des « taches » d'urbanisation, d'espaces naturels et/ou de ravines, ces deux derniers préservant une certaine richesse biologique et la ressource en eau.
Les alignements de palmiers des plaines cultivées de Sainte-Marie/Sainte-Suzanne
Les anciens domaines sucriers se distinguent par les alignements de palmiers qui autrefois rejoignaient le littoral sur les pentes de Sainte-Marie et Sainte-Suzanne. Le passage de la RN2 doublée a largement fragilisés certains alignements : Le Grand Hazier, Franche Terre…
Pentes de Commune Caron et Commune Ango…
Des vallons aux paysages cultivés harmonieux et équilibrés vers Commune Caron et Commune Ango à Sainte-Suzanne.
Les hauts de Rivière du Mât
Ouverture du paysage sur les hauts, en bordure de la cassure de la Rivière du Mât à la sortie de Bras-Panon. Paysage particulièrement remarquable ouvrant la vue vers Salazie.
Pentes ondulées des collines découpées par le passage des rivières de Sainte-Suzanne. Au loin, des éoliennes sur la crête.
Végétation des ravines et champs de cannes. Sur la crête, une ligne d’éoliennes.
Implantation des éoliennes en bordure de la Rivière du Mât
Sur les hauts de Sainte-Suzanne
Des alignements d'éoliennes forment deux lignes « visibles » dans le paysage sur les crêtes de Sainte-Suzanne.
Un patrimoine architectural et paysager lié à l’épopée du sucre
La maison Valliaméee à Saint-André
Alignements majestueux menant à un ancien domaine
L'histoire agricole a marqué le territoire par les anciens domaines encore très lisibles dans le paysage ouvert des pentes. Les cases des anciens domaines et les alignements de palmiers en constituent le témoignage le plus marquant : le Grand Hazier, la Confiance, la maison Valliamée à Saint-André. Certains jardins autrefois majestueux ont gardé une âme grâce à l'attention de leur propriétaire comme au Domaine du Grand Hazier, mais beaucoup ont disparu.
Usine de Bois-Rouge depuis l’ancienne route nationale
L'empreinte des anciennes usines sucrières dans le territoire. L'usine sucrière de La Mare a été intégrée à une zone d'activité, l'usine de Bois Rouge est encore en activité.
Le phare de Sainte-Suzanne dominant les falaises littorales
L’ancienne gare de Sainte-Suzanne
Le sentier littoral longe les anciennes gares et les traces de l'ancien chemin de fer, soulignant au passage le phare de Sainte-Suzanne et l'ancienne marine, dont il ne reste que peu de traces.
Temple Tamoul à Saint-André
Chapelle hindouiste du Colosse.
Grande variété de lieux cultuels qui illustrent le métissage de la société réunionnaise : temples hindouistes, chapelle Bel Air…
Des écarts ponctuant les grands paysages agricoles
Bagatelle au milieu de la canne
Nouveau lotissement dans une commune des hauts de Saint-André.
Les hameaux issus des très grandes propriétés sucrières du XIXème s'étendaient de la mer à la montagne. Ils s'articulaient sur 3 niveaux jusqu'à 600 m d'altitude : le littoral, les pentes moyennes et les hauts. Bourgs en belvédères, souvent liés aux grandes propriétés et bénéficiant de l'ouverture sur le paysage littoral : Bois Rouge, Terrain Elisa, Bagatelle, Ravine des Chèvres, Deux rives, Bras de Chevrette…
Les jardins privés débordent sur la voie publique.
Nouvelle maison isolée dans les hauts de Bras-Panon.
Ecarts isolés, laissant parfois entrevoir des cases traditionnelles aux cours agréablement plantées. A proximité, des lotissements et des maisons récentes sur parcelles étroites et bétonnées affichent l'évolution des modes de vie et d'habitat.
De vastes plaines littorales agricoles
Plaine agricole de Quartier Français, Bois Rouge
La plaine agricole depuis les hauts de Sainte-Suzanne.
Plaine agricole et usine de Bois Rouge
La plaine de Quartier Français proche de Bois Rouge affiche ses belles terres de canne dans une des rares plaines littorales préservée du mitage. Les canaux de cette zone humide et la limite créée par la Rivière Saint-Jean participent à la préservation du milieu et à sa richesse écologique. Ces champs constituent d'ailleurs des terrains de chasse appréciés des Papangues. La perception de l’étendue de la plaine est fortement liée aux champs de canne ; les étroits couloirs libérés le long de la voie par la canne à maturité, peut se transformer en quelques jours en vastes étendues ouvertes sur le littoral et les hauts.
Plaine agricole de Champ Borne, fortement convoitée par l’urbanisation
La Plaine de Champ Borne, formée par les alluvions de la Rivière du Mât, offre des terres fertiles autrefois occupées par des cultures de tabac et de fruitiers. Le Grand Canal, seule rivière de la plaine qui apportait autrefois l’eau à l’usine de Ravine Creuse et qui mène à La Rivière du Mât, traverse cette plaine lacérée de routes et chemins agricoles. Aucun obstacle naturel ne freine l’étalement urbain des bourgs de la plaine.
Entre Saint-André et Bras-Panon..
Entre la Rivière du Mât et la Rivière des Roches.
La plaine de Bras-Panon, bordant la Rivière du Mat offre des espaces de qualité proches de la plaine de Quartier Français… Le littoral humide est renommé pour le stationnement de limicoles.
Le littoral forme une mince bande végétale bordée de plages de galets. A champ Borne, les boisements de vacoas mettent en scène un littoral, discrêt et peu fréquenté.
Des zones humides, des rivières et des bassins :
L’embouchure de la Rivière du Mât à Saint-André, un paysage …surprenant !
La Rivière du Mât, un des plus importants cours d’eau de l’île, offre une belle diversité d’ambiances : large embouchure de galets sur le littoral, premières falaises de l’entrée du cirque de Salazie (parc de la Rivière du Mât) et couloir majestueux participant à la découverte du cirque…. (cascades , parois vertigineuses colonisées de lianes….). Cours d'eau pérenne le plus long de La Réunion, il présente, un intérêt hydrobiologique remarquable pour la migration de poissons et crustacés amphihalins et une large zone de divagation nécessaire à leur reproduction. Ce corridor biologique abrite également des nidifications d’oiseaux marins protégés et d’oiseaux forestiers sur les remparts. De nombreux limicoles sont observables à l'embouchure dont des espèces protégées. Son embouchure est d’ailleurs un site d'importance pour la pêche de bichique.
La rivière Saint-Jean, au tracé sinueux et bordé de bambous
Les pentes douces sont interrompues entre Sainte-Suzanne et Bras-Panon, par la vaste plaine alluviale de l'embouchure de la Rivière du Mât, exutoire du cirque de Salazie. Dans cette vaste étendue sans relief, les rivières Sainte-Suzanne et la Rivière Saint-Jean déroulent leurs méandres où se cristallisent une végétation dominée par le bambou et des formations humides typiques de l'île caractéristiques du paysage particulier du dit « Bocage ». Ce paysage de rivières en eaux calmes est unique dans l'île. Ces méandres sont fréquentés par de nombreuses espèces de poissons, d’oiseaux d'eaux comme la Poule d'eau et le Héron vert et de libellules qui animent discrètement le paysage.
Cascade Niagara
Cascade du Chien
Aux nombreuses ravines qui sillonnent les pentes, s'ajoutent des bassins et cascades apportant fraîcheur et végétation verdoyante… : Cascade Niagara, Cascade du Chien. Le site de la Cascade Niagara prise dans les immenses parois totalement recouvertes de végétation forme un cirque encaissé remarquable, mis en scène par le vallon que l'on emprunte en longeant la Rivière Sainte-Suzanne.
Etang de Bois Rouge le long d’un littoral inaccessible
Berges humides sur l’Etang de Bois Rouge
L’Etang de Bois Rouge, un des trois étangs littoraux de l’île, est une zone humide alimentée par des sources d’une grande richesse biologique. Le paysage très horizontal formé par ce long marécage est ouvert sur le littoral à l’aval et sur d’imposants reliefs des montagnes à l'amont. L’étang abrite une faune remarquable dont des oiseaux d’eau, des poissons, des macrocrustacés, des insectes et une flore patrimoniale d’intérêt avec une des principales stations de La Réunion à Cyperus expansus.
Bassin la Paix
Le parc du Bocage, s’intègre au creux des méandres de la Rivière Sainte Suzanne et forme un espace de nature très apprécié et une transition harmonieuse entre le milieu urbanisé et le milieu naturel. Le site de Bassin La Paix, fait partie des grands sites naturels de l'île. Le sentier pédestre permet de découvrir, après l'avoir entendue, la chute d'eau au débit impressionnant et les bassins. Le long de la rivière, plusieurs bassins se succèdent jusqu'au Bassin la Mer et ses deux cascades remarquables. Ces sites sont en outre valorisés par des formations d'orgues basaltiques spectaculaires.
Bassin Bœuf et sa cascade, accessibles à partir d'un sentier ombragé que l'on rejoint en sautant de pierre en pierre dans la rivière Sainte Suzanne.
Forêt primaire de la plaine des Fougères, forêt de Dioré
Les hauts sont quant à eux recouverts d'une succession de formations végétales humides très préservées et riches, typiques des milieux tropicaux où les fougères et orchidées foisonnent. Forêts relativement bien préservées, découpées par les nombreuses ravines, dominées par les frondes des fougères et les cimes arrondies des mahots. Très belles vues en surplomb de la partie nord du cirque de Salazie, depuis le Piton Plaine des Fougères et Bé Massoune, qu'un sentier de crête permet d'atteindre depuis les hauts de Sainte-Marie.
Fougères arborescentes et pandanus dans la forêt des lianes
La Plaine des Lianes permet -avec difficulté- de découvrir un des sentiers les plus authentiques pénétrant les mystères de la forêt primaire. Sentier des mousses, jungle de lianes et de racines. Offre une vue inhabituelle du trou de fer et permet de côtoyer de très belles pandanaies de montagne à la différence de la forêt de la plaine des Fougères. La forêt de la Plaine des Lianes est d’ailleurs mieux conservée notamment dans les bas.
Un littoral fortement convoité et des hameaux en pleine expansion
Constructions récentes sur le littoral de Sainte-Marie
Depuis la pointe de la Ravine des Chèvres, les constructions gagnent sur les rares espaces ouverts littoraux
Sur la D47, dans les bas de Saint-André, la frange du littoral non bâti est mince…
Les basses pentes longtemps réservées à la culture et aux échanges commerciaux via le cabotage puis le chemin de fer, ont évolué depuis plusieurs années sous la pression de développement urbain et agricole.
Forte pression de développement avec extensions urbaines Est et Ouest des villes littorales toutefois limitées par la RN 2 à l'exception de Saint-André, traversé par cette même voie. Extension des zones d'activités à proximité de la RN 2 : ZAC Lamare à Sainte-Marie, village Ravine des Chèvres, entrée de Sainte-Suzanne, Quartier Français (centre commercial) etc … ;
Le littoral, lieu d'implantation de grands équipements est très convoité : aéroport, usine de Bois Rouge ….
Quelques espaces de respiration encore identifiables maintenus : La Convenance, Belle Eau et l'étang de Bois Rouge
Ecart de Bras-Panon
Mitage de l’espace agricole de Sainte-Vivienne, en limite de RN
Vue aérienne des écarts
Les écarts, connaissent pour la plupart des expansions : essor démographique, spéculation sur terres agricoles… sous forme de petits lotissements mal intégrés. Ce développement se traduit par l'étalement de petits lotissements au détriment des espaces agricoles et des entités compacts et plantées des écarts. Ces nouveaux quartiers souvent réalisés le long des routes, sans réels projets d'aménagement d'ensemble, consomment des surfaces jusqu'alors préservées et réservées à l'agriculture. L'urbanisation linéaire le long des voies dégrade les paysages d'entrées de villages, et conduit à un rétrécissement voire à une suppression des coupures d'urbanisation entre les bourgs.
Les mystérieuses forêts primaires de la Plaine des Fougères et de la Plaine des Lianes
Pentes de Saint-André depuis la forêt de Dioré
Cirque de Salazie depuis le point de vue de Dioré
Analyse critique
Légende
Enjeux de préservation et de mise en valeur
Renforcement de l'organisation étagée du territoire en différenciant les vocations par étages :
Etage littoral : densifier les villes-centres et préserver les "espaces agricoles de respiration
Etage agricole : préserver l'espace de production
Etage des bourgs des hauts : développer et structurer les bourgs
Etage "nature" : préserver la biodiversité et la richesse des espaces
Reliefs
Les points de vue et ouvertures visuelles :
Arrêt de l'urbanisation linéaire de la RN2, protection des ouvertures visuelles sur les étendues agricoles, résorption des points noirs, signalisation des sites remarquables
Espaces agricoles
Case d’apiculteur à Libéria, petit bourg des bas de Bras-Panon
Case agricole dans les hauts de Saint-André
Champs d’ananas et culture sous serre à proximité d’un bâtiment agricole
Champs attenant à cette case des mi-pentes de Saint-André
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Protection contre l'urbanisation diffuse et l’extension des écarts qui banalisent les paysages, fragilisent l'économie agricole, surconsomment les terres cultivables, ne confortent pas le lien social, aggravent la dépendance à la voiture, coûtent cher en réseaux et services à la collectivité, protection contre l’érosion des terres.
Mitage de l’espace agricole à l’amont de Saint-André
Domaine agricole non mis en valeur dans les hauts de Saint-André
Aperçu du mitage urbain sur la Commune Bègue les bas
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation :
Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant.
Cultures de thé dans les Hauts de Bras-Panon
Un champ de canne résiste entouré d’habitations
Juxtaposition de l’espace urbanisé et l’espace agricole
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Développement possible d'une agriculture de proximité autour des bourgs. Protection contre le développement excessif des ouvrages d'énergies renouvelables (éoliennes, panneaux photovoltaiques….)
Alignement de cocotiers, replantations et interruption par la quatre voies
Le Domaine du Grand Hazier repérable par l’alignement de cocotiers et le parc environnant l’ancienne maison de maître
Les structures végétales remarquables dans l’espace agricole (alignements…) :
Protection et restauration des alignements de palmiers marquant la présence des anciens grands Domaine dans le paysage ( dispositions dans le PLU…)
Espaces naturels
Début de la voie d’accès, à la Cascade Niagara, agréable et soulignée par les cocotiers et la vue sur la Rivière.
Cascade à Bassin la Paix
Rivière aux franges arborées
Les espaces naturels humides :
Protection des ravines et canaux, corridors écologiques, exutoires naturels et « purificateurs » des eaux des plaines et des pentes. Ils alimentent des écosystèmes et une ressource en eau d’intérêt sur le littoral ainsi que les zones humides riches du littoral dont l’Etang de Bois Rouge.
Revalorisation paysagère et écologique des sites : sensibilisation au milieu, mise en scène de la voie d’accès, aménagement des accès et stationnement, renaturation etc…. L’Etang de Bois rouge, le site de la Cascade Niagara, les berges des Rivières Sainte-Suzanne et Saint-Jean, de Bassin La Paix…..
Littoral de Sainte-Marie
Cimetière littoral de Champ Borne
Aires de détente sur le littoral de Saint-André
Littoral du côté de Grand Canal.
Un des rares espaces ouverts sur le littoral à la Ravine des Chèvres
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale) :
Repérage et protection stricte des espaces agricoles ou naturels au contact direct du littoral ; valorisation économico-touristique et patrimoniale, espaces de respiration
Centre d’enfouissement des déchets, sur la crête en arrière plan des champs cultivés à Sainte-Suzanne
Protection des plaines littorales contre les projets « industriels » mitant ces rares et belles étendues littorales : usine thermique de Bois Rouge etc…
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Protection et valorisation des espaces naturels des hauts
Urbanisation
Le patrimoine architectural urbain :
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain. Poursuite des orientations éco-touristiques pour les anciens Domaines
Remarquables Samans dans le quartier de La Mare
L’urbanisme végétal (quartier habité arboré) :
De remarquables grands arbres témoins du passé participent à la qualité paysagère de certains quartiers ou anciens sites industriels. Protection des arbres et plan de mise en valeur paysagère dans le cadre de la réhabilitation des sites comme à La Mare à Sainte-Marie.
Routes
Route touristique des Hauts de Saint-André
Route des Hauts, vue sur la plaine de Saint-André
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Identification (aux PLU) des points de vue et valorisation paysagère,
marquage par la plantation d'arbres-signaux, point de stationnement, le
cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique, ...
Enjeux de réhabilitation et de
création
Espaces naturels
Annonce de l’aménagement du futur sentier du littoral Est
Le littoral de Sainte-Marie : reconquête partielle par les déplacements doux, et aménagement d’une piste cyclable. Des aménagements moins routiers permettraient une meilleure valorisation du littorale et l’appropriation plus large par le public.
Les paysages littoraux peu valorisés ou dégradés :
Poursuite des aménagements entrepris sur le littoral, en mémoire à l'ancien Chemin de fer réunionnais (CFR) itinéraires de déplacements doux et de découverte patrimoniale à mailler avec les pentes, recul des stationnements, résorption des points noirs, renaturation, ...
Urbanisation
Nouveau bâtiment de l’Office du Tourisme de Rivière du Mât
Diversité architecturale
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables. Intégration plus douce des petits lotissements dans le paysage des hauts : jardins, clôtures, couleurs, matériaux etc…
Urbanisation bordant l’espace agricole à Bras-Panon
Constructions récentes avec modèle d’architecture créole
Habitat de lotissement avec durcissement des abords
Lotissement à Bagatelle en limite de champs de cannes
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale des routes et points noirs.
Les aménagements routiers systématiques se font au détriment du confort du piéton
Les centralités urbaines non affirmées :
Confortement des centralités existantes ou potentielles, en particulier les écarts, système de petites agglomérations à végétation dense maintenant entre elles des distances critiques minimales sur les mi-pentes.
Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols. Valorisation de la position « belvédère » de certains bourgs pour une promenade en corniche et la définition d'une lisière urbaine.
Revalorisation des espaces publics de bourg dans des dispositions moins routières et moins minérales, requalifications architecturales …
Routes
Les routes et abords de voies dégradés :
Requalification en "route touristique du littoral est" de l’ancienne RN2 (RN 2002) Requalification des séquences de centres-villes, aménagements au bénéfice des piétons et cyclistes, mise en valeur paysagère des séquences non urbaines, rétablissement de continuités douces, …
Requalification en boulevard urbain de la RN2 à Saint-André et Saint-Benoît
Cahier des charges dans les chartes agricoles pour une meilleure intégration des ouvrages techniques et agricoles sur les paysages ouverts et proches des itinéraires touristiques
3/ Les pentes de Saint-Benoît
Situation :
Les pentes de Saint-Benoît s’étendent de la Rivière des Marsouins à la Rivière de l’Est et rejoignent les pentes boisées de la Plaine des Palmistes et des hauts de Sainte-Anne. Les pentes, cultivées vers Saint-Benoît, évoluent vers Sainte-Anne en pentes de transition annonçant le massif du volcan et drainant les pentes du Rempart de la Rivière de l’Est.
Les sous-unités :
Les pentes littorales urbanisées et libérant de rares espaces de respiration
Les mi-pentes cultivées de canne à sucre de Saint-Benoît et les mi-pentes boisées de Sainte-Anne, pentes de transition annonçant les pentes du volcan
Les branles d'altitude de l'Est
Le mini cirque de Grand Etang
Takamaka et la rivière des Marsouins
Bloc diagramme
bloc dia n°3
Des pentes cultivées magnifiées par l'arrière-plan des contreforts montagneux.
Paysage agricole émaillé de ravines aux berges cultivées.
Des pentes boisées imposantes, aux reliefs complexes, riches de nombreux sites naturels.
La Rivière de l’Est.
Takamaka et la rivière des Marsouins : mise en scène des plus belles cascades de l’île.
Des sites de nature de rivière et d’eau douce.
Une urbanisation quasi continue sur le littoral.
Saint-Benoît, une ville à la croisée de la côte Est et de la Route des Plaines.
Des écarts peu nombreux et une urbanisation linéaire le long des voies.
Un patrimoine architectural et paysager remarquable et fragile.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Les pentes de Saint-Benoît, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Les pentes de Bras-Panon, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Des pentes cultivées magnifiées par l'arrière-plan des contreforts montagneux
Pentes douces cultivées et larges ouvertures sur le paysage et le littoral. En continuité des pentes de Bras-Panon, vers Harmonie, les pentes cultivées forment un relief doucement ondulé rappelant les pentes de Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, sans les grandes propriétés.
Le piton Sainte-Anne forme une butte caractéristique des hauts de Saint-Benoît.
Le piton Sainte-Anne forme un des seuls repères topographiques, remarquable du relief de cette entité ; il présente encore des reliques de forêt tropicale humide de basse altitude.
Paysage agricole émaillé de ravines aux berges cultivées
Les pentes cultivées de canne de Saint-Benoit.
Végétation éparse le long de la RN3 filant vers le littoral
Remarquable alignement de champac au carrefour de la Confiance
Fermeture visuelle du paysage par les cannes
Le couvert arboré des grands arbres d’autrefois (jacquier, bois noirs, fougères arborescentes…) a disparu et de rares arbres captent le regard le long de la longue ligne formée par la RN 3, avec en perspective le littoral ou le massif boisé des plaines et sa voie sinueuse. Cette voie constitue un des rares axes linéaires gravissant les pentes de l’est ; elle met en scène une transition paysagère et « climatologique » entre le paysage forestier et humide des pentes et le littoral et les pentes cultivées.
Des pentes boisées imposantes, aux reliefs complexes, riches de nombreux sites naturels
Les pentes boisées de Saint-Benoît et Sainte-Rose interrompues par la cassure de la Rivière de l’Est.
Pentes boisées sur les contreforts montagneux, mises en valeur par les longues pentes cultivées de Saint-Benoît et de Sainte-Anne. Ces pentes boisées sont recouvertes de forêt tropicale humide de montagne et sont parcourues par de nombreuses ravines. Elles rejoignent en partie haute les plaines en partie pâturées du Piton de l'eau et du Piton Textor présentant encore des reliques de fourrés à Petits Tamarins des Hauts ou arbre fontaine au sein de fourrés éricoïdes. Ces formations naturelles se poursuivent ensuite sur les contreforts conservés du Volcan. Des formations boisées denses apparaissent jusqu'aux premiers infléchissements de la Plaine des Palmistes, là où la route des plaines entame ses premiers lacets.
La Rivière de l’Est depuis le point de vu du Cassé.
Tumultueuse rivière née de la Plaine des Sables, passage grandiose en cascade au Cassé de la Rivière de l’Est, elle forme une pente très rapide à l’origine de son cours d’eau bruyant et écumeux. Cette rivière pérenne présente une certaine richesse piscicole, avec présence du Chitte, espèce très rare à La Réunion et constitue un territoire de nidification et de migration pour les oiseaux marins. Ces remparts recèlent encore des reliques de végétation naturelle dont des orchidées faisant le lien avec les formations conservées d’altitude. La Papangue peut également être observée à partir du pont. L'embouchure est régulièrement fréquentée par des limicoles.
Pont métallique de la Rivière de l’Est
Large embouchure de la Rivière de l’Est (depuis l’ancien pont)
Berges grandement boisées de conifères (depuis l’ancien pont)
De l’ancien pont de la Rivière de l’Est, l’on perçoit les berges boisées et sinueuses de l’embouchure et les remparts abrupts de l’entaille de la rivière dans le massif montagneux
Takamaka et la rivière des Marsouins : mise en scène des plus belles cascades de l’île
Canaux à bichiques à l’embouchure de la Rivière des Marsouins
Un bref aperçu de la vivacité de la Rivière des Marsouins depuis D54 vers îlet Coco.
De hauts remparts canalisent la rivière.
La Rivière des Marsouins, dévale son cours sinueux dans un magnifique canyon avant de s’élargir et de traverser Saint-Benoît et ses berges « naturelles ».
Douces ondulations des champs d’ananas et de cannes depuis Chemin Grand Fond
Ouverture visuelle ponctuelle, bordée d’une végétation dense et envahissante
Takamaka constitue un des sites exceptionnels de la Réunion. Les magnifiques vallées encaissées entre deux parois boisées imposantes dessinent un paysage de montagne, que longe la voie pendant plusieurs kilomètres. Long parcours de découverte du paysage depuis la voie d'accès au site de Takamaka : paysage agricole se fermant progressivement, pentes ondulées de cannes, petites cultures fruitières et paysage de canyon le long d'une rivière invisible, soulignée par les remparts.
Les nombreux pylônes électriques jalonnent le parcours qui mène à Takamaka
Eléments de la centrale électrique sur le parking du site
Rappel de l’usine hydroélectrique soulignée par les réguliers pylônes jalonnant le parcours ; le barrage est formé d’une salle souterraine dans la falaise vers laquelle chutent les eaux captées au pied des cascades.
Un « rempart » de cascades
Vue saisissante sur le site de Takamaka depuis le parking
Arrivée sur le parking et le site
Le belvédère !
Le petit sentier menant au barrage
Installations liées à l’ouvrage hydraulique sur la plateforme
Arrivée saisissante sur le site de Takamaka, largement altérée par le parking en premier plan. Le paysage grandiose du rempart apparaît après quelques pas en direction du belvédère et livre le paysage de cascades dévalant les vertigineux remparts circulaires. Le sentier étroit et vertigineux, amorce là son départ, vers le fond de la rivière. Ces remparts sont recouverts de forêt tropicale humide de basse altitude bien que certains remparts abrupts et soumis à l’érosion soient recolonisés par le raisin marron venant perturber les milieux. Les oiseaux forestiers peu farouches sont facilement observables à ce niveau. De même, il n’est pas rare de voir la Papangue survoler les remparts. Seul le Lézard vert de Bourbon également présent est difficilement observable en milieu naturel et il faut accéder aux barrages pour pouvoir l’apercevoir sur les aménagements.
Des sites de nature de rivière et d’eau douce
Grand Etang
Grand Etang
Randonnée à cheval à Grand Etang
Le mini cirque de Grand Etang
L'effondrement du Bras d'Annette s'écoulant autrefois vers Saint-Benoît a formé le Grand Etang, dont la rivière se serait reformée sous l'effondrement. Cette masse d'eau a pour caractéristiques principales de ne pas bénéficier d'exutoire aérien et ainsi d'infiltrer la majeure partie des eaux qui précipitent sur son bassin versant et ruissellent jusqu'à lui. La chaîne des Mornes de l'Etang borde le grand Etang. L'ambiance reposante s'oppose au caractère peu engageant des berges, qu'une piste cavalière emprunte ….
Au niveau de la zone humide du lac, on observe une importante formation végétale subaquatique ou amphibie presque mono spécifique avec la plus importante station de Cyclosorus interruptus de La Réunion. La zone humide de l'Etang est envahie par des poissons exotiques dont le Carrassin doré et le Guppy qui seraient en partie responsables de la grande pauvreté en vertébrés aquatiques de l'Etang.
En amont du chemin de ceinture de l'étang, la végétation est formée d’une forêt humide hétérogène de basse et moyenne altitude, dans un bon état de préservation. On y retrouve d’ailleurs, des espèces rares et remarquables dont certaines protégées comme le Bois blanc (Hernandia mascarenensis), espèce très rare et menacée de disparition à l’échelle de l’île et le Lézard vert des hauts. Mis à part le Tuit-tuit, tous les oiseaux forestiers indigènes de La Réunion y sont présents. La salangane et l’hirondelle de Bourbon sont souvent en survol au dessus de l’étendue d’eau pour la capture d’insectes. Les remparts qui entourent la zone d'étude abritent de petites colonies de puffin de Baillon (fouquet) et très probablement de Paille en queue. Enfin, beaucoup d’oiseaux exotiques se sont naturalisés sur le site : le Merle de Maurice notamment ainsi que le cardinal. Ce milieu est également menacé par des espèces végétales exotiques envahissantes de milieux humides, qui peuvent occuper localement des secteurs importants, c’est le cas notamment du Goyavier ou du Raisin marron. Ce dernier sera bientôt tout ou en partie éliminé par la tendrède, agent de lutte biologique récemment introduit sur l’Île, on peut alors se poser la question du devenir de ces espaces ouverts ?
Aménagements succincts sur le site de Bethléem.
Le site de Bethléem, un ancien îlet habité au XVIII par une population venue se réfugier contre les attaques de forbans. En 1855, Madame Hubert Delisle y construit un ouvroir pour les jeunes filles et un asile pour vieillard. Une chapelle dédiée aujourd’hui à Notre Dame de Fatima y prend place. Les bâtiments abandonnés sont détruits en 1941. Le site reste cependant un lieu de pèlerinage. Lieu de fraîcheur paisible au bord de la Rivière des Marsouins, il constitue un espace de nature très agréable.
Une urbanisation quasi continue sur le littoral
L’amont de la Rivière de l’Est, un paysage vallonné agricole maraîcher. Au premier plan, des champs d’ananas.
Une urbanisation quasi continue du littoral, à l'exception de la pointe de Ravine Sèche et l'amont de la Rivière de l'Est, qui révèlent des paysages agricoles littoraux remarquables.
Littoral de Saint-Benoît depuis le parc du Bourbier.
Trame végétale accompagnant l’aire de pique-nique
Sculpture ponctuant le parc
Bosquet ombrageant, kiosque et aire de jeux
Lieu de contemplation de la rade de Saint-Benoît depuis la Pointe du Bourbier
Herbe rase et mer calme : lieu agréable et reposant
Un littoral sauvage de plages de galets venté et quelque peu ingrat avec ponctuellement quelques formations originales. Le parc de Bourbier-les-Rails est une des rares tentatives de reconquête du littoral.
Saint-Benoît, une ville à la croisée de la côte Est et de la Route des Plaines
Depuis l’embouchure de la Rivière de l’Est : l’étalement urbain de Saint-Benoît, Bras-Fusil et Bras Canot.(de bas en haut)
Depuis la Marine, s’étale l’agglomération de Saint-Benoît avec en fond le quartier de Bras Canot
Vaste agglomération littorale formée par Saint-Benoît et l’étalement des bourgs de Bras Canot, Bras Fusil et Bourbier.
Quelques arbres le long de la ZAC de Bras Fusil
Depuis l’ancienne RN, Le Bourbier s’avance sur les champs de canne
Front urbain de Bras Fusil
Voie d’accès de la RN3 depuis St Benoit
Rond point de Bras Fusil et RN2, grand et sans attrait
Le bâtiment du stade à l’entrée de la ville ne met pas en valeur le paysage…
Des limites d’urbanisation difficiles à contenir le long des RN 2 et 3 à Saint-Benoît. La fusion de la ville avec le quartier de Bras Fusil et les grands équipements implantés à la périphérie de la ville (stade, collège…) ne participent pas à un paysage urbain de qualité. Saint-Benoît, placé à l’articulation des grands paysages de l’île, la côte Est et le cœur de l’île, semble s’étaler au détriment de ses paysages.
Urbanisation linéaire le long de la route Hubert-Delisle.
Un habitat spontané très présent sur les pentes en bord de voie. Phénomène encouragé par la faible inclinaison des pentes de Sainte-Anne par exemple ou par l’attrait de routes de mi-pente comme le long de la Route Hubert-Delisle. Les écarts de petites tailles s’allongent et forment une urbanisation linéaire ménageant de rares opportunités visuelles sur les paysages : Cambourg, Chemin de Ceinture, La Confiance, les Chicots, l’Abondance …
Végétation débordant des jardins privés sur la RN à Petit St-Pierre.
Les espaces paysagers luxuriants en bords de route et le long des ravines participent à la perception de ce paysage « jardiné » dans les sections les moins circulées.….
Magnifiques Banians formant un point repère sur la RN2.
Le banian des orangers au bord de la RN2 est « l’ image » de cette côte Est luxuriante entre ravines inondées de fruitiers (bananiers, letchis….) et banians.
Ruelle à l’écart des flux de circulation
Présence de gros arbres ombrageant
Un jardin luxuriant et son barreau
Une route ombragée par les vieux arbres du Domaine de la Confiance
Allée du Domaine de la Confiance
Jardinet planté et ambiance pittoresque de la rue
Le Village de la Confiance bénéficie d’un patrimoine remarquable, encore isolé de l’urbanisation et signalé par ses grands et vieux arbres. Ancien domaine où l’ambiance pittoresque persiste dès que l’on emprunte la voie d’accès au village soulignée par l’ombre des vieux arbres, les ruines de l’usine et la vieille cheminée. Le jardin de la maison créole réhabilitée témoigne de l’histoire botanique de l’île ; il était autrefois planté de nombreux arbres à épices et fruitiers.
Un patrimoine architectural et paysager remarquable et fragile
Case colorée au bord de la RN à Petit St-Pierre.
Jolie case traditionnelle avec ses lambrequins.
Case émergeant à peine d’une végétation luxuriante aux Orangers.
Des cases colorées avec jardin luxuriant émergent du village de Petit Saint-Pierre et de Sainte-Anne et annoncent l’ambiance des paysages de la côte Est.
Aménagement de jardin soigné le long la RN2 à Sainte-Anne.
Abords très fleuris pour cette case située à Morange (Hauts de Ste-Anne).
Valorisation de l'accès des bords de ravines et rivières, souvent bordées de parcelles cultivées. Continuité de chemins d'exploitation et de sentier haut/bas et lien avec le Parc National, lisières boisées permettant d'intégrer les activités nuisantes, aménagements légers et éclairage limité afin d'éviter de perturber les oiseaux marins.
Espaces agricoles
Panorama du littoral de Saint-Benoît à Sainte-Anne, arrêté par le piton Sainte-Anne au sud.
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation :
Recul de l’activité agricole face à l'urbanisation diffuse et l’extension des écarts. Fermeture des paysages depuis la route et création d’hameaux spontanés isolés dans des paysages ouverts. Phénomène qui banalise les paysages, fragilise l'économie agricole, surconsomme les terres cultivables, ne conforte pas le lien social, aggrave la dépendance à la voiture, coûte cher en réseaux et services à la collectivité.
Création d’ouvrages liés aux énergies renouvelables (éoliennes, panneaux photovoltaïques….) ; ils constituent un signal et un rappel des alizés de cette côte au vent….
Une case et ses champs maraichers du côté de Piton Sainte-Anne
Plantation de maniocs et de bananiers au pied de cette case dans les hauts de Saint-Benoît
Case et sa plantation de bananiers du côté de Piton Sainte-Anne
Case et son poulailler sur le Chemin Morange ( Hauts de Ste-Anne)
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Valorisation des espaces agricoles autour des bourgs par le développement possible d'une agriculture de proximité : création de lisières urbaines, encouragement à l'agriculture de proximité et la diversification….
Espaces naturels
Les espaces naturels humides :
Gestion, encadrement de la fréquentation et des activités (pêche, réintroduction de poissons endémiques, sentiers équestres, …)
Valorisation du territoire à travers le Shéma d’intervention et de valorisation économique - territoire Est Salazie : l’unité d’interprétation « Les eaux vives» porte sur un vaste territoire dans lequel on identifie en particulier les « grands paysages d’eau » et des sites possibles d’interprétation : Grand Etang, le belvédère de Takamaka, La Rivière des Roches, Bassin la Paix, Bassin La mer, Le Bras des Lianes
Chemin de Grand Fond traversant les ondulations des champs de cannes allant jusqu’au littoral
De ce paysage aux courbes douces d’harmonie, se dégage un sentiment de sérénité
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale) :
Repérage et protection stricte des espaces agricoles ou naturels au contact direct du littoral. Valorisation économico-touristique et patrimoniale, espaces de respiration
Longues pentes le long de ravines sèches et de Ravine Saint-François
Pentes d'Harmonie vers le littoral
Urbanisation
Caractère du village lié à la présence des cases traditionnelles même si le végétal est tristement absent.
Seule la boulangerie semble pouvoir perdurer, les autres bâtisses subissent une forte dégradation sans rénovation apparente à Petit Saint-Pierre
Une case et son badamier en bordure de RN2 à Sainte-Anne
Alpinias, Alamanda et autres plantes tropicales composent la majorité des jardins créoles de cette partie de l’île
Le jardin luxuriant sert de protection aux cases contre la route
L'urbanisme végétal (quartier habité arboré) :
Prescriptions architecturales et paysagères et l'évolution des bourgs dans le respect de l'identité des villages de la côte Est : architecture, formes, couleurs…
Urbanisme végétal à favoriser à travers les jardins et les espaces publics : jardins luxuriants, couleurs des cases, volumétrie architecturale…. identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale.
Les trames vertes en milieu urbain Encouragement à des trames naturelles dans la ville afin d'améliorer la transparence écologique des secteurs urbanisés.
Routes
Ouverture sur le cassé de la Rivière de l’Est depuis la Route Hubert-Delisle
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Identification (aux PLU) des points de vue et valorisation paysagère des bords de route, points de vue et abords des routes-paysage : marquage par la plantation d'arbres -signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique, ...
RN3 bordant par les champs de canne
Début de la RN3 partant de Saint-Benoît : porte d’entrée des Hauts ?
Fenêtre mal entretenue sur Grand Etang depuis la RN3 : peu de visibilité du site.
La RN3, route des Plaines et porte d'entrée des hauts, à la sortie de Saint-Benoît et dans la traversée des pentes agricoles offre des ouvertures sur le grand paysage. Fenêtres visuelles à valoriser dans les lacets de la RN 3 et sur Grand Etang.
Enjeux de réhabilitation et de création
Reliefs
Accessibilité Rivière des Marsouins en montant sur Bras-Canot
Berges de la Rivière des Marsouins non aménagées à Saint-Benoît
Les ravines artificialisées (ouvrages bétonnés) ou délaissées et peu qualitatives :
Reconquête des berges et réinscription de la rivière dans la ville notamment à travers le projet d’endiguement.
Les espaces naturels
Les voies d'accès et accueils des sites de nature
Mise en scène de la voie et de l’arrivée sur le site. Mise en valeur des vues le long de la voie, recul des stationnements, valorisation du potentiel paysager et de l’accueil du public, résorption des points noirs, renaturation, ...
Premier plan du site formé par le parking d’accueil
Site de Takamaka : les voitures dissimulent l’entrée du chemin
Un panneau signalétique à l’entrée du chemin.
Le site de Takamaka et la Rivière des Marsouins, absence
de valorisation de la voie d’accès et de l’arrivée : pas d’espace
confortable pour les piétons et d’aire de repos après cette longue route…. Piètre mise en scène des ouvrages liés aux installations
techniques hydrauliques dans ce paysage grandiose (couleurs, formes …)
Panneau d’informations du site de Bethléem
Site de Bethleem, des aménagements à conforter au bord de la Rivière des Marsouins.
Information touristique sur la Marine.
Dépôt d’ordures sauvages à l’entrée du parc
Le parc de Bourbier les Rails et site de la Marine Pointe du Bourbier, des aménagements à requalifier.
Les espaces naturels des pentes dégradés :
Réduction des fourrés de Raisin marron à Grand Etang grâce à la Tendrède : toutefois, une reconversion de ces espaces est à lancer par l’entretien et/ou la plantation afin d’éviter que d’autres espèces invasives ne viennent recoloniser ces zones.
Urbanisation
Mitage dans les hauts de Chemin de Ceinture
Depuis la RN2, quelques écarts mitent le paysage agricole dans les hauts de Saint-Benoît
Etalement d’un écart dans les hauts de Saint-Benoît et menace sur le paysage agricole
Ferme agricole isolée dans le paysage d’Harmonie
Les espaces agricoles mités par l’urbanisation diffuse :
Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant. Valorisation éco-touristique du paysage rural bordant les grands sites.
En descendant de la Plaine des Palmistes, la zone industrielle de St Benoit marque l’entrée de la ville.
Le début de la RN3 depuis St-Benoit n’a aucun attrait
Le passage de la RN2 dans St-Benoit est marqué par une implantation conséquente de panneaux publicitaires.
Les zones industrielles et commerciales peu attractives :
Recomposition urbaine de la façade de Saint-Benoît sur la RN2 et la RN 3 ; contenir l’urbanisation de la ville par des prescriptions architecturales et paysagères (extension vers Bras Fusil) et création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant la vocation des sols. Requalification de la RN2 en boulevard urbain dans la traversée de Saint-Benoît.
Maison nouvelle à Sainte-Anne
Lotissement récent dans les Hauts de Saint-Benoît, sans transition avec le paysage agricole
Nouvelles maisons dans les hauts de Ste-Anne peu caractéristiques de la région.
Maisons récentes implantées en bordure de route, il reste peu de place pour le végétal.
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables. Intégration plus douce des petits lotissements dans le paysage des hauts.
Petit commerce à Sainte-Anne implanté en bord de RN2. L’espace public est dévolu aux stationnements
Complexe sportif de Chemin de Ceinture légèrement isolé de la route.
Les centralités urbaines non affirmées :
Confortement des centralités existantes ou potentielles, en particulier les écarts, système de petites agglomérations à végétation dense maintenant entre elles des distances critiques minimales sur les mi-pentes.
Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols. Valorisation de la position « belvédère » de certains bourgs pour une promenade en corniche et la définition d’une lisière urbaine.
Le village de la Confiance ; dispositions d’urbanisme (PLU) pour préserver le caractère « isolé » du bourg. Principes de routes « ligne de vie» à conforter en végétalisant les clôtures là où les bas-côtés enherbés le permettent.
Les pentes de Sainte-Rose et de Saint-Philippe courent de la Rivière de l’Est à la ravine Basse Vallée. Ces pentes du massif de la Fournaise, qui ne reçoivent qu'exceptionnellement les coulées de lave nées des flancs du volcan, se décomposent en deux grandes entités de part et d'autre du Grand Brûlé :
Les pentes de la Rivière de l’Est au Rempart de Bois Blanc
Les pentes du rempart du Tremblet à Basse Vallée
Les sous-unités :
Les pentes littorales de Sainte-Rose et Saint-Philippe. Cette côte plus sauvage que les autres est située sous le volcan actif du Piton de la Fournaise, plus humide, aux sols encore jeunes. Les habitants moins nombreux se concentrent en bordure de RN 2, seule voie existante pour parcourir cette partie du littoral. Ils ont contribué à façonner un paysage très particulier, linéaire, le paysage intime de la côte Est. Les mi-pentes cultivées de Sainte-Rose, en lisière des paysages habités, sont moins étendues qu’ailleurs. Les pentes boisées de Sainte-Rose et Saint-Philippe, lissées par les coulées du volcan et encore jeunes, apparaissent moins profondément entaillées par les ravins qu'ailleurs.
Bloc diagramme
bloc dia n°4
bloc dia n°4 sud
Des paysages ouverts, ponctués de quelques pitons remarquables.
Des pentes cultivées bordées de lanières de végétation naturelle.
Les pentes hautes boisées de Sainte-Rose et Saint-Philippe.
Des langues de forêts descendant sur le littoral.
Une route espace public.
La nature jardinée, écrin précieux des cases.
Un habitat traditionnel en pleine évolution.
Une côte rythmée par de nombreux grands sites naturels.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Les pentes de Sainte-Rose et de Saint-Philippe, et le massif du Piton de la Fournaise (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Des paysages ouverts, ponctués de quelques pitons remarquables
Le Piton Bellevue culmine à 124m et se détache nettement du paysage agricole
Des pitons émergent de ce paysage agricole et créent des éléments remarquables et presque insolites. Ces Pitons pour la plupart dégradés par des espèces exotiques recèlent encore quelques reliques de formations indigènes de bois de couleur des bas.
Des pentes cultivées bordées de lanières de végétation naturelle
Pentes cultivées de Saint-Philippe entrecoupées de lanières boisées
Les pentes cultivées moins étendues qu’ailleurs sont entrecoupées de lanières de végétation naturelle. Cette végétation plus sombre rejointe par les berges boisées des ravines se poursuit jusqu’au littoral, également boisé. Elle constitue des corridors écologiques intéressants notamment pour la faune, la flore étant dégradée en partie basse par le Jamerose notamment le long des ravines.
Végétation luxuriante typique du sud-est
La forêt est proche et les limites dentelées qu’elle tisse avec les parcelles cultivées participe à ce paysage typique de la côte est. La luxuriance végétale s’empare parfois d’une bananeraie d’où émergent les têtes ébouriffées des cocotiers et des fruitiers envahis de lianes… Les lisières de ces forêts sont d’ailleurs bien souvent dégradées par les espèces exotiques envahissantes issues des parcelles cultivées.
Au-dessus de Piton Sainte-Rose, d’autres pitons émergent : Piton Moka, Piton la Glace, Piton trois têtes…
L’église de Saint-Philippe située au pied du massif imposant de la Fournaise
A Piton Sainte-Rose, les paysages agricoles littoraux viennent en lisière du bourg. Ils se poursuivent sur les pentes vers les pitons boisés (Trois Têtes… ) et la silhouette encore lointaine du volcan . A Saint-Philippe, les îlots de cultures dominés par la présence imposante des pentes de la Fournaise jouent avec les formes découpées de la forêt et du Piton Mare d’Arzule.
Les pentes hautes boisées de Sainte-Rose et Saint-Philippe
Les pentes de Sainte-Rose et les traces de lave à nu
Pentes boisées sur un relief moins « raviné » et découpé qu'ailleurs.
Pentes naturelles parfois recouvertes par les coulées du volcan et composées d’une succession de formations végétales humides se différenciant avec l’altitude. Ces fomations vont des forêts de bois de couleur des bas (principalement au niveau des langues de forêts) aux fourrés éricoïdes des hauts en passant par la forêt de bois de couleur de moyenne altitude, les pandanaies, les tamarinaies et toutes les formations de transition…
Des langues de forêts descendant sur le littoral
Fenêtre sur le littoral près d’un vacoa
Chemin d’accès à la forêt de Mare Longue. Les espèces endémiques dominent
De nombreuses fougères et mousses forment le sous-bois de cette forêt de Bois de couleurs
Sentier botanique de Mare Longue
Elles sont constituées par la forêt de bois de couleur des bas, une des formations les plus raréfiées sur l'île, plus ou moins dégradée selon les secteurs, et leur surface et se prolongent sur le littoral par les formations végétales sur trottoirs rocheux, l'un des biotopes également les plus raréfiés sur l'île. Ces langues de forêts rejoignent les pentes boisées et conservées qui remontent sur les hauts sommets. Ces continuités végétales plus ou moins préservées permettent aux oiseaux forestiers indigènes, souvent cantonnés aux milieux conservés des hauts, de fréquenter le littoral, traduisant l'intérêt majeur de ces formations.
Mare Longue - Saint-Philippe : Un des ultimes vestiges préservés de la forêt tropicale humide de basse altitude, caractéristique avec ses grands arbres et son sous-bois plus clair que les autres forêts naturelles de l'île et présentant de nombreuses épiphytes dont des orchidées. Les oiseaux forestiers typiques des milieux conservés sont également présents. Un sentier botanique permet la découverte des essences de cette réserve. Zone entièrement sous maîtrise foncière (parcelles domaniales) et en gestion par l'ONF.
Forêt de Bois Blanc : Forêt « aménagée » en partie basse avec des espaces ouverts sous des plantations de benjoins et autres espèces typiques de la forêt de bois de couleur qui laisse place à la forêt naturelle peu accessible. Une coulée de lave en cours de recolonisation parcourt cette forêt.
De la Pointe du Tremblet à la Pointe de la Table : Langue de végétation plus ou moins fragmentée par l'agriculture et les aménagements urbains et relativement bien préservée au niveau du brûlé du Citron Galets (forêt du Tremblet) jusqu'au cœur du Parc National.
Route forestière montant à la pépinière de Basse Vallée, non loin de la Vallée Heureuse
Corne de cerf, épiphyte présente dans la forêt de Basse-Vallée.
Une route espace public
Le paysage de la côte est, vue imaginaire ; symbiose de l’architecture, du végétal et de la route (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de Paysage côte Est 1990)
Les commerces et services sont concentrés le long de la Route Nationale
Centralité le long de la RN2
Bibliothèque et pharmacie en bord de voie
La RN 2, sinueuse, traditionnellement moins empruntée et plus étroite qu'ailleurs. Elle a engendré la formation de villages-rues, et semble être le seul espace public où se concentrent la vie et les activités des villages.
Sur les basses pentes forestières de Sainte-Rose, un chemin parallèle au littoral, le chemin Touzet, également appelé route des Radiers. Situé vers 400-500m, il forme une route belvédère rejointe par les chemins agricoles en lacets depuis la RN. Ce chemin permet de découvrir la végétation humide des pentes de l'Est avec la présence d'orchidées qui fleurissent en bord de route. Cette végétation humide favorise également la dissémination d'espèces exotiques envahissantes dont le goyavier et le longose.
La nature jardinée, écrin précieux des cases
Jardins débordant sur la voie (sur la gauche) et problème de réseaux aériens (sur la droite)
Absence de trottoir et végétation participant à l’ambiance de la rue
Certaines cases offrent au regard du passant leur façade décorée et peinte de couleurs vives depuis la RN2. Les jardins de devant, lieux de représentation, sont des espaces-décors débordant de fleurs. La végétation arborée en s’étendant sur les côtés des cases et par derrière forme le tissu végétal de l’habitat. Cette végétation propre à la côte Est apparaît comme une véritable « nature jardinée ».
Les jardins privatifs débordant sur la rue s’entremêlent avec la masse boisée des ravines
La route est ressentie comme une percée dans la masse forestière des hauts allant jusqu’au littoral
Le paysage intime forme avec la végétation forestière présente par endroits, un manchon quasi-continu sur le parcours de la côte. Il masque l’océan autant que les cultures de cannes. Ce paysage habité constitue le principal intérêt aux détours sinueux de la route. Cette nature jardinée est un milieu de transition composé d’espèces exotiques en mélange avec des espèces indigènes. Entre zone naturelle et agricole, elle crée une « transparence écologique » des milieux urbains favorables à la faune.
Un habitat traditionnel en pleine évolution
Une coexistence des déplacements parfois délicate
L’augmentation de fréquentation de la RN2 a favorisé l’évolution du paysage de bord de route. La circulation qui a tendance à s’intensifier, par l’amélioration de la voie et l’attrait pour les sites naturels, tend à modifier le rapport traditionnel des habitants à la route, limitant ainsi les déplacements piétons et deux roues et le rapport jardin/route.
Un habitat récent puisant dans un vocabulaire banal de clôtures et de maison béton
Un habitat récent puisant dans un vocabulaire plus commun de clôtures et de maison béton. Cette évolution nuit à l’image de ce paysage intime, évolution d’autant plus lisible que l’urbanisation continue à s’inscrire en bord de route. La notion de « transparence écologique » entre milieux naturels, agricoles et urbains très végétalisés le long de la RN2 et des agglomérations, est également aujourd’hui compromise par cette évolution.
Une côte rythmée par de nombreux grands sites naturels
Coulée de lave de 1931 allant jusqu’à la mer, vue depuis la RN2 au niveau du rempart de Bois Blanc
Des sites grandioses liés à l’Océan, au volcan ou aux deux à la fois. La côte Est est le théâtre de confrontation entre le Volcan et l’Océan, le lieu où le Piton de la Fournaise s’épanche en longues coulées de lave vers la mer.
Pointes et falaise découpées mettant en scène l’océan et le volcan
Un littoral très découpé caractérisé par de nombreuses pointes Le littoral très découpé forme une succession de pointes, véritables repères géographiques, perceptibles principalement dans le paysage depuis la mer. Ces pointes s'accompagnent de quais, débarcadères naturels, creusés dans la roche.
Pointe corail, Pointe de Bellevue, pointe de la Croix-La Marine, Pointe des Bambous, Pointe des cascades, Pointe de Bois Blanc
Succession de Quai :Quai plat, Quai de Rouville, Quai de la vierge etc…, Quai de sel, Quai de Marie…
Le sentier, proche du bord de la falaise du côté de Sainte-Rose
Des bouquets de vacoas et de bambous ponctuent le sentier
Contraste de couleurs littorales
Percées visuelles à travers les vacoas.
Le Sentier littoral ancien « sentier pêcheur » relie Sainte-Rose à l’Anse des Cascades. C’est l’un des rares sentiers qui permet la découverte du littoral sauvage, d’une remarquable beauté. Le paysage offre des vues en alternance sur les falaises littorales et l’ambiance intimiste des forêts de bambous et de vacoas.
Voie d’accès au Puits Arabe. Présence de stationnement dans le chemin
Les grands sites marins se découvrent par un cheminement greffé sur la Nationale dont la préservation du cadre est essentielle. Cela concerne la plupart des sites : la Marine de Sainte-Rose, Port Ango, Anse des Cascades, le Site de la Source ou la Pointe de la Table.
Le littoral de Sainte-Rose et Saint-Philippe conserve les rares vestiges de la végétation naturelle des falaises et des trottoirs rocheux qui résiste aux embruns marins. Il offre des sites propices à la reproduction des oiseaux marins dont principalement les Pailles en queue caractéristique du paysage de cette côte mais également ponctuellement les puffins. Les libellules sont aussi très présentes au niveau des petites flaques d’eau. Les sentiers encore « sauvages » permettent la découverte de cette nature.
Stationnement sauvage dégradant le site et nuisant à la mise en valeur du paysage
Case traditionnelle et ses jardins soignés le long de la voie d’accès au port
Ombrage délicat formé par les bambous et les vacoas
La Marine de Sainte-Rose constitue un grand site de la côte Est, le premier lieu pour lequel on approche le littoral sauvage et ses hautes falaises depuis La Rivière de l'Est. La ruelle d'accès bordée de jolies cases traditionnelles et de jardins colorés participe à la découverte du petit port que l'on ne découvre qu'au dernier moment. Abrité entre la Pointe de Bonne Espérance et de Sainte-Rose, le port « abri » a effacé les traces de l'ancienne marine, dont il ne reste que le monument Corbett tristement isolé. La falaise de la pointe de Bonne Espérance en arrière plan offre une paysage boisé renforçant le cadre naturel du site. Le littoral sauvage formé de falaises rocheuses est boisé de vacoas et bambous invitant à rejoindre le sentier littoral qui le traverse. La forte fréquentation du site et le stationnement des véhicules ont dégradé la végétation bordant la falaise.
Cayenne
Cayenne, site en corniche sur le littoral. Remarquable ambiance de cet espace planté de vacoas et souligné par le gazon ras littoral ; il offre la vue sur un littoral d’une grande beauté.
Embouchure de ravine Lacroix : paysage exceptionnel formé des coulées de lave de 1977, partie gagnée sur la mer. Site parcouru de sentiers très fréquentés et présentant des curiosités géologiques et naturelles de grand intérêt. Embouchure évasée de ravine comprenant dans sa limite Nord des formations indigènes dont une station de fougère très rare et les dernières stations orientales de la Lavangère, espèce protégée.
Chute d’eaux dans une ambiance boisée
Embarcadère, port de pêche
Site Dos de Baleine. Vue sur la Pointe de la Table et le littoral agrandi par les coulées de lave successives
Vestiges de forêt de filaos
Les vagues sur une lave à peine érodée
La Pointe de la Table, littoral de lave gagné sur la mer. La Pointe de la Table issue de la coulée hors enclos de 1986, ayant gagné la mer et agrandi l'île de 30 ha. Paysage de reconquête forestière, côtoyant les vacoas et les filaos du littoral.
Les sites marins, plus proches de la route se greffent sur cette partie du parcours. Côte particulièrement belle formée des nombreux sites et points de vues sur le littoral : falaises de lave, façonnée par une mer agitée et couleurs lumineuses et contrastée de l'eau et de la roche noire rosie par le ressac : marine de Saint-Philippe, souffleur d'Arbonne, puits des Anglais, Cap Méchant.
Transparence sur le littoral à travers la forêt de vacoas
Le Souffleur d'Arbonne et le Puits des Anglais bordés des forêts de majestueux vacoas. Spectacle des incessantes vagues se fracassant sur la roche volcanique.
La Marine de Saint-Philippe, embarcadère des barques de pêche
Marine de Saint-Philippe, petite marine à l’accès confidentiel depuis le village et lieu privilégié de rencontre avec le littoral sauvage.
Cap Méchant, avancée rocheuse sur le littoral
Pointe de Cap Méchant
Le Cap Méchant, un lieu de contraste merveilleux associant le spectacle bruyant de la houle battant la falaise et la quiétude des espaces boisés de vacoas en retrait.
Anse des Cascades, un des sites remarquables du littoral de La Réunion, où l'eau douce en cascades rencontre l'océan et ses vagues. Ombrage et fraîcheur particulièrement appréciés des Réunionnais. Belle route paysage menant à la forêt de palmistes et au port de pêche, bordant les falaises de lave. L’aire de pique nique vaste et agréablement ombragée est fragilisée par une fréquentation excessive. Le site présente des écosystèmes raréfiés à La Réunion comprenant de nombreuses stations d'espèces végétales rares et protégées. Parmi elles, une importante station à Psiadia et des stations de Bois Matelot. Lieux propice à l’observation du Lézard vert des Hauts, avec une des rares stations littorales connues. Le site est également réputé pour abriter plusieurs couples nicheurs de Paille en queue à brins blancs.
Le littoral de Bois Blanc, site accidenté préservant des stations végétales rares. Il offre une réelle connexion littorale entre l'Enclos et le littoral de Sainte-Rose.
La Pointe du Tremblet, site accessible par la route forestière traversant une forêt naturelle ou plantée de bois de couleur des bas caractérisée par de grands arbres. Ce site longe la dernière coulée de lave qui a permis la formation d’une plage aujourd’hui fréquentée régulièrement par un éléphant de mer nommé Alan qui attire de plus en plus de touristes.
Analyse critique, identification d'enjeux
Légende
Enjeux de préservation et de mise en
valeur
Espaces agricoles
Ligne d’éoliennes dans les hauts de Sainte-Rose
Projet de panneaux photovoltaïques dans les hauts de Piton Sainte-Rose
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Les grandes étendues agricoles s’étendent sur les pentes littorales ;
Préservation des limites souvent irrégulières des espaces agricoles et naturels notamment en partie haute et le long des ravines.
Protection des paysages face au risque d’implantation excessive des ouvrages liés aux énergies renouvelables favorisées par ces vastes espaces et le climat venté : implantation des éoliennes, projet de ferme photovoltaïque ….
Plantations de letchis au Baril
Cannes en fleurs dans les Hauts de Saint-Philippe
Champs de palmistes dans la forêt de Bois Blanc
Culture de vanille sur fougères arborescentes et palmistes dans la forêt littoral vers Puits Arabe
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Diversité des cultures et enrichissement des paysages… Création de circuits à thèmes, valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle
Espaces naturels
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale) :
Préservation des rares formations encore intactes de végétation littorale sur falaise et trottoirs rocheux. Formations susceptibles d’être dégradées par des aménagements même touristiques et par l’augmentation « anarchique » de la fréquentation.
Préservation des oiseaux dont oiseaux marins et papangue des aménagements : gestion de l’éclairage, des lignes et réseaux aériens et autres éoliennes…
Un littoral boisé jusqu’aux falaises
Repérage et protection stricte des espaces agricoles ou naturels au contact direct du littoral. Valorisation économico-touristique et patrimoniale, espaces de respiration
Le tabac bœuf : plante envahissante dans la forêt de Bois de couleurs (Mare-Longue)
Vestiges de forêt sur le littoral
Ambiance ombragée à l’Anse des Cascades
Transparence des forêts de vacoas sur le littoral à l’Anse des Cascades
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Préserver les langues de forêt descendant vers le littoral et constituant les seules continuités écologiques d'envergure sur planèze composée de formations rares. Les limites externes de ces langues doivent être maintenues et l'occupation du sol à ce niveau orientée afin d'éviter la propagation de plantes invasives. Eviter la plantation de goyavier en limite forestière,…
L’urbanisation
Les locaux dégradés de la Marine de Sainte-Rose nuisant à la qualité du site
Plaque commémorative du naufrage, sur la côte de St-Philipe, du navire le Warren Hastings.
L’ancienne cheminée d’usine au Baril
Le patrimoine architectural urbain :
Réhabilitation patrimoniale des monuments sur le littoral : petits ports, marine, puits locaux…etc
Architecture particulièrement soignée du fronton de cette casse créole
Pas de trottoir mais une limite végétale présente en bord de case et RN2
Préservation du caractère des villages de la côte Est dans l'évolution des bourgs.
Une habitation traditionnelle en bord de voie
Une végétation « intime » en bord de voie
Une case créole et son jardin
La Vierge au parasol aujourd’hui déplacée à Piton Sainte-Rose
L’urbanisme végétal (quartier habité arboré) :
Le patrimoine des cases et jardins créoles ; identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain.
Routes
Coupure d’urbanisation à l’approche de Basse Vallée : découverte et contemplation
Paysage des hauts vers Sainte-Rose depuis la RN2
Paysage qui s’ouvre sur les langues de lave arrivant à la mer. RN2, rempart de Bois-Blanc
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Identification des points de vue et valorisation paysagère ; marquage par la plantation d'arbres-signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique, valorisation, gestion intégrée des délaissées de route notamment le long de la route des Radiers (RD57) traversant les milieux naturels : plantation d’espèces indigènes, limitation de l’implantation d’exotiques…
Identification (aux PLU) et préservation des coupures d'urbanisation, espaces de respiration.
Une balustrade et un jardin en bordure de RN 2 vers Sainte-Rose
Une limite privée-publique fort agréable à Sainte-Rose
Les routes ligne de vie (routes habitées à leurs abords) :
Valorisation des bords de routes habitées, des jardins débordant sur la route et des espaces publics :
la route « ligne de vie » formée par la RN 2 le long des côtes Est et Sud,
la route des radiers.
Enjeux de
réhabilitation et de création
Espaces naturels
Parking de l’Anse des Cascades : stationnement dans la perspective du port nuisant à la qualité du site et du paysage
Parking du site de Cap Méchant : une marée de voitures en bord de littoral
Piscine du Baril à Pointe Bétail : aménagement succinct et dégradé
Stationnement sauvage et dégradation du lieu à la Marine de Sainte-Rose
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Elaboration de plans d'aménagement des sites mettant en valeur l'ensemble des potentialités paysagères (accès et caractère des sites) dans le but d'une meilleure répartition de la fréquentation : sites naturels littoraux et forestiers. Eloignement des stationnements et préservation des espaces d'une fréquentation excessive.
Panneau d’information sur la Ravine Ango en bordure de RN2
Absence de mise en scène de l’accès au site. Panneau à peine visible. (Puits Arabe)
Panneau d’informations botaniques sur le sentier littoral
Valorisation des chemins de découvertes aux grands sites. Mise en scène « paysagère » de l'accès aux grands sites et signalétique réduite. Renforcement de l’identité paysagère de chacun de ces sites : maintien de la dominance de vacoas dans les opérations de replantation à Saint-Philippe par exemple.
Les espaces naturels des pentes dégradés :
Etat fortement dégradé des langues de forêt descendant vers le littoral. Toutefois, ces espaces constituent des milieux à forte potentialité de restauration du fait d'une forte régénération naturelle, offrant ainsi des perspectives pour la restauration à plus long terme d'une formation "naturelle" faisant le lien entre le littoral et la réserve.
Urbanisation
Gîte de Basse Vallée
Nouveau lotissement sans charme non loin de la RN2
Lieu de restauration à l’Anse des Cascades
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat et des équipements touristiques nouveaux (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables. Intégration plus douce des petits lotissements dans le paysage des hauts.
Respect du vocabulaire de l’habitat traditionnel, identification et soutien à la requalification architecturale.
Propositions réglementaires à intégrer au PLU. Favoriser l’urbanisme végétal : constitution d’un écrin végétal en bord de voie et autour de chaque case, création de clôtures végétales et possibilité d’une évolutivité de la case par des extensions à l’arrière de la case pour une meilleure intégration du bâti.
Voirie surdimensionnée, centre-ville de Basse-Vallée
Espace public banalisé faisant la part belle aux voitures
Accotements routiers sur la RN 2
Les centralités urbaines non affirmées :
Revalorisation dans des dispositions moins routières et moins minérales des espaces publics de bourg : requalifications architecturales et paysagères et redynamisation par le confortement des centralités.
Présence de langues agricoles descendant jusqu’à la mer dans les hauts de Ste-Rose
Continuité du bâti sur le littoral à hauteur du Baril
Préservation du littoral boisé à travers un aménagement touristique léger.
Préservation des espaces « de respiration » entre les bourgs Maintien de distances critiques minimales entre les bourgs.
conserver des « coupures » entre bourgs en valorisant le patrimoine agricole et forestier
créer des lisières formant des limites aux villages de façon à conserver les transitions agricoles
Village du Baril étalé le long de la RN2
Les restaurants et bars jouent souvent le rôle de centralités dans ces petits villages littoraux
Centralité des bourgs autour d'un espace public «place-placette » ou route ligne de vie »
Renforcer la centralité linéaire des routes lignes de vie ou des espaces publics des bourgs
Organisation autour d'un espace public central qui jouerait le rôle de halte pour les visiteurs. Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par des circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols.
Routes
Les routes et abords de voies dégradés :
Arrêt de l'urbanisation linéaire le long de la RN 2 ; requalification des traversées de bourgs dans des dispositions moins routières : rétrécissement des voiries, plantations, revalorisations architecturales, confortement des centralités, développement des circulations douces, limitation des surfaces imperméabilisées.
Les pentes du Tampon courent de la Rivière d’Abord au Bras de la Plaine. Ce sont des pentes régulières et très longues (près de 20 km pour 5 à 7 km de large) qui s’achèvent en leur sommet par la Plaine des Cafres. La régularité de ces pentes et la proximité de Saint-Pierre ont favorisé le développement de l’urbanisation à partir de voies tracées parallèlement aux courbes de niveaux et à distances à peu près régulières : Ligne Paradis, Ligne des Bambous, Ligne des quatre-cents, ligne des six-cents, D 27, route des Caféiers.
Les sous-unités :
Le littoral de Saint-Pierre et des pentes cultivées, objet de fortes pressions de développement Les pentes du Tampon fortement urbanisées depuis le littoral
bloc dia n°6
Des pentes littorales encore cultivées.
Une reconquête littorale initiée sur une côte ventée et aride.
Deux rivières bordant la planèze.
Une plaine alluviale cultivée.
Des pentes largement colonisées par l’urbanisation.
Une route stratégique importante, la RN 3.
Saint-Pierre, une ville tournée vers la mer.
Un patrimoine architectural remarquable et fragile à Saint-Pierre.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Les pentes du Tampon et la plaine des Cafres, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Des pentes littorales encore cultivées
Paysage agricole sur les pentes littorales de Saint-Pierre
Entre Pierrefonds et Saint-Pierre, cultures de canne et ravines boisées
Pentes littorales de Saint-Pierre recouvertes de canne
Pentes faibles et légèrement ondulées du littoral couvertes de cannes et de quelques cultures fruitières et maraichères. Ravines et haies bocagères découpent ce paysage fréquenté par des oiseaux forestiers dont l'oiseau blanc et la Papangue, seul rapace de l'île.
Sentier littoral aménagé entre Pierrefonds et Saint-Pierre
L’aéroport de Pierrefonds
Une reconquête littorale initiée sur une côte ventée et aride
Depuis la pointe de Ravine Blanche, des aménagements de loisirs légers et le sentier littoral cohabitent avec les grands équipements communaux (ancienne décharge réhabilitée, station d’épuration, aéroport… ) Le littoral de Pierrefonds le long du sentier littoral offre une belle représentation de pelouses et tonsures halophiles riche en espèces végétales rares dont la lavangère, le veloutier de bord de mer avec la seule station connue à l’état naturel, l’indigo et la Chamaesyce du Gol, est fréquentée ponctuellement par des limicoles et est survolé par des oiseaux marins (Puffins et Pétrels).
Zones d’activités visibles depuis la Pointe du Diable
Fragilité des grandes étendues agricoles littorales implantées sous le canal Saint-Etienne. Développement de zones d'activité industrielles et commerciales sur les pentes agricoles littorales : zone industrielle 2 et 3, au Sud de Bois d'Olive et au Sud de la Ligne Paradis, zone commerciale de Bank.
Ancienne usine sucrière de Pierrefonds
Le canal Saint-Etienne, long de 9 km a permis la mise en culture des pentes littorales et l’établissement de plusieurs usines dont celle de Pierrefonds. Le canal est aujourd’hui fortement dégradé, mais forme par endroit le support de liaisons piétonnes entre les quartiers.
La pointe du Diable, Saint-Pierre, et les premières pentes littorales
Partie de pêche à la Pointe du Diable
Mer agitée à la Pointe du Diable
La pointe du Diable, site très visible à l'entrée de Saint-Pierre dans une baie agitée et sauvage. Site naturel dégradé présentant quelques stations d'espèces végétales rares, espace favorable à la migration de limicoles et survolé par les oiseaux marins qui remontent vers les hauts de l'île.
Deux rivières bordant la planèze
L’embouchure de la Rivière Saint-Etienne
Rivière Saint-Etienne et berges exploitées
La Rivière Saint-Etienne, très large rivière sèche, ponctuée d'îlots boisés sur le littoral. Ses berges creusées par les carriers et exploitées en centre d'enfouissement ne valorisent pas les sites et promenades existantes. Cette rivière pérenne fréquentée à son embouchure par des limicoles et « porte d'entrée » du Sud d'oiseaux marins dont le Pétrel de Barrau et le Pétrel Noir possède une bonne richesse piscicole.
Rivière d’abord et berges urbanisées – perspective vers le littoral
Bassin de la Rivière d’Abord à Saint-Pierre
La Rivière d’Abord, située entre Saint-Pierre et Terre Sainte forme un espace de nature aux berges fortement boisées. L’ancienne marine située dans l’embouchure de la rivière a laissé place à des édifications encore visibles, liant la rivière au centre ville, par des chemins pavés.
Une plaine alluviale cultivée
Cultures diversifiées sur la plaine de Pierrefonds
Andains de galets en limite de parcelle agricole à Pierrefonds
Paysage agricole autour de l’ancienne usine
Belles terres cultivées sur la plaine alluviale de Pierrefonds au débouché de la Rivière Saint-Etienne. Les cultures de fruitiers et le maraîchage, protégés par les andains couverts de végétation, forment un paysage bocager d’où émergent ça et là la silhouette élancée de palmiers. La structure organisée du parcellaire de l’ancienne usine sucrière et l’alignement de palmiers ont perdu de la lisibilité par la traversée de la RN et l’étalement urbain près de l’usine.
Deux importants projets de ZAC à l’étude pèsent sur le site fragilisant cette vaste entité agricole bordant la Rivière Saint-Etienne et ses réserves en eau : Le projet Pierrefonds Village entre la D 26 et la rivière Saint-Etienne, La ZAC Pierrefonds aéroport bordant la RN et la voie de l’aéroport
Des pentes largement colonisées par l’urbanisation
Pentes urbanisées de Saint-Pierre au Tampon
Depuis la plaine de Saint-Pierre, les pentes du Dimitile en toile de fond et leur voile de nuage
Bois Court (pentes du Tampon) : les remparts du Bras de la Plaine et le sommet de l’Entre-Deux, dans l’axe de la RD 70 (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Les pentes du Dimitile de l’autre côté du Bras de la Plaine déroulent leur tapis vert en une toile de fond grandiose et harmonieuse. Des perspectives sont offertes depuis les « routes lignes », (lignes des Bambous, Ligne Paradis…) mettant en scène l’habitat et ce paysage de qualité.
Panorama sur les pentes urbanisées de Saint-Pierre au Tampon
Immenses étendues de pentes dont le défrichement lié au commerce du géranium a initié l’ouverture des paysages, l’étalement urbain, l’imperméabilisation des sols et son corollaire de dégradations du milieu.
Paysage banalisé d’une urbanisation continue sur les pentes
Lignes historiques de découpage des terres renforcées par les voies et l’urbanisation actuelle. Le Comte de Kerveguen, devenu grand propriétaire terrien du sud après la révolution, a cadastré ses terres séparées par des lignes horizontales, qui ont donné naissance aux quartiers « lignes paradis », ligne des quatre cent » …..
Centralité le long de la RN 3
Entre la RN3 et le Bras de la Plaine, l’urbanisation bordant les voies parallèles au littoral, a gagné en épaisseur. Elle forme un maillage dense de parcelles individuelles et de petites centralités.
Les pentes urbanisées de Bois d’olive, Ravine des Cabris et La Rivière
Des lanières cultivées persistent entre les hameaux formant une mosaïque de cultures et de « taches urbaines » entrelacées. Rien ne semble arrêter l’urbanisation sur ces pentes encore appelées à connaître un accroissement de l’habitat.
Pentes cultivées de Ravine des Cabris qui s’ouvrent magnifiquement sur l’entaille du Bras de la Plaine et l’entrée du Cirque de Cilaos
Quelques entités cultivées sont encore identifiables et méritent toutes les attentions : les pentes entre la Ravine des Cabris et Trois Mare, le bord du rempart du Bras de la Plaine entre la Ravine des Cabris et le Bras de Pontho, les terres entre lignes des Bambous et lignes Paradis.
Une route stratégique importante, la RN 3
Alignements remarquables de Terminalia mantaly le long de la RN3
La RN3, une route stratégique importante, la seule à traverser l’île par l’intérieur. Elle est celle qui mène aux paysages exceptionnels de la plaine des Cafres, elle est enfin celle que l’on emprunte pour accéder au site du volcan. Une évolution du paysage liée à l’urbanisation de la route des Hautes Plaines (RN3), qui monte vers la Plaine des Cafres. Elle compromet l’existence même du paysage de pente dans la mesure où elle tend à remettre en cause la perception du paysage.
Alignements remarquables le long de la RN3 entre le Tampon et Saint-Pierre
Depuis la ligne Paradis, les alignements d’arbres, au port remarquable et à la floraison étalée (mantaly, flamboyants, jacarandas…) composent un paysage de route agréable. La vue s’ouvre vers le sud, sur les pentes agricoles et les pitons. Vers le nord, l’urbanisation rendue discrète est dissimulée derrière un front végétal.
Plantations de palmiers en bord de RN3 au Tampon
Réaménagement de la RN3 au Tampon, plantations d’alignements
Du Tampon au PK 14, la route est entièrement urbanisée, ne libérant aucune vue sur les hauts et le littoral. Heureusement, les jardins plantés densément, et les alignements de palmiers en bord de route finissent par composer un paysage routier correct.
Le long de la RN3, les villages portent le nom des kilomètres parcourus !
Centralité sur le parcours de la RN3
Urbanisation moins dense, mais quasi continue le long de la RN3
Rares échappées visuelles sur les pentes cultivées depuis la RN3
Entre PK 14 et PK 19, élargissement de la route et disparition du paysage plus intimiste des jardins. L’urbanisation moins dense alterne avec des sections boisées et des friches et quelques échappées sur le littoral et les pentes cultivées. Les essences utilisées pour agrémenter les jardins et les bords de route se propagent largement et envahissent les ravines et autres espaces en friche. L’apparition des premières pâtures indique que l’on quitte les pentes hautes pour les plaines.
Saint-Pierre, une ville tournée vers la mer
Port et plage de Saint-Pierre
Braderie commerciale à Saint-Pierre
Saint-Pierre, ville coloniale dont le plan en damier libère des vues intéressantes sur le littoral et présente un patrimoine architectural de qualité. Cette ville pauvre en espace de nature et de respiration, ne présente pas de continuité écologique. Même les ravines sont effacées et dégradées.
Port de plaisance de Saint-Pierre
Promenade plantée des Jardins de la Plage à Saint-Pierre
Un patrimoine architectural remarquable et fragile à Saint-Pierre
Une belle villa se devine derrière son barreau et son jardin
L’Hôtel de Ville de Saint-Pierre et son jardin
Plusieurs bâtiments témoignent du passé de la ville et sont dispersés dans le cœur de ville historique : l’Hôtel de ville, bordé d’un jardin avec fontaine et statues de la fin du 19ème et du 20ème siècle, l’hôtel de la sous- préfecture ou Villa Motais de Narbonne, l’ancien tribunal, la Médiathèque Raphael Barquissau, autrefois entrepôt pour le stockage des denrées et l’entrepôt Kerveguen « Maison Roussin ».
Le Marché couvert de Saint-Pierre
La Maison Orré
Maison Adam-de-Villiers
Le marché couvert présente une structure métallique intéressante construite « entre 1856 et 1863 ». Deux demeures du centre-ville présentent une architecture remarquable : la Maison Orré du 19ème siècle et la Maison Adam-de-Villiers du 18ème siècle.
Cheminée du Domaine de la Vallée à Bois d’Olive
Sur les pentes agricoles, le Domaine de Vallée à Bois d’Olive, caché par son jardin arboré et suggéré par la vieille cheminée et le vieux Domaine à la Ravine des Cabris, riche de nombreuses variétés de fruitiers …..
Vieux Badamiers sur le front de mer de Saint-Pierre
Attrait de la ville de Saint-Pierre historiquement tournée vers la mer, cas unique à La Réunion. Confortement de la reconquête littorale par l’aménagement du port et d’espaces publics le long de la plage, profitant de l’ombrage des vieux badamiers de l’arrière plage littorale. Développement des zones industrielles et commerciales au-delà de la RN sur les belles terres agricoles littorales, interrompant la continuité visuelle sur les pentes cultivées.
Analyse critique, identification d'enjeux
Enjeux de préservation et de mise en
valeur
Espaces agricoles
Espaces agricoles fragilisés par la pression urbaine sur les pentes du Tampon.
Les espaces agricoles sous forte pression de l'urbanisation :
Protection contre l'urbanisation diffuse et l'extension des écarts. Phénomène qui banalise les paysages, fragilise l'économie agricole, surconsomme les terres cultivables, ne conforte pas le lien social, aggrave la dépendance à la voiture, coûte cher en réseaux et services à la collectivité.
Plaines agricoles ponctuée de zones d’activité
Préservation des zones agricoles au contact des zones urbaines : maîtrise de l'extension des zones d'activité industrielles et commerciales et des zones d'habitat. Limitation de l'impact des ouvrages industriels et meilleure insertion dans le paysage par un projet urbain et architectural adapté (lisières plantées….). Encouragement au développement d'une agriculture de proximité.
Cultures diversifiées entre Saint-Pierre et Ravine des Cabris
Cultures diversifiées à Pierrefonds
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Diversité des cultures, agriculture de proximité autour des bourgs et enrichissement des paysages… Valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle
Parcelles cultivées et andains boisés à Pierrefonds
Paysage de bocage à Pierrefonds
Les structures végétales remarquables dans l’espace agricole (alignements…) :
Protection des structures bocagères existantes sur la Plaine de Pierrefonds : ancien parcellaire agricole de l'usine, système de protection des cultures contre les vents…
Espaces naturels
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale) :
Rares espaces naturels littoraux, dans l’ensemble appauvris et stérilisés du point de vue écologique. Seul le littoral de Pierrefonds présente des intérêts et des atouts écologiques qu’il convient de préserver voire de renforcer.
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Urbanisation
Simplicité du jardin et de la case
Un Saint Expedit, bien soigné !
Ancienne usine de Pierrefonds
Jardins plantés d’un quartier
Le patrimoine architectural urbain :
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain
Routes
Arbre signal à une intersection sur la Ligne Paradis
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Identification (aux PLU) des points de vue et valorisation paysagère : marquage des bords de route par la plantation d'arbres -signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique. Exemple : Pont d'Yves sur la D 27
Urbanisation linéaire le long de la RN3
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
La RN 3 et l'urbanisation linéaire ; valoriser le paysage des pentes et préservation et mise en scène des fenêtres non construites sur le grand paysage : points de vues depuis la route des Plaines, lisières urbaines autour des agglomérations, plantation d'arbres d'alignement et réhabilitation de l'habitat (couleur…). Utilisation d'essences indigènes à privilégier et reconquête des bords de route aujourd'hui envahis par le troëne, l'ajonc d'Europe, l'hortensia, et la persicaire de Chine.
Enjeux de réhabilitation et de création
Reliefs
Urbanisation des bords de ravine à la Rivière d’Abord
Urbanisation en bord de la Rivière Saint-Etienne
Les points de vue panoramiques et liaisons douces peu valorisées :
Création de points de vue supplémentaires sur les rivières. Valorisation des bords de rivière par des aménagements simples permettant des liaisons douces entre les quartiers : les bords de la rivière d'Abord, la rivière Saint-Etienne.
Canal Saint-Etienne mal traité et pourtant bordé de chemins piétons
Urbanisation en bord de la Rivière Saint-Etienne
Les rebords de ravines urbanisés et non accessibles :
Protection contre l'urbanisation (mise à distance). Valorisation patrimoniale et paysagère du canal Saint-Etienne, comme axe de liaison entre les quartiers.
Espaces naturels
Promenade piétonne aménagée en front de mer de Saint-Pierre
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Poursuite des aménagements entrepris : création de sentier littoral, recul des stationnements, résorption des points noirs, renaturation Confortement de l'attractivité du paysage urbain littoral à Saint-Pierre : développement des déplacements doux et limitation de la circulation littorale…
Pointe du Diable, accès et stationnements à réorganiser !
Littoral de Saint-Pierre, depuis la pointe du Diable, Cap Rond
Les paysages littoraux peu valorisés ou dégradés :
Réhabilitation du paysage littoral de La Pointe du Diable par des aménagements respectueux des sites et permettant l'accueil du public : valorisation paysagère et écologique du littoral, mise en valeur des vues remarquables sur les pentes vers l'amont
Stationnement dans la Rivière d’Abord
Abords mal entretenus du sentier sur les berges de la Rivière d’Abord
Pavage du sentier de liaison avec la ville – Rivière d’Abord
La Rivière d’Abord est un espace de grand potentiel qui mérite une requalification d’envergure associant le patrimoine historique et maritime à la ville de Saint-Pierre et de Terre Sainte. Plusieurs projets sont à l’étude : aboutissement de la ZAC du Mail par un parc paysager sur la rive droite, rive gauche occupée par la ZAC Océan Indien…
Urbanisation
Implantation de la zone d’activité en corniche, ne facilitant pas son intégration dans le paysage
Les zones industrielles et commerciales peu attractives :
Imposer une articulation du projet avec le paysage : implantation soucieuse du relief (éviter les effets de corniche de la ZI3), création de lisières arborées, espaces de perméabilité généreux, structures végétales accompagnant le projet (bassins, noues, haies, arbres…) etc…
Etalement urbain au Tampon Ravine des Cabris, Bois d’Olive
Les limites non traitées entre les villes et l’espace :
Projet de développement urbain urgent à réaliser sur les pentes du Tampon : densification de l’habitat et centralité de façon à contenir l’urbanisation, les déplacements et organiser le devenir des terres cultivées.
Pentes du Tampon, Ravine des Cabris Bois d’Olive victimes de l’étalement urbain
Création de limites agro-urbaines franches de façon à préserver les zones agricoles encore existantes : les pentes entre la Ravine des Cabris et Trois Mare, le bord du rempart du Bras de la Plaine entre la Ravine des Cabris et le Bras de Pontho, les terres entre lignes des Bambous et lignes Paradis. Concept de "parcs agricoles" pérennisés.
Maisons individuelles avec recherche de qualité architecturale dans un lotissement (ZAC OI)
Mur opaque et parcelles étroites laissant peu de place au jardin
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables
Centre du Tampon, problèmes architecturaux et d'espaces publics…
Façades dégradées et parking non arborées
Place commerciale minérale et réduite à un parking
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale des points noirs bâtis dans les zones urbaines ou sur les espaces de nature.
Centralité à affirmer le long de la RN3, en montant à la Plaine des Cafres
Les centralités urbaines non affirmées :
Confortement des centralités existantes ou potentielles, maintien de distances critiques minimales entre les bourgs. Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols.
Reconquête végétale et amélioration de la transparence écologique du centre-ville de Saint-Pierre.
Commerce au 19e et absence d’aménagements pour le piéton
Revalorisation dans des dispositions moins routières et moins minérales des espaces publics de bourg : requalifications architecturales, redynamisation par le confortement des centralités.
9/ Les pentes de Saint-Paul - Le Port - La Possession
Situation :
Les pentes de Saint-Paul/Le Port/La Possession sont cadrées par le Cap La Houssaye au Sud, les falaises et la corniche de Bellemène à l’Est et le massif de La Montagne au Nord. Les pentes de la Possession, tenues entre le massif de la Montagne et la Rivière des Galets s’allongent en un étroit passage menant au cirque de Dos D’Ane, replat cerné de remparts et bordant le cirque de Mafate.
Sur le littoral, les baies rassemblent une étonnante addition de plaines formées de galets (plaine des Galets), de terres (Savanna) et de sables (Saint-Paul), bordées à l’amont de pentes qui les séparent de Mafate, et cisaillées au centre par la rivière des Galets, exutoire de Mafate.
Sous-unité
La plaine du Port et la plaine de Saint-Paul, les seules vraies plaines de l’ouest. Elles offrent moins de contraintes topographiques que partout ailleurs pour le développement. Elles accueillent déjà les centres-villes du Port, de la Possession et de Saint-Paul. Elles sont favorables au développement économique, grâce à la présence du seul port en eau profonde de l’île. La Plaine du Port
Au nord, la ville du Port construite à partir du port de la Pointe des Galets sur un cône d’alluvions composé de galets mélangés à des sables argileux très friables et incultes ; le port Est, entouré de zones d’activités (ZI n°2 et 3, ZAC Belvédère, zone future d’urbanisation + le cimetière) et le centre-ville de La Possession, au contact entre la plaine et les falaises maritimes qui se déroulent plus au nord.
Au Sud, s’étendent les terres de Cambaie et de la Plaine Chabrier : longtemps gelées par les servitudes d’inconstructibilité autour de l’antenne Omega, elles ont pâti d’un développement urbain anarchique d’activités autour des terrains protégés.
La Plaine de Saint-Paul. Les courants marins ont formé une flèche de sable (un lido) sur laquelle s’est allongée la ville historique de Saint-Paul ; les eaux piégées ont formé l’étang de Saint-Paul, un des trois milieux humides de l’île aujourd’hui classé en réserve naturelle.
Les pentes de La Possession, en voie d’urbanisation massive Le mini-cirque de Dos d’Ane, un monde à part, ayant préservé une agriculture spécifique.
Bloc diagramme
bloc dia n°9
Des plaines, uniques dans l’ouest nées d’une origine géologique multiple.
Le paysage exceptionnel de la plaine humide de l’Etang de Saint-Paul.
La plaine de Savanna, une plaine agricole en toile de fond des paysages littoraux.
La Rivière des Galets.
Des ravines structurantes pourtant délaissées en milieu urbain.
Les pentes en voie d’urbanisation massive.
Le mini-cirque de Dos-D’Ane, un monde agricole isolé.
Un paysage routier bordé de zones d’activités et commerciales.
Une structure urbaine de villes – jardins.
Un patrimoine architectural très dégradé.
Un littoral convoité par les villes.
Des sites d’intérêt rares et précieux.
Abords de l’Etang Saint-Paul.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Des plaines, uniques dans l’ouest nées d’une origine géologique multiple
Le Port et la baie de La Possession, à l’arrière plan le massif de la Montagne
La Baie de Saint-Paul au pied des falaises surplombant la plaine et finissant au Cap La Houssaye
Une série de plaines, très horizontales, formées par Les baies de La Possession et de Saint-Paul s'avancent en mer en avant des pentes à l'arrière-plan, entre les falaises littorales du nord de la Possession et celles du Cap la Houssaye au sud de Saint-Paul centre.
Des plaines uniques sur les pentes de l'ouest marquées par l'absence de reliefs contraignants à grande échelle. Elles forment un système de plaines allongé sur une quinzaine de kilomètres, pour une épaisseur maximale de 6 kilomètres au droit de la Pointe des Galets. Les pentes de l'ouest sont à l'inverse marquées et omniprésentes.
Des origines géologiques complexes qui font l'originalité du secteur et la diversité, voire l'hétérogénéité, de ses paysages. La baie est constituée en effet d'une triple plaine :
La Rivière des Galets entre la Plaine des Galets du Port et la Plaine Chabrier à Cambaie et devant les pentes de Bois de Nèfles Bellemène
La Plaine des Galets - Plaine Chabrier s’épanchant généreusement autour de la Rivière des Galets, exutoire du cirque de Mafate. Elle est caillouteuse, très drainante et très sèche, l’aspect subdésertique étant lié également à la sécheresse du climat, le plus sec de l’île avec 200 mm d’eau par an (contre 4 000 mm à Saint-Benoît).
La lagune de Saint-Paul et la ville étirée devant la route digue de l’étang
La lagune de La Plaine de Saint-Paul. La flèche de sable sur laquelle s’est développée la ville historique a bloqué les eaux de ruissellement issues des ravines à l’amont ; ces eaux, piégées entre un court rempart côté terre et la flèche sableuse côté mer, ont formé une zone humide, l’étang de Saint-Paul.
la Plaine de Savanna et l’étang de Saint-Paul
Le cône de déjection de Savanna, aux terres agricoles riches développées en pente douce au-dessus de la plaine Chabrier.
Le paysage exceptionnel de la plaine humide de l’Etang de Saint-Paul
L’étang de Saint-Paul depuis les rampes de Bellemène
Végétation de zone humide de l’Etang de Saint-Paul, songes et papyrus
L'étang de Saint-Paul, la plus grande zone humide littorale de La Réunion. Etang classé en Réserve Naturelle Nationale sur plus de 400 hectares depuis janvier 2008 du fait du caractère exceptionnel de son espace naturel et par l'existence de menaces sur l'équilibre de la zone et de son fonctionnement.
Cet étang, le plus vaste des trois étangs littoraux de La Réunion, présente l'ensemble le plus diversifié de groupements végétaux marécageux et en particulier l'unique prairie de Cyperus papyrus de l'île. Il est un site de nidification pour deux oiseaux aquatiques, la Poule d'Eau Gallinula chloropus et le Butor Vert Ardeola striata. De plus, c'est un lieu d'hivernage pour plusieurs espèces de limicoles paléarctiques. Présence d'une faune d'eau douce intéressante bien qu'appauvrie. Il est nécessaire au maintien d'équilibres biologiques originaux, et présente de grands intérêts dans le contexte réunionnais, notamment sur le plan de l'écologie (habitats, espèces) mais aussi sur le plan du paysage et du patrimoine.
L’étang de Saint-Paul depuis le pont de l’ancien chemin de fer
Etang de Saint-Paul, songes prairies humides et plantations de cocotiers
Etang de Saint-Paul et cocoteraie
Contrastant au sud avec la sécheresse des paysages de savane et au nord avec la plaine des Galets, la lagune de Saint-Paul offre des paysages remarquables de zone humide : cocoteraie, cultures et vergers, végétation de zone humide de l’étang…
Paysage saisissant de cocotiers et de massifs verts tendre dont la beauté apparaît brutalement à la sortie du tunnel de Plateau Caillou depuis la route des Tamarins.
Berges boisées de l’étang fortement appréciées pour leur fraîcheur lors des fortes chaleurs, (pique-nique, jogging…)
Le chemin du Tour des Roches longeant l’étang de Saint-Paul, entre vergers de manguiers et plantations de cocotiers
Vergers le long du Tour des Roches
Baignade au vieux moulin du tour des Roches
Le chemin du Tour des Roches, participe à la découverte de cette ambiance, même si l’étang reste caché derrière les massifs denses de papyrus. Véritable route-paysage, cette voie bordée de cocotiers permet de plonger dans La Réunion d’autrefois ; nombreux piétons sur une voie peu circulée, ambiances conviviales autour du moulin à eau du Tour des Roches, variations d’ambiances,…
La plaine de Savanna, une plaine agricole en toile de fond des paysages littoraux
Plaine de Savanna, vue depuis la route de Bellemène
Champs de canne à Savanna, au loin la Plaine Bois de Nèfles
Un paysage agricole formant la toile de fond des paysages ouverts de la plaine. Les terres riches, au parcellaire régulier, s'étalent sur les premières pentes de Savanna et de la Plaine Saint-Paul. Elles offrent des vues dominantes depuis les pentes habitées de la corniche (quartiers La Plaine/Bois de Nèfles).
Paysage agricole de piton Defaud Grand Pourpier
Sillonné par trois ravines (dont la ravine La Plaine) et dominé par le relief très ponctuel du piton Défaud au Grand Pourpier, l’ensemble forme un paysage agricole étonnant, longé par la RN 1 et pourtant relativement méconnu. Ces espaces agricoles de grande qualité constituent des espaces naturels de respiration potentiels pour la population des espaces urbains existants et futurs Saint-Paul, Le Port, la Rivière des Galets, la Plaine Bois de Nèfles, Cambaie.
Alignements de palmiers dans l’axe de l’ancienne usine de Savanna
Structures paysagères marquantes du paysage : l’allée de palmiers royaux de Savanna et le quadrillage du parcellaire.
L’entaille de la Rivière des Galets ouvrant des vues sur l’entrée de Mafate et Piton Cabris
Berges de la Rivière des Galets, vue sur la centrale EDF du Port
La Rivière des Galets s’ouvrant sur les pentes de Saint-Paul La Possession
Au centre de la plaine, l'énorme lit de la Rivière des Galets offrant des vues sur l'entrée de Mafate et Piton Cabris. Paysage sec de galets plus que de rivière, l'eau ne dessinant qu'un mince et discret filet hors des périodes cycloniques. Large de 350 à 750 mètres, la Rivière des Galets forme en fait le coeur de la plaine aride. Sur les berges urbanisées de la rivière, le no man's land forme une coupure marquée entre Le Port, La Possession et Saint-Paul. La Rivière appartient au paysage urbain et participe à la vie des quartiers : un lieu de baignade, de promenade ou de jeux…. un accès à Mafate quoique confidentiel
Cette ravine est le lieu de passage privilégié du Pétrel de Barrau qui suit ensuite le cours de la Rivière des Galets pour rejoindre son unique site de nidification, le Gros Morne. Les Puffins empruntent également ce couloir. Toute la plaine de Saint-Paul et du Port est d'ailleurs survolée par ces oiseaux marins qui privilégient ensuite « l'axe » de la rivière des Galets. La rivière des Galets est une rivière pérenne, la faune aquatique y est diversifiée et d'intérêt patrimonial nécessitant un maintien de la continuité hydrobiologique et de la qualité des eaux. Rôle essentiel de l'embouchure (nourrissage, transition, reproduction pour nombreuses espèces).
Des ravines structurantes pourtant délaissées en milieu urbain
Ravine Divon entaillant le rempart de Saint-Paul
Des ravines profondes sur les pentes ou remparts de Saint-Paul. Urbanisation spontanée des rebords de ravines sur la corniche. La Ravine Bernica forme un paysage marquant le long des falaises de Saint-Paul. C’est une ravine profonde et le principal affluent de l’étang de Saint-Paul. Site culturel classé, raccordé récemment à la ville de Saint-Paul, grâce aux aménagements réalisés à l'occasion de la Route des Tamarins (Promenade de Bernica).
Des ravines qui s’effacent par l’urbanisation de leurs berges. Les ravines sur les pentes de La Possession, en partie endiguées pour certaines, en parties délaissées pour d’autres, ne sont pas valorisées par les opérations d’urbanisme. Elles sont rarement accompagnées de promenades douces et boisées qui pourraient favoriser l’inscription de la ravine dans le quartier.
La ravine des Lataniers
La ravine Balthazar
La ravine Précipice
La Ravine Lolotte…
Les différentes ravines de moindre envergure de ce territoire présentent ponctuellement des secteurs d’intérêt écologique. Présence de stations végétales rares et de sites de nidification de Paille en queue voire de chiroptères.
Les pentes en voie d’urbanisation massive
Urbanisation des pentes de La Possession, quartier de Moulin Joli
Au Nord de la Rivière des Galets, présence de l’urbanisation dense et bien visible depuis les plaines, (depuis la RN 1) et très particulière au grand paysage du secteur. Plus densément construites que les autres pentes et valorisées par la présence importante du végétal dans les jardins, elles forment un tissu bâti continu, interrompu par les rares et fragiles taches vertes des coupures d’urbanisation. Les collectifs sur pente présentent des formes urbaines assez souvent mal inscrites dans le paysage, faute d'imbrication suffisante entre architecture et végétal.
Urbanisation à l’assaut des pentes entre Grande Fontaine et Bellemène Saint-Paul
Urbanisation des pentes de La Plaine Bois de Nèfles Saint-Paul
En amont des remparts de Saint-Paul, sur la « corniche de l'ouest », tendance à l'étalement urbain des quartiers. Cet étalement proche de la cassure de pente ne laisse que de rares espaces de respiration réduits au passage des ravines. Tendance à l'urbanisation continue entre les hauts et les bas, notamment à Grande Fontaine. Les quartiers proches du littoral bénéficient d'un effet balcon offrant des ouvertures visuelles spectaculaires sur les pentes et le littoral.
Le mini-cirque de Dos-D’Ane, un monde agricole isolé
Le cirque de Dos d’Ane (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Le mini cirque de Dos d’Ane depuis le sentier de Roche Verre Bouteille
Route de Dos d’Ane traversant le Plateau agricole de Sainte-Thérèse
Longues voies en lacets bénéficiant de vues remarquables sur les hauts (massif de La Montagne et de la Roche Ecrite) et de fenêtres visuelles sur le littoral. Route-paysage traversant les terres agricoles fragilisées de Sainte-Thérèse. Les plus belles terres de la commune non irriguées, sont délaissées et un paysage de friche se dessine aux limites des quartiers…
Dos d’Ane dans les nuages depuis le sentier de Roche verre Bouteille, la Roche Ecrite
Petit monde à part, installé sur un replat entre 800 et 1100 m et cerné d’imposants remparts en limite des pentes extérieures. Le climat frais a permis le développement d’une agriculture maraîchère lisible dans le paysage par les parcelles de salades, les serres et les retenues d’eau…. Les cases sont cristallisées de façon lâche autour de la voie qui sillonne le cirque. Image peu accueillante de l’architecture formée de cases en béton ou de parpaing brut et de cours.
Un paysage routier bordé de zones d’activités et commerciales
Etalement de la Zone d’activité commerciale de Savanna le long de la RN1
Etalement de façades commerciales et d’enseignes, fermant la perspective sur le grand paysage depuis la RN1. Aires de stationnements et enseignes disparates bordent la Route Nationale, créant un paysage péri-urbain peu qualifié en premier plan.
Une Zone industrielle au Port, bel exemple d’intégration
Valorisation des abords de la zone industrielle du Port par le recul des constructions et la création de lisières plantées généreuses accompagnant la voie. Espace libre pour l’évolution des usages : circulations douces et transports en commun.
Une structure urbaine de villes – jardins
Grandes avenues plantées au Port
Au Port, Avenue de la Commune de Paris plantée d’un double alignement de cocotiers
Dans la ville du Port, au paysage naturel sec et aride d’origine, se substitue un paysage urbain, étalé et arboré qui tend à s’ouvrir vers le littoral et le port Ouest en particulier. Le plan de composition urbain « visionnaire », construit à l’origine à partir du port de la Pointe des Galets, libère des emprises confortables le long des voies de circulation. Contrairement à la plupart des villes de l’île, les grandes avenues et les espaces publics s’accompagnent de structures végétales généreuses et participent au confort climatique et à la qualité du cadre de vie : les grandes avenues plantées de palmiers et d’arbres variés se succèdent et offrent des lieux privilégiés pour les déplacements doux.
Saint-Paul, trame arborée des jardins vue depuis les rampes de Plateau Caillou
Rue de La Caverne et ses vieux Tamarins à Saint-Paul
A Saint-Paul, une trame historique « orthogonale » avec des voies tournées vers la mer. Structure urbaine plus traditionnelle qui offre toutefois des petits espaces publics disséminés dans la ville apportant ombre et fraîcheur (square devant la mairie, place devant l’église….), …..Les petits jardins, de la trame urbaine d’origine révèlent une abondance de grands et vieux arbres, qui participent à l’ombrage des rues, et à « l’abondance végétale» que l’on perçoit depuis Plateau Caillou ou la route des Tamarins.
Un patrimoine architectural très dégradé
Commerces du Centre ville de Saint-Paul
l’Hôtel Lacaye à Saint-Paul
L’école franco-chinoise sur la Chaussée Royale à Saint-Paul
Case créole avec le « Baro » à Saint-Paul
Du point de vue architectural, quelques rares villas requalifiées ou monuments émergent de la structure urbaine. La ville de Saint-Paul, dont le tissu urbain est resté intact a une grande richesse de cases malheureusement très dégradées. Quelques monuments remarquables sont à souligner : l’hôtel Lacaye, la maison franco-chinoise, L’ancienne usine de Savanna et les dépendances, Temple tamoul, des cases privées.
Petite case traditionnelle réhabilitée au Port
Commerce à côté de la Mairie du Port
Au port, le patrimoine architectural s’articule autour des ouvrages portuaires et de l’ancien tracé du CFR. Quelques cases isolées préservées sont réhabilitées.
Un littoral convoité par les villes
La reconquête d’un littoral, longtemps perçu comme un milieu hostile, est en cours : recomposition urbaine du front littoral, réinscription de la façade maritime et renforcement des liaisons dans la ville ….
Front de mer de Saint-Paul, et forêt littorale en fond de baie
Le Débarcadère de Saint-Paul
A Saint-Paul, la création d’un belvédère face au coeur historique de la ville s’inscrit dans la volonté communale de reconquête du littoral, initiant un programme plus ambitieux de valorisation urbaine. La forêt domaniale forme l’écrin littoral de la ville et héberge un sentier très fréquenté. Un projet de restauration de la forêt domaniale est à l’étude par l’ONF, l’objectif étant de favoriser le retour de pontes de tortues marines en isolant les hauts de plage des perturbations humaines (éclairages, bruit,..) et en réimplantant des espèces végétales adaptées.
La darse du Port Ouest, donnant sur le centre-ville
Au port, la vocation portuaire industrielle et commerciale, essence de la construction de la ville, est aujourd’hui relayée par le développement du Port ouest et les projets urbains d’ouverture de la ville sur la mer : Projet « la ville est Port » ; « Quartier mairie »…
Littoral de La Possession coupé par la RN
Abri de Pêcheur de La Possession
L’étroite façade littorale de La Possession, de surcroît, coupée de la ville par la RN1, prend difficilement sa place dans la ville . Un petit abri portuaire de pêche a été créé, initiant une forme de reconquête de cette bande littorale.
Des sites d’intérêt rares et précieux
Les sites de la côte Ouest sont rares et d’autant plus précieux, puisqu’ils participent à diversité des paysages.
La Ravine Bernica avec ses étroites gorges visibles depuis le centre de Saint-Paul
La Ravine Bernica, site classé aux gorges étroites et à la végétation dense dont le charme sauvage a autrefois inspiré le poète Leconte de Lisle et de nombreuses gravures. Le sentier nommé « sentier bassin pigeon » s’enfonce dans la gorge. Régulièrement embroussaillé, il n’invite pas à la découverte de ce lieu « magique », qui permettait autrefois une promenade en barque depuis le bassin Pigeon jusqu’au Moulin à eau du Tour des Roches. " Perdu sur la montagne, entre deux parois hautes, Il est un lieu sauvage, au rêve hospitalier Qui, dès le premier jour, n'a connu que peu d'hôtes Le bruit n'y monte pas de la mer sur les cotes, Ni la rumeur de l'homme : on y peut oublier . " Leconte de Lisle. Le site est aujourd'hui raccordé à la ville grâce à la "Promenade de Bernica" créée à l'occasion de la Route des Tamarins.
Le Cimetière Marin de Saint-Paul
Le cimetière marin, Le long de la RN1, cimetière jardin aux allées plantées de cocotiers bénéficiant de fenêtres ouvertes sur le littoral. Leconte de Lisle et son épouse, le célèbre pirate surnommé La Buse et bien d’autres noms illustres de l’histoire locale y reposent.
Parc de la Grotte des Premiers français
Grotte des Premiers Français Parc arboré très fréquenté face au cimetière marin menant à la Grotte des Premiers français. Espace en limite de l’urbanisation de Saint-Paul, méritant une réelle requalification.
Les silos de l’ancienne usine de Savanna aujourd’hui réhabilitée en bureaux
Site de Savanna Site de Savanna dont émane encore aujourd'hui l'ambiance du village d'autrefois vivant au gré de l'ancienne usine sucrière (habitat, alignements de palmiers, bâtiments industriels...). Site à fort potentiel touristique et patrimonial, renforcé par la proximité de l'étang de Saint-Paul et du Tour des Roches.
Abords de l’Etang Saint-Paul
Partie de pêche à l’Etang de Saint-Paul sur le site de « Naturia »
Remarquable site avec d’agréables espaces de nature, peu aménagés pour le public.
Pentes urbanisées de La Possession avec une large vue sur Le Port
Centre ville de la Possession, végétation débordant des jardins.
A La Possession, ce sont les parcelles privatives, parfois de grande dimension et les lambeaux de parcelles agricoles qui forment la structure végétale de la commune.
Analyse critique, identification d'enjeux
Légende
Enjeux de
préservation et de mise en valeur
Reliefs
Bras de la Ravine Balthazar dans le quartier de Moulin Joli
Les ravines accessibles au public :
Rebords de ravine : protection contre l'urbanisation (mise à distance), création de points de vue, espaces de proximité et création de liaisons hauts-bas
Embouchure des ravines : valorisation des embouchures de ravine sur le littoral
Ravines en zones urbaines : identification au PLU d'emprise permettant la reconquête, des bords de ravines en zone urbaine, cheminements doux, aménagement de berges
Rivière des Galets
Ravine Balthazar (et ses différents bras) dans la ZAC Moulin Joli
Espace agricole menacé de déprise, enfrichement lié à la pression urbaine à Sainte-Thérèse
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Préservation des grandes entités agricoles homogènes et cultivées. Ce sont des espaces de respiration dans les pentes, soulignant ainsi l'étagement et l'alternance.
Espace agricole de Savanna en limite de la zone d’activité commerciale et industrielle
Sur les plaines, espaces naturels de respiration potentiels pour la population des espaces urbains existants et futurs. En partie mités et menacés par l'urbanisation d'activités ou d'équipements, existante et programmée, aux abords de la RN 1, ils sont au cœur des enjeux de préservation des paysages de la plaine Savanna et Cambaie.
Espace agricole du Plateau de Saint Thérèse à la Possession
Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant
Paysage agricole de la Plaine et Piton Défaud
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Diversité des cultures et enrichissement des paysages, création de circuits à thèmes, valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle
En particulier à Dos d'âne, sur le plateau de Sainte Thérèse
Valorisation des paysages agricoles de Savanna à travers l'histoire des terres, de l'époque sucrière et de l'ancienne usine
Espace agricole du Plateau de Saint Thérèse La Possession
Espace agricole de Savanna juxtaposé à la zone d’activité commerciale et l’Etang de Saint-Paul
Poursuite de la valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme. Valorisation culturelle, valorisation paysagère des routes à thème, valorisation paysagère et environnementale des espaces agricoles par la plantation de structures végétales : essences silhouettes, structures bocagères de protection contre l'érosion, ...
Zones agricoles au contact des zones urbaines : maîtrise de l'extension d'activité et des zones d'habitat : Piton Défaud et Sainte-Thérèse
Espaces naturels
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale) :
Préservation des zones « vertes » naturelles sur la falaise située à l’amont de l’Etang de Saint-Paul.
Erosion littorale de la Baie de Saint-Paul
Forêt littorale de la côte sous le vent, Saint-Paul
Protection des sites littoraux contre l'érosion et la sur fréquentation.
Restauration par des aménagements respectueux des sites et en sensibilisant la population.
Repérage et protection stricte des espaces naturels au contact direct du littoral ; valorisation « écologique », économico-touristique et patrimoniale, espaces de respiration
Réhabilitation des forêts littorales pour leur rôle de protection du littoral et de préservation des milieux (forêt littorale de Saint-Paul, de l'Etang de Saint-Paul….) mais également dans l'objectif de favoriser le retour des pontes des tortues marines ;
Etang de Saint-Paul faisant l'objet d'une réserve
Littoral Sud du Port (face à Cambaie…)
Forêt littorale de Saint-Paul
Grandes Maisons donnant sur la darse, patrimoine de la Ville du Port
Le patrimoine architectural urbain :
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain
Affirmer la mise en valeur du petit patrimoine sur le littoral (traces de l'ancien CFR….)
La patrimoine bâti des villes littorales : cases créoles,
Les cimetières Marins : Saint-Paul
Les usines : Savanna ….
La grotte des premiers français
Les jardins privés….
Routes
Route de Savanna /La Plaine plantée de grands arbres sur le talus bordant les champs de canne
Le tour des Roches à la Sortie de Savanna
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Protection contre l'urbanisation linéaire. Identification (aux PLU) et préservation des coupures d'urbanisation, espaces de respiration
Route de la Plaine Saint-Paul traversant les champs de canne
Route menant à Dos d'âne
Route du Tour des Roches
Le chemin du Tour des Roches longeant l’étang de Saint-Paul, entre vergers de manguiers et plantations de cocotiers
Identification (aux PLU) des points de vue et valorisation paysagère. Marquage par la plantation d'arbres -signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique, ...). Cela concerne en particulier :
La route vers Dos d'âne
Le Tour des Roches : valorisation paysagère et patrimoniale
Routes ligne de vie (routes habitées à leurs abords)
Enjeux de
réhabilitation et de création
Espaces naturels
Front de mer du Port, parcours sportif le long de la plage de galets
Sentier littoral du Port, très fréquenté
Aire de La Possession, sur l’étroite façade littorale
Parcours de santé dans la Forêt Domaniale de la côte sous le vent sur le front de mer de Saint-Paul
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Elaboration de plans d'aménagement des sites mettant en valeur l'ensemble des potentialités paysagères et écologiques dans le but d'une meilleure répartition de la fréquentation sur les sites naturels littoraux et forestiers.
Requalification des espaces et meilleure répartition de la fréquentation, éloignement des stationnements et mise en valeur des sites.
Plan global portant sur le cimetière marin et la grotte des Premiers Français dans le cadre de l'évolution de l'usage de la RN1 sur le littoral.
Valorisation des chemins de découvertes aux grands sites (Ravine Bernica, Etang, bassin Vital…)
Requalification des espaces littoraux, restauration des plantations, lutte contre l'érosion littorale, renaturation et protection du milieu et une valorisation douce de ces lieux fréquentés en lien avec le sentier littoral :littoral du Port, de Saint-Paul, de La Possession
Urbanisation
Zone industrielle de Cambaie très consommatrice d’espace
Zone d’activité commerciale de Savanna, desserte à l’origine de ralentissement sur la RN 1
Les zones industrielles et commerciales peu attractives :
Réhabilitation des zones industrielles trop denses et dégradantes pour l'environnement : hiérarchie des voiries, repères, plantations etc…
Imposer une meilleure prise en compte du paysage dans les grands projets de zones industrielles et commerciales : cahier des charges ambitieux avec intégration paysagère, espaces tampons perméables, plantations (bassins, noues, haies, arbres…), fenêtre sur le grand paysage
Urbanisation de Grande Fontaine Bellemène
Urbanisation des pentes de La Possession en développement
Urbanisation de la Plaine amenée à se développer sur les espaces naturels
Les limites non traitées entre les villes et l’espace agricole :
Appelées à être encore davantage bâties à l'avenir, les pentes méritent de faire l'objet d'une grande qualité d'inscription dans le paysage. Sur la corniche de l'ouest, les enjeux reposent sur la création d'espaces-tampons pouvant jouer un rôle écologique contribuant à l'amélioration de l'assainissement, des eaux usées et des eaux pluviales….Ces espaces ou lisières peuvent constituer des lieux de détente « plats » pour les urbains.
Collectifs en construction le long de la route de la Possession. Aménagements des abords à intégrer
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables
Façade littorale du Port
Les constructions le long de la Chaussée Royale à Saint-Paul
Traversée de Savanna
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale
L'habitat et les constructions spontanées
L'ancienne carrière des Lataniers à reconquérir et revaloriser.
Dos d’Ane en surplomb sur le Port. Tissu lâche autour de la voie principale
Les sites urbains à valoriser :
Le mini-cirque de Dos d’Ane : Etablissement d'un plan d'urbanisme Création de lieux de vie à la hauteur de la grandeur du site environnant et de la longueur de la route : création un petit centre, lieu d'accueil, Hiérarchiser le village et marquer un seuil d'entrée
Organisation de l'îlet et des circulations de façon à mettre en scène dans le grand paysage l'organisation de l'îlet : bâti, perspectives des voies, chemins de promenade
Réhabilitation de l'habitat et préservation du patrimoine architectural Soin de l'environnement quotidien de la case et de la route : clôtures, abords immédiats de la route, plantations et débordements végétal des jardins…,
Préservation et valorisation de la route d'accès au mini-cirque Eviter l'effet couloir continu bâti des cases en bord de route – ouvertures sur le grand paysage à maintenir
Zone industrielle et commerciale de Cambaie, un potentiel à ne pas gâcher
L'avenir de Cambaie devrait être plus urbain avec le projet « coeur d'agglomération » porté par TCO : urbanisation des 450 hectares de Cambaie libérés par le démontage de l'antenne Oméga, confortement du Port, densification de Saint-Paul centre, recomposition de la centralité de La Possession.
Pont de l’ancien chemin de fer transformé en promenade piétonne au dessus de l’étang
8/ Les pentes de l’Ouest
Situation :
Les pentes de l’Ouest constituent la plus grande planèze de l’île, s’étageant de l’océan jusqu’au point culminant du Grand Bénare, de 0 à 2900m d’altitude. Zone de contrastes sur un dénivelé de près de 3000m entre les bas et les hauts et paysage étagé en bandes, scandées par de nombreuses ravines. C’est la région « sous le vent », la plus sèche et ensoleillée de l’île, protégée des alizés venant de l’Est par le rempart du Maido et celui des Makes.
Les sous-unités :
Le littoral balnéaire de l’Ouest, le plus important littoral balnéaire de l’île largement déployé sur la côte Ouest du Cap La Houssaye à Saint-Leu et tourné vers le lagon. Les mi-pentes de l’Ouest de plus en plus consacrées à la culture de la canne et soumises à la pression foncière. Les pâturages des hauts de l'Ouest modelés par les élevages bovins, rappelant par endroits des paysages de montagne européens. La forêt des Hauts de l'Ouest, dominée par les tamarins des hauts. Les branles d'altitude des Hauts de l'Ouest formant un paysage où la végétation se raréfie, bordant les impressionnants cirques de Mafate et de Cilaos.
Bloc diagramme
bloc dia n°8
Une morphologie littorale riche dans ses variations.
Des sites des hauts particulièrement remarquables.
Un trait de côte contrasté.
Des stations balnéaires bien distinctes.
Le Cap La Houssaye, un paysage unique dans l’Ouest mais aussi dans l’île.
La Pointe des Aigrettes, de Boucan Canot à Saint-Gilles au paysage agricole vallonné.
La
plaine littorale de l’Hermitage / la-Saline-les-Bains ancienne lagune
étirée en longueur, protégée par la barrière de corail .
Le littoral de la Pointe de Trois-Bassins à la Pointe des Châteaux dominée par une côte rocheuse.
Le littoral urbain de la baie de Saint-Leu, replat au pied des pentes.
La côte de Piton Saint-Leu, une côte sauvage bordée de pentes douces.
Un monde de longues pentes fortes et régulières.
Les ravines : un laniérage des pentes, discret dans le paysage mais dense et contraignant pour les déplacements.
Des pentes intermédiaires caractérisées par un étagement fragilisé et une alternance des paysages.
Un paysage des hauts dominé par l’étagement.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Les pentes de l’Ouest, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Les pentes de l’Ouest au-dessus de Piton Saint-Leu (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Une morphologie littorale riche dans ses variations
Une morphologie littorale plus diversifiée que les pentes intermédiaires et hautes au profil globalement assez régulier. La rareté de ces événements, qui forment des sites, les rend d’autant plus intéressants en termes de paysage.
Savane du Cap La Houssaye ouverte sur la mer
Bossellements doux et souples du Cap la Houssaye. Leur aspect presque «dunaire» est renforcé par la spectaculaire teinte orangée de l'Hétéropogon en hiver, cette graminée favorisée par le feu.
Les falaises du Cap La Houssaye, Cap Champagne
Les falaises du Cap la Houssaye et de la Pointe des Aigrettes fréquentées par des Paille en queue, au pied desquelles se faufile la RN 1.
La Baie de Saint Gilles depuis le Mont Roquefeuil
La baie de Saint-Gilles, avec une station balnéaire cadrée dans un «amphithéâtre» de pentes bien perceptibles.
L’Hermitage les bains face au lagon vu depuis le côteau
La plaine littorale de l’Hermitage-les-Bains bordée à l’amont par un coteau, constituant un espace de « respiration », trame verte horizontale recélant encore des espèces rares.
Vue aérienne de la Saline les Bains Souris Chaude Trois Bassins
La longue « corniche » qui s'allonge en contrebas de la Saline et de Trois-Bassins et qui ouvre des vues larges sur le littoral et le lagon. Les grandes pentes raides qu’elle forme s’adoucissent légèrement à l’aval, au contact du littoral entre la Saline et Saint-Leu. Ces pentes « arbustives » en arrière littoral recèlent encore des espèces rares et protégées de l’ancienne forêt semi-sèche et constituent une « coupure verte » horizontale propice à une faune relativement riche et diversifiée bien qu’essentiellement exotique.
La Baie de Saint-Leu depuis le départ des Colimaçons
La baie de Saint-Leu, légèrement incurvée entre la Pointe des Châteaux et la Pointe au Sel, avec des pentes raides à l'amont et une petite plaine littorale pour Saint-Leu,
Autre type d’accident morphologique particulièrement rare : les replats ! Ils sont quasiment inexistants sur la grande planèze de l’ouest : pas de répit, on est toujours et en permanence sur une pente. Seules les étroites plaines littorales de l’Hermitage/la Saline-les-Bains et de Saint-Leu offrent une accalmie dans ce monde de pentes généralisées.
Des sites des hauts particulièrement remarquables
Site du Maïdo avec son point de vue sur Mafate
Site du Maïdo avec son point de vue sur Mafate
Site du Maïdo : panorama grandiose, fenêtre sur le cirque de Mafate.
Le Grand Bénare : vue splendide sur le massif du Piton des Neiges. Sépare le cirque de Mafate et celui de Cilaos. Un des sommets de l’île (2900m).
Un trait de côte contrasté
Côte rocheuse au sud de Saint-Leu, depuis l’ancienne nationale
Le bord de mer lui-même offre des ambiances très contrastées.
Franges rocheuses et sauvages de basalte sombre et rugueux, sur lesquelles s’écrase la houle du grand large. Côte sauvage et préservée, ponctuée par une urbanisation diffuse : littoral de Trois-Bassins à Pointe des Châteaux, Pointe au Sel et côte des Souffleurs à Piton-Saint-Leu.
La plage de l’Hermitage protégée par le lagon et ombragée des filaos Longue frange sableuse blanche et douce, alanguie au bord du
Longue frange sableuse blanche et douce, alanguie au bord du lagon à l’Hermitage les-Bains, la Saline-les-Bains et à Saint-Leu. Plages coralliennes bordées de forêts protectrices littorales plantées de filaos, dégradées par l’érosion marine, éolienne et anthropique.
Petite crique au Cap La Houssaye
Petites plages de lagon naissant sur le littoral du Cap la Houssaye et sur celui de Trois-Bassins
Vagues de la plage des Roches noires à Saint Gilles les Bains
Plages de sable blanc et vagues à Boucan Canot et Saint-Gilles-les-Bains
Plage entre Sait Leu et les Avirons
Petites plages de sables noirs en limite sud
Malgré souvent d'évidentes perturbations anthropiques, l'action du sel marin combinée aux vents a permis de maintenir sur ce littoral une flore halophile caractéristique et de structurer, par endroits, des séquences de végétation maritime primaire entières et bien organisées. Une étude du CBNM démontre largement l’intérêt patrimonial de ce littoral jusqu’alors délaissé.
Des stations balnéaires bien distinctes
La plage très fréquentée de Boucan Canot depuis la mer
Plage de Saint Gilles les Bains et ses pentes urbanisées depuis la mer
Plage boisée de filaos de l’Hermitage, vue depuis la mer
Aux dispositions naturelles contrastées correspond un aménagement du littoral varié, qui offre des stations balnéaires distinctes les unes des autres.
Des stations distinctes par leurs ambiances et leur morphologie urbaine : Boucan Canot, Grand Fond, Saint-Gilles-les-Bains, l'Hermitage, la Saline, Saint-Leu. L'océan est ici accessible et protégé par la barrière de corail, contrairement à la plupart des falaises littorales, marquées par l'âpreté de la roche volcanique. Les pentes amont des stations sont touchées par l'urbanisation (coteaux de Saint Gilles Les bains, pentes amont de La Saline) ainsi que des espaces fragiles lagunaires (amont de la Saline). Tendance à la fragilisation du lagon.
Savane littorale en sursis de la Grande Ravine Trois Bassins, bientôt irriguée
Littoral de Stella/ Piton Saint-Leu, savane ouverte sur le Piton des Roches Tendres
Des stations distinctes par les espaces non bâtis (coupures d'urbanisation) qui les séparent les unes des autres, notamment trois principaux : Cap la Houssaye, littoral Grande Ravine/Pointe des Châteaux, littoral de Stella/Piton-Saint-Leu. Ces stations balnéaires ne laissent guère de place à la « nature » et effacent autant que faire se peut les ravines pourtant nombreuses et essentielles dans ces zones soumises à inondation.
Le Cap La Houssaye, un paysage unique dans l’Ouest mais aussi dans l’île
Le Cap La Houssaye vue de la mer
Savane pâturée entretenue par le feu, sans lui, elle risquerait de se fermer comme à Saint-Leu envahie de « Kékes »
Plusieurs caractéristiques concourent à son originalité. Une avancée en balcon sur la mer et sur la baie, peu fréquente dans l'île aux formes globalement rondes et régulières. Des reliefs souples en forme de « dunes », inhabituels à la Réunion. Un paysage sec de savane, presque unique dans le contexte d'irrigation massive opérée par le transfert des eaux. L'hétéropogon : une graminée spectaculaire qui couvre les étendues du Cap, adaptée au feu et forme un paysage « caméléon », aux teintes variables selon les saisons et l'activité pastorale Site particulièrement fréquenté par les riverains (Plateau Caillou/Fleurimont/Saint-Gillesles-Hauts) ainsi que plongeurs et pêcheurs (rochers du Cap la Houssaye) ; la RN1 étant moins circulée, d'autres usages sur le littoral sont amenés à se développer. Savane propice à une faune associée majoritairement exotique.
La Pointe des Aigrettes, de Boucan Canot à Saint-Gilles au paysage agricole vallonné
Seules les ravines adoucissent ponctuellement les pentes. A leur débouché se sont implantées les stations balnéaires : Boucan Canot, Grand-Fond et Saint-Gilles-les Bains, chacune portant le nom de sa ravine.
Paysage agricole de Piton Bienvenue à Grand Fond depuis la RD 10, Route du Théâtre
L’intérieur des terres offre des paysages cultivés sous irrigation, dans un relief original de « vallons » et de « collines » (pitons) ; ils restent relativement méconnus, partiellement perceptibles depuis la RD 10 entre Grand Fond et l’Eperon.
La plaine littorale de l’Hermitage / la-Saline-les-Bains ancienne lagune étirée en longueur, protégée par la barrière de corail
La Saline les Bains depuis les pentes amont
L’urbanisation de l’Hermitage-les-Bains et la Saline-les-Bains a conquis de façon continue la flèche sableuse du littoral bénéficiant ainsi du plan d’eau du lagon. Seules des portions d’arrière-plage, plantées au XIXe siècle de filaos pour fixer les sables, sont ponctuellement exemptes d’urbanisation et forment des « fenêtres » d’accès à la plage et au lagon. En retrait, les eaux de ruissellement des ravines de l’Hermitage et de la Saline, ralenties, ont formé une étroite bande humide, inondable, où s’implantent quelques équipements : station d’épuration, Jardin d’Eden, … Ces zones humides sont d’ailleurs favorables à l’implantation d’habitats et d’oiseaux d’eau typiques comme les hérons et profitent au passage de limicoles souvent observables en bord de plage. L’ensemble est cadré par des pentes raides et courtes dont a principalement profité la Saline pour s’épaissir.
Le littoral de la Pointe de Trois-Bassins à la Pointe des Châteaux dominée par une côte rocheuse :
Côte rocheuse de la pointe des Châteaux
Côte rocheuse et parfois petites falaises (Rocher des Colimaçons) avec bribes de barrière de corail et de lagon, sans dérouler de plage sableuse continue
Les « Kékés » recouvrent l’ensemble des pentes non urbanisées de La Pointe des Châteaux
Des pentes amont trop raides pour être cultivées, colonisées en partie par la masse dense, piquante et impénétrable des kékés ou z’épinards qui ont tendance à s’étendre.
Une pression du développement ralentie par l’absence de plages facilement baignables par rapport aux autres secteurs de la côte : l’urbanisation s’est ainsi développée soit de façon diffuse sur la commune de Trois-Bassins (Souris Chaude, Souris Blanche et Grande Ravine), soit par une grosse opération d'urbanisation sur la commune de Saint-Leu (Pointe des Châteaux).
Le littoral urbain de la baie de Saint-Leu, replat au pied des pentes
La Baie de Saint-Leu depuis le club de voile
Modeste replat en pied de pente raide accueillant la ville de Saint-Leu L’urbanisation, protégée par la barrière de corail, qui forme un lagon, mêlée à une forte présence végétale, se développe ainsi sur 3 kilomètres entre la Ravine de la Chaloupe et la Ravine du Cap, et grimpe sur les pentes raides qui dominent le centre-ville. Ce littoral encore par endroit « propice » dans une certaine mesure et grâce à des projets de reconquête à la ponte des tortues marines offre occasionnellement ce spectacle rarissime.
La côte de Piton Saint-Leu, une côte sauvage bordée de pentes douces
Côte sauvage des Souffleurs au sud de Saint-Leu
Pentes douces de Piton Saint-Leu, couverte de canne irriguée
« Côte sauvage » unique sur la façade-ouest de l'île s'allongeant sur 9 kilomètres de la Ravine du Cap à la Ravine des Avirons. Côte généreusement ouverte du fait de l'absence d'urbanisation et de forêts, couverte de savane et de canne. Des vues larges s'ouvrent ainsi de toutes parts, aussi bien vers l'océan que vers les pentes urbanisées et cultivées en arrière-plan.
Un monde de longues pentes fortes et régulières
Longues pentes régulières depuis la Route Hubert-Delisle vers Le Plate
Des pentes régulières au-dessus du littoral montant de 150 m à 900 d’altitude environs et investies par l’urbanisation et l’agriculture. Les pentes fortes contraignent les routes à zigzaguer dans la multitude des ravines. Au final, les pentes de l’ouest ne sont pas seulement longues en soi, elles forment également un monde long à parcourir.
Les pitons de Piton Saint-Leu et Le Plate forment des points de repères dans le paysage
Hormis les ravines, qui s’incisent en creux, les « accidents morphologiques » saillants sont rares et peu spectaculaires : on note principalement les pitons qui marquent la limite du territoire au Sud à proximité du Plate : Pitons Calvaire, la Boue, Mare à Boue, et La Découverte. Quelques légères éminences se distinguent en plus, colonisées par l’urbanisation et formant des sites bâtis : la Saline, les Colimaçons.
Les ravines : un laniérage des pentes, discret dans le paysage mais dense et contraignant pour les déplacements.
Ravine La Plaine, depuis la route de Sans Soucis Bois de Nèfles
Ravine découverte depuis la Route des Tamarins
Des ravines constituant les événements morphologiques les plus déterminants des pentes intermédiaires. Plus creusées que dans les hauts, et donc plus difficiles à franchir, elles sont continues, sans l'interruption de l'embouchure et des petites plaines que l'on trouve sur le littoral. Certaines sont si larges qu'elles forment des paysages en soi : La Grande Ravine, Ravine Trois Bassins, Ravine des Colimaçons, Ravine Saint Gilles …. La plupart, malgré leurs dimensions sont paradoxalement discrètes dans le paysage. Certaines sont en partie révélées par le passage de la Route des Tamarins qui autorise une perception fugace de leurs hauts remparts verdoyants.
La Montée Panon et ses nombreux lacets pour arriver à Trois Bassins
Les routes à flanc de pentes sont obligées d’infléchir leurs parcours à chaque passage de ravine ; les routes de montée/descente sont contraintes de zigzaguer entre deux ravines, multipliant les virages en lacets.
Vue aérienne montrant l’importance des ravines dans l’organisation du territoire. Ici du Nord au Sud, Ravine des Colimaçons, Ravine de la Chaloupe et Ravine de la Fontaine à Saint-Leu
Les ravines ont également contribué à l’organisation sociale de l’espace des pentes intermédiaires de l’ouest ; les terres moins riches de leurs abords immédiats étant occupées par les populations les plus modestes.
Le Pont suspendu de la Route des Tamarins sur la Ravine de La Saline
Ravine enjambée par la Route des Tamarins
Dans ce paysage, la route des Tamarins, forme un fil continu souligné par les ouvrages de franchissement des ravines. La facilité d’accès par la route renforce l’attractivité des bourgs des mi-pentes où se concentre une forte pression de développement : route Hubert-Delisle, La Saline-les-Hauts, Piton Saint-Leu….
Ces ravines préservent de rares reliques de végétation semi-sèche autrefois répandues sur ce secteur de l’Île. Par ailleurs, elles constituent des couloirs de déplacement et de nidification d’oiseaux marins dont le Paille en queue et le Puffin et pour la Papangue qui chasse au niveau des espaces agricoles.
Des pentes intermédiaires caractérisées par un étagement fragilisé et une alternance des paysages
Urbanisation continue des mi-pentes, vue depuis les Colimaçons
Usine de Vue Belle à La Saline
Entre le littoral sec, chaud et ensoleillé, et les hauts à l’inverse frais et davantage brumeux, développement d’une logique d’étagement dans la répartition de l’occupation humaine.
Une ligne d’urbanisation dite « des mi-pentes», qui correspond souvent à une urbanisation ancienne, proche du littoral et de ses commodités et échappant aux parties les plus chaudes du bord de mer
Le long de la route Hubert-Delisle, l’urbanisation forme un manchon linéaire avec de rares ouvertures
Une ligne d’urbanisation correspondant à la route Hubert-Delisle, créée au XIXème siècle pour favoriser le développement des pentes hautes, et qui a de fait accueilli à ses abords un développement aujourd’hui quasi continu de cases
Urbanisation linéaire des mi-pentes et des hauts le long de la route Hubert-Delisle : Les Colimaçons, La Chaloupe Saint-Leu
Lecture de l’étagement plus difficile du côté de saint Gilles Les Hauts et Bernica
Cet ordre étagé a été largement fragilisé et brouillé au cours des dernières décennies, avec le développement de l’urbanisation entre ces deux lignes «originelles », sur les pentes, dans une imbrication parfois étroite avec les espaces agricoles : c’est le « mitage » des pentes intermédiaires, réalisé à la faveur des routes et voies de dessertes agricoles qui sillonnent les pentes en zigzaguant.
L’étagement seul ne parvient pas à rendre compte de la diversité des paysages des pentes intermédiaires. Un autre facteur intervient : l’alternance.
L’alternance correspond à une diversité non plus dans le sens haut/bas comme l’étagement, mais dans le sens « horizontal » parallèle aux courbes de niveaux. C’est grâce à l’alternance que, dans le même étage d’altitude, on va pouvoir découvrir une succession de paysages bâtis, naturels ou cultivés. L’alternance est largement le fait des hommes, beaucoup moins celui de la nature.
L’alternance des paysages s’observe précisément dans les pentes intermédiaires (et littorales), où le développement est plus fort.
Un paysage des hauts dominé par l’étagement
Pâturages et élevage de bovins au dessus du Plate
Au-dessus de l’urbanisation, à partir de 900 m d’altitude environ, la variation d’altitude fait se succéder trois paysages distincts : c’est l’étagement, particulièrement lisible pour ces hauts. C’est à partir de cette altitude en effet que les nuages s’accrochent aux pentes, nimbant fréquemment les hauts une partie de la journée.
L’étage des pâturages : Paysage récent, nouveau à la Réunion, issu du développement de l’élevage en remplacement des anciennes cultures de géraniums (géranium rosat, ou « bourbon », utilisé pour la parfumerie). Les pâturages se mêlent en lanières à la forêt plus ou moins dégradée, marquée par les mimosas qui ont été favorisés comme bois de feu pour la cuite du géranium. L’ensemble constitue un paysage sylvo-pastoral étonnant, aux ambiances presque « suisses » par endroits
Route forestière du Maïdo, dans la forêt de Tamarins des Hauts
L’étage de la forêt : Situé entre 1 200 et 1 800 m d’altitude, avec de nombreuses lanières boisées qui dépassent ces limites. Les bois de couleurs composent des reliques localement importantes, à la faveur de la protection offerte par les ravines. Ailleurs, la forêt des hauts de l’Ouest a pour partie été mise en valeur par le Tamarin des hauts (Acacia heterophylla) offrant de beaux ombrages clairs et enherbés, appréciés pour le pique-nique. La forêt privée est peu mise en valeur pour la sylviculture, marquée par des restes de boisements d’acacias-mimosas en mauvais état issus de la culture du géranium, ainsi que par des bois de cryptomerias.
Sentier de la Glacière, Grand Bénare, paysage ouvert et végétation rase
Ambavilles et bruyères colonisées par quelques ajoncs d’europe, sentier de la Glacière, Grand Bénare
L'étage des branles : Au-dessus de la forêt, vers 1 800 m et jusqu'au rebord des cirques de Mafate et de Cilaos (vers 2 000 - 2 900 m), le paysage des « branles » et des« ambavilles » se développe : branle vert, (Philippia montana), branle blanc (Stoebe passerinoides), ambavilles (Senecio hubertia, Phylica nitida). Ces formations basses ouvrent des vues immenses sur les hautes pentes de l'île. Elles ont tendance à être envahies par l’ajonc d’Europe contre lequel lutte l’ONF.
Des pentes plutôt douces s’achevant en petites falaises basaltiques sombres battues par les flots. Les « souffleurs » font une part de l’attraction touristique de cette côte. Quelques plages de sable interrompent le linéaire rocheux (Bois de Nèfles, Piton/Bois Blanc). Le site le plus connu de la côte est la Pointe au Sel, qui accueille des salines remises en état depuis quelques années. En retrait de 1 000 m du trait de côte, le Musée de Stella et l’urbanisation du Piton Saint-Leu regardent ce vaste paysage de côte préservé.
Analyse critique, identification d'enjeux
Légende
Enjeux de préservation et de mise en
valeur
Espaces agricoles
Depuis la route Hubert-Delisle vers Le Plate, vaste espace agricole préservé de l’urbanisation, avant le quartier de Piton Saint-Leu
Cultures de canne irriguée en aval de l’Hermitage
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Préservation des grandes entités cultivées
Encouragement aux techniques culturales anti-érosives auprès des agriculteurs, dans les chartes agricoles communales : parcelles bordées d'andains, haies protectrice, arbres et talus ….
Utilisation d'essences d'accompagnement non problématique pour les milieux naturels, et gestion des espaces limitant la prolifération d'espèces exotiques envahissantes (cas du mimosas et de l'Ajonc d'Europe).
Suivi des cultures irriguées nouvellement installées et des grands travaux de terrassement pour la mise en culture de parcelles de savane. Trois Bassins, Saint-Leu, La Saline
Sur la RD6 La Saline, espace agricole au contact de zones d’habitat
Les espaces agricoles sous forte pression de l'urbanisation :
zones agricoles au contact des zones urbaines : maîtrise de l'extension des zones d'activité et des zones d'habitat.
Création
de lisières urbaines, espaces tampons plantés entre l'urbanisation et
l'espace agricole (voir le schéma intercommunal d'aménagement des
lisières urbaines", TCO 2009
Cultures diversifiées en aval de La Saline : banane, maïs, fourrage, foin
Cultures diversifiées à Grand Fond
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….)
Poursuite de la valorisation économico-touristique. Développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle, valorisation paysagère des routes à thème, valorisation paysagère et environnementale des espaces agricoles par la plantation de structures végétales : essences silhouettes, structures bocagères de protection contre l'érosion, ...
Dans les hauts : diversification des cultures à La Saline, Villèle
Vergers, vers la route du Théâtre
Bâtiment agricole au Guillaume
Le paysage sylvo pastoral, les équipements et bâtiments agricoles nouveaux et les équipements touristiques nouveaux (gîtes, etc.) : réalisation d'une charte architecturale et paysagère, appel à des hommes de l'art (architectes, paysagistes, écologues). Les points de vue : revalorisation paysagère de l'accueil du public (stationnements, ...). La gestion environnementale de l'élevage
éviter la divagation du bétail en milieu naturel, gestion des zones pâturées limitant la prolifération d'espèces exotiques comme l'Ajonc d'Europe, préservation des ravines et cours d'eau et d'une structure bocagère permettant à la faune de se déplacer et limitant l'érosion…
manque d'espace de prairie pour les éleveurs, divagation des « vaches sans terre » et des cabris.
Espaces naturels
Filaos aux racines déchaussées dû à l’érosion des plages, l’Hermitage
plage du Trou d’eau à Souris Chaude
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale) :
Protection contre la dégradation des sites littoraux face à la sur-fréquentation. Restauration par des aménagements respectueux des sites et en sensibilisant la population.
Réhabilitation des forêts et formations littorales pour leur rôle de protection du littoral et de préservation des milieux et du lagon,
Aménagement des sites dans une optique naturelle : recul des stationnements et des circulations, pratiques douces à privilégier, limitation de la sur-fréquentation
Coupure urbaine à la passe de l'Hermitage
L'espace de respiration fragile entre lotissement Bellevue et la Souris chaude
L'espace de respiration fragile entre Grande Ravine et Pointe des Châteaux
Préservation et gestion des sites identifiés d'intérêt patrimonial pour la flore par le CBNM dont la partie entre la Pointe au sel et la Ravine du Trou et la partie Nord de la Pointe au Sel non encore acquises par le CEL (acquisition en cours).
Troupeau divaguant de cabris dans la savane résiduelle à proximité des nouveaux logement, ici Mont Roquefeuil Saint Gilles
Bœuf moka et zébus dans la savane du Cap La Houssaye, vers Plateau Cailloux
Préservation de la savane littorale et projet de valorisation du milieu par des sentiers et des lisières urbaines, projets agro-touristiques de maintien de l'élevage. Cas du Conservatoire du Littoral et des objectifs de valorisation de la Savane du Cap La Houssaye
Urbanisation
Le cimetière fleuri de Saint-Leu
Four à chaux de la Pointe aux Sels
Route empruntant le pont de l’ancien chemin de fer
Le patrimoine architectural urbain :
Identification, cartographie et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain
Affirmer la mise en valeur du petit patrimoine sur le littoral (Four à Chaux, traces de l'ancien CFR….)
Le canal Bruniquel en amont du littoral
Le patrimoine bâti des villes littorales : les Salines, centre ville de Saint-Leu, Bruniquel ( La Saline…)…
Les cimetières Marins : Saint Paul, Saint-Leu
Les usines
Routes
La voie Cannière
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Protection contre l'urbanisation linéaire. Identification (aux PLU) et préservation des coupures d'urbanisation, espaces de respiration, valorisation des ouvertures sur le grand paysage
Le Chemin de Ligne, RD4 et son panorama en arrivant à Maison Blanche Le Guillaume
Route bordée de Flamboyants entre Villèle et La Saline
La Route du Maïdo
La Montée Panon, RD9 et la vue sur la Ravine de Trois Bassins
Identification (aux PLU) des points de vue et valorisation paysagère (marquage par la plantation d'arbres -signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique, ...). Cela concerne en particulier les voies des hauts :
La route paysage RD6 entre l'Hermitage et Villèle, entre Villèle et La Saline : beaux points de vue et alignement de flamboyants, entre La Saline et Trois Bassin
La route du Maido
La route-paysage RD10 entre Grand Fond et l'Eperon
La route-paysage RD9, Montée Panon qui monte vers Trois-Bassins
La route-paysage RD12 qui monte vers Colimaçon
La RN1 entre lotissement Bellevue et la Souris Chaude
La route paysage RD101 entre Saint-Gilles-les-Hauts et Bras Canot
La Route paysage Hubert-Delisle pour les sections ouvertes sur le grands paysage et les passages en franchissement de ravines
La route paysage RD4 – chemin de ligne
La route paysage RD3 – entre Bois de Nèfles et Bac rouge
La RN1 au sud de Saint-Leu, sur la côte des Soufleurs
Enjeux de réhabilitation et de création
Reliefs
Piton calvaire entre le Plate et Piton Saint-Leu
Les points de vue panoramiques et liaisons douces peu valorisées :
Protection contre l'urbanisation ; valorisation paysagère et environnementale par l'aménagement de points de vue, préservation et renforcement des structures végétales d'accompagnement des espaces cultivés et de protection contre l'érosion, renouvellement des forêts de cryptomérias par des boisements d'indigènes et /ou par des pâtures bocagères
Aménagement d’un sentier à l’embouchure de la Ravine de Trois-Bassins
Rebords de ravine : protection contre l'urbanisation (mise à distance), création de points de vue, espaces de proximité et création de liaisons intégrées (sans éclairage) hauts-bas (voir "schéma intercommunal de valorisation des bords de ravines, TCO 2010)
Balade à cheval sur la route du Maïdo
Développer le réseau des chemins VTT et équestres vers l'aval jusqu'au littoral (du sommet des Montagnes au battant des Lames…)
Les ravines artificialisées (ouvrages bétonnés) ou délaissées et peu qualitatives :
Embouchure des ravines : valorisation et reconquête des embouchures de ravine sur le littoral
Constructions trop proche de la ravine, Petit Bernica
Les rebords de ravines urbanisés et non accessibles :
Ravines en zones urbaines : identification au PLU d'emprise permettant la reconquête des bords de ravines en zone urbaine, cheminements doux, aménagement de berges…..
Espaces naturels
Les paysages littoraux peu valorisés ou dégradés :
Valorisation des abords de l’étang situé au cœur du quartier de l’étang salé, approche écologique et paysagère
Constructions sur le domaine public maritime à la plage de l’Hermitage
Plage au sud de Saint-Leu
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Poursuite des aménagements entrepris : création de sentier littoral, recul des stationnements, résorption des points noirs, renaturation
Les forêts littorales formées des plages et arrières plages : restauration des plantations, lutte contre l'érosion littorale, renaturation et protection du milieu (lagon et des récifs coralliens) et une valorisation douce de ces lieux fréquentés en lien avec le sentier littoral et la restauration d'espace favorable à la ponte des tortues marines (après la pointe au sel notamment).
Requalification de la RN 1 : voies vertes, parcours de découverte et haltes avec points de vue, zones ombragées etc….redécouverte de la plaine littorale de l'Hermitage/La Saline-les-Bains, les forêts bordant la RN1, l'étroite bande humide où s'est implanté, notamment, le Jardin d'Eden.
Réhabilitation des routes d'accès aux grands sites par une intervention de valorisation architecturale et paysagère des structures d'accueil du public jalonnant la voie (ancienne exploitation à géranium), de l'habitat nouveau, route thématique valorisant l'étagement végétal des points de vue de la signalétique
Route du Maido depuis la Route Hubert-Delisle
Route forestière des Tamarins
Valorisation du Maido
Mise en scène existante de la voie d'accès sur plusieurs kilomètres. Meilleure valorisation de la planèze du Maido par recul du stationnement (projet ONF en cours) Accueil du public au sommet du Maido (intégration paysagère des stationnements, qualité des cheminements piétonniers…)
Maitriser la qualité paysagère et architecturale des édicules techniques autour de la route du Maido (bassins de rétention, postes électriques, antennes de téléphonie…)
Offrir un nouveau point de vue sur le cirque de Cilaos complémentaire à celui du Maido sur Mafate
Valorisation du Grand Bénare
Paysage aride longeant le rempart du Maido, présentant durant le sentier de belles vues sur Mafate
Ajonc d’Europe envahissant les formations d’altitude indigènes
Poursuivre la lutte contre les espèces exotiques envahissantes et prévenir de nouvelles introductions/proliférations.
Préserver du feu les forêts sensibles par la gestion de la fréquentation et des activités et le développement d'équipements de stratégies de lutte.
Future ZAC du Portail en Chantier
Les zones industrielles et commerciales peu attractives :
Réhabilitation des zones industrielles trop denses et dégradantes pour l'environnement
Prescription et mise en œuvre d'une meilleure prise en compte du paysage dans les grands projets de zones industrielles et commerciales : cahier des charges ambitieux avec intégration paysagère, espaces tampons perméables, plantations (bassins, noues, haies, arbres…)
piscine aménagée à La Saline, dans l’ancienne usine de Vue Belle
espace de promenade et de détente à aménager en lisière à l’aval des Bourgs des mi-pentes
Espace de loisir à l’amont du littoral, exemple centre de Tir à l’Arc
Les limites non traitées entre les villes et l’espace agricole :
Accueil du public en amont du littoral permettant d'équilibrer la fréquentation excessive du littoral. Les lisières agro-urbaines permettent d'offrir des espaces de détente en amont des zones urbaines sur le littoral et en aval des bourgs sur les mi-pente : espaces de proximité, des cheminements doux, …
Espaces agricoles de respiration aux Colimaçons
Préservation des espaces « de respiration » entre les bourgs…
Maintien de distances critiques minimales entre les bourgs : phénomène très marqué dans les bourgs des hauts le long de la Route Hubert-Delisle notamment.
conserver des « coupures » entre les noyaux urbains des mi-pentes en valorisant le patrimoine agricole : espaces de respiration fragiles entre le Barrage et la Saline, l'Hermitage et Villèle, Villèle et Saint-Gilles-les-Hauts, Colimaçons et Bras Mouton etc…
créer des lisières formant des limites aux villes de façon à conserver les transitions agricoles
Quartier nouveau problématique : fermé sur lui-même et dépourvu d'accompagnement végétal (entre la Saline-les-Hauts et Trois-Bassins)
Tentative d’architecture créole moderne peu valorisante
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables
Descente de l'urbanisation dans le coteau de la Saline-les-Hauts
Constructions spontanées peu valorisantes à l’Hermitage
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale des points noirs bâtis
Les gites ou structures d'accueil du publics : image
L'habitat et les constructions spontanées
Les centralités urbaines non affirmées :
Structuration des bourgs des hauts, confortement des centralités : cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols
Projet de La Saline-les-Hauts
Centralité de la Saine les Bains
Centralité peu affirmée à la Souris chaude
Des centralités peu affirmées de Stella, Grand Fond, Piton Saint-Leu et le Plate etc….
Limitation de l'étalement urbain sur le littoral
Maitriser le développement urbain des pentes en amont du littoral : densification de l'habitat, ligne d'altitude maximale de construction à définir au PLU
Les espaces agricoles mités par l’urbanisation diffuse :
Arrêt de l'urbanisation diffuse. Revalorisation architecturale et paysagère du mitage existant
7/ Les pentes de Saint-Louis / l’Etang-Salé
Situation
Les pentes de Saint-Louis et de l’Etang-Salé s’étendent de la Rivière Saint-Etienne à la Pointe des Avirons et remontent vers les pentes des Makes d’un côté et de l’Entre-Deux aux pentes du Dimitile et du Bras de la Plaine de l’autre.
Les unités paysagères
Le paysage se compose des sous-unités suivantes : Le littoral de Saint-Louis et l’Etang-Salé et la diversité de ses paysages : forêt sèche exotique cultivée littorale, plaine humide, côte rocheuse et urbanisation Les mi-pentes cultivées, belles et longues, fortement touchées par l’étalement urbain Les pentes des Makes et du Dimitile, une toile de fond grandiose des pentes et du littoral L’Entre-Deux, un petit village au patrimoine remarquable, touché par la pression urbaine Le mini-cirque des Makes, un bourg des hauts au pied de la belle forêt des Makes Le mini-cirque du Tévelave, un monde à part accroché aux hauts des pentes de l’Ouest Le Bras de la Plaine, une des plus grande ravine de l’île, profonde et sauvage.
Bloc diagramme
bloc dia n°7
La forêt de l’Etang-Salé, un écrin agréable sur les pentes littorales.
Une côte rocheuse et escarpée et des plages de sable noir.
Une petite ville littorale agréable et plantée.
La plaine du Gol, une plaine fertile et un milieu naturel humide d’exception.
Des pentes remarquables en toile de fond.
Des pentes agricoles soulignant les formes du relief.
Un développement important des bourgs des hauts.
Des bourgs des hauts implantés dans des paysages grandioses.
Une ravine profonde et encaissée et les îlets du fond de la rivière.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Les pentes de Saint-Louis, des Makes et du Dimitile, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
La forêt de l’Etang-Salé, un écrin agréable sur les pentes littorales
Transparence de la forêt littorale sur la plage de sable noir
Lisière boisée entre le littoral et l’Etang Salé et les Avirons
Contrastant avec la plaine humide du Gol, la forêt de l'Etang Salé, présente un paysage littoral et sec, souligné de quelques pitons. Ce paysage est perceptible par fenêtre depuis la RN.
Lisières boisées et cadre remarquable offert aux habitants du littoral et des bourgs des hauts. La voie grimpant à l'Etang Salé les hauts (D17 E) sillonne dans un beau sous-bois ombragé, animé par la teinte rouge feu des fleurs de flamboyants en été.
Une forêt de 900 ha plantée vers 1873 par le service des Eaux et Forêts afin de stabiliser les dunes littorales. Aujourd'hui, vaste forêt gérée par l'Office National des Forêts, remarquable par le reboisement et la diversification des essences de milieu sec (eucalyptus, bois noir, tamarins, margosier…) et des plantes endémiques (le Var, le Porcher, le veloutier de bord de mer, le manioc marron, ….). La forêt forme un espace frais à l'abri des plages ensoleillées et permet des activités de détente et des promenades agréables : golf, parc de crocodile, promenades à cheval, parc…
Cette bande boisée continue le long du littoral, véritable « écran » aux perturbations du bassin versant, luttant contre l'érosion, favorise le maintien d'une faune diversifiée bien qu'essentiellement exotique.
Une côte rocheuse et escarpée et des plages de sable noir
Littoral rocheux à la pointe Sud de l’Etang Salé les Bains
Promenade littorale au bord de la côte rocheuse
Le Gouffre et ses rochers sombres
Le littoral de l’Etang Salé présente une diversité de trait de côte, bien mise en valeur par le sentier littoral. La côte rocheuse et escarpée bordée de la forêt, est traversée de chemins ombragés et de points de vue agréables sur le littoral.
Vagues attractives et plage très fréquentée à l’Etang Salé
La Baie, plage et abri de pêcheur
Plage de sable noir
Les plages de sable noir, uniques dans l'ouest, sont essentiellement fréquentées au niveau de la Pointe des Sables. La plage ayant la particularité de posséder à la fois un lagon et des vagues permettant les sports de glisse. Le bassin Pirogue forme une baie où s'abritent quelques barques de pêcheurs. Plus loin vers le Sud, la plage de Trou d'eau, en bordure de la forêt domaniale de la Côte sous le Vent, a un caractère plus sauvage.
Le cordon dunaire littoral comprend encore quelques espèces indigènes dont principalement la Patate à Durand, qui participent également à son maintien ainsi qu'occasionnellement des stations d'espèce rares. Les hauts de plage sont des sites potentiels de pontes de tortues marines. La plage est couramment fréquentée par des limicoles migrateurs.
Une petite ville littorale agréable et plantée
Les cocotiers confortent le cadre « balnéaire » de l’Etang Salé les Bains
Des jardins plantés dans les rues étroites
Une ville balnéaire redevenue paisible depuis la création de la déviation. Contrairement à la Saline, qui s’est métamorphosée en ville « bunker » par l’alignement des clôtures protégeant des nuisances de la RN, la ville a préservé un cadre agréable ; les jardins très plantés de cocotiers et d’arbustes colorés sont visibles de la rue et maintiennent une diversité faunistique importante et colorée principalement exotique (foudi, bélier, moineaux,…). Les étroites ruelles menant au port et à la plage participent à l’échelle de village que l’on traverse aisément à pied.
Ombrage sur les berges de l’Etang
Habitat mixte, pavillons et petits collectifs autour de l’ancien étang salé
Autour de l’étang, cristallisation d’un habitat et de petits collectifs dans une échelle maîtrisée. L’Etang-Salé doit son nom à ce petit plan d’eau autrefois alimenté par les marées Cette mare littorale permanente est d'origine anthropique, elle fonctionne comme un bassin pluvial urbain avant rejet des eaux dans le lagon, (limitation des apports massifs d'eau douce, des apports terrigènes, dépollution par autoépuration) et est également alimentée par les remontée de la nappe salée. Cette mare « urbaine » est un habitat d'espèces végétales indigènes typiques de milieu humide avec la présence principalement de l'Herbe à riz, une zone de reproduction des insectes aquatiques et des poissons et un milieu de vie du Héron et de la Poule d'Eau.
Depuis le pont de la Route des Tamarins, Etang-Salé-les-Bains entourée de la forêt
La ville littorale, limitée par la forêt domaniale, ne peut s’étaler, ce qui a permis la préservation de la qualité de cette station balnéaire.
La plaine du Gol, une plaine fertile et un milieu naturel humide d’exception
Les parcelles de canne soulignées par les alignements de cocotier
Vaste plaine alluviale créée au débouché de la rivière Saint-Etienne, exutoire du cirque de Cilaos, la plaine du Gol offre des terres agricoles planes ouvertes et étendues. La pression urbaine et industrielle pèse sur cette plaine malgré la forte occupation par l’agriculture.
Alignements de cocotiers Plaine du Gol depuis la route d’Etang-Salé-les-Hauts
Axe majestueux marquant la plaine
plaine du Gol quadrillée d’alignements des cocotiers
La plaine et les alignements de cocotiers depuis la RN1
Une immense plaine verte formée des parcelles cultivées et quadrillée par les alignements de cocotiers. Ces lignes tirées au cordeau forment des repères marquants dans la plaine littorale. Elles composent un paysage à part entière dans ce territoire où la pression urbaine a façonné une juxtaposition de quartiers d'habitat et de zones d'activités.
Usine du Gol, symbole de l’activité agricole et industrielle du lieu
Extension des zones industrielles et commerciales sur les terres fertiles de la plaine de Gol
Façades commerciales et aménagements routiers de la zone industrielle et commerciale
Des terres planes favorables au développement des zones industrielles et commerciales La zone industrielle des Sables à l'Etang Salé et la zone industrielle de Saint-Louis accrochée à la RN, déroulent une ville « hangar » et des façades aux enseignes agressives, bien loin des pentes reposantes du grand paysage…. Ces surfaces importantes imperméabilisées de voiries, parking, stockage, hangar limitent la capacité de filtration de cette plaine humide…
Etang du Gol, berges arborées
Lieu de détente sur la partie est des berges
Milieu humide formé d’une roselière
Un milieu naturel d'exception dans un environnement peu respectueux : L'étang du Gol, l'une des trois dernières zones humides de La Réunion avec l'Etang de St-Paul et l'Etang de Bois Rouge. Ce site écologique de grande qualité (41 hectares classés en espace naturel sensible) permet la découverte de ce milieu humide exceptionnel relativement préservé possédant une richesse faunistique rare d'oiseaux aquatiques (poule d'eau, hérons striés, etc...) mais également une grande quantité d'insectes endémiques. Il est ainsi l'une des zones les plus importantes pour l'observation des oiseaux migrateurs et des oiseaux d'eau sur l'île. Le grau est aussi le site de passage privilégié (porte d'entrée) du Pétrel de Barau et de puffins bien qu'ils ne soient en aucune façon dépendant de la zone humide (P. JOUVENTIN, 1998). Cet étang littoral est actuellement très perturbé, dégradé par les activités agricoles, industrielles et urbaines en amont et par les espèces exotiques dont la Jacinthe d'eau qui recouvre par moment l'intégralité de la zone en eau.
L’embouchure de l’étang et les pentes de Saint-Louis
Ambiances contrastées de l'étendue du plan d'eau se détachant devant les pentes grandioses de Saint-Louis et des Makes, les berges évoluant au gré du niveau d'eau et les bandes boisées littorales.
Zone industrielle et commerciale en bordure de l’Etang du Gol
Pâturage divagant et activité industrielle se côtoient sur ce site d’exception
Le site de l'étang enclavé entre la RN et la zone industrielle souffre d'un environnement dégradé au regard du caractère exceptionnel du milieu : accès peu lisibles à travers la zone industrielle et le quartier d''habitat, parc peu valorisé et littoral dégradé.
Des pentes remarquables en toile de fond
Pentes des Makes et du Dimitile depuis la Plaine du Gol
Pentes découpées et boisées du Dimitile
Pentes forestières des Makes
Les pentes hautes sont profondément entaillées par d’innombrables ravines qui descendent du rempart du Dimitile et de la chaîne du Bois de Nèfles. La forêt des Makes et celle du Tévelave participent à cette ambiance générale. Entièrement boisées, les pentes hautes composent des draperies qui font toute la beauté de cette partie de l’île. Les pentes forestières sont recouvertes par des forêts primaires de bois de couleur de moyenne et de haute altitude. Celles-ci sont bien souvent, en partie basse, dégradées par les espèces exotiques introduites via les cultures ou les jardins. Elles sont également parfois en partie défrichées au profit d’espaces agricoles ou de friches. La sylviculture de cryptoméria en remplacement d’anciennes friches marque également le paysage naturel à ce niveau. De même, les aires de pique-nique forment des espaces très ouverts, propices à la prolifération d’espèces exotiques envahissantes, à proximité de milieux naturels d’intérêts. Les plus hautes altitudes du massif forestier des Makes, situés à l’aplomb du Cirque de Cilaos recèlent des fourrés éricoïdes de l’étage altimontain, dans lesquels s’insèrent des pelouses humides cependant dégradées par l’insertion d’espèces graminéennes envahissantes. Ces pelouses humides altimontaines se développent en taches dispersées et de faibles étendues, rompant ainsi la monotonie des fourrés éricoïdes. De nombreuses ravines, elles aussi en partie dégradées mais ayant toujours une certaine fonctionnalité pour la faune, sillonnent ces espaces naturels pour rejoindre les mi-pentes agricoles et enfin le littoral, lorsqu’elles ne sont pas interrompues ou « modifiées » par des aménagements urbains.
Des pentes agricoles soulignant les formes du relief
Longues pentes ondulées et cultivées d’Etang Salé et des Avirons
Pentes agricoles de Maison Rouge
Pentes de Saint-Louis / La Rivière
Agriculture diversifiée de palmistes et d’agrumes au Tévelave
Ravines et pentes boisées dans les Hauts des Avirons
Pentes agricoles interrompues par les ourlets sombres des ravines qui les sillonnent. Elles sont couvertes d'une mosaïque de verts ponctuée des taches sombres correspondant à la diversité des cultures : cannes, vergers, sujets isolés ponctuant les parcelles… Sur les pentes les plus fortes, des haies et bandes boisées forment un petit bocage, stabilisant et protégeant les cultures. Ces pentes préservent une certaine « transparence » écologique entre milieux patrimoniaux.
Un développement important des bourgs des hauts
Pentes urbanisées de l’Etang-Salé et des Avirons depuis le littoral
Urbanisation des pentes de Saint-Louis
Urbanisation diffuse de Ravine Sèche, les Avirons
Le large replat du littoral né de la plaine alluvionnaire de la rivière Saint-Etienne offre le recul nécessaire à la contemplation de ce paysage cultivé dont la lisibilité est menacée par l'étalement urbain. L'important étalement urbain autour des bourgs des hauts (Avirons, Etang Salé) s'accompagne d'un mitage des « campagnes » ; l'ensemble créant un tissu bâti effaçant la lisibilité des pentes agricoles.
Etalement urbain à Saint-Louis La Rivière
Rivière Saint-Louis en direction de Bras de la Plaine
Habitat diffus à La Rivière Saint-Louis
L'extension urbaine des villes est d'autant plus marquée que les obstacles physiques n'existent pas : extension de Saint-Louis sur les vastes terres agricoles de l'ouest, extension de la Rivière Saint-Louis sur les pentes et la plaine. Les perspectives sur les grandes étendues agricoles sont menacées, les terres cultivées se réduisent.
Les espaces de respiration entre les villes disparaissent, effaçant la lisibilité des bourgs et transformant les pentes littorales en un paysage habité côtoyant une agriculture en sursis : disparition de la plaine agricole bordant « Le bras de la Plaine » entre Saint-Louis et Rivière Saint-Louis dans un tissu d'habitat lâche….
L’Entre Deux Bras de la Plaine et l’étalement urbain
Zones agricoles et urbanisation de Saint-Louis
Cet étalement urbain porte une forte atteinte à la qualité des paysages, à la qualité des espaces de vie, à l’adaptation du modèle urbain axé sur une motorisation indispensable…
Le Domaine de Maison Rouge, en formant une langue de terres cultivées entre deux ravines reste préservée du mitage et présente des paysages ouverts et précieux d’une grande beauté.
Des bourgs des hauts implantés dans des paysages grandioses
L’Entre Deux au pied des montagnes du Dimitile
Ces lieux de vie privilégiés le sont à la fois par leur position dominante sur le reste des pentes et par leur position confortable, calée contre les pentes hautes.
Nébulosité au Tévelave
Alternance de palmiers de poteaux électriques émergeant des jardins
Le Village du Tévelave sur le plateau
Forêt du Tévelave
Encadré de masses boisées, le village du Tévelave est souvent plongé dans un léger brouillard, ce qui lui confère une ambiance toute particulière. La présence de fougères arborescentes, de bruyères, de brandes et de longoses rappellent un peu l’ambiance de la Plaine des Palmistes. L’ensemble des petites cases aux toits colorées repose sur un plateau. Le tout est mis en valeur par un arrière plan, là encore, somptueux de part un enchevêtrement de pitons aux courbes douces et largement boisées.
Les pentes des Makes au-dessus de Saint-Louis. Vue depuis la RD20 (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Pentes boisées des Makes
Le Village des Makes aux toits colorés dans le mini cirque
Une ambiance jardinée
La Fenêtre des Makes et l’ouverture sur Cilaos
Belle route paysage menant aux Makes et traversant de remarquables étendues agricoles et des ravines imposantes et luxuriantes. Le village des Makes, isolé, proche de la forêt, forme un monde particulier avec une douceur de vivre émanant des jardins et cases de caractère. La fenêtre des Makes est accessible après une longue voie traversant la forêt. Elle offre par temps clair une ouverture époustouflante sur le cirque de Cilaos.
Le cirque de l’Entre-Deux (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
L’Entre-Deux : les « serres » du Dimitile dans l’axe de la D26E (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
L’Entre Deux et les pentes du Dimitile dans la perspective de la rue
Un urbanisme végétal très présent
Végétation exubérante émanant de jardins avec en toile de fond les pentes du Dimitile
Une case traditionnelle en bardeau
Art de vivre et halte en bord de rue
L’Entre-Deux au pied des pentes du Dimitile, forme un petit village organisé et soigné, qui a pris soin de son patrimoine traditionnel et de ses espaces publics. Les petites cases colorées typiquement créoles recouvertes de bardeaux se fondent dans leur jardinet fleuri. Ici et là, les rues ou chemins dévoilent un arrière plan majestueux sur les pentes en draperie du Dimitile.
Le Pont de l’Entre Deux
Le pont de l’Entre Deux a amené sur ce tranquille village isolé un peu de la pression urbaine littorale . Le quartier de Lamare se déploie et se couvre de petits immeubles mal intégrés à la pente.
Une ravine profonde et encaissée et les îlets du fond de la rivière
Vue aérienne de Bras de la Plaine
Bras de La Plaine sur la route de l’Entre Deux
Le Bras de la Plaine, une des grandes ravines principales qui entaille suffisamment la pente pour marquer nettement le grand paysage.
Bras de la Plaine depuis le Bras de Pontho
Bras de la Plaine serpentant jusqu’aux crêtes du Dimitile
Profonde entaille du Bras de La Plaine depuis le sentier de Grand Bassin
Le lit forme un long serpentin profondément encaissé rejoignant les différents ilets. Depuis la route qui monte à l’Entre-Deux, les champs de canne, en s’avançant jusqu’au bord du vide viennent souligner la présence de la ravine. La promenade le long de la rivière est riche et permet de découvrir les ilets isolés et leurs cultures vivrières qui se succèdent au fond de la rivière : Le Grand Détour, l’Ilet Aurélien Dijoux, Ilet Roc Boyer
Grand Bassin niché dans le Bras de La Plaine, depuis Bois Court à la Plaine des Cafres
Case en tôle colorée typique de Grand Bassin
Cultures vivrières et jardins fleuris
Grand Bassin, îlet niché au pied du rempart : la vue en est saisissante depuis Bois Court (départ du sentier pédestre) tant les remparts en sont abrupts. L’îlet est une succession de cases réhabilitées en gîtes ruraux avec jardinet fleuri et murets bordant les chemins.
Le Bras de la Plaine, rivière pérenne se présente comme un des grands corridors écologiques de cette partie de l’Île où circulent et nichent de nombreux oiseaux, une faune piscicole d’intérêt. Il préserve sur ses remparts des reliques de formations rares dont des lambeaux de forêts semi-sèches et des formations humides typiques vers son embouchure qui joue un rôle essentiel pour la faune (nourrissage, reproduction, …). Les remparts du Bras de La Plaine constituent également, au niveau de Grand Bassin notamment l’unique refuge du rare et exceptionnel Pétrel Noir de Bourbon appelé localement la « Timize » à l’origine de quelques mythes et légendes.
Pentes hautes entre le Tévelave et le PlatePentes hautes entre le Tévelave et le Plate
Même les premières pentes boisées sont colonisées par un habitat spontané parfois dans les ravines, s’accompagnant de défrichages importants, destructeurs pour l’environnement le long de la route du Tévelave, de la D3 au niveau des Canots, de la route des Makes
Analyse critique, identification d'enjeux
Légende
Enjeux de préservation et de mise en
valeur
Reliefs
Rebords de ravine dans les hauts de Saint-Louis
Les rebords des ravines naturels ou agricoles :
Protection contre l'urbanisation (mise à distance), création de points de vue, création de liaisons hauts-bas. Préservation des forêts contre les dégradations (défrichements, éclairage, dépôts sauvages d’ordures,…) des bords de ravines.
Espaces agricoles
Reliquat d’espace agricole de la plaine du Gol voué à l’urbanisation
Plaine du Gol cultivée menacée par les extensions des zones d’activités de Bel Air à Saint-Louis et le la ZI des Sables à l’Etang Salé
Plaine du Gol et ZI des Sables
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Protection et valorisation des espaces agricoles remarquables par des dispositions réglementaires
La Plaine du Gol comme une entité agricole forte de par son histoire et sa structure (alignement de cocotiers et parcelles cultivées…).
Terres agricoles autour du Domaine de Maison Rouge
Espaces en friche autour de l’usine du Gol
Espace agricole autour de l’usine de canne du Gol menacé par le développement de zones d’activités
Espaces agricole des pentes de Saint-Louis La Rivière menacées par l’urbanisation diffuse
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation :
Préservation des zones agricoles au contact des zones urbaines : maîtrise de l'extension des zones d'activité et des zones d'habitat.
Cultures d’ananas dans les hauts de La Rivière Saint-Louis
Paysage agricole des hauts de Saint-Louis
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Poursuite de la valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle, valorisation paysagère des routes à thème, valorisation paysagère et environnementale des espaces agricoles par la plantation de structures végétales : essences silhouettes, structures bocagères de protection contre l'érosion, ...
Espaces naturels
Forêt littorale de l’Etang Salé
Etang du Gol et la lisière boisée sur le littoral
Décharges sauvages aux abords de l’Etang du Gol
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale) :
Attrait des zones forestières en toile de fond du paysage littoral mais aussi milieu essentiel à la préservation d'une faune et d'une flore riche et diversifiée, à la stabilisation des sols, au stockage et à la filtration des eaux...
Préservation des bandes boisées littorales, véritables zones « tampon » jouant un grand rôle paysager à ce niveau.
Préservation de l’Etang du Gol et en particulier au niveau de Bel Air, des effets des pollutions issues des activités agricoles, industrielles et urbaines amont contribuant à la prolifération de la Jacinthe d’eau très néfaste pour le milieu.
Sentier pédestre dans la forêt de l’Etang-Salé
Sentier équestre dans la forêt de l’Etang-Salé
Confortement des espaces de détente dans la forêt de façon à mieux gérer la fréquentation littorale et préservation des lisières contre l'étalement urbain Restauration des espaces favorables à la ponte des tortues marines (projet de l'ONF et de KELONIA).
Forêt et élevage aux Makes
Forêt de l’Etang Salé
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Préservation des lisières forestières menacées par l’agriculture, le défrichage et le mitage : le long de la route du Tévelave, de la D3 au niveau des Canots, de la route des Makes etc….
Poursuite de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes et prévention de nouvelles introductions/prolifération.
Préservation des forêts sensibles au feu par la gestion de la fréquentation et des activités et le développement d’équipements de stratégies de lutte.
Urbanisation
Cases du centre de l’Etang Salé les Hauts
Boutique traditionnelle à l’Entre Deux
Routes
Route Hubert Delisles entre le Plate et le Tévelave
Forêt de l’Etang -Salé
Curiosité géologique sur la route dans le Bras de la Plaine menant à l’Entre-Deux
Route des Makes
Routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Identification (aux PLU) des points de vue et valorisation paysagère (marquage par la plantation d'arbres -signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique, ...). Cela concerne en particulier les voies des hauts :
Magnifique voie traversant la forêt vers l'Etang Salé les Hauts et les Avirons D 17
Voie menant aux Makes, au Tévelave….
Protection contre l'urbanisation linéaire ; identification (aux PLU) et préservation des coupures d'urbanisation, espaces de respiration.
Les routes ligne de vie (routes habitées à leurs abords) :
Valorisation des voies bordées des habitations, et du caractère des bourgs traversés.
Enjeux de réhabilitation et de création
Espaces naturels
Camions bar sur la voie menant à la plage de l’Etang-Salé, espace routier à revaloriser
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Poursuite des aménagements entrepris : création de sentier littoral, recul des stationnements, résorption des points noirs, renaturation
Sentier littoral de l’Etang Salé les Bains
Littoral de l’Etang Salé les Bains
Valorisation du sentier littoral de découverte qui relit les plages au futur aménagement de l'Etang du Gol en passant par la forêt et la plaine du Gol.
Passage peu engageant pour la découverte de l’étang du Gol
Le parcours de l’étang du gol à travers la zone industrielle et commerciale
Réhabilitation des abords de l'Etang du Gol par des aménagements doux respectueux de l'environnement. Sensibilisation à la fragilité du site et adaptation des pratiques : grand projet à développer avec accès et lisières avec la zone urbaine (industrie, commerce, habitat). Etude en cours de réhabilitation des abords de l'Etang par la commune et aménagement d'une passerelle au dessus du grau de l'Etang au niveau de l'ancien passage du CFR
L’ancienne RN, peu circulée longe le littoral et est en partie dévolue aux cyclistes.
Requalification de l'ancienne RN 1 de l'Etang Salé pour des déplacements doux
Valorisation et confortement du patrimoine propre à Grand Bassin comme les murets en pierre.
Urbanisation
Mitage de l’espace agricole sur les hauteurs de Saint-Louis
Urbanisation diffuse des pentes Arrêt de l'urbanisation diffus
Les espaces agricoles mités par l'urbanisation diffuse :
Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant.
Un étalement de surfaces pas toujours valorisées
Des aires de stationnements imperméables et sans arbres
Les zones industrielles et commerciales peu attractives :
Réhabilitation des zones industrielles trop denses et dégradantes pour l'environnement.
Une intégration paysagère intéressante sur la Zone Industrielle d’Etang Salé
Meilleure prise en compte du paysage dans les grands projets de zones industrielles et commerciales : cahier des charges ambitieux avec intégration paysagère, espaces tampons perméables, plantations (bassins, noues, haies, arbres…)
Espace agricole de « respiration » au dessus de Saint-Louis
Espace agricole de « respiration » au dessus de Etang-Salé-les-Hauts
Les limites non traitées entre les villes et l'espace agricole :
Préservation des espaces « de respiration » entre les bourgs… Maintien de distances critiques minimales entre les bourgs : phénomène très marqué dans les bourgs des hauts : fusion amorcée entre Saint-Louis et la Rivière Saint-Louis, étalement urbain des bourgs des hauts (Avirons, Etang Salé) et mitage des campagnes
Conservation des « coupures » entre les noyaux urbains des mi-pentes en valorisant le patrimoine agricole.
Création de lisières formant des limites aux villes (Saint-Louis - Rivière Saint-Louis) de façon à conserver la transition agricole entre la ville de Saint-Louis et celle de la Rivière Saint-Louis.
Petits collectifs sans caractère
Opération de logement récente aux Avirons, quelque peu systématique
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables
Dureté des clôtures et murs de soutènements
Dureté des clôtures et murs de soutènements
Une clôture végétale, transition douce
Liane sur mur de clôture
Problème de publicité, d'affichage et d'emprises sur-minéralisées banalisant les entrées de ville
publicité traditionnelle valorisant le patrimoine architectural
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale des points noirs bâtis
Centralité des Avirons autour de la Mairie et l’Eglise avec ses vieux Flamboyants
Un vieux tamarin au centre de l’Etang Salé les Hauts
Les centralités urbaines non affirmées :
Densification des bourgs des hauts, confortement des centralités. Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols, : Etang Salé les hauts, Avirons….
Urbanisation grimpant les pentes boisées
Protection des pentes boisées contre l'urbanisation ; conservation du fond de décor théâtral fabriqué par ces drapées.
Réaménagement du centre ville de l’Etang Salé les Hauts
Centre ville de Saint-Louis
Revalorisation des espaces publics des bourgs dans des dispositions moins routières et moins minérales ; requalifications architecturales ; redynamisation par le confortement des centralités (voir ci-dessus)
Création d'une centralité dans chaque mini-cirque : Confortement des aménagements des « terminus » que sont les villages du Tévelave, des Makes, de l’Entre-Deux et de Grand Bassin : espace clairement identifié comme lieu d’accueil.
Chemins piétons à Etang Salé les Bains
Centre de l’Etang Salé les Hauts récemment réaménagé
Création d'aménagements qualitatifs : architecture nouvelle, espaces publics, traitement des lisières et la place du végétal (jardins et espaces publics), aux liaisons piétonnes.
Gendarmerie de l’Etang-Salé-les-Bains
Préservation de l'échelle de l'Etang Salé les bains et l'écrin forestier qui l'entoure. Renforcement de la pratique des déplacements doux
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain
Préservation de l'authenticité du village de Grand Bassin face à des projets conséquents: captage d'eau, téléphérique, …
12/ Le cirque de Mafate
Situation :
Le cirque de Mafate est limité par des remparts vertigineux dessinant la
forme d’un cirque : à l’Est, le rempart du Piton Fougères jusqu’à la Roche
Ecrite, au Sud, le massif du Piton des Neiges et à l’Ouest, celui du Maïdo
jusqu’au Grand Bénare.
Le défilé de la rivière des Galets, au Nord-Ouest, relie le littoral à
l’intérieur montagneux du cirque de Mafate.
La crête des Calumets cloisonne le cirque en deux : la partie
basse, moins de 1100m d’altitude, composée notamment des îlets de Roche Plate,
Grand Place, îlet à Bourse, Aurère, Cayenne. La partie haute, entre 1100m et
1700m d’altitude, avec les îlets de La Nouvelle, Marla, Trois Roches.
Les sous-unités :
Le défilé de la rivière des Galets, profondément creusée et séparant les Lataniers de Cayenne, Roche Plate de La Nouvelle Le cirque côté Aurère, isolé et comprenant des îlets plus authentiques Le cirque côté la Nouvelle, formé de forêts et de larges replats
Bloc diagramme
bloc dia n°12
Un cirque aux reliefs puissants et enchevêtrés : pitons, crêtes et ravines.
Les îlets : replats miraculeux au milieu des tempêtes de pentes.
Vues remarquables depuis les remparts du cirque.
Un territoire d’exception qui se mérite à pied.
Des paysages ouverts à un pastoralisme diffus.
Des forêts fragilisées.
Des îlets, devenus villages-gites.
Des petits coins de nature préservés.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Cirque de Mafate, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Un cirque aux reliefs puissants et enchevêtrés : pitons, crêtes et ravines
Remparts vertigineux et ligne formée par la canalisation des orangers, au loin
Des remparts vertigineux qui ferment le cirque sur lui-même, interrompus par l’énorme échancrure de la Rivière des Galets à l’aval, exutoire unique du cirque.
Ilet Roche Plate depuis le GR2, face au piton Calumet et à la crête des Calumets
Cirque de Mafate, la crête des Calumets vue depuis le GR entre Aurère et Ilet-à-Malheur (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Des crêtes acérées et fines comme des lames de couteau : la crête des Calumets qui s'allonge entre le Morne de Fourche et le Piton des Calumets, la crête de la Marianne, la crête d'Aurère, la crête des Orangers….
Cirque de Mafate – Le Pic des Cabris depuis Ilet-à-Bourse (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Piton Cabris au détour d’un sentier
Depuis le sentier scout, La Nouvelle face au Bronchard, au fond Piton Cabris
Des pics fiers comme des monuments : Piton Cabris, emblématique du cirque de Mafate, car perceptible depuis la côte, dans l'axe du couloir de la Rivière des Galets ; mais aussi, Piton des Calumets, Morne de Fourche, Cimendef, Gros Morne et Piton des Neiges, Piton Tortue, Piton Carré, les Trois Salazes, le Bronchard…
Le relief enchevêtré de ce cirque, fait de pitons, de crêtes et de ravines, est dominé par les « bad lands », dus à l'érosion naturelle et à l'aggravation de ces phénomènes par les activités humaines. Des formations et espèces végétales d'intérêts sont tout de même encore accrochées sur les pitons et remparts les plus « sains », également propices à la nidification d'oiseaux marins.
La Rivière des Galets séparant Ilet aux Lataniers de Cayenne
Ravines encaissées et passerelle suspendue
Traversée à gué de la rivière des Galets
Des ravines profondes, qui entaillent par des « V » étroits l’ensemble du cirque. Le lit des rivières, un bon fil conducteur reliant les îlets : la rivière des Galets profondément creusée, sépare les Lataniers de Cayenne, Roche Plate de La Nouvelle. Le sentier du Bras des Merles, resserré entre deux parois rocheuses, relie Deux Bras à Aurère, la rivière des Galets raccroche Trois Roches à Marla.
La rivière des Galets est un important corridor écologique ou corridor de migration pour les oiseaux marins. Elle concentre d’ailleurs la plus grande proportion de Pétrels de Barau qui remontent jusqu’au Grand Morne. Des Puffins empruntent également ce corridor et nichent préférentiellement sur les remparts Ouest du cirque. En tant que rivière pérenne, la Rivière des Galets est l'hydrosystème le plus important de la région Ouest, bien que le peuplement piscicole soit moyennement diversifié. Cette pauvreté résulte apparemment de l'assèchement fréquent de tout le cours inférieur qui limite la colonisation depuis la mer.
Les îlets : replats miraculeux au milieu des tempêtes de pentes
Ilet Cayenne perché au-dessus de la rivière des Galets
Ilet aux Lataniers accroché aux remparts
Ilet à Bourse
Ilet Cayenne
Des îlets flottant miraculeusement au-dessus des creux gigantesques des ravines. Caractère naturellement défensif des replats de Mafate, au bord des ravines profondément érodées qui les entourent de toutes parts Les îlets sont coupés de l’océan à l’exception d’Îlet-à-Bourses, seul îlet qui livre des vues sur l’océan.
Vues remarquables depuis les remparts du cirque
Depuis le Maïdo, la Nouvelle devant le Piton des Neiges, et Marla au pied du col du Taïbit
Roche Plate avec Piton Bronchard, depuis le Maïdo
Vues remarquables depuis les remparts du cirque. Les sentiers des remparts offrent des fenêtres en pointillés et des vues plus larges depuis les sommets de Piton Fougères, de la Roche Ecrite, du Maïdo et du Grand Bénare, permettant de plonger le regard dans les entrailles du cirque.
Mafate par la vertigineuse canalisation des Orangers
Un des plus longs sentiers de canalisation de l’île. Le sentier de la canalisation des Orangers, au départ de Sans Souci à l’Ouest s’ouvre en balcon sur la rivière des Galets sur 13 km. Le cirque, d’abord caché par les remparts, se dévoile peu à peu, les pitons et les îlets surgissent au fur et à mesure que l’on avance et s’élève sur le sentier.
Panorama depuis Piton Fougères
La vue depuis Piton Fougères au-dessus de Dos d’Ane embrasse le cirque. Elle montre une certaine linéarité des remparts et une impression -relative- d’équilibre : le Piton des Neiges au fond, la Roche Ecrite et le Grand Bénare.
Panorama depuis la crête des Trois Salazes par la montée du Taïbit,
Vue globale époustouflante du cirque depuis les cols des Bœufs et depuis le col du Taïbit, de part et d’autre du Piton des Neiges.
Un territoire d’exception qui se mérite à pied
Absence de routes, sentiers vertigineux…
et découverte à pied, sac au dos !
Le cirque de Mafate présente sans doute les paysages les plus extra-ordinaires de l’île. Inaccessible aux voitures, il se mérite à pied et forme à ce titre un territoire d’exception.
Longue marche avant le col du Taïbit
L’absence de route, le développement des gîtes et l’attrait du confort des villes ont suscité le développement de liaisons par hélicoptères. Leur ballet rompt le silence et l’apparent isolement des îlets du cirque.
Entrée dans Mafate par la Rivière des Galets
Entrée dans Mafate par la Rivière des Galets et ses nombreux passages à gué
Un sentier caillouteux dans la rivière des Galets avec une piste de 4X4 facilite l’accès au cirque pour les randonneurs mais surtout pour les habitants.
Marla depuis la montée du Taïbit
Sentier Scout
Six entrées singulières pour atteindre le cœur de Mafate. On distingue :
Une entrée surprenante par l’échancrure du col du Taïbit
Une entrée spectaculaire par l’étroit col des Bœufs
Une entrée discrète par le Sentier Scout
Une marche longue, à l’ombre des remparts, dans le lit de la rivière des Galets qui porte bien son nom. Traversées d’une rive à l’autre et passages à gué répétitifs.
Une découverte progressive en balcon, par la canalisation des Orangers ;
Une descente à pic depuis le rempart du Maïdo ou Dos d’Ane.
Des paysages ouverts à un pastoralisme diffus
Larges prairies ouvertes au pâturage à Marla
L'élevage tient sa place dans le cirque et certains replats sont occupés par l'activité pastorale : pâturages (vaches et chèvres…), élevage de porcs, élevage de cerfs à Marla mais aussi sylvo-pastoralisme. Paysage marqué par une présence humaine diffuse (directe ou indirecte). L'élevage s'étend bien au-delà des îlets, ouvre le paysage forestier, jusqu'à la Plaine des Tamarins ou le plateau Kerval. La divagation du bétail dans les milieux forestiers est source de dégradation des milieux naturels (ouverture et perturbation du milieu forestier, piétinement des jeunes pousses, source de prolifération d'espèces exotiques envahissantes,…).
Forêt de bois de couleur, ici un mahot depuis le sentier Scout
Les remparts vertigineux, les pentes abruptes et les vallées profondes, trop périlleux, sont encore préservés. Ils recèlent un échantillonnage de formations naturelles très diverses allant des végétations de basse altitude à la végétation de très haute altitude :
forêt semi xérophile, formations pionnières semi-sèches, accrochées sur les remparts et pitons, les reliques de forêt semi-sèches du Bras des Merles font partie des mieux préservées de l’île.
forêt de transition en moyenne altitude des fonds de cirques sous le vent,
formations éricoïdes de l’étage montagnard et de la moyenne altitude,
forêt de montagne à Acacia heterophylla (tamarinaie), bien visible au sein de la plaine des Tamarins et au niveau du Plateau Kerval,
forêt tropicale de montagne,
zones minérales des hauts sommets, végétation éricoïde altimontaine,
Le cirque se caractérise également par la persistance d’une multitude de petites surfaces de végétation indigène relictuelle plus ou moins envahie. A très basse altitude, le rempart Nord de la Rivière des Galets, dominé par les plantes exotiques comme l’Hiptage, abrite encore tout de même des stations de plantes rares remarquables, en particulier en aval de Dos- D’âne.
Une partie de la forêt de Bois de couleur est marquée par l’enfrichement, essentiellement aux abords des îlets et des sentiers.
De nombreux espaces en friche font écho à une activité agricole passée et fragilisent la strate forestière indispensable à l’équilibre de l’île.
Forêt de filaos autour des îlets, La Nouvelle et au fond, Roche Plate
Les filaos plantés le long des sentiers ont tendance à se naturaliser. Souffle du vent caractéristique dans les épines filantes de ces hauts arbres.
Des îlets, devenus villages-gites
Différents relevés d’habitations à Mafate (Ilet-à-Bourse) en 2005 (Dessins Vanessa Lacaille, extraits de « Mafate cœur habité d’un Parc National », mémoire Master habitats janvier 2007)
Différents relevés d’habitations à Mafate (Ilet-à-Bourse) en 2005 (Dessins Vanessa Lacaille, extraits de « Mafate cœur habité d’un Parc National », mémoire Master habitats janvier 2007)
Différents relevés d’habitations à Mafate (Ilet-à-Bourse) en 2005 (Dessins Vanessa Lacaille, extraits de « Mafate cœur habité d’un Parc National », mémoire Master habitats janvier 2007)
Différents relevés d’habitations à Mafate (Ilet-à-Bourse) en 2005 (Dessins Vanessa Lacaille, extraits de « Mafate cœur habité d’un Parc National », mémoire Master habitats janvier 2007)
Ilet de Roche Plate et architecture colorée
Ilet à Bourse suspendu au dessus du Bras d’Oussy puis Aurère au pied de Piton Cabris
Tôle et bardeaux pour ce gîte à Îlet à Bourse
Cases en tôle rappelant les îlets traditionnels
Les îlets forment des replats minuscules et miraculeux, fragiles et comme suspendus dans les airs, accueillant pour certains d'entre eux des îlets habités : Marla, La Nouvelle, Roche Plate, Grand Place, Îlet à Bourse, Îlet à Malheur, Aurère, Cayenne, Ilet des Lataniers, Îlet des Orangers…
Allée en bois à l’entrée du gîte
A Ilet Grand Place
Etalement de gîtes récents à Roche Plate
Les îlets sont devenus, sous l’impulsion du développement touristique, des villages-gîtes qui ont pour certains profondément modifié le paysage traditionnel. Les cases isolées bordées de jardins et de parcelles cultivées, ont laissé place à des gîtes, parfois imposants, sans intégration au paysage de l’îlet et du cirque. Certains gîtes ont préservé l’authenticité de l’accueil par le jardin délicatement entretenu et fleuri.
Petite case-gîte à Marla
La Nouvelle : une juxtaposition de lieux d’hébergement….
La Nouvelle et Marla ont perdu de leur attrait et de leur charme en devenant principalement des lieux d’accueil massif touristique : construction de bâtiments nouveaux, sans respect de l’authenticité de l’îlet. La Nouvelle est l’îlet le plus développé, c’est aussi –le lien est évident- le plus proche d’une route carrossable, côté Salazie, qui s’arrête au Col des Bœufs.
Ambiance végétale et traditionnelle de l’entrée de l’Ilet à Cayenne
De rares îlets, plus isolés ont gardé leur authenticité, en préservant leur échelle plus modeste de site et d’accueil touristique : Cayenne, Ilet à Bourse, Ilet des Orangers…
Ecologiquement, les Ilets sont dégradés par les activités humaines. Les formations végétales en présence sont constituées principalement de fourrés secs secondaires, de plantes d’ornements qui se sont propagées naturellement et de plantations de filaos « anti-érosion » au niveau des secteurs les plus pentus. Par ailleurs, le ballet incessant des hélicoptères qui font aujourd’hui partie du « paysage » est également une des causes potentielles de perturbation de la faune (dont les oiseaux forestiers et marins) outre les nuisances sonores qu’ils engendrent.
Des petits coins de nature préservés
La Plaine des Tamarins sur le sentier de La Nouvelle
Le cirque est riche de sites exceptionnels, les plus accessibles ayant été façonnés par les activités humaines.
La Plaine des Tamarins, forêt beaucoup plus lumineuse que celle de Bébour ou de Bélouve, vaste étendue sur un replat au pied du massif rocheux du Piton des Neiges, marquée par le pâturage bovin. Belles silhouettes déployées des majestueux tamarins des hauts. Cette « plaine » est maintenue en l’état par le pâturage divagant empêchant la tamarinaie d’évoluer.
Le Plateau Kerval depuis la Crête des Trois Salazes
Le Plateau Kerval, ambiance paisible autour d’un lac de montagne et de ses pâturages, à 1800m d’altitude au pied du gros Morne et des Trois Salazes (trois pieds de marmite découpés sur l’arête rocheuse qui sépare Mafate de Cilaos). La mare, d’un intérêt écologique limité, participe à la diversité des habitats et des espèces du secteur.
La Plaine au sable, à ne pas confondre avec la Plaine des Sables du Volcan. Lieu très ouvert, désert, havre de solitude.
Crète sur le sentier Scout, passage des 2 fesses
Le passage des 2 fesses, chemin en arête découpé, paysage japonisant, pics proéminents et arbres bonsaï.
La cascade des Trois Roches
Les berges rocheuses des Trois Roches, l’ambiance forestière et la belle cascade
Une architecture traditionnelle simple et colorée, qui s’inscrit dans le paysage lumineux du cirque.
Analyse critique, identification d'enjeux
Légende
Enjeux de préservation et de mise en
valeur
Les reliefs
Reliefs singuliers proches de l’urbanisation
Valorisation des ilets, replats dans le paysage du cirque
Création de points de vue et de cheminements sur le grand paysage depuis les rebords de plateaux,
Création de bandes boisées en lisière du plateau (lisibilité, sécurité, anti-érosion…)
Les points de vue et ouvertures visuelles :
Maîtrise de la qualité paysagère des abords des sentiers et sensibilisation des usagers aux dégradations et aux risques liés à la dissémination des espèces végétales Valorisation des sentiers et des itinéraires par des circuits « thématiques » requalifiés. Poursuite des aménagements de sentier par des matériaux du cirque, en lien avec le milieu….
Les espaces agricoles
Bananiers et cultures de proximité vers Grand-Place
Manioc, maïs, bananes… polyculture traditionnelle vers Cayenne
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Préservation de l'activité agricole en particulier dans les îlets. Cultures sur pentes et lutte anti-érosive, diversité des paysages, lutte contre l'enfrichement et le développement des invasives
Cultures vivrières de lentilles à Roche-Plate
Promotion d'une production agricole spécifique à bonne valeur ajoutée : charte agricole et paysagère, label « produit de Mafate » Encouragement des initiatives de projet plus traditionnels liés au terroir et au savoir faire ancien, dans une démarche plus respectueuse des sites : culture vivrière, habitat de vetiver etc…
Espaces naturels
Forêt de bois de couleur, sentier Scout
Traces de pâturages extensifs sur le paysage
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Préservation des paysages forestiers et contrôle du pâturage
Limitation/encadrement de la divagation du bétail dans les milieux naturels.
Protection des forêts, formations d'intérêts existantes, notamment des reliques à proximité des Ilets, contrôle du défrichement
Poursuite de la mise en valeur paysagère et environnementale de la forêt et des branles d'altitudes
Urbanisation
Case à l’architecture traditionnelle
Le patrimoine architectural urbain :
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain
Case traditionnelle
Habitat isolé à Marla
L’urbanisme végétal (quartier habité arboré) :
Propositions réglementaires à intégrer au PLU pour favoriser l’urbanisme végétal propre au cirque : écrin végétal devant la case qui donne à l’habitat sa cohésion et son unité, la création de clôtures végétales et la possibilité d’une évolutivité de la case par des extensions à l’arrière pour une meilleure intégration du bâti
Reconquête des espèces végétales endémiques et indigènes pour l’ornement et les projets urbains
Enjeux de
réhabilitation et de création
Les espaces naturels
Eglise de Grand Place à Mafate
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Mise en scène du patrimoine naturel et culturel proposée par le Schéma d'interprétation et de valorisation économique (SIVE) ; approche globale et structurée de la mise en scène du patrimoine naturel et culturel enrichissant et organisant l'offre de découverte d'un territoire.
Une signalétique « pays »
Valorisation du patrimoine du cirque s'inscrivant dans la logique de l'écotourisme : protection du patrimoine naturel et culturel, création d'emplois et sources de revenus, prise conscience de la nécessité de préserver le patrimoine culturel et naturel. Les principes reposent sur les axes suivants :
La maison de Mafate à l'intérieur du cirque (projet de Parc National)
Des ilots d'interprétation, supports de la découverte dans le cirque : réseau de petites cases thématiques à l'architecture traditionnelle
Des itinérances thématiques : circuits, boucles pouvant s'accompagner de portage (âne..)
Sentier d'interprétation équipés de mobilier d'interprétation (table d'orientation…)
Des structures à caractère éco-muséales
Des sites d'intérêt patrimoniaux équipés ou non de mobilier d'interprétation
Des animations proposées par les habitants du cirque
Nuisances sonores : limitation dans le temps et dans l’espace des rotations d’hélicoptères, notamment à certaines périodes et à certains horaires afin de préserver la quiétude des lieux
Sentier de La Nouvelle, terres en friches colonisées par les acacias et le veloutier marron
Les espaces naturels des pentes dégradés :
Limitation des pestes végétales le long des chemins et au sein des îlets habités/ sensibilisation ; limiter les espèces exotiques pour l’ornement, susceptibles d’envahir les milieux naturels alentours.
Urbanisation
Case en tôle équipée de panneaux solaires : mariage étonnant du rustique et du sophistiqué
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maitrise de la qualité paysagère et architecturale des équipements d’accueil touristiques : tables et chambres d’hôtes, gîtes, signalétiques…intégration des ouvrages techniques dès la conception
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables : favoriser une architecture adaptée, matériaux, couleurs, jardins écrins des parcelles, palette végétale…
Ilet à Bourse
Les sites spécifiques à valoriser :
Enjeux importants pesant sur les îlets, équilibre à trouver entre les différentes occupations du sol de façon à préserver la relation harmonieuse entre l’homme et le paysage.
élaboration de plans de paysage pour l’organisation des îlets : habitats, cheminements, centralité, espaces publics, boisements….
qualité de l’habitat et de la recomposition des îlets face au développement touristique : recommandations architecturales et paysagères…
poursuite du travail d’amélioration architecturale : charte architecturale (volumes, formes, matériaux), paysagères (abords, jardin, cour, clôtures) et environnementale (énergie, eau, déchets) spécifique à Mafate et à chaque îlet.
préservation essentielle des terres agricoles pour une agriculture diversifiée, des savoirs faires traditionnels
valorisation des « micro-paradis » formés par les jardins et les petits îlets sous forme de circuits
limitation de l’éclairage (éviter de perturber la faune et de polluer les nuits étoilées).
forte demande de développement des habitants dans un site contraint, transport et déplacement à assurer sans route, risques géologiques, réseaux non existants, élimination des déchets
Le cirque de Salazie est limité par des remparts vertigineux de la Plaine de Bélouve et de la Plaine des Fougères et dominé au Sud, par l’ancien volcan du Piton des Neiges. Au centre, le Piton d’Enchaing. Salazie n’est pas un cirque mais une caldeira, un effondrement brutal lié à la vidange d’une immense chambre magmatique qui alimentait le volcan du Piton des Neiges. Cela explique le gigantisme des remparts, de 1000 à 2000m de hauteur, et leur verticalité. Il faut s’élever sur les remparts ou le piton d’Enchaing pour apercevoir l’océan. Cette coupure confère au cirque une position isolée. Pleine montagne, cœur de l’île.
Sous-unités :
Le couloir d’entrée du cirque (rivière du Mât), rivière essentielle qui crée une brèche et rend le cœur du cirque accessible Le cirque côté Hell-Bourg, luxuriance végétale des remparts Le cirque côté Grand Ilet, paysages secs et érodés, et cultures maraîchères dominées par le gigantesque rempart de roche nue de la Roche Ecrite
Bloc diagramme
bloc dia n°11
Le défilé de la rivière du Mât et son cortège de remparts, abondance de vert et de cascades.
Le Piton d'Enchaing au cœur du cirque.
Des paysages agricoles diversifiés concentrés autour des îlets.
Le rempart de Bélouve et de la Plaine des Lianes : ouverture sur les mystères de la forêt primaire.
Les îlets « Mares » : Salazie, abondante réserve d’eau.
Les « micro-paradis » à la végétation exubérante.
Les Ilets, replats successifs où se concentrent la vie et les activités.
Salazie, bourg marquant l’entrée du cirque habité.
Hell-Bourg, un bourg à l’architecture de qualité.
Grand Ilet, un bourg isolé tourné vers l’élevage.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Cirque de Salazie, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Le défilé de la rivière du Mât et son cortège de remparts, abondance de vert et de cascades
Cirque de Salazie, le corridor d’entrée par la RD 48 (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Cirque de Salazie, l’entrée par la RD 48 (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Corridor d’entrée de Salazie avec la route D48 vu depuis le site du Dioré
La Rivière du Mât depuis le pont.
La Rivière du Mât, repère de l’entrée du cirque.
Le corridor d'accès au cirque, véritable sas entre La Réunion intérieure et La Réunion extérieure donne toute la force à la mise en scène de Salazie. La rivière du Mât «fluide conducteur », l'élément essentiel qui perce le rempart. Elle crée une brèche, ouvre le cirque et rend son cœur accessible. C'est aussi le seul lien réel entre le cirque et l'océan, que l'on suit à contre-courant pour gagner l'intérieur de l'île.
Cette rivière pérenne d'une grande richesse piscicole est un lieu de migration et de nidification des oiseaux marins. Des puffins et pailles en queue nichent le long des parois abruptes du cirque, tandis que les Pétrels de Barrau suivent ce corridor jusqu’au sommet du Gros Morne pour y nicher. A noter que les fortes pentes à basse altitude, de la Rivière du Mât, abritent de nombreuses stations de plantes rares dont les derniers palmistes blancs sauvages.
Les remparts et cascades depuis la RD 48
Abords fleuris des cases et végétation luxuriante
Colonisation des pentes par le chouchou
Plantes envahissantes sur rempart
Le cirque de Salazie, le plus vert des cirques ; impression très forte lorsqu’on découvre le cirque par la route D48 qui longe la rivière du Mât. La végétation luxuriante semble tout recouvrir d’un vert clair lumineux. Le chouchou et autres lianes ont envahi en quelques années le cirque et présentent une image frappante de colonisation écrasante des remparts.
Cirque de Salazie, la cascade du Bras de Caverne, dans le corridor d’entrée (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Le Voile de la Mariée sur la route de Salazie
Cascade du voile de la Mariée
De nombreuses cascades ponctuent l’entrée du cirque
Les somptueuses cascades, le « pisse en l’air » qui ruisselle sur la route, révèlent une nature gorgée d’eau, qui semble s’abstraire de la gravité en créant de véritables murs de végétation. Les cascades sont plus ou moins abondantes selon la saison. Durant la saison cyclonique, ce sont des remparts entiers qui « pleurent ». On compte à Salazie de nombreux « voiles de la mariée » et légendes associées.
Rivière Fleur Jaune entre Grand Ilet et Mare à Vieille Place
Pentes raides et arides près de la Rivière Fleur Jaune
Vers l’intérieur, l’image du vert paradis associé à la rivière du Mât est rapidement remplacée par une impression de chaos rocheux, infranchissable, marqué par l'érosion.
Le Piton d'Enchaing au cœur du cirque
Cirque de Salazie : les reliefs saillants : piton d’Enchaing, avec à l’horizon les chaîne des remparts dominée par le Piton des Neiges, le Morne de Fourche et le Cimendef (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude paysagère de la commune de Salazie
Cirque de Salazie : les reliefs saillants : piton d’Enchaing, avec à l’horizon le Cimendef et la Roche Ecrite (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude paysagère de la commune de Salazie, SDAP+ commune, 1997)
Le Piton d’Enchaing, relief imposant et point de repère
Le Cirque Salazie partie Nord, vu depuis Mare à Vieille Place
Le Piton d’Enchaing domine le reste du cirque avec pour couronne les hautes crêtes dentelées qui bornent l’horizon dans toutes les directions. Il trône au milieu du cirque d’autant plus que les autres sommets plus élevés, Piton des Neiges, Gros Morne, Morne Fouche, Cimendef et Roche écrite, disparaissent souvent du paysage, voilés par les masses nuageuses qui « encapuchonnent » les hauts presque quotidiennement. Les Pitons et reliefs remarquables du cirque préservent des formations végétales primaires et sont également propices à la nidification des oiseaux marins. Le sommet du Piton d’Enchaing est d’ailleurs dominé par une forêt tropicale humide de montagne non perturbée, fortement isolée géographiquement des régions équivalentes qui cernent le cirque de Salazie.
Piton d’Enchaing côté Hell Bourg
Le Piton d’Enchaing côté Grand Ilet
Le Piton d’Enchaing, massif d’environ 800m de dénivelé, est une barrière qui divise le cirque en deux parties : celle d’Hell-Bourg formée d’un plateau entouré de remparts verdoyants et humides, et celle de Grand Ilet, au caractère plus austère donné par des reliefs plus déchiquetés et par une végétation plus aride.
Grand Ilet depuis la Roche écrite
Des remparts différenciés et identifiables par des sommets et des cols. Les reliefs caractéristiques de la Roche Ecrite et le Cimendef dominent Grand Ilet. Piton Plaine des fougères et Be Massoune surplombent les îlets « Mares ». Le col des Bœufs relie le cirque de Salazie à celui de Mafate.
Sentiers de source Manouille
L’inévitable attractivité des sommets. Une multitude de sentiers a été créée pour atteindre les reliefs les plus remarquables dominant Salazie. Le Piton des Neiges, offrant la vue sur les Trois Cirques. Le piton d’Enchaing, repère central et enchanteur, accessible par un chemin vertigineux. Plateau sommital, alternance de clairières et de boisements où fleurissent de belles orchidées. Micro-paysage paisible, ouvert sur l’ensemble du cirque.
Des paysages agricoles diversifiés concentrés autour des îlets
Ilet au pied du remparts, le moindre replat est cultivé
Le chouchou au pied des cascades et les cultures de cresson
Belles cressonnières au pied du voile de la Marié
Agriculture implantée principalement sur les replats, autour des îlets. Cultures improbables et pourtant présentes ponctuellement, dans les pentes et les ravines. Depuis la route D48, on aperçoit des bananeraies dans des pentes qui semblent inaccessibles et des cultures de chouchou sur parcelles, devenues envahissantes dans les ravines et sur les remparts.
Panorama sur Salazie et le piton des Neiges depuis Bélouve
Diversification agricole: serres, vergers vers Mare à Vieille Place
Grand Ilet, une des places fortes de l’élevage de l’île (porc, poules….). Structures agricoles sous forme de serres et hangars dans le village et ses abords.
Les activités agricoles ont fortement participé à la dégradation des milieux naturels et à l’évolution des paysages. Le défrichement et l’installation de cultures s’avèrent parfois envahissantes et problématiques pour les milieux naturels à l’instar du chouchou très répandu le long des remparts.
Tache sombre d’érosion sur les parois les plus verticales
Glissement de terrain sur les pentes
Forte exposition du cirque à l’érosion, aux glissements de terrain et aux éboulis Phénomène favorisé par le défrichement des terres de plus en plus haut, sur des pentes de plus en plus fortes. L’érosion menace certains îlets (en particulier Grand Ilet). Paysage de pente aride et fragile…. Comme dans les trois cirques des boisements/plantations « anti-érosion » composés essentiellement de filaos sont visibles en fonds de cirque. Des plantations de Cryptomeria vestiges de l’exploitation ancienne à l’aide d’un téléphérique à partir de Belouve sont également présentes et encore exploitées au niveau d’Hell Bourg en direction de la source Manouilh.
Le rempart de Bélouve et de la Plaine des Lianes : ouverture sur les mystères de la forêt primaire
Le cirque de Salazie est globalement celui où les formations végétales sont les plus « dégradées ». En effet, dans ce cirque, 90% de la couverture végétale primaire a été totalement transformée. Les principaux vestiges de végétation indigène subsistent sur les remparts et sur la partie sommitale du Piton d'Enchaing.
Le rempart Est du cirque borde le plateau de Bélouve et celui que forme la Plaine des Lianes. Le haut des remparts est ainsi relativement linéaire.
Muraille apparemment infranchissable. Par Hell-Bourg, c'est pourtant un lieu fréquenté pour la randonnée, permettant l'accès au gîte de Bélouve, qui offre une magnifique vue sur le cirque. De là-haut, les possibilités d'exploration sont multiples : vers le Piton des Neiges, le Trou de Fer, la forêt primaire de Bébour, l'exubérante Plaine des Lianes.
Le rempart de Bélouve et de la Plaine des Lianes sont recouverts par les forêts humides dont la richesse en orchidées est très élevée. Le Rempart Est du cirque contient une population d'une orchidée très menacée, Aerangis curnoviana. Les remparts Nord et Ouest du cirque ainsi que la Plaine des Merles présentent d'importantes reliques de formations indigènes d'une grande diversité floristique contenant des espèces rares.
Dans le secteur du Col de Fourche, Col des Boeufs, un faciès original de la forêt mésotherme hygrophile, unique habitat de deux arbres endémiques de La Réunion et protégés : Claoxylon setosum et Melicope segregis est aujourd'hui très menacé. Cet habitat a été dévasté et fragmenté par l'ouverture d'une piste forestière et par la sylviculture du Cryptomeria.
Les îlets « Mares » : Salazie, abondante réserve d’eau
L’omniprésence de l’eau, un élément fort de l’identité de Salazie. Depuis la Roche Ecrite, la vue est marquée par de nombreuses mares et par les taches d'agriculture verdoyante. Les îlets « Mares » : Mare à Citrons, Mare à Vieille Place, Mare à Martin, Mare à Poule d’Eau, Mare à Goyave. La nomination de ces îlets révèle l’abondance réserve d’eau, en surface, mais surtout en profondeur, dans les nappes souterraines.
Les mares présentes à Salazie contribuent au ralentissement du ruissellement pluvial, malgré leur état de conservation variable et souvent moyen du fait de leur proximité avec des zones anthropisées, Elles sont des zones de reproductions et d’alimentation d’oiseaux dont la poule d’eau et d’insectes aquatiques. Elles offrent parfois des possibilités pour le développement du potentiel piscicole (Mare à Poule d’Eau). Par ailleurs, elles présentent une faune et flore aquatiques typiques et participent à la diversité des habitats et espèces du secteur. Certaines de ces mares sont maintenant asséchées, leur nom reste dans la toponymie du cirque, comme par l’exemple la Mare aux Citrons.
Les « micro-paradis » à la végétation exubérante
Le jardin luxuriant de la Maison Folio
Culture de chouchou sur treille
A l’échelle d’un homme perdu dans la montagne, le charme de Salazie vient d’une multitude de « micro-paradis », liés au climat humide qui favorise l’exubérance de la végétation. Elle couvre plus facilement les pentes les plus fortes, même celles des remparts formant de véritables murailles vertes. Au pied du voile de la mariée, au cœur d’un canyon, dans le mystère du village enseveli de Grand Sable, dans un jardin créole, sous une treille de chouchous, au pied d’un bambou géant, en descendant du Piton des Neiges, dans un sentier couvert de mousses et d’orchidées. Image "asiatique", assez rare donnée par les cressonnières en fond de ravine.
Au sein des Ilets habités dont principalement Salazie et Hell-Bourg, les espèces exotiques sont largement utilisées pour l’ornement des jardins et espaces publics. Ces espèces présentent hélas bien souvent une menace pour les écosystèmes conservés à proximité.
Les Ilets, replats successifs où se concentrent la vie et les activités
Grand Ilet étalé sur plusieurs plateaux successifs
Ilet et paysage agricole
Des cassures gigantesques contribuant à complexifier le paysage intérieur du cirque Salazie : la Rivière du Mât, exutoire du Cirque, Le Bras de Caverne, exutoire des eaux du Plateau de Belouve, la rivière des Fleurs Jaunes, vaste canyon, Bras sec, entre Ilet à Vidot et Hell-Bourg, Ravine Grosse Roche… Toutes ces ravines découpent l’espace de vie du cirque en maigres et relatifs replats. Salazie compte 7 replats principaux, suspendus dans les airs. La plupart portent à la fois des habitations, plus ou moins organisées en bourgs, et des espaces agricoles. C’est sur ces replats que les dynamiques d’évolution des paysages, induites par l’homme sont les plus prégnantes.
Mare à Citrons et mare à Vieille Place
Grand Ilet Casabois
Mare à Poule d’Eau et Fond de Rond Point
Hell-Bourg
Ilet à Vidot
Bois de Pomme
Mare à Martin
L’ilet de Salazie est situé sur un replat résiduel
Salazie, bourg marquant l’entrée du cirque habité
Bourg de Salazie dans le paysage du cirque
La place de l’église est aujourd’hui un parking
Passage de la D48, rue principale de Salazie
L’église en surplomb de la rivière
Les gorges de la Rivière du Mât se découvrent depuis le pont de Salazie
Il donne son nom au cirque, même s’il a perdu son attrait. Le « Chez nous, soyez Reine », en grosses lettres sur le mur de l’église, au-delà de l’hommage à la Vierge Marie, est lancé comme un message de bienvenue ; bienvenue dans le cirque, bien plus que dans l’îlet. La place de l’église n’existe plus. Un îlet que l’on traverse sans s’y arrêter. Les points d’arrêts sont rares. L’îlet est effacé par la rivière du Mât et la route qui le traverse. Salazie pourrait pourtant retrouver ou prendre cette place importante de l’accueil. Or l’îlet accueillant aujourd’hui reste celui d’Hell-Bourg.
Case créole et jardin fleuri à Hell Bourg
Case créole avec son “Baro” à Hell Bourg
La Maison Folio et son magnifique jardin
Le Piton des Neiges se dresse derrière les cases créoles d’Hell Bourg
L’origine d’Hell Bourg est encore d’actualité : on y vient pour échapper aux chaleurs de l’été, respirer l’air frais. Bourgade coloniale, mais aussi village créole, avec beaucoup de charme : maisons traditionnelles en bois, de qualité et remarquables jardins débordant de fleurs. Le village très visité est incontournable de la découverte de Salazie. Qualité de son patrimoine architectural que l’on s’attache à mettre en valeur. C’est la qualité du bourg qui attire les visiteurs dans le cirque.
A Hell, Bourg perspective sur le Piton d’Enchaing
Rue principale de Hell Bourg
Remarquable cimetière paysager, fleuri, mis en scène par le relief
Intérêt du plan géométrique et rigoureux du village qui contribue à révéler le site de Hell-Bourg en ouvrant des perspectives en particulier sur les reliefs structurants du cirque. : Piton d’Enchaing, rempart de Bélouve, massif du Piton des Neiges.
Grand Ilet, un bourg isolé tourné vers l’élevage
Grand Ilet et sa voie principale menant sur le Piton d’Enchaing
Des rues sinueuses aux ambiances végétales
Un paysage agricole très présent
Dernier Ilet avant la piste menant au Bélier, Grand Ilet est un lieu de passage. La remarquable église et la rue principale disparaissent sous le développement des bâtiments d’élevage au coeur du bourg. Les vues sur le paysage et les îlets restent remarquables.
Hell-Bourg, terrasse ouverte sur le Piton d’Enchaing (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude paysagère de la commune de Salazie, SDAP+ commune, 1997)
Analyse critique, identification d'enjeux
Légende
Enjeux de préservation et de mise en valeur
Mise en scène de Hell Bourg au pied du rempart
Mise en scène de Hell Bourg au pied du rempart
Espaces agricoles
Parcelles cultivées autour des îlets
Habitat rural du bourg de l’Escalier
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Préservation de l'activité agricole en particulier dans les îlets, cultures sur pentes et lutte anti-érosive, diversité des paysages et lutte contre l'enfrichement et le développement des invasives. Protection contre l'urbanisation diffuse, qui banalise les paysages, fragilise l'économie agricole, surconsomme les terres cultivables, ne conforte pas le lien social, aggrave la dépendance à la voiture, coûte cher en réseaux et services à la collectivité.
Habitat spontané et agriculture
Cases dans les pentes et cultures de proximité
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation :
Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant
Paysage agricole et restes de lanières boisées
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Diversité des cultures, enrichissement des paysages…Création de circuits à thèmes, valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle. Une gestion économe de l'espace est à mettre en place notamment par une maîtrise de la dynamique d'urbanisation, la valorisation de l'espace productif qui peut faire la valeur économique de Salazie, à la fois par les produits qui en sont tirés, l'activité humaine qui résulte de sa mise en culture, la qualité du cadre de vie et la séduction du paysage agricole du cirque pour le tourisme.
Aménagement des accès aux Cressonnières par de nouveaux sentiers notamment à Ilet Bananier et renaturation par une présence végétale à proximité.
Espaces naturels
Les espaces naturels humides
Préservation des mares existantes participant à la diversité des habitats du cirque et ayant des fonctions primordiales dans le cycle de l'eau.
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Préservation des espaces naturels et des remparts essentiels pour la biodiversité : lutte contre le défrichement, gestion de l'accueil du public par des équipements appropriés, sensibilisation des touristes au patrimoine naturel, …
Urbanisation
Simplicité dans l’utilisation des matériaux et couleurs traditionnels
Un guetali rénové à Hell Bourg
Le patrimoine architectural urbain :
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain
Absence d’écrin végétal sur la parcelle pour une volumétrie imposante
Jardin écrin autour de la case
Case en tôle et jardin fleuri milieu (Salazie)
L'urbanisme végétal (quartier habité arboré) :
Propositions réglementaires à intégrer au PLU.
Favoriser l'urbanisme végétal par la constitution d'un écrin végétal en
bord de voie et autour de chaque case, formant ainsi le lien qui donne à
l'habitat sa cohésion et son unité, la création de clôtures végétales
et la possibilité d'une évolutivité de la case par des extensions à
l'arrière de la case pour une meilleure intégration du bâti. Privilégier
une reconquête des espèces végétales endémiques et indigènes pour
l'ornement et les projets urbains.
Routes
La RD 48 au Pont de la rivière du Mât.
Aménagement devant le Pont de la Rivière du Mât.
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Identification (aux PLU) des points de vue et valorisation paysagère. Le long de la RD 48 notamment, préserver des sections de voies non urbanisées avec des ouvertures visuelles sur le grand paysage, créer des haltes sur le parcours avec mise en valeur des points de vue
Mise en scène de l'entrée du cirque par des cadrages depuis la route au départ de la D 48 jusqu'à proximité du pont de la Rivière du Mât : plantations d'alignement confortant l'entrée majestueuse du cirque
Limitation des implantations d'habitation nouvelles le long de la route d'entrée du cirque, dès la bifurcation D48/N2
Création de points de sites valorisant les vues sur le paysage : cascade, pitons, îlets…
Abords fleuris de l’Ilet Morin
Identification (aux PLU), préservation des coupures d'urbanisation et des espaces de respiration
Les routes ligne de vie :
Valorisation paysagère et touristique des section de voie dans les villages mettant en scène le paysage et constituant un véritable espace public
Enjeux de
réhabilitation et de création
Espaces naturels
Espace accueillant formé par le belvédère de Mare à Vieille Place
Les anciens thermes à Hell Bourg
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Sites pour la plupart reconnus et dévalués par l'absence ou la faiblesse des aménagements. De nombreuses cascades spectaculaires visibles depuis la route mériteraient plus d'attention, par un accès piéton facilité notamment. Mise en valeur des « micro-paradis » : accès aux sites grandioses des cascades, berges de rivière, accès aux mares.
Aire de stationnement devant la cascade du voile de la Mariée
Site extraordinaire du Voile de la Mariée, observé depuis une modeste sur-largeur de la voie ; Mise en scène du Voile de la Mariée depuis le RD 48 (point d’accueil et stationnement ombragé, accès piétons à créer au pied de la cascade, …..), depuis Mare à Citrons, qui pourrait offrir un point de vue splendide et facilement accessible et depuis le Cap Banane en lien avec Mare à Poule d’eau.
Point de vue sur la Cascade Bras de Caverne. Pas de point d’arrêt.
Valorisation de la vue sur la cascade du Bras de Caverne, par un point de vue dégagé en balcon et un espace de stationnement ombragé.
Stationnement spontané devant l’entrée du site de Mare à Poules d’Eau
Signalisation de l’entrée du site de Mare à Poules d’Eau
Valorisation des mares par des projets simples visant à permettre l'accueil du public : cheminements, végétation exubérante ; stationnement discret… Mare à Martin et Mare à Goyaves.
site très intéressant de Mare à Poule d'eau déjà fréquenté qui mérite un aménagement doux de ses berges
renaturation des mares et notamment confortement végétal des berges.
Mise en scène du patrimoine naturel et culturel proposée par le Schéma d’interprétation et de valorisation économique (SIVE) – Territoires Est-Salazie en vue d’enrichir et d’organiser l’offre de découverte d’un territoire. Le schéma définit de nombreux lieux, étapes d’interprétation et itinérances, révélateurs du territoire et du paysage de Salazie. Thème « vivre avec l’eau du Vieux Volcan » - cirque de Salazie
le retour aux sources (cascades, sources) : la région d’Hell-bourg
l’eau en terrain glissant (l’érosion) : Grand Ilet
les cultures de l’eau (la vie agricole et rurale) : la région de Salazie
La disparition des forêts sur les fortes pentes
Forte érosion des pentes liées suite au défrichement
Les espaces naturels des pentes dégradés :
Interventions de lutte contre l'érosion pour la stabilisation des pentes par des terrasses plantées et des ouvrages lourds si nécessaire…
Encouragement aux techniques culturales spécifiques de la reforestation, et de l'agriculture « plus traditionnelles » (petites parcelles, plantes anti-érosives) de façon à protéger les terres et les secteurs habités.
Envahissement du chouchou sur les terrains et la végétation existante
Bord de route et plantes envahissantes
Les chouchous colonisent les pentes et envahissent les cultures de bananiers
Limitation de la dissémination et de la prolifération des espèces exotiques comme le chouchou, le goyavier et d’autres espèces plus ornementales au sein et à proximité des formations naturelles conservées. Gestion de l’abandon des terres agricoles ou reconversion en forêt naturelle.
L’urbanisation
Route principale coupant la place entre la Mairie et l’église de Salazie.
Une des rues de Salazie menant à la place du village et des cases à réhabiliter
La route principale de Mare à Citrons, bordée de maisons neuves
La route principale de Mare à Vieille Place et l’absence de centralité marquée
Habitat étalé en cœur de bourg à Mare à Vieille Place
Les limites non traitées entre les villes et l’espace agricole :
Maintien de distances critiques minimales entre les îlets. Les contraintes topographiques garantissent de façon générale les coupures d’urbanisation. Certaines coupures sont néanmoins fragiles et méritent une attention particulière :
conserver des « coupures » entre îlets en valorisant le patrimoine agricole.
créer des lisières formant des limites aux villages de façon à conserver les transitions agricoles
Hell Bourg maison du tourisme, avec un vocabulaire architectural traditionnel
Une habitation gîte à Grand Ilet
Un écrin végétal suffirait à requalifier cette nouvelle case
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables : favoriser les toitures à pente, les couleurs, les jardins écrins des parcelles…
Bâtiments agricoles sur une ruelle de Grand Ilet avec vue sur le piton d’Enchaing
Bâtiment agricole à l’entrée de Grand Ilet
Equipements et ouvrages associés, (bassins de retenue….) souvent difficilement intégrés dans le paysage. Dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables, dès la conception et l'implantation des équipements.
Architecture banalisante de cette case récente
Manque de caractère de cette habitation à Grand Ilet
Nouveau commerce à Mare à Vieille Place
Une réhabilitation à envisager de la caserne d’Hell-Bourg
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale : rénovation, réhabilitations marquantes à réaliser, dans les bourgs, à la hauteur des ambitions réalisées à Hell-Bourg.
Les centralités urbaines non affirmées :
Confortement de la centralité linéaire des routes lignes de vie ou des espaces publics des bourgs et îlets : Grand Ilet, Mare à Vieille Place…
Organisation autour d’un espace public central qui jouerait le rôle de halte pour les visiteurs. Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par des circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols.
Lien entre le village et le grand paysage
Urbanisation peu lisible à Grand Ilet : activités agricoles et habitats sont contigus
Habitat étalé et « gaspillage » des terres agricoles
Les sites spécifiques à valoriser :
Des enjeux importants pèsent sur les ilets. Un équilibre est à trouver entre les différentes occupations du sol de façon à préserver la relation harmonieuse entre l'homme et le paysage.
Emprises réservées à définir au PLU pour la création de points de vue sur le grand paysage depuis les rebords de plateaux, véritables balcons ouverts sur le ciel et le grand paysage. Le seul belvédère de Salazie est celui de Mare à Vieille Place !
Propositions réglementaires dans le PLU pour la création de bandes boisées sur le rebord des plateaux (lisibilité, sécurité, anti-érosion…)
Préservation essentielle des terres agricoles pour une agriculture diversifiée
Valorisation des « micro-paradis » formés par les jardins créoles sous forme de circuits
Dispositions réglementaires pour le mitage des îlets
Cimetière d’Hell Bourg et le piton d’Enchaing
Valorisation du piton d'Enchaing, élément repère de Hell Bourg
Mise en scène du village d'Hell-Bourg selon les axes de composition du bourg avec des voies dirigées vers l'Enchaing, valorisation des voies sous forme de belvédères et création d'un parcours, associant la découverte du cimetière fleuri.
Valorisation des points de vue vers l'Enchaing depuis plusieurs sites : Grand Ilet au bout de la rue principale, depuis l'aire aplanie à l'entrée d'Hell-Bourg, depuis Mare à Martin, depuis Ilet à Vidot etc…
L’ancien pont et l’église en arrière plan.
Maison de caractère
Des cases proches du centre ville qui se dégradent
Salazie-village d’accueil du cirque, réaménagement unitaire et simplifié de la place du village, pour un meilleur accueil dans le cirque et une meilleure lisibilité touristique, valorisation de l’entrée du cimetière, ouverture du village vers les gorges de la rivière du Mât (passerelle) pour créer un village « balcon », valorisation de son patrimoine bâti (architecture, couleurs…)
Voie principale de Grand Ilet
Grand Ilet, aboutissement de la découverte du cirque. Création d’une structuration forte et hiérarchisée par le végétal de cet îlet à la structure très disloquée, mise en scène de l’entrée et de la rue principale…
Le bourg de Salazie au pied des chaînes montagneuses de l’entrée du cirque.
Point de vue sur la cascade du voile de la Mariée depuis la voie
Les points de vue panoramiques et liaisons douces peu valorisées :
Scénographie qui oblige Salazie à la qualité, en matière de tourisme notamment, afin d’inciter à aller voir Salazie…
Préserver l’entrée-sortie du cirque par un même point ; scénographie de la mise en scène de l’arrivée dans le cirque
Valoriser le point de vue de Bélouve sur le cirque depuis le haut des remparts qui le dominent.
Valoriser les villages par la mise en scène de leur situation vis-à-vis des horizons du cirque : les points de repères du relief peuvent être pertinents dans la forme de l’urbanisme : tracés des voies orientés vers les repères du grand paysage, dégagements de belvédères spécifiques ….
10/ Les pentes de La Montagne
Situation :
Les pentes de La Montagne s’étendent de la Ravine à Marquet à la Rivière Saint-Denis et se prolongent en altitude par le plateau de La Plaine d’Affouches, jusqu’au bord du rempart de Mafate, à 1500 m. Elles sont bordées à l’est par le rempart de Saint-Denis, au Nord par les grandes falaises en bord de mer qui atteignent 150 m de hauteur, et à l’ouest par les pentes plus douces de la ravine à Malheur. Le paysage présente un faciès proche de la côte Nord-est, humide et vert, et un faciès plus sec et plus lumineux proche des pentes de l’ouest. La différence se produit peu à peu à l’embranchement de la route forestière qui monte vers La Plaine d’Affouches à l’altitude 600 m. Entre Saint-Denis et ce point, s’ouvre un paysage construit de cases discrètes entourées par leurs jardins. Au-delà , le relief s’accentue, les maisons disparaissent, le paysage devient plus grandiose, la route devient route de montagne, la luminosité augmente en même temps. Le massif de la Montagne est considéré comme l’un des ultimes témoignages de la végétation semi-xérophile de l'île avec 255 ha d’habitats semi-xérophile (CADET, 1977).
Le massif de La Montagne a façonné des paysages étagés liés à l’altitude et à l’occupation humaine :
la partie littorale en corniche sur les falaises littorales, composée de savanes sèches et de lotissements vers Saint Denis ;
la partie médiane, aux abords de la RD 41, formée par l’étalement urbain en chapelets des villages et bourgs jusqu’à 600 m environ ;
la partie haute formée de forêts de moyenne et haute altitude de la Plaine d’Affouches.
Les sous-unités :
Les falaises littorales
Les pentes habitées de La Montagne
Les pentes boisées de La Montagne
La plaine d'Affouches
Bloc diagramme
bloc dia n°10
Un massif montagneux bordé de hautes falaises littorales et incisé par de nombreuses ravines.
La Ravine Grande Chaloupe, creuset grandiose naturel et culturel.
La Grande Ravine des Lataniers, verdoyante et isolée.
Les falaises et pentes sèches bordant le massif.
Un cadre végétal très présent et une centralité affirmée au bourg du 8ème.
De fragiles et grandes étendues de savane.
Des pentes forestières.
Des paysages agricoles et boisés.
Des sites patrimoniaux de grand intérêt.
Des espaces de nature d’une grande diversité.
Des centralités secondaires à Ruisseau Blanc et Saint-Bernard.
Des bourgs étalés et un habitat spontané en bord de voie.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Les pentes de La Montagne, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Un massif montagneux bordé de hautes falaises littorales et incisé par de nombreuses ravines
A-pic rocheux des falaises littorales
Pentes escarpées du massif à l’ouest de Saint-Denis
La particularité des pentes de La Montagne tient à leur profil, marqué par la présence de grandes falaises en contact direct avec le littoral et par l'absence de plaine ou de pentes basses littorales. Le maillage des ravines, caractéristique des pentes hautes, est dense et marque fortement le paysage.
Profondeurs de la Ravine Grande Chaloupe
Les pentes boisées de la Ravine Grande Chaloupe
Les grandes ravines incisent le territoire en formant des paysages grandioses que l'on traverse via la RD 41, parcourant les pentes à 500/600 m d'altitude.
La Ravine de la Grande Chaloupe offre un paysage intérieur saisissant que l'on découvre au détour d'un virage ; d'immenses parois boisées, aux formes dentelées liées aux différents bras de la ravine accompagnent le tracé sinueux de la RD 41.
Grande ravine des Lataniers : belle ravine méconnue à l'ambiance fraîche et boisée
La Ravine à Jacques et ses berges habitées
Les ravines secondaires entaillent la partie littorale du massif et révèlent un paysage plus aride avec des lambeaux de végétation semi-sèche comprenant de nombreuses espèces rares et protégées : ravine à Jacques, ravine Janneteau, la petite ravine des Lataniers, etc…
Ces ravines (dont principalement la ravine de la Grande Chaloupe) préservent les ultimes vestiges de la forêt semi-sèche qui s'étendent sur les bords hauts des ravines vers les plateaux. Elles constituent des zones de refuge et des axes de déplacement privilégiés pour les oiseaux marins, tout en offrant des habitats privilégiés pour les autres espèces remarquables (les oiseaux forestiers, les reptiles et l'entomofaune). Leur l'état de conservation est globalement meilleur que les milieux qu'elles traversent. Elles constituent des couloirs d'échanges et de déplacement privilégiés (corridors biologiques) pour la faune et la flore. Elles assurent une connectivité entre différents étages de végétation et donc différents types d'habitats, ce qui contribue fortement à rehausser la diversité écologique de ce secteur et participe à la conservation de certaines espèces remarquables (connexion entre des sous-populations, voire des individus isolés).
Ces ravines sont aujourd'hui envahies par de nombreuses espèces exotiques envahissantes dont la liane Papillon très problématique et colonisant principalement les versant est (ubac) des ravines étouffant et homogénéisant la végétation.
Pitons de la Montagne depuis le Colorado
Des pitons discrets émaillent le territoire : piton de Saint-Bernard à la crête urbanisée, Piton trésor urbanisé, Piton de ravine à Malheur (terrain de Motocross), Piton d'Orange (boisé)…
Sur la planèze du village de la Montagne, les ravines nombreuses mais peu profondes ont créé une trame boisée dans laquelle les quartiers ont pris place, révélant ainsi le cadre boisé des ravines. Vers l'Ouest, au-delà de la Grande Ravine et du bras Piton, les ravines plus profondes ont freiné l'urbanisation, concentrée en de plus modestes villages (Plaine d'Affouches, Saint-Bernard…)
La Ravine Grande Chaloupe, creuset grandiose naturel et culturel
Passage frais le long des parois plus humides de la ravine
Relief escarpé de la Ravine Grande Chaloupe
Passage de la RD 41 dans les parois de la Ravine
Point d’arrêt évocateur
Perspective de la ravine vers le littoral
La RD 41 et les replis de la Ravine Grande Chaloupe
Paysage de forêt dégradé aux abords de la RD 41 vers Îlet à Malheur
Végétation sèche et ravinement des talus à l’approche de Ravine à Malheur
La ravine Grande Chaloupe présente une échelle de paysage toute autre.
Depuis la RD 41, paysage d'une grande beauté formé par des parois verticales, veloutées et boisées ainsi qu'une atmosphère sombre et fermée des replis des ravines, alternant avec les rebords lumineux des berges ensoleillées. Points de vues rares et étroits sur les parois vertigineuses, bordées de plantes endémiques …. Percées spectaculaires vers le littoral, soulignant la grandeur, la largeur et la profondeur de la Ravine. Paysage sec à la sortie de la ravine en direction de Ravine à Malheur.
Sur le littoral, la ravine forme une large échancrure, suggérant la végétation dense de ses entrailles et les paysages secs de savane. Le village, composé de quelques cases dispersées et d'un patrimoine exceptionnel (lazaret, l'ancienne gare…), est accessible par la voie littorale (RN 1) ou le chemin des Anglais.
Cette ravine conserve de nombreuses reliques plus ou moins bien conservées de forêt semi-sèche et forme le principal massif naturel de ce secteur qui soit continu avec les milieux de plus haute altitude (notion de corridor écologique) dont la forêt sèche et mégatherme et les forêts de moyenne et haute altitude de la Plaine d'Affouches. Elle possède également des sites de nidification des puffins et Paille en queue et est un axe de migration du Pétrel de Barrau.
La Grande Ravine des Lataniers, verdoyante et isolée
La perspective sur les remparts
Cadre boisé et frais du cheminement
Large ouverture sur le paysage verdoyant de la Grande Ravine des Lataniers
Paysage préservé et isolé formé par cette large ravine, aux remparts boisés et à l'accès presque confidentiel. En quittant un quartier d'habitat, la voie sillonne dans l'ambiance fraîche et pittoresque des boisements denses et des vergers de manguiers occupant le fond de la ravine. L'ambiance luxuriante des plantations et les cases éparses évoquent des images de La Réunion « lontan».
Les falaises abruptes et la végétation colonisant les filets
Imposantes falaises le long de la route
Sur le littoral, une alternance de falaises quasi verticales, désormais en bonne partie recouvertes d'une cotte de maille (filets de protection) et d'une végétation « pionnière », et des pentes moins raides et verdoyantes. La ravine de la Grande Chaloupe forme une ouverture et un événement marquant du parcours littoral. La route en corniche, voie littorale créée au pied des hautes falaises incisées de ravines, offre en période de fortes pluies le spectacle court, mais impressionnant des cascades ruisselantes et des vagues déchaînées sur le littoral. Immensité de l'océan offerte au regard et perspective fermée par les falaises depuis la voie littorale. Cette falaise constitue un écosystème unique pour le Sud-Ouest de l'Océan Indien du fait de son peuplement biologique très original. Elle présente des habitats naturels endémiques à fort enjeux dont : la végétation indigène de falaise à Bois de Paille en Queue, habitat unique à La Réunion, voire dans l'Océan Indien, reliques de forêt tropicale semi-sèche présentes essentiellement au niveau des ravines et rives supérieures de falaise et enfin habitat essentiel pour la faune patrimoniale dont le Paille en queue et le Puffins qui y nichent.
Abords boisés de la RD 41 dans les rampes
Sinuosités de la route dans les remparts boisés
Les pentes basses du rempart vers Saint-Denis
Le belvédère des Trois Bancs
L’Est du massif de La Montagne, couvert de savanes sèches herbacées et arbustives, et régulièrement exposé aux incendies dévastateurs, ferme la perspective de Saint-Denis vers l’ouest. Rampes de montagnes soulignées d’un muret bas libérant des vues sur Saint-Denis et l’Est ; flamboyants et jacarandas jalonnant le parcours de leur floraison estivale et réguliers points de vue aménagés : les Trois Bancs, les Canons…
Grands territoires de savane à l’ouest de la Grande Chaloupe
Savane bordant les zones boisées et agricoles de Plateaux Couilloux
En amont des falaises littorales, se déroulent de larges étendues de savanes rases et herbacées mettant en scène les hauteurs de La Plaine d'Affouches. De rares bosquets offrent une ombre rafraîchissante au randonneur qui emprunte le sentier du chemin des Anglais. Des belvédères privilégiés et vertigineux en bords de falaises ponctuent le sentier pavé avec des points de vue sur le littoral et le Port… Les planèzes entre ravines sont composées de savanes sèches herbacées à arborées qui ont tendance à se refermer (fourrés arbustifs et arborés) si le pâturage et les incendies ne s'en mêlent pas. Ces espaces recèlent encore des stations végétales rares et sont des espaces de chasse et de nidification pour la Papangue très présente à ce niveau. L'oiseau blanc et autres cailles pays sont également présents. Le maintien d'une continuité d'espaces naturels entre les falaises littorales et les ravines, permet d'assurer le brassage génétique nécessaire entre les pieds d'espèces végétales rares et la circulation des espèces animales.
Des pentes forestières
Le massif forestier de la Plaine d’Affouches en continuité avec la forêt semi-sèche des bas encore préservée dans les ravines dont la Grande Chaloupe et à moindre mesure, la ravine à Malheur et les ravines Lataniers, rejoint et s’étend sur les massifs forestiers de la Roche écrite et de la Plaine des Chicots, ex réserve naturelle aujourd’hui intégrée au cœur du Parc National. La Plaine d’Affouches est représentée par un étagement de formations naturelles bien conservées allant de la forêt tropicale humide de basse et moyenne altitude typique des milieux tropicaux avec une densité et une richesse importante et une abondance d’épiphytes, aux fourrés éricoïdes des hauts en passant par la forêt tropicale de montagne baignée dans les nuages, la forêt à Tamarin et Calumet et les fourrés à Pandanus des hauts. Ces trois massifs forestiers constituent le dernier habitat de l’Echenilleur de La Réunion ou Tuit-tuit (Coracina newtoni), passereau endémique de l’Île. Le lézard vert des Hauts est également présent ainsi que le cortège faunistique commun aux milieux conservés de l’île. Ce massif présente également en partie haute un boisement de Cryptomerias situé sur l'ancienne concession Arnoux où sont encore présents des vestiges d'alambic témoignant de la période des grands défrichements pour la culture du Géranium.
Des paysages agricoles et boisés
Route de campagne à Plateaux Couilloux
Chemins d’exploitation entre boisement et habitat
Cultures maraîchères en bord de voie
Ambiance agricole des cheminsAmbiance agricole des chemins
Des pentes de Plateaux Couilloux formant un paysage agricole boisé et ondulé par le passage des ravines. Les parcelles de petites cultures (canne fourragère, …) et de maraîchage s’accompagnent d’un habitat formé de hameaux ou d’installations agricoles : serres, petit hangar d’élevage avicole, silo et retenue collinaire… L’ensemble offre depuis les chemins souvent bordés de haies, des ambiances boisées et rurales menant parfois à un habitat précaire, isolé en bord de ravine. Dans les hauts de Ravine à Malheur, des installations d’élevage sont visibles sur les pentes forestières.
Des sites patrimoniaux de grand intérêt
Commerces de proximité dans l’enclos de la Léproserie
La chapelle, point d’orgue du jardin intérieur et la colline de Saint-Bernard en arrière plan
La Montagne, autrefois isolée, a servi de site de « quarantaine », dont il reste aujourd'hui de remarquables vestiges.
Léproserie de Saint-Bernard, installée en 1856, et gérée par le Père Rimbault, connu pour son intérêt pour les plantes médicinales. La construction, adossée à la colline boisée de Saint-Bernard, forme un ensemble de longères organisées autour d'un atrium. Les commerces de proximité regroupés autour d'un îlot vert central représentent la centralité commerciale du village.
L'îlet à Guillaume comprend les vestiges d'un ancien pénitencier implanté vers 1863. Îlet installé sur un replat des remparts de la rivière Saint-Denis, encore isolé aujourd'hui. Le sentier et le site peu fréquentés constituent des lieux remarquables évoquant l'histoire du lieu.
Perspective de la Ravine Grande Chaloupe depuis le village
Le village de la Grande Chaloupe : remarquable échancrure de la ravine mise en scène par le village et son patrimoine exceptionnel implantés au pied des remparts de la ravine Grande Chaloupe. Lieu de mémoire exceptionnel représenté par le lazaret, en cours de réhabilitation, lieu de « quarantaine » des engagés arrivant sur l’île, le tracé du Chemin de Fer Réunionnais (CFR) et l’ancienne gare, le passage du Chemin des Anglais… Le sous-bois formé ponctuellement par la végétation sèche souligne le caractère pittoresque du site.
Des espaces de nature d’une grande diversité
Une aire de jeux intégrée au cadre boisé du parc
Vue sur l’avancée de la station Météorologique et la voie périphérique du parc
Des espaces de nature nombreux sur le massif offrant une diversité de milieux et de paysage.
Le parc du Colorado situé sur les hauts en bordure de la Rivière Saint-Denis forme le plus grand parc de Saint-Denis, regroupant des activités sportives et de détente (golf, tennis, aires de jeux, sentiers de randonnées…) et bénéficiant du climat frais des hauts. Paysages boisés grandioses ouverts sur la Rivière Saint-Denis et sur le littoral et le Port. Ecrin boisé de multiples plantes endémiques récemment plantées autour de l'aire de jeux et des sites de pique-nique, continuité avec les sentiers de randonnées de La Plaine d'Affouches et d'îlet à Guillaume.
Piste forestière de La Plaine d’Affouches
Embranchement de la piste depuis la RD 41
La Route Forestière de la Plaine d'Affouches permet d’accéder à ce massif. Elle présente de nombreux emplacements de pique-nique et des points de vue sur la rivière Saint-Denis et sert de point de départ de randonnée. L’"ancêtre" de cette route forestière est le fameux sentier muletier que M.Arnoux s'était engagé à ouvrir en acceptant la concession située au niveau des boisements de Cryptomeria actuels. Cette réalisation fut difficile à réaliser notamment lors du passage en flanc de rempart (zone actuellement friable) comme le raconte en 1875 l'un des frères du Saint Esprit, installé à l'Îlet à Guillaume : "Tout près de l'illette, dans la Plaine d'Affouches, nos voisins qui s'occupent aussi à des travaux de routes ont eu, comme nous, des malheurs à déplorer. Un de leurs travailleurs a été tué par un éclat de mine, et son corps lancé sur un tas de pierres, où il est resté gisant ...". Ce chemin fut ensuite élargi et aménagé par l'ONF pour devenir la Route Forestière n°1bis. Actuellement, cette route n'est plus praticable, et a été remplacée par la Route Forestière actuelle de la Plaine d'Affouches (RF 20), décidée en 1980. Les sentiers pédestres de la plaine d’Affouche : le sentier de la plaine d’Affouches, dont une variante rejoint aujourd’hui la route forestière après la portion à risque ou continuant en direction de la Plaine des Fougères pour rejoindre la variante du GR R2 allant vers l’Ouest en direction de Dos d’Âne et vers l’Est à la Plaine des Chicots. Le sentier des Lataniers, rejoint quant à lui le Piton Ravine à Marquet puis Dos d’Âne. Par ailleurs, une variante du GR R2 partant de la route de la Montagne au lieu dit le Quinzième, passant par la fenêtre puis l’Îlet à Guillaume en contrebas de la zone d’étude permet également de rejoindre la route forestière de la Plaine d’Affouches dans sa partie haute et de rejoindre comme évoqué ci-dessus, le sentier de la Plaine d’Affouches et donc Dos d’Âne. Toutefois, ce sentier est actuellement fermé.
Sentier des Anglais et anciens pavages de pierres de basalte
Sentier des Anglais et pavages en bon état
Le sentier du Cap des Anglais, sentier du Lazaret ou chemin des Anglais remarquable sentier avec des parties pavées préservées, traversant la savane sèche en corniche du littoral, et liant La Possession à Saint-Bernard par la Grande Chaloupe.
Un cadre végétal très présent et une centralité affirmée au bourg du 8ème
La place de l’église et ses beaux arbres au port étalé
Jardins luxuriants en bord de RD 41 à l’entrée du village
Ambiance jardin de la voie
Cadre boisé des nombreuses ravines formant la trame arborée des quartiers. Dès l’entrée du village du 8ème, l’église et ses grands arbres qualifient l’ambiance végétale du quartier, affirmant le cadre agréable et luxuriant des nombreux jardins débordant sur les voies.
Un recalibrage de voie faisant évoluer l’ambiance autrefois végétale
Trottoirs et jardins participant à l’ambiance de la rue
Des superbes jardins sur les falaises littorales
Jardins luxuriants sur de vastes parcelles
Opération de densification ignorant le rapport paysager au site et au quartier
Planèze de la montagne formée de pentes douces favorables à l'urbanisation. Habitat développé de part et d'autre des deux voies structurantes du massif (la RD 41 et le chemin de Ruisseau Blanc) en un tissu de grandes parcelles jardinées constituant avec les ravines, l'écrin arboré des quartiers. Une tendance à l'étalement urbain vers le Nord sur les falaises littorales à Cap Bernard et Moulin Cader, et à la création de nouveaux lotissements denses, aux parcelles étroites, ignorant le lien avec le site et ses lisières arborées.
Les jardins aux terrasses dénivelées et les haies de bambous bordant la RD 41 s'effacent au profit d'aménagements en faveur de la route : murs de pierre remplaçant les lisières plantées, stationnements et recalibrage des voies, giratoires.
La mairie le long de la RD 41
Commerces formalisant la centralité du village,
Malgré la pente, une centralité s’est organisée regroupant dans un périmètre réduit les écoles, les services (mairie, gendarmerie, pompiers...) et les commerces de proximité au bourg du 8ème.
Des centralités secondaires à Ruisseau Blanc et Saint-Bernard
Trame boisée autour des quartiers d’habitat au village de Ruisseau Blanc
Commerces à l’architecture plus hétéroclite à Ruisseau Blanc
A Ruisseau Blanc, petit bourg proche du 8ème, une centralité s'est organisée autour de quelques commerces, des écoles et des logements collectifs. Au-delà, s'étalent les quartiers d'habitat dans des écrins de verdure.
Habitat épars sur les pentes de Saint-Bernard
La crête urbanisée de la ZAC de Saint-Bernard depuis Ruisseau Blanc
Habitat de la ZAC, depuis le pied de la colline
A Saint-Bernard, l’urbanisation s’est développée autour du village historique, formé de l’ancienne léproserie (commerces) et le long de la voie principale.(mairie, école, église…). Quartier de la ZAC Saint-Bernard, à la crête urbanisée très visible.
Des bourgs étalés et un habitat spontané en bord de voie
Une voie bordée de cases et jardins luxuriants
Au-delà du village de La Montagne, l’urbanisation plus étalée se fond dans une cadre rural marqué offrant parfois de remarquables ambiances végétales ou boisées.
Habitat sur pente, le long de la RD 41
L’école de La Plaine d’Affouches en contrebas et suggérée par les aménagements routiers de sécurité
Un habitat discrètement enfoui dans la végétation
Des petits commerces de proximité, points de rencontre privilégiés
Le long de la RD 41, au-delà du passage de la Grande Ravine, se succèdent des petites cases en chapelet entourées de leur jardin et parfois cachées dans un écrin boisé. La Ravine Grande Chaloupe forme la limite de ce paysage habité. La centralité est souvent représentée par un ou deux commerces, en bord de voie sans aménagements de sécurité pour les circulations douces
Ambiance végétale des quartiers des pentes hautes à Ravine à Malheur
Un habitat qui se densifie bien au-delà de la RD 41
Lotissements denses et hauts murs à l’approche de La Possession
Sur les pentes de Ravine à Malheur, l’habitat de petites cases se densifie au fur et à mesure de la proximité de La Possession. Les quartiers s’étalent vers la corniche et les hauts pour devenir des lotissements structurés et denses sur les basses pentes proches du littoral.
La Grande Ravine à Ruisseau Blanc à la crête encore préservée
Les rebords des ravines naturels ou agricoles :
Bords de ravine non urbanisés offrant des paysages de grande qualité à proximité des espaces naturels notamment dans les parties littorales les plus menacées
Ravines à l'aval de l'urbanisation de la Montagne et de Saint-Bernard
Ravines sur le massif de savane de Ravine à Malheur
Espaces agricoles
masses boisées alternant avec le bâti agricole à Plateaux Couilloux
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Préservation des zones agricoles formant des espaces ouverts à proximité des zones urbaines : maîtrise de l'extension des zones d'habitat. Protection contre l'urbanisation diffuse et l'extension des écarts qui banalisent les paysages, fragilise l'économie agricole, surconsomme les terres cultivables, ne conforte pas le lien social, aggrave la dépendance à la voiture, coûte cher en réseaux et services à la collectivité.
Hameau spontané dans le paysage rural
Habitat précaire et isolé ans le paysage rural
Habitat précaire et isolé dans le paysage rural
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation :
Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Poursuite de la valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle, valorisation paysagère et environnementale des espaces agricoles par la plantation de structures végétales :essences silhouettes, structures bocagères de protection contre l'érosion ...
Espaces naturels
Vue sur la savane et les falaises littorales depuis le Sentier des Anglais
Les paysages agricoles ou naturels littoraux (côtes rocheuses, plage, savanes, forêt littorale) :
Préservation des grandes étendues de savane, derniers vestiges avec le Cap La Houssaye des savanes littorales. Continuité de savane littorale présentant des paysages aux dimensions variables. Interruption par les lotissements delamontagne(Les Brises et le Golf) près de Saint-Denis.
Une étendue large et préservée depuis la Ravine Lafleur vers la ravine à Jacques
Savanes et paysages agricoles à l'aval de Saint-Bernard menacés par le mitage
Savane encore plus réduite à l'aval du village de la Montagne
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Protection des forêts et savanes sèches par la préservation des peuplements existants
Protection des forêts et savanes sèches contre les incendies.
Maintien des formations et peuplements actuels en falaise via le maintien des conditions écologiques actuelles (vent, ensoleillement, salinité,…), voire la restitution (suite à la future délocalisation de la RN1), de falaises vierges de grillage, enjeu majeur pour les peuplements biologiques (faune et flore).
Maintien d'une continuité d'espaces naturels entre les espaces riches soit entre la falaise littorale et les ravines permettant d'assurer le brassage génétique nécessaire entre les pieds d'espèces rares et la circulation des espèces animales. → Coupures vertes.
Maintien d'une continuité des couverts forestiers notamment le long des ravines, nécessaire pour les déplacements et l'alimentation des oiseaux terrestres forestiers.
Urbanisation
Bâtiments de la Léproserie, abords et jardin central à réhabiliter
Boutiques de caractère à requalifier à Ruisseau Blanc
Qualité du jardin et des arbres bordant l’église, participant largement à l’ambiance du village
Aiguillage sous une voûte végétale à La Grande Chaloupe
Le patrimoine architectural urbain :
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain : les nombreuses cases et jardins, l'église de La Montagne et ses abords, la Grande Chaloupe ( Lazaret, ancien tracé CFR et la gare, chemin des Anglais….), le pénitencier de l'îlet à Guillaume…
Le jardin Cendrillon, présent pour combien de temps encore ?
Un coup d’œil sur le travail d’un jardinier passionné
L’urbanisme végétal (quartier habité arboré) :
Préservation de l’ambiance arborée de certains quartiers et de la luxuriance des jardins, prescriptions au PLU d’un urbanisme végétal pour les abords des cases et les clôtures
Routes
Une route boisée à Saint-Bernard
La RD 41 à La Grande Chaloupe
Voie menant au Colorado avec de remarquables vues sur les remparts de la Ravine Saint-Denis
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Protection contre l'urbanisation linéaire ; identification (aux PLU) et préservation des coupures d'urbanisation, espaces de respiration. Le massif de la Montagne comprend quelques routes-paysage, aux abords non urbanisés.
La RD 41 dans sa partie naturelle : Grande Chaloupe
La voie autour de Saint-Bernard
La voie menant au Colorado
Arbre signal, le long du chemin de Ruisseau Blanc
Jardins et parcelles parfois boisés le long du chemin de Ruisseau Blanc
Paysage ouvert des rampes de La Montagne
Voie mixte, moins fréquentée, devenue espace public à Plateau Couilloux
Piste agricole et espace de promenade agréable
Identification (aux PLU) des routes paysages, points de vue et valorisation paysagère (marquage par la plantation d'arbres -signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique, ...).
La RD 41 à La Grande Chaloupe, points de vue étroits et routiers à valoriser
La RD 41 après le carrefour de Saint-Bernard
Les rampes de la Montagne
Route vers Plateau Couillou
La route de Ruisseau Blanc…
Enjeux de réhabilitation et de création
Relief
Ecole de la Montagne 8ème et habitat sans recul et valorisation des bords de ravine
Constructions spontanées en bord de la ravine des Lataniers
Les rebords de ravines urbanisés et non accessibles :
Protection contre l'urbanisation (mise à distance), création de points de vue supplémentaires sur les rivières. Valorisation des bords de ravine par des aménagements simples permettant des liaisons douces entre les quartiers.
Espaces naturels
Qualité de site du Sentier des Anglais
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Requalification architecturale et paysagère des sites, accueil du public, thématique patrimoniale et circuits à créer : Cap des Anglais, Léproserie….
Aménagements de parkings respectant le cadre naturel du site au Colorado
Aire de pique nique et écrin boisé de plantes endémiques au Colorado
Aménagements de qualité réalisés notamment au Parc du Colorado conciliant cadre naturel et accueil du public. Poursuite de ces aménagements sur d'autres sites, valorisant ainsi les paysages : création de sentier, recul des stationnements, résorption des points noirs, renaturation.
Aménagement de la Route forestière de la Plaine d'Affouches afin d'y faciliter l'accès et la découverte.
Réouverture de la variante du GR R2 actuellement fermée et permettant de découvrir l'Îlet à Guillaume et les vestiges du pénitencier.
Fermeture ou réglementation de l'accès aux véhicules à moteur sur les sentiers au départ du Colorado (Quad et motos).
Aménagement des points d'interprétation du paysage pour les espèces de la forêt semi-sèche le long du chemin des Anglais et création de quelques aires de repos ombragées le long du sentier.
Les espaces naturels des pentes dégradés :
Restauration des lambeaux de forêt semi-sèche et reconstitution de continuités écologiques de forêt semi-sèche entre les reliques le long des ravines et transversalement entre les ravines (prolongation du projet Life+ CORXERUN). La lutte contre les espèces envahissantes et notamment la liane papillon réduisant la biodiversité déjà affaiblie de la forêt semi-sèche et banalisant les paysages.
Urbanisation
Commerces de proximité sur la RD 41 vers La Plaine d’Affouches
Un piéton quittant l’épicerie et cheminant en bord de voie (RD 41)
Partage difficile des piétons et de la circulation ( RD 41)
Les limites non traitées entre les villes et l’espace agricole :
Confortement des centralités existantes ou potentielles, maintien de distances critiques minimales entre les bourgs. Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols….. déplacements doux et espaces publics
Centralité peu affirmée de Ravine à Malheur, Saint-Bernard, Ruisseau Blanc ….
Manque de liaison dans les opérations d'urbanisme sur les pentes Magloire
Espace de respiration fragile le long de la RD41 : Ravine à Malheur
Opérations de qualité de logement social et « luxuriance » du jardin dans la ZAC Saint-Bernard
Etalement de l’habitat récent sur pente à Saint-Bernard
Une opération dense et « fermée » de la route, à l’opposé de tout effort d'inscription dans le site et le quartier.
Murs de soutènements lourds très problématiques pour le paysage de la voie
Lien entre l’habitat et le site mal valorisé
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables
Installations avicoles en bord de voie
Installations et habitat mal intégrés en bord de voie
Equipements et ouvrages associés, (bassins de retenue….) souvent lourds et mal inscrits dans le paysage. Dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables, dès la conception et l'implantation des équipements.
Un lien parcelle/voie à requalifier
Un bâtiment isolé à requalifier
Habitat collectif sur pente formant une barre linéaire mal inscrite dans son contexte
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale des points noirs bâtis.
Habitat diffus sur les pentes de Saint-Bernard
Les centralités urbaines non affirmées :
Projets de développement urbain à réaliser sur les bourgs :
Densification de l'habitat et centralités de façon à contenir l'urbanisation et les déplacements, et à organiser le devenir des terres cultivées : Ruisseau Blanc, Saint-Bernard, Plaine d'Affouches, Pentes de Ravine à Malheur, ….
Des aménagements urbains « durs » s'inscrivant mal dans le cadre paysager, à Saint-Bernard
Aménagements difficiles pour les circulations douces (giratoire, trottoirs étroits) pourtant très présentes dans le bourg de Ruisseau Blanc
Des espaces publics pour les voitures à Ruisseau Blanc
Revalorisation dans des dispositions moins routières et moins minérales des espaces publics de bourg ; requalifications architecturales, redynamisation par le confortement des centralités (voir ci-dessus).
Accompagnement des aménagements urbains de centralité pour une meilleure intégration paysagère : création d’un seul trottoir et d’une bande plantée en cas d’emprise réduite par exemple, place redonnée aux piétons dans les espaces publics près des commerces.
La Plaine de Bébour-Bélouve est en réalité le quatrième cirque de l’île. Son histoire est étroitement liée à celle du volcan du Piton des Neiges, qui la domine. Après un premier effondrement, le cirque aurait été rempli par des coulées de lave, donnant lieu aujourd'hui à des pentes relativement régulières et faiblement entaillées par les ravines. L’espace y est particulièrement fermé et arboré. Densité du manteau végétal. Les tentatives d’ouverture par l’homme sont restées modestes. Une seule route. La forêt primaire est encore bien préservée. Pentes relativement douces du côté Est du Piton des Neige, drainées par la rivière des Marsouins.
Sous-unités :
Deux sous-unités de part et d'autre du Mazerin (2092 m) : La forêt de Bélouve est tournée vers le cirque de Salazie, qu’elle domine en plateau. La forêt de Bébour est davantage associée vers le Piton des Neiges. Elle est limitée au Sud par le mini-cirque de Grand Bassin et se creuse à l'Est en profondes ravines (rivière des Marsouins) vers Takamaka.
Bloc diagramme
bloc dia n°14
La forêt primaire de Bébour, merveilleux fouillis végétal.
Bélouve, ambiance bleutée et veloutée de la forêt de Tamarins des hauts.
Les futaies sombres de cryptomérias aménagées le long de la route forestière.
Les fourrés bas à branle des pentes est du coteau Kerveguen et du coteau maigre.
Une route unique et un réseau de sentiers au cœur des forêts.
Le jardin belvédère et l’ambiance accueillante du Plateau de Bélouve.
Des points de vue surprenants et des mares intérieures précieuses.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
La forêt primaire de Bébour, merveilleux fouillis végétal
Emergence des fougères arborescentes au-dessus du manteau forestier de Bébour
Forêt dense impénétrable d'où ressortent les frondaisons en parasol des fougères arborescentes et les Mahots au feuillage ocre
Forêt dense aux arbres entrelacés couverts d’épiphytes
Paysage forestier remarquable caractérisé par son allure de « fouillis végétal » complexifié par les épiphytes d’une grande richesse écologique. Magnifiques fanjans, fougères arborescentes indigènes, s’élevant au-dessus des arbres de la forêt, signe de haute-altitude. Plus bas, ce sont les ombrelles des Mahots qui émergent de la canopée. Forêt impénétrable en dehors des sentiers.
Orchidées et fougères sur les branches tortueuses de la forêt primaire de Bébour
Règne des mousses et des fougères, et de la végétation épiphyte. Abstraction du support sol : tout élément végétal devient support aux racines. Voûtes végétales se forment et se succèdent, coussins et troncs couchés couverts de mousses, fort taux d’humidité.
Des oiseaux lunette sur une inflorescence, à Bélouve
Une jungle à explorer à la loupe. Si la faune est peu apparente (mis à part tangues, rats, et de beaux oiseaux), c’est un laboratoire géant, une réserve d’espèces végétales, d’insectes et araignées minuscules et encore méconnus.
Bélouve, ambiance bleutée et veloutée de la forêt de Tamarins des hauts
Brouillard dans les tamarins des hauts
Ambiance de la forêt de Tamarin des Hauts sur le sentier du trou de fer
L'ambiance de cette forêt, mélange d'ombres douces et de lumière filtrée, est due au feuillage léger du tamarin des hauts, qui domine le couvert forestier. Ports majestueux, troncs massifs pour les plus vieux, parfois couchés, telle la « Reine des tamarins», curiosité tortueuse du Plateau de Bélouve. Le brouillard fréquent renforce le velouté des feuillages et crée une atmosphère cotonneuse.
Feuillage fin et tronc courbé des Tamarins des Hauts
Oiseau à lunette endémique dans le brouillard velouté
Les couleurs vives ressortent particulièrement bien dans ce décor vert, gris, bleuté. L’oiseau Cardinal ponctue de rouge vif le feuillage bleuté.
Forêt dense impénétrable en dehors des sentiers
Tendance à l’invasion par le bringellier marron et le fuschia.
Les futaies sombres de cryptomérias aménagées le long de la route forestière
Sentier et espace de pique-nique aménagés
La présence de fougères accentue la sensation de fraîcheur du sous-bois.
Aménagement des forêts de cryptomérias en aire de pique-nique
Ces forêts sont bienvenues pour les habitants désirant goûter la fraîcheur de la montagne et profiter de l’épaisse ombre des cryptomerias. Cette essence résineuse est identifiable par son tronc régulier de teinte fauve, son feuillage vert sombre, et sa hauteur dépassant de loin la canopée des forêts de Bois de couleur. De nombreux kiosques, blocs barbecue et parkings sont aménagés à proximité de la route forestière. La forêt appréciée de la « Petite Plaine » est la plus rapidement accessible depuis la Plaine des Palmistes.
Forêt ancienne de cryptomérias
Le cryptomeria est parfois assimilé aux arbres indigènes de l’île ; il est pourtant venu du Japon, planté massivement dans les années 1960. Cette confusion exprime la relative intégration de ces forêts répandues sur l’ensemble des hauts de l’île.
L’évolution de l’exploitation forestière fait du cryptomeria une essence de moins en moins utilisée dans les constructions. L’avenir de cette forêt est sujet à discussion, entre préservation d’une forêt appréciée ou plantation d’espèces de la forêt d’origine. Ces formations secondaires n’ont que très peu d’intérêt floristique bien que des oiseaux forestiers indigènes viennent butiner les fleurs exotiques dont les longoses en sous bois. Ces futaies « stérilisent » leur sous-bois en indigène.
Les fourrés bas à branle des pentes est du coteau Kerveguen et du coteau maigre
Formation végétale basse moins diversifiée se raréfiant avec l’altitude et contrastant avec la forêt dense dominant la plaine de Bébour et Bélouve.
Une route unique et un réseau de sentiers au cœur des forêts
Vue surprenante sur la forêt de Bélouve depuis le col de Bébour
Route de la Plaine des Palmistes au gîte de Bélouve.
La route forestière relie la Plaine-des-Palmistes au gîte de Bélouve en passant par le Col de Bébour. La route lisse a remplacé l’ancienne piste et permet d’accueillir un public diversifié de touristes, de familles, de randonneurs et de forestiers.
Sentier autrefois très boueux aujourd’hui bien aménagé
Sentiers aménagés dans la forêt de Tamarin des Hauts
Les forêts de Bébour et Bélouve sont traversées par plusieurs sentiers de randonnée qui les rendent accessibles à pied. Les aménagements de l’ONF ont déployé au départ de la route et du gîte de Bélouve un important maillage de chemins surélevés, en plancher de bois grillagé et anti-dérapant. Longues lignes droites confortables, échappant à l’eau et la boue permanentes.
Les échelles pour descendre à Ilet à bananes
Les échelles vertigineuses et glissantes du sentier de Takamaka ou en direction de la Plaine des Lianes sont réservées aux plus téméraires, offrant la possibilité d’appréhender l’incroyable forêt primaire verticale.
Seul véritable impact sur les formations naturelles, ces ouvertures fragmentent le milieu naturel. Elles favorisent l’introduction et la dissémination des espèces exotiques envahissantes et des déchets à l’origine de la prolifération des rats prédateurs des oiseaux indigènes. Ceux-ci sont d’ailleurs très présents au niveau du point de vue sur le Trou de Fer, aire de repos bien méritée et spectaculaire.
De nombreuses espèces exotiques pour certaines attrayantes pour les touristes mais nuisibles pour la biodiversité longent ces sentiers et pénètrent de plus en plus dans le milieu naturel à l’instar des fuschias, longoses et autres bégonias sans oublier le goyavier.
Le jardin belvédère et l’ambiance accueillante du Plateau de Bélouve
Panorama sur le Cirque de Salazie depuis le gîte de Bélouve
Le gîte de Bélouve, à environ 1500m d’altitude, est un des rares gîtes de montagne accessible en voiture. Sa position stratégique en bout de route et en balcon a permis l’aménagement d’un jardin ouvert sur le paysage grandiose du cirque de Salazie et du Piton des Neiges. L'ensemble compose une clairière fleurie et parfumée, qui semble sans limite malgré les forêts qui le bornent, à l’ambiance fraîche et reposante à l’ombre des haies et bosquets d’arbres.
Gîte de Bélouve en bardeau de Tamarin
Les bâtiments du gîte construits en bois de style traditionnel s'inscrivent bien dans le contexte forestier et font bon accueil aux publics. Présence cependant d’un patrimoine architectural vieillissant. Le vieux téléphérique n’est plus qu’un tas de ferraille. Le musée du Tamarin, qui raconte l’histoire de l’utilisation du bois de tamarin des hauts, est peu entretenu et tombe en désuétude.
Des points de vue surprenants et des mares intérieures précieuses
Piton des Neiges depuis le gîte de Bélouve
Ouverture sur la cascade du Trou de Fer
Large ouverture sur le cirque de Salazie depuis le gîte de Bélouve. Une fenêtre minuscule offre une échappée en belvédère au bord du Trou de Fer, embrassant du regard l’incroyable cascade qui dévale en plusieurs paliers jusqu’au « Trou », 900m plus bas. Fréquentation hautement touristique du petit point de vue aménagé, situé à une heure de marche du gîte de Bélouve.
Au fond, la Rivière des Marsouins
La piste forestière de Takamaka aboutit à un point de vue remarquable en balcon sur la rivière des Marsouins.
Tourbière sur le sentier du Trou de fer
Une ravine dans la forêt de Bélouve
De nombreuses mares et tourbières se sont formées dans ces forêts où le taux d’humidité et les précipitations atteignent des records. La Grande Mare, la plus étendue, le Bassin des Hirondelles, intime, le Plateau de Thym, tourbière ouverte sur le Piton des Neiges. Des mares pour certaines à fort intérêt écologique notamment la mare du Plateau de Thym avec la présence de la station d’une petite plante indigène aquatique (Bryodes micrantha).
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Entité naturelle classée pour l'essentiel en réserve biologique et située en totalité dans le cœur du Parc National.
Routes
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Mise en valeur de la route forestière qui relie le Col de Bébour au gîte de Bélouve, tout en contrôlant l'accessibilité au site. Mise en valeur des sentiers : randonneurs, pratiques vélos…
Enjeux de réhabilitation et de création
Espaces naturels
Route forestière bitumée menant au gîte de Bélouve
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Mise en scène du patrimoine naturel et culturel proposée par le schéma d’interprétation et de valorisation économique (SIVE) ; approche globale et structurée de la mise en scène du patrimoine naturel et culturel enrichissant et organisant l’offre de découverte du territoire. L’unité d’interprétation « les forêts éponges » sur Bébour – Bélouve repose sur les principes suivants :
la mise en scène sans nouvelle infrastructure à caractère irréversible : valorisation de certains sentiers, voies forestières, équipements existants
la structuration de la découverte articulée autour de la route forestière reliant Bébour à Bélouve
un plan d’interprétation spécifique permettant d’affiner les orientations suivantes :
Col de Bébour: réorganisation fonctionnelle et paysagère sommaire, site d’interprétation du paysage
Ancien poste forestier de Bébour : valorisation du site en relais d’interprétation sur les thèmes de l’unité, relais d’accueil, éco-lodge etc…
Valoriser le point de vue de Bélouve sur le cirque depuis le haut des remparts qui le dominent. Seul point de vue habité aisément accessible, où s’ajoute une capacité d’accueil pour les visiteurs avec le gîte. Le replat en balcon mérite un vrai projet de valorisation intégrant les différentes problématiques : mise en scène du cirque, accueil du public, gîtes, maisons des gardiens et de l’ONF, départs des sentiers, mise en valeur des héritages culturels, du musée du Tamarin, …
Aménagements et gestion forestière
cohabitation avec la fréquentation du public et la sur-fréquentation de certains sites comme le trou de Fer
renforcement des aménagements dans les forêts de cryptomerias, pour libérer et préserver les forêts primaires
intégration d’aménagements forestiers plus rustiques
Jeunes tamarins des Hauts replantés par l’ONF
Les espaces naturels des pentes dégradés :
Gestion des forêts cultivées de cryptomerias devant suivre les orientations régionales forestières.
Accroître la diversité biologique en espèces indigènes des milieux cultivées
Orienter la sylviculture vers la production d'essences nobles indigènes à forte valeur ajoutée
Les goyaviers, bringelliers marrons et autres pestes végétales sont visibles sur le bord de route de Bélouve
Poursuite des opérations de lutte contre les espèces envahissantes et diminution des emprises des sentiers afin d’éviter la propagation des espèces exotiques. Lutte contre les rats en interdisant les dépôts de déchets (sensibilisation et verbalisation) notamment au niveau du point de vue sur le Trou de fer. Contrôle voire suppression des friches de goyaviers sur la route de la Petite Plaine (unité Plaine des Palmistes)
Urbanisation
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat nouveau (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables.
Culminant à 2 600 m d'altitude à l'est de l'île, le Piton de la Fournaise est créateur de paysages impressionnants liés au volcanisme actif ou récent. Il constitue l'attraction majeure de l'île, recevant des centaines de milliers de visites par an. Malgré cette foule, le volcan entretient son mystère :
le plus souvent drapé dans les nuages
desservi par une seule route depuis la plaine de Cafres (la "Route du Volcan"), à laquelle s'ajoute la "Route des Laves", portion de la RN2 traversant le Grand Brûlé sur une petite dizaine de kilomètres près de la côte ;
bien préservé de toute implantation humaine construite, offrant des étendues naturelles qui semblent immenses, particulièrement précieuses dans une île densément habitée ;
vivant au rythme de ses caprices, avec des éruptions fréquentes et spectaculaires qui en font un des volcans les plus actifs de la planète.
Sous-unités
Les landes du volcan : plaine des Remparts et rebord de l’Enclos La plaine des Sables : paysage lunaire extraordinaire L’enclos Fouqué, caldera la plus récente du volcan. formant un paysage sombre, noir et gris Le Grand Brûlé ou la rencontre improbable de la lave, de la route et de l’océan Le Fond de la Rivière de l'Est, Vaste plaine allongée en contrebas du volcan
Bloc diagramme
bloc dia n°15
Une diversité contrastée de paysages, liée notamment aux Caldeiras successives.
Les landes du volcan : Plaine des Remparts et rebord de l’Enclos.
La plaine des Sables, paysage lunaire extraordinaire.
L’enclos Fouqué.
Le Grand Brûlé ou la rencontre improbable de la lave, de la route et de l’océan.
Le Fond de la Rivière de l'Est.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Une diversité contrastée de paysages, liée notamment aux Caldeiras successives
Route du volcan, séquence 7 : l’arrivée sur l’Enclos (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Plusieurs caldeiras se succèdent et se superposent pour former la richesse des paysages du volcan :
La très grande caldeira d'effondrement profonde de 100 à 300 m que l'on appelle l'enclos Fouqué et qui cerne le volcan actuel d'une immense plaine sombre
La dépression en forme de U à l'est formée par le Grand Brûlé qui descend jusque la mer
La caldeira plus ancienne à l'ouest formée par la Plaine des Sables.
Les landes du volcan : Plaine des Remparts et rebord de l’Enclos
Les landes du volcan, sur la plaine des Remparts
La route du volcan à travers la plaine des remparts
Paysage de lande et de steppe rase, à la palette colorée originale, à la fois rouge, grise et bronze. Teintes dominantes : bleu argenté, jaune, mêlés de vert et marquées par le rouge de la terre : « terre de feu ». Sols rouges à vif piqués de sénécios et d'ambavilles. Pitons complexifiant le paysage de plateau, révélant sa dimension volcanique. Rebords de ces landes ouvrant des vues vertigineuses sur la rivière des Remparts, la rivière Langevin, le Font de la Rivière de l'Est, l'Enclos Fouqué. Paysage qui paraît immense mais qui reste objectivement petit.
Végétation caractéristique, de haute altitude (au-delà de 2000m d'altitude) caractérisée par un fort taux d'endémisme. Lande à branles verts et blancs (proche de la bruyère), végétation basse, Fleur jaune, Tamarins des hauts, Petit tamarin des hauts, Ambavilles et orchidées dont la Satyre composent majoritairement ces formations… Végétation de plus en plus prostrée au fur et à mesure de l'altitude avec des stratégies d'adaptation au froid et à la sécheresse de plus en plus poussées (réduction des feuilles, présence de poils pour capter l'eau, desséchement en saison sèche, des feuilles appliquées sur la tige, …). D'apparence homogène ces formations végétales présentent une organisation (altitudinale, dynamique et géomomorphologique) bien marquée. Les petits passereaux forestiers dont le Tec-tec, l'Oiseau blanc et vert participent à enrichir cette nature. Les remparts de l'enclos sont recouvert par une végétation indigène souvent de type éricoïde et sont des corridors écologiques continus importants pour la faune et la flore. Ces remparts constituent la limite des oiseaux forestiers qui ne s'aventurent pas plus loin dans l'Enclos, la végétation se faisant rare.
La plaine des Sables, paysage lunaire extraordinaire
Traversée de la Route du Volcan dans la Plaine des Sables
La Plaine des Sables, végétation rare avec un fort taux d'endémisme
Peut-être le paysage le plus étrange de La Réunion. Une plaine minérale, aux reflets rougeoyants ou métalliques selon les secteurs et les heures du jour, qui la font comparer à un morceau de lune, ou de mars. Absence de marques et de repères d'échelle (à l'exception de la piste que forme la route du Volcan) : impression de vaste morceau de planète alors que la plaine reste objectivement petite (3 km de long, moins de 2 de large). Plaine en contrebas de celle des Remparts : forte scénographie de découverte, choc brutal et surprenant au détour du premier lacet de la Route du Volcan. Cassures de la plaine à ses extrémités nord et sud, ouvrant des vues larges surprenantes sur le fond de la Rivière de l'Est et l'amorce de la Rivière des Remparts.
Végétation rare avec un fort taux d’endémisme, lié à la difficile adaptation végétale face au froid et au manque d’eau retenu dans le sol. La végétation se limite à des touffes très éparses de quelques arbrisseaux et d’une espèce endémique le Cynoglosse de Bourbon (Cynoglossum borbonicum).
L’enclos Fouqué
L’enclos Fouqué depuis le Pas de Bellecombe : rempart de Bois Blanc à gauche, rempart du Tremblet au fond à droite
Ambiance ténébreuse due aux émanations de chaleur et d’humidité de la lave formant un épais brouillard
Cratères ponctuels. Les pitons au repos… prêts à se réveiller
Lave en cordées
Recolonisation par des branles sur la lave de l’Enclos Fouqué
La chapelle de Rosemont
Les marques blanches au milieu des champs de lave
L’escalier du Pas de Bellecombe
Caldeira la plus récente du volcan formant un paysage sombre, noir et gris, de la lave à nu, impressionnant. Cône du Piton de la Fournaise trônant au milieu de l'Enclos.
Vues dominantes d'ensemble offertes par les remparts qui referment l'Enclos: rempart du Pas de Bellecombe, rempart de Bois-Blanc, rempart du Tremblet. Laves cordées ou en grattons magnifiques
Les coulées les plus anciennes de l’Enclos sont lentement et difficilement recolonisées par des espèces végétales à la faveur des fissures des coulées lisses (lave « pahoehoe). Le recouvrement de ces espèces « prostrées » à cette altitude reste très faible et soumis aux aléas volcaniques. L’absence de végétation ne signifie pas pour autant absence de vie. Jusqu’au sommet de la Fournaise, une petite araignée noire de 1 à 2 centimètres de longueur et aux pattes velues vit dans les anfractuosités que lui procure la roche.
Le Grand Brûlé ou la rencontre improbable de la lave, de la route et de l’océan
Coulée de lave dans le Grand-Brûlé, vue depuis la RN2 (dessin Agence Folléa-Gautier)
Le Grand Brûlé avec le rempart de Bois Blanc à droite
Succession de forêts, et de coulées de lave
Coulée de lave atteignant la mer.
Les différents stades de la recolonisation végétale
Limite franche entre 2 époques de coulées
Exutoire des laves du volcan vers l'océan, cadré par les remparts de Bois-Blanc et du Tremblet, s'allongeant sur 7 à 8 km pour autant de large. Paysage méconnu, le plus souvent nimbé de nuages et très difficile et dangereux à parcourir à pied : laves à vif, failles, cratères et pitons. Colonisation végétale dans la moitié inférieure du Grand Brûlé. Succession de forêts et de coulées de lave. Effet de surprise à chaque coulée, dont les laves d’aspect variable sont conquises par une végétation, informant de l’âge de la coulée. La forêt primaire de 400 ans (Mare-longue) est encore debout, témoin de la croissance des végétaux sur la lave.
Paysage éphémère lié à la répétition des éruptions, à la destruction de la route "des laves" (RN2), et à l’évolution toujours inattendue de ce paysage, qui a parfois gagné du terrain sur la mer.
Aujourd’hui hélas la succession végétale naturelle est « devancée », perturbée par des espèces exotiques envahissantes dont le Bois de Chapelet qui domine largement le paysage des coulées récentes. Les nombreuses coulées de laves dans les pentes du Brûlé ont par endroits épargné et isolé des lambeaux de végétation de plus ou moins grande superficie formant ainsi des « Kipuka » à l’instar du Piton de Crac. La Papangue et le Paille en queue survolent ces différentes coulées.
Le Fond de la Rivière de l'Est
Le fond de la Rivière de l'Est vu depuis le rebord de la Plaine des sables
Fond de la Rivière de l’Est depuis le Nez coupé de St Rose
Des zones humides ponctuent le fond de la Rivière de l’Est
Vue depuis le Cassé de la Rivière de l’Est
Vaste plaine allongée en contrebas du volcan sur 6 km de la Plaine des Sables au Cassé de la Rivière de l'Est, pour 2 à 3 de large. Correspond au fond de la rivière comblé par des coulées de lave. Dominée par le Gîte de Volcan, qui ouvre son restaurant panoramique dessus.
Forêt de tamarins gigantesques, formant des paysages aux ambiances mystérieuses et à la lumière filtrée.
Pâturages paisibles. Inattendue présence animale dans le massif du Piton de la Fournaise. Vocabulaire de l’élevage bovin : maison de berger et abri en bois, cloches, fils barbelés, bouses…Le pâturage tend à maintenir un paysage ouvert et à limiter le développement des espèces indigènes et l’évolution de la tamarinaie. Par ailleurs, le pâturage est profitable au développement et à la dissémination des espèces exotiques envahissantes.
La rivière et ses zones humides. Le lit de la rivière de l’Est varie au fil des saisons, se gonfle sous l’effet des fortes pluies pour devenir un véritable torrent. Nombreuses mares à joncs, mousses, et quelques vestiges de l’avoune originelle. La rivière de l’Est constitue une continuité écologique préservée avec les bas de Sainte-Rose.
Le Cassé de la rivière de l’Est est la marque spectaculaire d’un effondrement. Cascade de 700m de dénivelé. Le point de vue est aménagé : barrières de sécurité.
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Préservation des remparts naturels et fonctionnels pour la biodiversité dans la forêt de Grand Brûlé (départ de feux, prolifération des déchets,…).
Préservation de l'intégrité de la fragile Plaine des Sables, en évitant toute installation d'ouvrages techniques visibles ; l'implantation des retenues d'eau est étudiée par l'ONF. Un site d'exploitation géothermique a été envisagé.
Routes
La rivière des Remparts. Vue depuis le Nez de Boeuf sur la route du volcan (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Route du volcan, séquence 3 : les pâturages de Tamarin Dodo (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Des galets peints bordant la piste et libérant la vue sur le paysage.
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Route du Volcan, mise en scène du patrimoine naturel et culturel proposée par le Schéma d’interprétation et de valorisation économique (SIVE) ; approche globale et structurée de la mise en scène du patrimoine naturel et culturel enrichissant et organisant l’offre de découverte d’un territoire. « Le volcanisme actif sommital » du SIVE s’articule autour de la route du Volcan. Les sites principaux d’interprétation pour la mise en scène et l’aménagement concernent :
l’entrée de la route forestière : valorisation et marquage de l’entrée
le Nez de Bœuf : restructuration complète du futur site, nouvelle aire de stationnement, liaisons douces ….
le Pas des Sables : restructuration complète du futur site, nouvelle aire de stationnement, liaisons douces ….
le Pas de Bellecombe : restauration paysagère et écologique etc…
Panneaux d’information de la coulée de lave de 1997.
Gargotte ambulante au bord de la RN2.
Stationnement sauvage en bord de RN2.
La Route des Laves (RN2 dans le Grand Brûlé) se prête à une démarche d'interprétation par le caractère éphémère de certains aménagements recouverts par les coulées… Sites évolutifs et magiques, que les haltes et la mise en scène du volcan ou du littoral doivent ponctuer, bornes indicatives des coulées (1998, 2002, 2004, 2007…). Promontoire et panneaux explicatifs pour admirer et comprendre la coulée de 2007.
Enjeux de
réhabilitation et de création
Espaces naturels
Les espaces naturels des pentes dégradés :
Contrôle des pestes végétales le long des chemins/ sensibilisation Limitation de l’Ajonc d’Europe présent à proximité et notamment le long des routes et champs menant au massif. Lutte contre la recolonisation des espèces exotiques envahissantes dont le Bois de Chapelet banalisante les paysages.
Urbanisation
Les sites spécifiques à valoriser
Bourg-Murat, bourg point de départ de la Route du Volcan : requalification d'ensemble, urbaine, paysagère et architecturale (pour mémoire, cf unité de paysage n° 16 "La Plaine des Cafres").
Le cirque de Cilaos est clairement délimité par de hauts remparts qui le ceinturent de tous côtés. Il prend naissance au pied de Saint-Louis, dans la plaine alluviale. Il se délimite à l’est par le rempart du Dimitile et le coteau Kerveguen soulignés par la crête des Calumets, et à l’ouest par la forêt domaniale des Makes et celles des Bénares puis par la crête des Salazes qui relie le cirque de Cilaos à celui de Mafate. Au Nord, le massif du Piton des Neiges domine. Le cirque se définit par une chaîne de pitons bien marquée qui structure son espace intérieur : La Chaîne de Peter Both prend racine sur le rempart des Calumets, à la hauteur du sommet de l’Entre-Deux, et descend progressivement au lieu dit le Pavillon, rencontre du Petit Bras de Cilaos et du Grand Bras.
Sous-unités
L’entrée du cirque, se fait à travers un long passage étroit bordé de remparts aux parois abruptes Le cirque de Palmiste Rouge, enfermé dans son relief, est bordé d’un côté par la chaîne de Peter Both et de l’autre par la crête des Calumets (2200m). Le cirque de Cilaos proprement dit prend place au centre de l’entité. Coupé par la rivière Bras-Rouge, il s’étale néanmoins sur une large surface allant du bord ouest au bord est.
Bloc diagramme
bloc dia n°13
Une route d'accès impressionnante, théâtrale.
La route de Cilaos, un filtre de la pression littorale.
Un cirque borné par des remparts imposants et animé de pitons, chaînes et ravines.
La chaîne de Peter Both, ligne repère marquante dans le paysage du cirque.
Des ravines taillées en canyons, riches en sites de cascades, rivières, bassins.
Des paysages écologiquement diversifiés.
Trois plateaux principaux habités et cultivés.
Ilet-à-Cordes, une des plus belles valorisations des terres hautes.
Ilet de Bras Sec, un habitat et des cultures étalées.
Des îlets parsemés au cœur du cirque.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Une route d'accès impressionnante, théâtrale
Cirque de Cilaos, vue aérienne schématique des reliefs (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
La RN5 : route la plus spectaculaire de l'île, construite dans les années 1930. Exploit technique, symbolisé par le virage en boucle inversée, suspendue dans le vide, que l'on emprunte entre Le Pavillon et Le Tunnel du Gros Morne de Gueule Rouge.
Une découverte du site progressive par la route, théâtrale, organisée en 4 actes :
Acte 1 : la porte d'entrée du cirque
Ouverture sur la Rivière à l’entrée du Cirque de Cilaos
La route au pied du rempart abrupt à l’entrée du cirque de Cilaos
La Rivière : un site clef du passage de l’extérieur à l’intérieur de l'île. Le contraste est brutal entre l’urbanisation dense et colorée de la Rivière Saint-Louis et le paysage de montagne austère et grandiose qui apparaît.
Acte 2 : le corridor d'accès au cirque
Rivière encaissée entre les des remparts
Remparts du Bras de Cilaos
De hauts remparts, parfois à nu, parfois verdoyants accrochant la lumière dans le corridor de la Rivière. Annonce des sommets intérieurs de l'île avec un aperçu sur le col du Taîbit et les Trois Salazes. La route descend en corniche dans des reliefs de remparts gigantesques.
Le Bras de Cilaos
La route de Cilaos à flanc de falaise
Le Pavillon avec l’ancien relais des Porteurs, où la route traverse le bras de Cilaos
Les méandres du Grand bras de Cilaos tourmentent le relief jusqu’au Pavillon, rotule et repère vers l’immensité du cirque.
Le Cirque de Cilaos s’ouvre sur les sommets de l’île
Vue sur les hauts sommets du cirque, de plus en plus lisibles jusqu’à Ilet Palmiste, où s’achève l’entrée du cirque par une vue très large courant du Grand Bénare à gauche au sommet de l’Entre Deux à droite, en passant par le Taïbit, le Gros Morne, le Piton des Neiges, le Coteau de Kerveguen.
Ce corridor en entrée du cirque constitue une des plus importantes continuités écologique de l’île prenant sa source à l’embouchure de la rivière Saint-Etienne et au niveau de la plaine du Gol pour se terminer sur les plus hauts sommets de l’île, le Piton des Neiges et le Gros Morne site ultime de nidification d’oiseaux marins avec l’unique site au monde de nidification du Pétrel de Barau. La rivière Saint-Etienne et ses affluents qui parcourent le cirque présentent également une bonne richesse piscicole et faunistique associée.
Acte 3 : le franchissement de la chaîne de Peter Both
Route vertigineuse, grimpant les flancs de la chaîne de Peter Both. Vue sur le cirque de Palmiste Rouge marquée par des pitons taillés par l'érosion en pointe aigües.
Acte 4 : l'arrivée sur Cilaos
Le Gros Morne de Gueule Rouge
Tunnel de Gueule Rouge
Panorama depuis le Gros Morne de Gueule Rouge
Le tunnel en passant sous le Gros Morne de Gueule Rouge, offre à son débouché le cirque dans son immensité du Petit Bénare au coteau de Kerveguen. Bourg de Cilaos invisible, on aperçoit juste Mare Sèche en contrebas.
Le tunnel de Gueule Rouge : ouverture très large à sa sortie, du Petit Bénare au coteau Kerveguen en passant par le Grand Bénare, Le Taïbit, Le Gros Morne, Le Piton des Neiges. Cilaos invisible, Mare sèche visible en contrebas. Franchement du bras de Benjoin en longues rampes avant l'arrivée sur le plateau du bourg de Cilaos.
La route de Cilaos, un filtre de la pression littorale
Route souvent fermée pour purger la falaise
Eboulis fréquents sur la route de cilaos
La route de cilaos est le seul itinéraire de liaison avec le littoral quotidiennement empruntée par les habitants du cirque travaillant sur la côte. Cette route, difficile longue et sinueuse constitue un filtre de la pression urbaine du littoral …
Point de vue implanté en bord de voie
La voie a été récemment requalifiée et des points de vue ont été aménagés
Un cirque borné par des remparts imposants et animé de pitons, chaînes et ravines
Cirque de cilaos depuis la fenêtre des Makes
Des remparts secs et exposés en périphérie du cirque
Relief marqué de cilaos, remparts des Calumets et les crêtes du Dimitile vue depuis le sentier du col du Taïbit
Ilet à Corde au pied du Bénare depuis Gueule Rouge
Le Petit Bénare, le Grand Bénare avec au pied Ilet-à-Cordes
La crête des Salazes le col du Taïbit entre le Grand Bénare et le Piton des Neiges depuis la Fenêtre des Makes
Le rempart avec les Trois Salazes
Sur la Crête des Salazes, le Grand Bénare
La crête des Salazes, le col du Taïbit, les trois Salazes, une ascension vers le basculement de Mafate.
Remparts de Kerveguen dans les nuages et forêt de Matarum
Le Massif du Piton des Neiges domine cilaos
Le massif du Piton des Neiges et le coteau de Kerveguen : paysages forestiers plus frais de la Roche Merveilleuse, de la forêt de la Mare à Joseph, de la forêt du grand Matarum…
Le Rempart du Dimitile face à celui des Makes et du petit Bénare
Le rempart du Dimitile, sec et aride exposé sud ouest. Des rivières sèches, qui lacèrent le paysage.
La chaîne de Peter Both, ligne repère marquante dans le paysage du cirque :
La chaîne de Peter Both, vue de cilaos (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude paysagère de la commune de cilaos, SDAP+ commune, 1998)
Le pouce de Peter Both véritable repère sur la route de cilaos qui nous indique la direction à suivre.
Chaînes des Pitons de Peter Both, cilaos
La chaîne de Peter Both, une enfilade de pitons aux formes en pointes particulières qui relie le sommet de l’Entre-Deux au lieu dit Le Pavillon. Les sommets de la chaîne de Peter Both les plus caractéristiques du cirque, secs et taillés en pic : on y découvre Le Bonnet de Prêtre, le Grand-Piton, le Piton Morel, le Gros Morne de Gueule Rouge, le Piton Papangues et le Piton Fougères. La chaîne marque l'horizon des îlets du cirque et sépare le site de Palmiste Rouge du restant du cirque.
Des ravines taillées en canyons, riches en sites de cascades, rivières, bassins
Rivière de Bras Rouge qui sépare cilaos de îlet à Cordes
Cascades Ravine Pissa et Tête du Lion sur la route de Îlet à Cordes
Cascades Fleur Jaune réputée pour le canyonning
Des cascades, des rivières, des bassins, lieu d'excellence des activités sportives aquatiques et des haltes de randonneurs. Nombreux sites souvent grandioses accessibles par des randonnées pédestres ou aquatiques : bassins, rivières, cascades, les eaux chaudes de cilaos
Des paysages écologiquement diversifiés
Le relief accidenté de Cilaos préserve de remarquables habitats naturels et colonies d'oiseaux (oiseaux marins, salangane, hirondelles, oiseaux forestiers) et de chauve souris.
Un étagement de la végétation selon l'altitude mais également selon des conditions écologiques locales (nébulosité entre rempart Ouest et Est, nature du sol, topographie, …) remarquable au sein de ce cirque. Les formations végétales semi-sèches subsistent dans les parties basses et centrales du cirque (Bras des Etangs, Bras Rouge et Bras Benjoin). Au Nord, elles peuvent remonter jusqu'à 1200, voire 1500 m d'alt. (Cascade de Bras Rouge, la Chapelle, sentier menant à l'Îlet des Trois Salazes), situation exceptionnelle car en principe cette formation n'est pas présente au dessus de 700 m ! La forêt de transition de moyenne altitude particulièrement étendue au Nord du Cirque de Cilaos, au pied du massif du Piton des Neiges, aux lieux dits Matarum et Mare à Joseph. La forêt humide de montagne ou forêt de bois de couleur des Hauts est présente entre 1300 et 2000 m. Elle s'étend sur une grande partie des versants nord du Cirque : remparts du massif du Piton des Neiges (depuis le Bonnet de Prêtre jusqu'au pied du Col du Taïbit) et la forêt du Tapcal. La forêt à Tamarin des Hauts présents sous îlots forestiers au niveau de replats sur les versants du cirque situés entre 1700 et 1900 m d'altitude : Plateau du Petit Matarum, Forêt du Tapcal et au-dessus de l'Îlet des Salazes sur le plateau de Cap Bouteille. Les formations végétales d'altitude s'étendent sur le Plateau des Trois Salazes jusqu'au Piton des Neiges ainsi que sur les remparts au-dessus de 2000 m d'altitude. Le cirque de Cilaos est également marqué par des plantations d'essences de reboisements et de protection des sols. D'importants reboisements ont été réalisés en 1948 pour répondre aux impératifs de défense et de restauration des sols. Ces reboisements sont aujourd'hui essentiellement constitués de Filaos. En parallèle de la production d'essence dont le Cryptoméria qui a été retenu a été réalisé et représente aujourd'hui 95 ha dont principalement à la Mare à Joseph.
Cilaos présente également quelques zones humides ou mares de richesse écologique variable mais bien souvent modeste avec un intérêt floristique limité et faunistique élevé (Mare à Joncs, Mare du Boulodrome et Mare Guillaume (ou CALTEX).
Trois plateaux principaux habités et cultivés
Bras Benjoin et Bras Rouge séparent les villages de Bras sec, cilaos avec Mare Sèche et Ilet- à-Cordes
Le plateau est caractérisé par la sierra sèche de Bras Rouge qui traverse le cirque du nord au sud. Les deux autres affluents principaux que sont Bras de Benjoin et Bras de Saint-Paul font émerger trois plateaux urbanisés et cultivés : celui de Bras Sec, celui de cilaos et celui de Ilet-à-Cordes, qui accueillent l'essentiel de la population du cirque.
Cilaos, un plateau calé au fond du cirque sous le massif du Piton des Neiges
Le plateau de cilaos et la chaîne de Peter Both. Vue depuis la route d’Ilet-à-Cordes (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
La ville de cilaos et son clocher dans la brume
Implanté sur un large plateau, le bourg de cilaos est calé au fond du cirque sous le massif du Piton des Neiges.
La trame régulière du bourg de cilaos, vue depuis la Roche Merveilleuse (schéma Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude paysagère de la commune de cilaos, SDAP+ commune, 1998)
Centre ville de cilaos
Petite ville dont le charme est lié à l’animation étonnante donnée par l’atmosphère d’étape de ce point de départ de randonnées et d’activités sportives. Atmosphère unique à la Réunion, confortée par la lumière exceptionnelle qui baigne le cirque et les débuts de journées ensoleillées des randonneurs et curistes.
Cilaos, perspective de la rue Mac Auliffe vers le col du Taïbit (dessin Agence Folléa-Gautier)
Cases colorées à cilaos
Eglise au pied du Piton des Neiges dans les nuages
La Mare à jonc
Quelques cases colorées le long de la voie principale requalifiée et la perspective sur l’église composent le cœur de ville. Mare à Jonc, site intéressant en périphérie du bourg.
Ilet-à-Cordes, une des plus belles valorisations des terres hautes
Ilet-à-Cordes. Vue depuis la D 241, à la hauteur du coteau des Orangers (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude paysagère de la commune de cilaos, SDAP+ commune, 1998)
Ilet-à-Cordes depuis la fenêtre des Makes
Sierra de Bras Rouge séparant cilaos de Ilet-à-Cordes
Une découverte du paysage du Bras Rouge par la route d'Ilet-à-Cordes. Gigantesque sierra sèche et profonde, offrant le spectacle d'un ravinement intense où la végétation peine à se maintenir.
Vigne sur Treille à Ilet à Cordes devant le Piton des Neiges
Arrivée sur Ilet-à-Cordes
Un oasis inattendu au bout de la traversée de ce paysage sec et démesuré. Il se présente comme une succession de replats en tremplins suspendus au-dessus du vide de Bras-Rouge d’un côté et du bras de Saint-Paul de l’autre. Les cases y sont dispersées. Chacun de ces replats est séparé des autres par des courtes pentes abruptes et porte des cultures diversifiées. Ici des lentilles, là du maïs, là encore de la vigne sur treille.
Ilet de Bras Sec, un habitat et des cultures étalées
La Forêt de Matarum, cilaos
Plantations de cryptomerias sur la route de Bras Sec, Cilaos
Une longue route traversant un paysage de bois de couleur des hauts, denses, interrompus par endroits de plantations de cryptomerias et de pins réalisées par l'ONF (forêt du Grand Matarum, forêt de la Mare à Joseph…)
Village de Bras sec, Cilaos
Bras sec et les cultures vigne, maïs, chouchou…
Un îlet étalé. Ilet Bras Sec n’a pas le charme d’Ilet-à-Cordes ; les cases dispersées sur l'îlet d’aspect souvent inachevées, s’accompagnent de cultures beaucoup moins jardinées. Quelques très beaux points de vues sur cilaos depuis les belvédères de l’îlet.
Des îlets parsemés au cœur du cirque :
Ouverture vers l’intérieur du cirque de cilaos. Vue depuis Ilet Palmistes, au-dessus du Pavillon (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Le cirque de Palmiste Rouge. Vue depuis le carrefour N5/D240 (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Un cirque dans le cirque, Palmiste Rouge.
Pitons de Palmiste Rouge (Dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude paysagère de la commune de cilaos, SDAP+ commune, 1998)
Palmiste Rouge et îlet Calebasse depuis la Fenêtre des Makes
Lacets de la route de Palmiste Rouge
Une route en lacets serrés vers la Chaîne de Peter Both. L’ouverture sur le cirque de Palmiste Rouge et le paysage dans lequel l’érosion a fait ressortir quelques reliefs en pointe aigüe qui le caractérisent.
Ilet Calebasse, isolé sur un replat
Palmiste Rouge
Trois modestes replats pour l’installation d’habitations : plateau de Palmiste Rouge, îlet Calebasse, et Ilet Haut. Second Village d’importance dans le cirque que l’on perçoit en contre-bas de la RN, avec une urbanisation articulée autour d’une voie principale.
Pont de Ilet Furcy
Ilet Furcy, cilaos
Ilet-Furcy, portion de terre alluviale dans le lit du Grand Bras de Cilaos. Les cases sont ordonnées le long de la voie. Leur toit, depuis la route, forme de petites taches colorées au creux de la rivière.
Habitat diversifié au Petit Serré
Le Petit-Serré accroché à un massif rocheux délimité par un méandre du Grand Bras de cilaos
Le Pavillon
Le Pavillon, un lieu-dit et repère sur le parcours. Beau flamboyant bordant la petite maison de bois colorée qui accueillait autrefois les voyageurs et qui est aujourd'hui un gite rural « le relais du Pavillon » de la Maison de la Montagne.
Cultures sur forte pentes, paysage agricole et naturel spectaculaire
Les points de vue et ouvertures visuelles :
Emprises réservées à définir au PLU pour la création de points de vue sur le grand paysage depuis les rebords de plateaux, véritables balcons ouverts sur le ciel et le grand paysage.
Espaces agricoles
Erosion des sols suite à la culture de lentilles sur de vastes parcelles en pente
Cultures à Mare Sèche
Les grands paysages agricoles préservés de l'urbanisation :
Préservation de l'activité agricole en particulier dans les îlets. Promotion des savoir-faire liés aux cultures sur pentes et à la lutte anti-érosive, lutte contre l'enfrichement et le développement des invasives et encouragement à des paysages diversifiés. L'intensification des cultures de lentilles sur les terres en pente a fragilisé les sols et favorisé les glissements de terrain, suite au défrichement.
Village de Bras sec, Cilaos
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation :
Arrêt de l'urbanisation diffuse, dans les îlets ou sur les pentes valorisation architecturale et paysagère du mitage existant.
Cultures de bananiers après Le Petit Serré
Culture de lentilles sur pentes
Cultures diversifiées à Mare Sèche
Cultures diversifiées à Ilet-à-Cordes, lutte contre l’érosion des sols
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Diversification des cultures et enrichissement des paysages par la création de circuits à thèmes, la valorisation économico-touristique, le développement de l'agro-tourisme et la valorisation culturelle.
Cultures associées et plantation de vetiver contre l’érosion des sols
Soutien, encouragement et développement d'une agriculture « durable » respectueuse des milieux naturels : circuits de découverte des cultures (lentilles à Ilet-à-Corde, treilles de vigne…) en valorisant les îlets, démarches individuelles engagées par quelques agriculteurs soucieux de se relier aux savoir-faire traditionnels :
à l’îlet Chicot, les techniques anti-érosive de plantation de vetiver, et d’association de cultures diversifiées sont mises en œuvre et expérimentées créant un paysage soigné d’îlet contrastant avec les cultures intensives des champs de lentilles.
à l’îlet des Salazes, ancien îlet déserté, l’association des Trois Salazes tente de cultiver à nouveau les pentes en expérimentant des techniques de colonisation des sols.
Espaces naturels
Plantations de cryptomérias
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Poursuite de la requalification des boisements exotiques en boisement indigène (Tamarinaie principalement). Préservation des formations naturelles et notamment des formations végétales semi-sèches proches des Îlets contre le défrichement, le braconnage et les incendies.
Urbanisation
L'urbanisme végétal (quartier habité arboré)
Propositions réglementaires à intégrer au PLU, encouragement
à l'urbanisme végétal par la constitution d'un écrin végétal autour de
chaque case, formant ainsi le lien qui donne à l'habitat sa cohésion et
son unité, la création de clôtures végétales et la possibilité d'une
évolutivité de la case par des extensions à l'arrière de la case pour
une meilleure intégration du bâti.
Routes
Routes en lacets étroits de Ilet-à-Cordes
Remparts érodés menaçant l’accès à l’Ilet-à-Cordes
Vue sur les cascades depuis la route d’ Ilet-à-Cordes
Le Pouce de Peter Both en descendant de cilaos
Des points de vues à entretenir : la végétation ferme l’ouverture visuelle sur le paysage
Une table d’orientation
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Valorisation paysagère et thématique de la route de cilaos, d'Ilet-à-Cordes, de Bras Sec, de Palmiste Rouge…
Enrichissement des aires de stationnement pour en faire des aires de détente (plantations ombrageantes, belvédère, table d'orientation), préservation des sections de voies avec des ouvertures visuelles sur le grand paysage, création de points de vue nouveaux
Le tunnel de Gueule Rouge : espace stratégique de basculement entre deux entités du cirque. Mise en scène de la vue, aménagement plus attractif et confortable…
Traversée des îlets : points de vue, halte et valorisation des cultures
Limitation des implantations d'habitations nouvelles le long des îlets bordant la route de cilaos
Valorisation de la « porte d’entrée » du cirque lieu de transition paysagère et écologique.
Enjeux de réhabilitation
et de création
Espaces naturels
Points de vente au Pavillon
Un aire de détente peu engageante
Une invitation au sentier du Taïbit
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Valorisation des sites d'accueil du public : mobilier, signalétique, plantations, … sites pour la plupart reconnus et dévalués par l'absence ou la faiblesse des aménagements.
Les espaces naturels des pentes dégradés :
Lutte contre les espèces exotiques le long des sentiers et au sein des foyers et notamment lutte contre la liane papillon, contre le Troène de Ceylan et contre les formations d'altitude de l'Ajonc d'Europe très problématiques.
Urbanisation
Construction nouvelle sur la route de Cilaos
Les limites non traitées entre les villes et l’espace :
Maintien de distances critiques minimales entre les ilets, souvent garanties par les contraintes topographiques, conservation des « coupures » entre ilets en valorisant le patrimoine agricole et naturel. Création des lisières formant des limites aux villages de façon à conserver les transitions agricoles.
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables : favoriser les toitures à pente, les couleurs, les jardins écrins des parcelles, palette végétale adaptée…
Ancien hôtel des thermes de cilaos à l’abandon
Bâtiment en centre-ville de cilaos
Case en dur à Ilet-à-Cordes
Construction nouvelle à Bras Sec
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale des points noirs bâtis
Ilet-à-Cordes
Voie principale « routière » dans la traversée du Petit Serré
Un espace public minéral devant l’église du Petit Sérré
Les centralités urbaines non affirmées :
Renforcement de la centralité linéaire des routes lignes de vie des bourgs. Organisation autour d'un espace public central qui jouerait le rôle de halte pour les visiteurs. Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par circulations douces, création de lisières agro-urbaines plantées aux marges des opérations, clarifiant les vocations des sols
Les sites spécifiques à valoriser
Enjeux importants pesant sur les îlets, équilibre à trouver entre les différentes occupations du sol de façon à préserver la relation harmonieuse entre l'homme et le paysage. Une gestion économe de l'espace est à mettre en place notamment par une maîtrise de la dynamique d'urbanisation, la valorisation de l'espace productif qui peut faire la valeur économique du cirque, à la fois par les produits qui en sont tirés, l'activité humaine qui résulte de sa mise en culture, la qualité du cadre de vie et la séduction du paysage agricole du cirque pour le tourisme.
Prise en compte de la sensibilité environnementale du cirque dans les opérations d'aménagement des îlets : bien que Cilaos soit le cirque le plus peuplé de l'Île, de nombreuses reliques de forêt semi-sèche subsistent sur les escarpements non loin des zones habitées. Les activités urbaines et agricoles constituent hélas des sources de « perturbations écologiques » avec les activités agricoles et les jardins propices à la prolifération d'espèces exotiques envahissantes et augmentant la sensibilité à l'érosion des pentes voire dégradant la qualité des cours d'eau. Par ailleurs, les éclairages urbains perturbent fortement les oiseaux marins proches de leurs colonies à ce niveau. Promotion des aménagements respectueux des paysages et de la biodiversité :
Respect des paysages et de la biodiversité à l'occasion de la sécurisation des routes dangereuses
Gestion optimale de l'éclairage des îlets afin de préserver les oiseaux marins et le paysage nocturne
Préservation et réhabilitation de la qualité paysagère et sanitaire des rivières, cascades et autres causes de perturbation de continuité écologique
Le bourg de cilaos depuis la Roche Merveilleus
Liaisons douces aménagées dans le centre bourg
Valoriser le site de Mare à Jonc et inscrire cet espace dans le bourg
Des rues insuffisamment engageantes pour les piétons
Recomposition et plantation de la voie menant à l’église
Cilaos, bourg d’accueil du cirque réhabilité ces dernières années. Requalification de l’ambiance de bourg et la qualité des circulations douces, renforcement des liaisons piétonnes du bourg vers la Mare à Joncs, l’église, les thermes… parc public ; Cilaos "Ville-promenade" : promenade urbaine (centre-ville), promenade de l'eau (mares, ruisseaux…), promenade parc, promenade des Buttes, promenade des "remparts" (rebords du plateau)
Plan de valorisation de l’urbanisme du bourg : urbanisme végétal, réhabilitation architecturale…
Organisation du bourg dans son rapport au grand paysage : mise en scène des bords de plateau
Marquage des limites sud site
Traitement des limites du bourg à partir de Mare sèche
Création d'un parc public de ville thermale : site du Trou Pilon ?
Urbanisation empiétant sur les terres cultivables
Espace agricole et cultures vivrières à Bras Sec
Cases dispersées dans l’îlet Bras Sec, occupation du sol favorisant le développement du mitage des terres agricoles et massifs forestiers
Bras Sec et le Bonnet de Prêtre
Ilet Bras Sec, protection contre l’habitat diffus des ilets, qui banalise les paysages, surconsomme les terres cultivables, ne conforte pas le lien social…Préservation essentielle des terres agricoles pour une agriculture diversifiée avec des dispositions réglementaires pour réduire le mitage des ilets. A Bras sec, multitude de cases, éparpillées sur l’écart, sans gestion économe de l’espace agricole…
Contrairement à Ilet-à-Cordes, Bras sec est caché derrière les forêts et suspendu au dessus de la route de Cilaos. Il mérite un plan général de recomposition urbaine, face à l’étalement de l’habitat et au gaspillage des terres.
réhabilitation architecturale et paysagère : vocabulaire végétal, peinture des cases, mise en scène des vues sur Cilaos
En arrivant du nord-est par la RN 3, la plaine des Cafres apparaît nettement délimitée par le rempart de Bellevue qui domine la plaine des Palmistes. En arrivant du sud-ouest à l'inverse, sa limite est plus floue : la plaine (en fait, un plateau) se fait longuement attendre depuis Saint-Pierre et ne commence véritablement qu'après Bourg-Murat, à la hauteur de Piton Villers, là où, enfin, la cassure de pente se produit et introduit au replat. En aval de ce point, l'occupation du sol s'est déjà bien modifiée ; des pâturages émaillés de tamarins et d'ajoncs, boursouflés par les pitons caractéristiques de la plaine, prennent place à partir du bourg de Plaine-des-Cafres, un peu en-dessous de Bourg-Murat.
Les sous-unités :
La plaine des Cafres pâturée : les friches à géranium des hauts ont cédé la place à de verts pâturages où se mêlent des bandes boisées de cryptomerias et d'acacias mimosa, ces derniers ayant été favorisés comme bois de feu pour la distillation du géranium.
La plaine des Cafres urbanisée, sur les pentes hautes, formée de Bourg-Murat, porte d'entrée du Volcan et de quelques hameaux agricoles à vocation pastorale.
Bloc diagramme
bloc dia n°16
Une plaine d'altitude pâturée, piquée de nombreux pitons boisés et souvent drapée dans les brumes.
Une plaine petite et belle dans sa traversée par la RN3.
L'attrait du paysage sylvo-pastoral des pentes hautes.
Des points de vue spectaculaires aux marges de la plaine.
Un espace multifonctionnel, de plus en plus fréquenté.
Bourg-Murat : un bourg peu valorisant, dans une position pourtant stratégique.
Une plaine fragile et menacée, dégradée par du bâti conquérant médiocre.
Un élevage intensif, qui fragilise les milieux naturels.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Une plaine d'altitude pâturée, piquée de nombreux pitons boisés et souvent drapée dans les brumes
La plaine des Cafres. Vue depuis le croisement RN3/chemin du champ de tir de la Grande Montée (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
De grands pâturages ouverts et aplanis, formant un espace de respiration et de liberté au cœur de La Réunion, d’autant plus précieux et étonnants que les espaces plats sont très rares dans l'île.
Un paysage ouvert mis en valeur par les arrières plans que forment les remparts du Dimitile (au-delà du Bras de la Plaine), le Piton des Neiges et les pentes pâturées et boisées du Volcan (Nez de Boeuf…)
La plaine des Cafres boursouflée de pitons, vue depuis la route du Volcan
Toison de forêt primaire en lisière de pâturage, plaine des Cafres
Des pitons nombreux qui animent la plaine, le plus souvent habillés de forêts de cryptomérias, parfois de forêt indigène.
Les nuages du soir sur la plaine des Cafres, avec le Piton des Neiges à l'horizon
Des paysages perçus différemment au gré du temps : paysages rendus mystérieux par les écharpes de nuages qui glissent à la surface de la plaine, et riche palette des verts sous le soleil : du vert vif des prairies au vert sombre des cryptomérias en passant par les bronzes et les gris de la végétation spontanée.
Une plaine petite et belle dans sa traversée par la RN3
Une traversée rapide par la RN 3, rendue plus ténue encore par l’extension de l’habitat entre la Plaine des Cafres et Bourg-Murat, qui ne fait que prolonger l’urbanisation colonisant l’ensemble des pentes du Tampon depuis la mer entre la sortie de Bourg-Murat et le 23ème, une à deux belles ouvertures fugaces sur les pâturages perceptibles entre les alignements de platanes, de troëne, de pins et d’acacias bordant la route. Les fossés et bords de route sont également colonisés par l’ajonc d’Europe et l’hortensia. Au-delà, l’urbanisation quasi-continue de bord de route laisse parfois échapper des vues sur les pentes sud et le littoral.
Un projet de renforcement routier de la RN3 qui méritera une attention paysagère toute particulière.
L'attrait du paysage sylvo-pastoral des pentes hautes
La plaine des Cafres, vue vers les horizons du massif du volcan (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Vue lointaine vers le littoral, pentes de Bois Court
Les pentes hautes pâturées, vues depuis la route de la station météo (la Plaine des Cafres)
Paysage sylvo-pastoral étonnant des hauts libérant des pentes pâturées, des pitons boisés et de larges ouvertures sur le littoral lorsque les nuages ne courent pas trop au ras du sol.
Formes séduisantes de ces « collines » ondulées dont le relief est révélé par la couverture rase et régulière des prairies ; diversité de ces ambiances permises par les chemins agricoles pénétrant au coeur de ces pentes vallonnées et boisées, comme la piste rejoignant Notre Dame de la Paix à la Grande Ferme.
Vue sur la plaine des Cafres depuis la route du Volcan
La route du volcan : voie sinueuse dans des pâturages parsemés d'ajoncs, de sophoras et d'acacias …. Peu d'aires d'arrêt .
Des points de vue spectaculaires aux marges de la plaine
Vue sur la Petite Plaine depuis le col de Bellevue
Le Col de Bellevue : vaste parking marquant l’arrivée sur le col souvent embrumé. Pourtant, il peut offrir comme l’indique son nom une belle ouverture sur la Plaine des Palmistes et l'antichambre de Bébour. Ce point de vue est envahi par des essences exotiques dont des hortensias anciennement plantés qui se propagent dans les forêts primaires en rempart.
Nuages sur les flancs de la rivière des Remparts
Le Nez de Bœuf : remarquables points de vue sur la rivière des Remparts
Le Piton de l’eau : site faisant exception, puisque il s’inscrit plus dans les premières plaines du volcan. Longue voie d’accès sur un sol de lave jusqu’aux belles prairies pâturées du Piton, proche des forêts de bois de couleur (voir UP3) et comprenant encore des lambeaux de fourrés à Petit tamarin des hauts ou arbre fontaine caractéristiques.
Jour d'affluence au point de vue de Bois Court
Bois Court : l’à-pic étonnant du Bras de la Plaine, la cascade et l’Ilet de Grand Bassin ; point de vue aménagé et site très fréquenté. L’aménagement de ce site en bord de ravine planté d’essences exotiques perturbe le corridor écologique que constitue le Bras de la Plaine. La forêt en rempart est perturbée par des espèces invasives provenant de cette aire d’accueil ; des déchets sont éparpillés dans le rempart à partir de la plate forme et les éclairages des voitures fréquentant ce site la nuit perturbent les oiseaux marins qui viennent s’échouer.
Un espace multifonctionnel, de plus en plus fréquenté
Passage du GR R2 sur la plaine des Cafres
Lien naturel entre le massif ancien et le volcan actif (passage du GR R2)
La RN 3 et le stationnement de la Soucoupe Volante
Espace de passage entre nord-est et sud-ouest de l'île (RN3)
Troupeau au milieu des sophoras
Haut-lieu de l'activité pastorale de l'île
Pique-nique, plaine des Cafres
Espace de fraîcheur apprécié pour le pique-nique
Terrain de cross sur la plaine des Cafres
Activité équestre, plaine des Cafres
Espace de loisirs, dont les activités sont rendues faciles par la planéité (promenades à pied, à cheval, quad, + “la soucoupe volante”)
Porte d'entrée du volcan, à ce titre espace touristique stratégique d'importance régionale
Bourg-Murat : un bourg peu valorisant, dans une position pourtant stratégique
Arrivée sur Bourg-Murat par la RN 3
Bourg-Murat
Carrefour de la route du Volcan, banalement souligné par un giratoire à Bourg Murat alors que cet itinéraire touristique mériterait une requalification d'ensemble des espaces publics et du patrimoine architectural. Bourg ne présentant pas d’écriture architecturale d’intérêt avec une centralité peu affirmée autour de quelques cases, des boutiques et la maison du volcan. Au-delà du bourg, cristallisation de cases clairsemées le long de la route du volcan (gîtes, artisanat et petites fermes…) Une forêt de cryptomérias, espace public principal et unique du bourg.
Une plaine fragile et menacée, dégradée par du bâti conquérant médiocre
La RN 3 entre Plaine-des-cafres et Bourg-Murat
Urbanisation dispersée vers la Grande Ferme
Le paysage habité de piètre qualité, la Grande Ferme
Habitat et activités de médiocre qualité architecturale, dispersés autour de deux hameaux principaux à vocation agricole : la Petite Ferme, la Grande Ferme ; ailleurs, quelques rares fermes isolées, aux bâtiments et installation banals. Pas de jardins arborés pour « digérer » le bâti et les constructions Pas de centralités agréables et attractives pour les habitants Le tout contrastant fortement avec la qualité du paysage sylvo-pastoral
Un élevage intensif, qui fragilise les milieux naturels
Limite de pâture, plaine des Cafres
Pâturages encadrés dans les hauts par les forêts naturelles et fragmentés dans les bas par l’urbanisation, jouant le rôle de zone tampon « naturelle » entre zone urbaine imperméabilisée et forêt primaire. Des reliques naturelles de forêts de bois de couleur des hauts ou de fourrés à branle sont encore présentes ponctuellement au sein ou à proximité des pâturages au niveau de pitons (Piton Biberon), de bosquets et de ravines, talwegs, rappelant la couverture forestière originelle. Ces reliques permettent le maintien d’une faune et notamment d’oiseaux forestiers diversifiés et typique des forêts des hauts de l’Ile. Ces lambeaux, préservés depuis plus de 20 ans d’activité pastorale servent parfois à abriter les bêtes ou de « brise vent ». La Papangue profite de ces milieux ouverts pour y chasser. Une utilisation historique d’espèces exotiques envahissantes pour l’activité pastorale et sylvicoles qui aujourd’hui menacent les milieux naturels et dégradent le paysage : le cassi blanc est encore utilisé comme bois de chauffe, le troène et l’Ajonc d’Europe pour borner les parcelles,… Les lisières externes des hautes plaines pâturées limitent la propagation des espèces exotiques envahissantes dans les forêts primaires, lorsque celles-ci ne sont pas détériorées par la divagation du bétail. Des pâturages au cœur d’une ressource en eau d’intérêt et pourtant menacée par les amendements et l’érosion des sols notamment le long des ravines et talwegs souvent défrichés.
Piton partiellement planté en cryptomérias, plaine des Cafres
Le Piton Villers, en partie boisé de cryptomérias
Les points de vue et ouvertures visuelles :
Renouvellement des forêts de cryptomérias par des boisements d'indigènes et /ou par des pâtures bocagères ; création de points de vue accessibles au public.
Espaces agricoles
Pâturages de la plaine des Cafres
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation :
L'espace de la plaine, fragile car petite, hors périmètre du Parc National, et soumise à la pression « montante » de l'urbanisation, à celle de l'élevage et à celle du tourisme et des loisirs : protection contre l'urbanisation, accompagnement qualitatif des dynamiques d'évolution, notamment par une charte ou plan de paysage.
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Gestion environnementale de l’élevage à traduire dans des cahier des charges environnementaux pour chaque parcelle agricole et prévoyant la réalisation de bilan et de suivis.
Gestion écologique s’appuyant sur la connaissance et la préservation de la biodiversité naturelle et semi-naturelle présente sur les parcelles pastorales (étude à mener à l’échelle communale, exemple sur Piton Biberon et Rouge dans le cadre des baux ruraux.) : limites des habitats naturels et semi-naturels (lisières ou écotones notamment), lutte sélective contre les EEE présents au sein des habitats naturels ou semi-naturels (restauration passive), restauration des corridors écologiques aujourd’hui fragmentés. conforter les stations et habitats relais ou reliques isolés…
Limitation de l’érosion des sols : maintien de la végétation des berges, limitation de la divagation du bétail au sein des ravines, non défrichement des flancs de ravines et respect de la servitude forestière de 10 m, gestion des écoulements d’eau sur les parcelles ( = rigoles, haies…)
Gestion raisonnée des intrants et de l’épandage : non épandage et utilisation des intrants à proximité des ravines, stockage du fumier sur des plateformes bétonnées et couvertes, stockage du lisier dans une fosse étanche, respect et maintien à jour du plan d’épandage.
Gestion des déchets issus de l’activité pastorale : stockage correct des emballages vides bien rincés, dans l’attente d’une collecte spécifique.
Les structures végétales remarquables dans l’espace agricole (alignements…) :
Structures paysagères bocagères existantes (chemins, haies, bosquets, arbres isolés, ...), participant à la protection des sols, à la protection du bétail contre les aléas climatiques, aux parcours : identification et repérage (au PLU), préservation, gestion et replantation, notamment dans les secteurs simplifiés par l'élevage ou l'agriculture intensifs
Les routes
Embranchement de la route du Volcan sur la RN 3
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Protection contre l'urbanisation linéaire des abords de la RN3 et la route du Volcan, préservation et mise en valeur des coupures d'urbanisation encore existantes (Bourg-Murat/Plaine des Cafres/Vingt-troisième), gestion des plantes invasives (ajoncs), conception paysagère des aménagements routiers à venir (transformation RN 3), résorption des points noirs.
Enjeux de réhabilitation et de création
Reliefs
Les points de vue panoramiques et liaisons douces peu valorisées :
Revalorisation paysagère de l'accueil du public (stationnements, ...)
Espaces naturels
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Gestion écologique des aires d’accueil dont Bois court et le Col de Bellevue, primordiale pour préserver les peuplements biologiques du Bras de la Plaine : palette végétale, gestion de la fréquentation et des éclairages en bord de rempart notamment, gestion des déchets,…
Urbanisation
Les limites non traitées entre les villes et l’espace :
Abords de la RN 3, arrêt de l'urbanisation linéaire, mise en valeur des coupures d'urbanisation et des entrées/sorties des bourgs, confortement des centralités par valorisation architecturale du bâti et valorisation paysagère des espaces publics
Ferme sur la plaine des Cafres
Bâtiments agricoles sur la plaine des Cafres
Développement anarchique du bâti et des fermes agricoles, la Petite Ferme
Bâtiment d'élevage, plaine des Cafres
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Réalisation d'une charte architecturale et paysagère pour les équipements et bâtiments agricoles nouveaux, appel à des hommes de l'art (architectes, paysagistes, écologues)
Environnement peu valorisant de gîtes touristiques, vers la Petite Ferme/La Grande Ferme
Restaurant sur la plaine des Cafres
Carrière, plaine des Cafres
Développement mal maîtrisé sur les pentes du Piton Villers
La « soucoupe volante »
Valorisation architecturale, valorisation paysagère des abords, des bâtiments et équipements isolés, limitation stricte des implantations nouvelles
Lignes électriques, plaine des Cafres
Enfouissement des lignes électriques et téléphoniques qui traversent la plaine
Arrivée sur Bourg-Murat par la route du Volcan
Les sites spécifiques à valoriser
Bourg-Murat : réhabilitation architecturale et paysagère d'ensemble.
Le centre de la Plaine-des-Cafres
La Plaine des Cafres, réhabilitation architecturale et paysagère d'ensemble
Espace public sans qualité, la Petite Ferme
La Grande Ferme, la Petite Ferme : aménagement et plantation des espaces publics et des clôtures, enfouissement des réseaux aériens
Partie intégrante, avec la Plaine des Cafres, de la couverture entre le massif volcanique ancien du Piton des Neiges et le massif volcanique récent du Piton de la Fournaise, la plaine des Palmistes est desservie dans sa longueur par la RN3, seule route de traversée de l'île. Elle se présente comme une incision en creux dans les pentes Est de l'île, sur 7 km de long pour 4 à 5 de large au maximum. Cernée par les remparts de l'îlet Patience et du Piton des Cabris, la plaine se déploie en pente douce de 800 à 1200 m d'altitude disparaissant progressivement dans la végétation dense et souvent embrumée de la Grande Montée vers la Plaine des Cafres. Elle est en bonne partie occupée par l'urbanisation diffuse du bourg de La Plaine-des-Palmiste.
Les sous-unités :
La Plaine des Palmistes habitée, une des deux hautes plaines de l’intérieur de l’île, que l’on passe dans sa longueur en empruntant la RN 3, après les lacets qui la séparent des pentes de Saint-Benoît. La Petite Plaine, ou antichambre de Bébour, prise entre le rempart de Bellevue et le Pic des Sables et empruntée par la route forestière de Bélouve jusqu'au Col de Bébour.
Bloc diagramme
bloc dia n°17
Des remparts, des pentes et des sommets qui cadrent clairement la plaine.
Des vestiges d’un milieu naturel d’exception.
La petite Plaine, l’anti chambre de Bebourg.
Une alternance de masses boisées et de pâturages.
Un étalement urbain favorisé par les lignes de composition urbaine d’origine.
Des belles maisons de changement d’air et des cases colorées.
Des paysages de transition aux entrées de La Plaine.
Une plaine maillée par de nombreux sentiers menant aux sites naturels.
Caractéristiques et valeurs paysagères clés
Des remparts, des pentes et des sommets qui cadrent clairement la plaine
La plaine des Palmistes, vue depuis le col de Bellevue (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
La Plaine des Palmistes ceinturée de remparts et ouverte sur le littoral de Saint-Benoît
Les remparts boisés de la Grande Montée
Climat nébuleux et humide des hauts alternant avec un ciel
Espaces aux reliefs grandioses contribuant à inscrire le bourg dans les paysages saisissants de l'intérieur de l'île. Hauts remparts de l'ilet Patience et du Piton Cabris se refermant sur les pentes forestières de la Grande Montée et offrant un fond et des perspectives intéressantes depuis les routes du bourg.
Une succession de plans boisés sur les remparts
Pentes de Bellevue/Grande Montée, avec un couvert forestier dense d’où émergent de façon remarquable les frondes en parasol des fougères arborescentes. Ambiance souvent nébuleuse, rappel de la forêt primaire bien conservée sur ces remparts. Découverte essentiellement permise depuis la route et points de vue rares et peu mis en valeur sur le parcours.
Ravine sèche près du Bourg
Territoire traversé par un réseau de ravines à peine creusées sur la plaine (Bras piton, Ravine sèche, Bras des Calumets …) et plus profondes à proximité des remparts (Grand Bras…).
Des vestiges d’un milieu naturel d’exception
Silhouettes fières des fougères se détachant du couvert boisé
Les fougères sur le rempart de la Grande Montée
Belle étendue forestière de forêt primaire qui recouvre les pentes de Grande Montée entre la Plaine des Palmistes et la Plaine des Cafres. Paysage caractérisé par les fougères arborescentes émergeant des nuages et de la canopée avec une forte densité et diversité végétale présentant notamment de nombreuses épiphytes, caractères typiques de la forêt tropicale de montagne.
Plantes invasives en bord de route côtoyant les plantes endémiques
Paysage altéré en bord de RN 3 par l’abondance de plantes envahissantes. Sur les pentes de Bellevue, ou dans les lacets provenant de Saint-Benoît, les vives couleurs des fuschias, des hortensias, des tibouchinas ou des longoses sont trompeuses… Echappés des jardins ou plantés, ces végétaux tendent à se propager dans la forêt primaire conservée et présentent de ce fait une menace importante pour ces milieux. Ces forêts présentent le cortège typique des espèces faunistiques des forêts des hauts bien conservées avec également la présence du Lézard vert de Bourbon.
La pandanaie
La pandanaie, vestiges de forêts de vacoas des montagnes que l’on peut observer en contre bas de la Plaine des Palmistes. Fourrés à pinpins et palmistes rouge, écosystèmes hygrophiles des hauts en cours d’éradication, par l’agriculture, puis l’habitat. Ce sont des écosystèmes à forte rétention d’eau dans un climat à forte pluviométrie. Les pandanaies de la Plaine, riches et diversifiées en espèce dont certaines très rares constituent une des rares superficies d’un seul tenant de l’Île et est l’habitat principal du Lézard vert de Bourbon aujourd’hui menacé par la réduction de ces formations.
Des nombreux palmistes qui composaient la forêt d’autrefois, il ne reste aujourd'hui que le nom du bourg.
La petite Plaine, l’anti chambre de Bebourg
La Petite Plaine, antichambre de Bébour. Vue depuis la route de Bébour après la forêt de cryptomérias (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Au début de la route forestière, quelques habitations et parcelles clôturées pour la cueillette des goyaviers
Une plaine étroite occupée par les champs de goyavier et les forêts de cryptomerias. En direction de la forêt de Bébour Bélouve, les forêts de cryptomerias créent une atmosphère ombragée et dense très appréciées des pique-niqueurs. La Petite Plaine regorge de champs de goyaviers aujourd’hui clôturés ayant envahi les terrains défrichés ; ces vastes étendues ferment le paysage et offrent de rares vues sur le col de Bébourg. A la saison du goyavier, de juin à Août, les bords de voie sont envahis par les voitures.
Une alternance de masses boisées et de pâturages
Enfrichement des parcelles proches de hameaux
Bras Piton culminant à 1365m.
Forêt de cryptomeria s et champs pâturés
Alternance de prairies de zones humides et de lanières boisées sur les modelés de relief formés des pitons (piton des Roches, piton des Fées, piton Doré), qui se fondent parfois avec les forêts de cryptomeria des basses pentes. Ces pitons composent le paysage de la plaine dans lequel la trame et les voies filantes s'organisent en direction des remparts boisés. Les traces des anciennes cultures de thé ont disparu, et les prairies pâturées ou les friches s'y sont développé.
Un étalement urbain favorisé par les lignes de composition urbaine d’origine
Plaine des Palmistes : le rempart de Bélouve dans l’axe d’une rue (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Plaine des Palmistes : le Pic des Sables dans l’axe de la ligne des 4000 (dessin Agence Folléa-Gautier, extrait de l’étude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion, DDE 1994)
Perception de l’étalement de l’urbanisation depuis les hauts du chemin Frémicourt.
Etirement de la Plaine vers le Vue Bras des Calumets au pied de la Grande Montée
Bourg s'étirant longuement sur l’ensemble de la pente, jusqu’au pied du rempart de Bellevue, donnant l’impression de traverser La Plaine sans jamais arriver quelque part.
Etalement de la ville jusqu’au pied des remparts. Vue depuis Piton des Songes.
Le bourg et la voie principale irriguant la plaine. Au loin, le littoral de Saint Benoit
Structure du bourg issue d’un tracé d’urbanisme rigoureux (plan de 1864 des archives départementales), formé de lignes perpendiculaires tracées tous les 500 m de part et d’autre de la route impériale (actuelle RN 3). Tout l’espace de la Plaine est occupé et le petit nombre d’habitants d’origine, s’est disséminé ainsi à partir de ce tracé sans constituer de densité ni d’épaisseur.
Construction jusqu’au bord du Bassin Cadet
Tendances à la densification des hameaux existants : densification du cœur de bourg jusque la Ravine Sèche et également étalement urbain au pied des rampes de Bellevue.
Des belles maisons de changement d’air et des cases colorées
Case en bois et petit jardin fleuri
Vue pittoresque d’anciennes cases créoles avec le Morne de Saint-François en fond.
Etagement du jardin « créole » sur la pente et case traditionnelle
Petite case soignée
De belles maisons créoles de changement d’air construites au début du siècle afin de bénéficier du climat frais et sec en été et de modestes cases traditionnelles noyées dans des jardins débordant d’azalées, d’hortensias, de rosiers, de camélias... composent le patrimoine architectural remarquable de La Plaine.
Le Domaine des Tourelles et son jardin régulier
Villa des Tourelles, grosse bâtisse créole typique des Hauts bordant la RN et soulignée par son jardin régulier. Le Domaine des Tourelles est affecté actuellement à un centre de formation et de promotion des métiers de l’artisanat.
Le barreau et le jardin planté
Végétation débordante des jardins créoles
Diversité et vigueur de la végétation dans les jardins et le milieu naturel ; les jardins débordent de plantes colorées qui sont hélas autant de menaces pour les milieux naturels alentours.
Des paysages de transition aux entrées de La Plaine
La RN3 à la sortie des lacets
Quelques vacoas émergent du couvert boisé de la pandanaie
Le bourg de La Plaine-des-Palmistes s’étend jusqu’aux limites du relief et favorise ainsi l’étalement des hameaux, rendant difficilement perceptible l’entrée et la sortie du bourg de La Plaine . Au pied du rempart de Bellevue, au niveau de Bras des Calumets des cases s’étalent le long de la RN 3, favorisant la perception d’étalement du village.
Alignement de platanes à l’approche du bourg
De part et d’autres de la Plaine, le long de la RN 3, les platanes en alignements ou en isolés (rempart de la Grande Montée) constituent un signal fort et unique. Depuis Saint Benoit, se déroulent sans mise en scène les paysages contrastés des forêts de vacoas et des champs de goyaviers qui succèdent à la traversée boisée des rampes de la RN.
Une plaine maillée par de nombreux sentiers menant aux sites naturels
Chemin d’accès à la cascade Biberon.
Chemin d’accès à la cascade Biberon.
Vue très peu dégagée sur le site de Grand Etang.
Plusieurs sentiers de randonnées mènent à des sites remarquables. Ces lieux fréquentés par les randonneurs et promeneurs font l’objet de mise en scène succinte voire inexistante.
la Cascade Biberon, avec une chute de 240 m, c’est une des plus belles cascades de la région, un grand bassin de baignade et un espace de promenade prisé
Le sentier botanique de la Petite Plaine
Le tour du Piton Bébour et les vues exceptionnelle sur la forêt de Bébour…
De rares points de vue valorisés, malgré la présence de pitons et de sentiers de randonnées :
Piton des Songes au pied de la Grande Montée avec son chemin de croix : un parking au pied du piton
Un point de vue sur Grand Etang magnifique et peu visible depuis la route à travers les fougères arborescentes et de bois de couleur
Le Piton Textor, vue panoramique de la Plaine des Palmistes dans toute sa splendeur.
Voie montant entre Piton des Roches et Pitons des Fées
Vue sur le Piton des Songes
Les reliefs singuliers proches de l’urbanisation :
Les pitons non urbanisés, protection contre l'urbanisation, valorisation paysagère et environnementale par l'aménagement de points de vue, la préservation et le renforcement des structures végétales d'accompagnement des espaces cultivés et de protection contre l'érosion.
Les rebords des ravines naturels ou agricoles :
Protection contre l'urbanisation (mise à distance), création de points de vue supplémentaires sur les rivières Valorisation des bords de rivière par des aménagements simples permettant des liaisons douces entre les quartiers
Espaces agricoles
Ancienne zone agricole envahie de tibouchinas.
Jardin potager et sa case en tôle. Agriculture vivrière existante
Les espaces agricoles sous forte pression de l’urbanisation :
Préservation des zones agricoles au contact des zones urbaines : maîtrise de l'extension des zones d'habitat. Protection contre l'urbanisation diffuse et l'extension des écarts qui banalisent les paysages, fragilisent l'économie agricole, et surconsomment les terres cultivables.
Champs pâturés et case isolée
Arrêt de l'urbanisation diffuse, valorisation architecturale et paysagère du mitage existant.
Les paysages agricoles diversifiés (cultures maraichères, pâturages, vergers….) :
Poursuite de la valorisation économico-touristique, développement de l'agro-tourisme, valorisation culturelle, valorisation paysagère des routes à thème, valorisation paysagère et environnementale des espaces agricoles par la plantation de structures végétales : essences silhouettes, structures bocagères de protection contre l'érosion, ... plantations anciennes : thé, conflore etc…
Espaces naturels
Les espaces naturels des pentes (brandes, forêts) :
Préservation des forêts et vestiges de forêts primaires existantes dont les pandanaies aujourd’hui très menacées par la pression foncière et agricole et en constante régression.
Urbanisation
Case traditionnelle à restaurer
Petite case traditionnelle de caractère
Le patrimoine architectural urbain :
Identification et protection (aux PLU), soutien à la gestion et à la rénovation, développement de la sensibilité au patrimoine culturel architectural, paysager et urbain
Valorisation de la traversée du bourg par des haltes permettant la découverte du bourg : circuits, maisons traditionnelles…..
Politique de mise en valeur patrimoniale volontariste à mettre en oeuvre
Cahier des charges architectural pour les nouvelles constructions
Case réhabilitée et son jardin
L’urbanisme végétal (quartier habité arboré) :
Valorisation de l’urbanisme végétal créant ce remarquable écrin entre les jardins et les espaces publics et de nature.
Routes
Platanes en bord de RN 3 au pied de la Grande Montée
Bord de route paysager par les « plantes invasives » !
Les routes paysages (ouvertures visuelles sur le grand paysage) :
Protection contre l'urbanisation linéaire. Identification (aux PLU) et préservation des coupures d'urbanisation, espaces de respiration
Valorisation des points de vue
Intervention sur les plantes invasives en bord de route
Identification (aux PLU) des points de vue et valorisation paysagère (marquage par la plantation d'arbres -signaux, point de stationnement, le cas échéant aménagement touristique, culturel, pédagogique, ...). Mise en valeur paysagère des perspectives offertes par le tracé en damier de la Plaine-des-Palmistes.
Entrée du village : halte sur le parking de la pyramide
Valorisation de la RN 3 : Mise en scène de l'arrivée au bourg et marquage du seuil de l'entrée bourg.
Nouvel aménagement « très routier » le long de la RN3..
Valorisation de la RN 3 entre Saint-Benoît et la Plaine-des-Palmistes par des ouvertures visuelles sur le paysage et des plantations de bord de voie.
Arrêt dans un virage pour le point de vue de Grand Etang.
Valorisation des points de vue : vue sur Grand Etang, vue sur la Plaine depuis Grande Montée…
Etroite aire d’arrêt le long de la RN 3 sur les pentes de la Grande Montée
Etal de produits locaux.
Valorisation des aires de vente de produits touristiques tristement « minérales » dans les lacets de la RN3 : points de vue, plantations, engazonnement, stationnements
Dans un nouveau lotissement, trace d’un ancien chemin pour la cascade Biberon.
Mobiliers et aménagements peu valorisants dans un contexte paysager remarquable
Mise en valeur des voies d’accès aux sites touristiques par une mise en scène des paysages.
Enjeux de réhabilitation et de création
Les espaces naturels
Actuel parking de la cascade Biberon.
Rénovation du sentier de la cascade.
Les voies d'accès et accueils des sites de nature :
Poursuite des aménagements entrepris : création de sentier, recul des stationnements, résorption des points noirs, renaturation…
La petite plaine
Les rares dégagements de vue sont stratégiques et à valoriser
Conforter le statut de la Petite Plaine comme anti-chambre de Bébourg en améliorant la qualité de la mise en scène d'accès et en limitant son urbanisation
Amélioration des abords de la ferme de la petite plaine, juste après la forêt de crypomeria
Changer ou masquer les clôtures militaires bordant les champs de goyaviers
Faciliter la création de chemins en boucle
Les espaces naturels des pentes dégradés :
Restauration des bords de la RN3 : Eradication des pestes végétales en bord de la RN 3 et si nécessaire plantation d'espèces indigènes
Goyaviers en dehors des parcelles cultivées
Reconquête des friches agricoles, foyers de dissémination d'espèces envahissantes. Reconversion progressive en espaces agricoles ou forestiers des parcelles de goyaviers compte tenu de l'impact de cette espèce sur les forêts primaires.
L’urbanisation
Une petite villa en construction
Architecture marquante et peu avenante pour cette villa dans un lotissement
Lignes lourdes des clôtures sur rue
Nouvelle construction et joli jardin fleuri !
Nouveau lotissement : durcissement des aménagements par la clôture et les parcelles rétrécies laissant peu de place à l’écrin végétal
Les formes urbaines et architecturales non adaptées au contexte existant :
Maîtrise qualitative de l'habitat nouveau (architecture et paysage), encouragement à des dispositions architecturales et paysagères plus douces et plus durables.
Ateliers d’inspiration traditionnelle au Domaine des Tourelles
Identification au PLU des prescriptions architecturales et paysagères pour la création de nouvelles structures d'accueil, qui doivent en particulier, valoriser le patrimoine qualitatif de la Plaine des Palmistes.
L'implantation du futur siège du Parc National, conforte la position du bourg comme porte d'entrée du Parc National ; il constitue un atout touristique de poids, propre à favoriser une dynamique architecturale, paysagère et environnementale sur la commune.
Banalisation des constructions, manque de lien avec le site et écrin végétal tristement absent.
Des clôtures à tout faire : la limite du lotissement….
Identification et soutien à la requalification architecturale et/ou végétale. La tendance au durcissement des constructions voit le jour alors que l'histoire du lieu et le paysage peuvent largement participer à la qualité des projet
Case et jardin à requalifier en bord de RN 3
Etalement urbain le long de la Ligne Quatre Mille
Les centralités urbaines non affirmées :
Projet de développement urbain à réaliser sur l'étendue de la plaine : densification de l'habitat et centralité de façon à contenir l'urbanisation, les déplacements et organiser le devenir des terres cultivées. Valorisation de l'existence des lignes actuelles (voies) en les soulignant par des plantations d'arbres en alignement
Espace agricole en bordure de zone habitée
Création de limites agro-urbaines franches de façon à préserver les zones agricoles encore existantes : Constituer une épaisseur au bourg : stopper sa dilution dans l'espace trop grand de la plaine toute entière
Nouveau lotissement avec piste cyclable
Confortement des centralités existantes ou potentielles, maintien de distances critiques minimales entre les bourgs. Cristallisation du développement, des commerces et des services, maillage des quartiers et opérations nouvelles par des circulations douces.
Bord de RN3 dans la ville
Espaces publics autour de la Mairie et de l’église
Diversité naturelle et culturelle non révélée : Mise en scène non originale et ne participant pas à la mise en valeur des spécificités du territoire. Revalorisation des espaces publics dans des dispositions moins routières et moins minérales ; requalifications architecturales ; redynamisation par le confortement des centralités (voir ci-dessus)