Atlas des paysages de La Réunion |
Caractéristiques et valeurs paysagères clésUne diversité contrastée de paysages, liée notamment aux Caldeiras successivesPlusieurs caldeiras se succèdent et se superposent pour former la richesse des paysages du volcan :
Les landes du volcan : Plaine des Remparts et rebord de l’EnclosPaysage de lande et de steppe rase, à la palette colorée originale, à la fois rouge, grise et bronze. Teintes dominantes : bleu argenté, jaune, mêlés de vert et marquées par le rouge de la terre : « terre de feu ». Sols rouges à vif piqués de sénécios et d'ambavilles.
Pitons complexifiant le paysage de plateau, révélant sa dimension volcanique. Rebords de ces landes ouvrant des vues vertigineuses sur la rivière des Remparts, la rivière Langevin, le Font de la Rivière de l'Est, l'Enclos Fouqué. Paysage qui paraît immense mais qui reste objectivement petit. Végétation caractéristique, de haute altitude (au-delà de 2000m d'altitude) caractérisée par un fort taux d'endémisme. Lande à branles verts et blancs (proche de la bruyère), végétation basse, Fleur jaune, Tamarins des hauts, Petit tamarin des hauts, Ambavilles et orchidées dont la Satyre composent majoritairement ces formations… Végétation de plus en plus prostrée au fur et à mesure de l'altitude avec des stratégies d'adaptation au froid et à la sécheresse de plus en plus poussées (réduction des feuilles, présence de poils pour capter l'eau, desséchement en saison sèche, des feuilles appliquées sur la tige, …). D'apparence homogène ces formations végétales présentent une organisation (altitudinale, dynamique et géomomorphologique) bien marquée. Les petits passereaux forestiers dont le Tec-tec, l'Oiseau blanc et vert participent à enrichir cette nature. Les remparts de l'enclos sont recouvert par une végétation indigène souvent de type éricoïde et sont des corridors écologiques continus importants pour la faune et la flore. Ces remparts constituent la limite des oiseaux forestiers qui ne s'aventurent pas plus loin dans l'Enclos, la végétation se faisant rare. La plaine des Sables, paysage lunaire extraordinairePeut-être le paysage le plus étrange de La Réunion. Une plaine minérale, aux reflets rougeoyants ou métalliques selon les secteurs et les heures du jour, qui la font comparer à un morceau de lune, ou de mars.
Absence de marques et de repères d'échelle (à l'exception de la piste que forme la route du Volcan) : impression de vaste morceau de planète alors que la plaine reste objectivement petite (3 km de long, moins de 2 de large). Plaine en contrebas de celle des Remparts : forte scénographie de découverte, choc brutal et surprenant au détour du premier lacet de la Route du Volcan. Cassures de la plaine à ses extrémités nord et sud, ouvrant des vues larges surprenantes sur le fond de la Rivière de l'Est et l'amorce de la Rivière des Remparts. Végétation rare avec un fort taux d’endémisme, lié à la difficile adaptation végétale face au froid et au manque d’eau retenu dans le sol. La végétation se limite à des touffes très éparses de quelques arbrisseaux et d’une espèce endémique le Cynoglosse de Bourbon (Cynoglossum borbonicum). L’enclos FouquéCaldeira la plus récente du volcan formant un paysage sombre, noir et gris, de la lave à nu, impressionnant.
Cône du Piton de la Fournaise trônant au milieu de l'Enclos. Vues dominantes d'ensemble offertes par les remparts qui referment l'Enclos: rempart du Pas de Bellecombe, rempart de Bois-Blanc, rempart du Tremblet. Laves cordées ou en grattons magnifiques Les coulées les plus anciennes de l’Enclos sont lentement et difficilement recolonisées par des espèces végétales à la faveur des fissures des coulées lisses (lave « pahoehoe). Le recouvrement de ces espèces « prostrées » à cette altitude reste très faible et soumis aux aléas volcaniques. L’absence de végétation ne signifie pas pour autant absence de vie. Jusqu’au sommet de la Fournaise, une petite araignée noire de 1 à 2 centimètres de longueur et aux pattes velues vit dans les anfractuosités que lui procure la roche. Exutoire des laves du volcan vers l'océan, cadré par les remparts de Bois-Blanc et du Tremblet, s'allongeant sur 7 à 8 km pour autant de large.
Paysage méconnu, le plus souvent nimbé de nuages et très difficile et dangereux à parcourir à pied : laves à vif, failles, cratères et pitons. Colonisation végétale dans la moitié inférieure du Grand Brûlé. Succession de forêts et de coulées de lave. Effet de surprise à chaque coulée, dont les laves d’aspect variable sont conquises par une végétation, informant de l’âge de la coulée. La forêt primaire de 400 ans (Mare-longue) est encore debout, témoin de la croissance des végétaux sur la lave. Paysage éphémère lié à la répétition des éruptions, à la destruction de la route "des laves" (RN2), et à l’évolution toujours inattendue de ce paysage, qui a parfois gagné du terrain sur la mer. Aujourd’hui hélas la succession végétale naturelle est « devancée », perturbée par des espèces exotiques envahissantes dont le Bois de Chapelet qui domine largement le paysage des coulées récentes. Les nombreuses coulées de laves dans les pentes du Brûlé ont par endroits épargné et isolé des lambeaux de végétation de plus ou moins grande superficie formant ainsi des « Kipuka » à l’instar du Piton de Crac. La Papangue et le Paille en queue survolent ces différentes coulées. Le Fond de la Rivière de l'EstVaste plaine allongée en contrebas du volcan sur 6 km de la Plaine des Sables au Cassé de la Rivière de l'Est, pour 2 à 3 de large. Correspond au fond de la rivière comblé par des coulées de lave. Dominée par le Gîte de Volcan, qui ouvre son restaurant panoramique dessus.
Forêt de tamarins gigantesques, formant des paysages aux ambiances mystérieuses et à la lumière filtrée. Pâturages paisibles. Inattendue présence animale dans le massif du Piton de la Fournaise. Vocabulaire de l’élevage bovin : maison de berger et abri en bois, cloches, fils barbelés, bouses…Le pâturage tend à maintenir un paysage ouvert et à limiter le développement des espèces indigènes et l’évolution de la tamarinaie. Par ailleurs, le pâturage est profitable au développement et à la dissémination des espèces exotiques envahissantes. La rivière et ses zones humides. Le lit de la rivière de l’Est varie au fil des saisons, se gonfle sous l’effet des fortes pluies pour devenir un véritable torrent. Nombreuses mares à joncs, mousses, et quelques vestiges de l’avoune originelle. La rivière de l’Est constitue une continuité écologique préservée avec les bas de Sainte-Rose. Le Cassé de la rivière de l’Est est la marque spectaculaire d’un effondrement. Cascade de 700m de dénivelé. Le point de vue est aménagé : barrières de sécurité. |
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