Atlas des paysages de La Réunion |
Caractéristiques et valeurs paysagères clésUne plaine d'altitude pâturée, piquée de nombreux pitons boisés et souvent drapée dans les brumesDe grands pâturages ouverts et aplanis, formant un espace de respiration et de liberté au cœur de La Réunion, d’autant plus précieux et étonnants que les espaces plats sont très rares dans l'île.
Un paysage ouvert mis en valeur par les arrières plans que forment les remparts du Dimitile (au-delà du Bras de la Plaine), le Piton des Neiges et les pentes pâturées et boisées du Volcan (Nez de Boeuf…) Des pitons nombreux qui animent la plaine, le plus souvent habillés de forêts de cryptomérias, parfois de forêt indigène.
Des paysages perçus différemment au gré du temps : paysages rendus mystérieux par les écharpes de nuages qui glissent à la surface de la plaine, et riche palette des verts sous le soleil : du vert vif des prairies au vert sombre des cryptomérias en passant par les bronzes et les gris de la végétation spontanée.
Une plaine petite et belle dans sa traversée par la RN3Une traversée rapide par la RN 3, rendue plus ténue encore par l’extension de l’habitat entre la Plaine des Cafres et Bourg-Murat, qui ne fait que prolonger l’urbanisation colonisant l’ensemble des pentes du Tampon depuis la mer entre la sortie de Bourg-Murat et le 23ème, une à deux belles ouvertures fugaces sur les pâturages perceptibles entre les alignements de platanes, de troëne, de pins et d’acacias bordant la route. Les fossés et bords de route sont également colonisés par l’ajonc d’Europe et l’hortensia.
Au-delà, l’urbanisation quasi-continue de bord de route laisse parfois échapper des vues sur les pentes sud et le littoral. Un projet de renforcement routier de la RN3 qui méritera une attention paysagère toute particulière. Paysage sylvo-pastoral étonnant des hauts libérant des pentes pâturées, des pitons boisés et de larges ouvertures sur le littoral lorsque les nuages ne courent pas trop au ras du sol.
Formes séduisantes de ces « collines » ondulées dont le relief est révélé par la couverture rase et régulière des prairies ; diversité de ces ambiances permises par les chemins agricoles pénétrant au coeur de ces pentes vallonnées et boisées, comme la piste rejoignant Notre Dame de la Paix à la Grande Ferme. La route du volcan : voie sinueuse dans des pâturages parsemés d'ajoncs, de sophoras et d'acacias …. Peu d'aires d'arrêt .
Des points de vue spectaculaires aux marges de la plaineLe Col de Bellevue : vaste parking marquant l’arrivée sur le col souvent embrumé. Pourtant, il peut offrir comme l’indique son nom une belle ouverture sur la Plaine des Palmistes et l'antichambre de Bébour. Ce point de vue est envahi par des essences exotiques dont des hortensias anciennement plantés qui se propagent dans les forêts primaires en rempart.
Le Nez de Bœuf : remarquables points de vue sur la rivière des Remparts
Le Piton de l’eau : site faisant exception, puisque il s’inscrit plus dans les premières plaines du volcan. Longue voie d’accès sur un sol de lave jusqu’aux belles prairies pâturées du Piton, proche des forêts de bois de couleur (voir UP3) et comprenant encore des lambeaux de fourrés à Petit tamarin des hauts ou arbre fontaine caractéristiques. Bois Court : l’à-pic étonnant du Bras de la Plaine, la cascade et l’Ilet de Grand Bassin ; point de vue aménagé et site très fréquenté.
L’aménagement de ce site en bord de ravine planté d’essences exotiques perturbe le corridor écologique que constitue le Bras de la Plaine. La forêt en rempart est perturbée par des espèces invasives provenant de cette aire d’accueil ; des déchets sont éparpillés dans le rempart à partir de la plate forme et les éclairages des voitures fréquentant ce site la nuit perturbent les oiseaux marins qui viennent s’échouer. Un espace multifonctionnel, de plus en plus fréquentéLien naturel entre le massif ancien et le volcan actif (passage du GR R2)
Espace de loisirs, dont les activités sont rendues faciles par la planéité (promenades à pied, à cheval, quad, + “la soucoupe volante”)
Porte d'entrée du volcan, à ce titre espace touristique stratégique d'importance régionale Bourg-Murat : un bourg peu valorisant, dans une position pourtant stratégiqueCarrefour de la route du Volcan, banalement souligné par un giratoire à Bourg Murat alors que cet itinéraire touristique mériterait une requalification d'ensemble des espaces publics et du patrimoine architectural.
Bourg ne présentant pas d’écriture architecturale d’intérêt avec une centralité peu affirmée autour de quelques cases, des boutiques et la maison du volcan. Au-delà du bourg, cristallisation de cases clairsemées le long de la route du volcan (gîtes, artisanat et petites fermes…) Une forêt de cryptomérias, espace public principal et unique du bourg. Habitat et activités de médiocre qualité architecturale, dispersés autour de deux hameaux principaux à vocation agricole : la Petite Ferme, la Grande Ferme ; ailleurs, quelques rares fermes isolées, aux bâtiments et installation banals.
Pas de jardins arborés pour « digérer » le bâti et les constructions Pas de centralités agréables et attractives pour les habitants Le tout contrastant fortement avec la qualité du paysage sylvo-pastoral Un élevage intensif, qui fragilise les milieux naturelsPâturages encadrés dans les hauts par les forêts naturelles et fragmentés dans les bas par l’urbanisation, jouant le rôle de zone tampon « naturelle » entre zone urbaine imperméabilisée et forêt primaire.
Des reliques naturelles de forêts de bois de couleur des hauts ou de fourrés à branle sont encore présentes ponctuellement au sein ou à proximité des pâturages au niveau de pitons (Piton Biberon), de bosquets et de ravines, talwegs, rappelant la couverture forestière originelle. Ces reliques permettent le maintien d’une faune et notamment d’oiseaux forestiers diversifiés et typique des forêts des hauts de l’Ile. Ces lambeaux, préservés depuis plus de 20 ans d’activité pastorale servent parfois à abriter les bêtes ou de « brise vent ». La Papangue profite de ces milieux ouverts pour y chasser. Une utilisation historique d’espèces exotiques envahissantes pour l’activité pastorale et sylvicoles qui aujourd’hui menacent les milieux naturels et dégradent le paysage : le cassi blanc est encore utilisé comme bois de chauffe, le troène et l’Ajonc d’Europe pour borner les parcelles,… Les lisières externes des hautes plaines pâturées limitent la propagation des espèces exotiques envahissantes dans les forêts primaires, lorsque celles-ci ne sont pas détériorées par la divagation du bétail. Des pâturages au cœur d’une ressource en eau d’intérêt et pourtant menacée par les amendements et l’érosion des sols notamment le long des ravines et talwegs souvent défrichés. |
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