Atlas des paysages de La Réunion |
Caractéristiques et valeurs paysagères clésPentes faibles et légèrement ondulées du littoral couvertes de cannes et de quelques cultures fruitières et maraichères. Ravines et haies bocagères découpent ce paysage fréquenté par des oiseaux forestiers dont l'oiseau blanc et la Papangue, seul rapace de l'île.
Une reconquête littorale initiée sur une côte ventée et arideDepuis la pointe de Ravine Blanche, des aménagements de loisirs légers et le sentier littoral cohabitent avec les grands équipements communaux (ancienne décharge réhabilitée, station d’épuration, aéroport… )
Le littoral de Pierrefonds le long du sentier littoral offre une belle représentation de pelouses et tonsures halophiles riche en espèces végétales rares dont la lavangère, le veloutier de bord de mer avec la seule station connue à l’état naturel, l’indigo et la Chamaesyce du Gol, est fréquentée ponctuellement par des limicoles et est survolé par des oiseaux marins (Puffins et Pétrels). Fragilité des grandes étendues agricoles littorales implantées sous le canal Saint-Etienne. Développement de zones d'activité industrielles et commerciales sur les pentes agricoles littorales : zone industrielle 2 et 3, au Sud de Bois d'Olive et au Sud de la Ligne Paradis, zone commerciale de Bank.
Le canal Saint-Etienne, long de 9 km a permis la mise en culture des pentes littorales et l’établissement de plusieurs usines dont celle de Pierrefonds. Le canal est aujourd’hui fortement dégradé, mais forme par endroit le support de liaisons piétonnes entre les quartiers.
La pointe du Diable, site très visible à l'entrée de Saint-Pierre dans une baie agitée et sauvage. Site naturel dégradé présentant quelques stations d'espèces végétales rares, espace favorable à la migration de limicoles et survolé par les oiseaux marins qui remontent vers les hauts de l'île.
Deux rivières bordant la planèzeLa Rivière Saint-Etienne, très large rivière sèche, ponctuée d'îlots boisés sur le littoral. Ses berges creusées par les carriers et exploitées en centre d'enfouissement ne valorisent pas les sites et promenades existantes. Cette rivière pérenne fréquentée à son embouchure par des limicoles et « porte d'entrée » du Sud d'oiseaux marins dont le Pétrel de Barrau et le Pétrel Noir possède une bonne richesse piscicole.
La Rivière d’Abord, située entre Saint-Pierre et Terre Sainte forme un espace de nature aux berges fortement boisées. L’ancienne marine située dans l’embouchure de la rivière a laissé place à des édifications encore visibles, liant la rivière au centre ville, par des chemins pavés.
Belles terres cultivées sur la plaine alluviale de Pierrefonds au débouché de la Rivière Saint-Etienne. Les cultures de fruitiers et le maraîchage, protégés par les andains couverts de végétation, forment un paysage bocager d’où émergent ça et là la silhouette élancée de palmiers. La structure organisée du parcellaire de l’ancienne usine sucrière et l’alignement de palmiers ont perdu de la lisibilité par la traversée de la RN et l’étalement urbain près de l’usine.
Deux importants projets de ZAC à l’étude pèsent sur le site fragilisant cette vaste entité agricole bordant la Rivière Saint-Etienne et ses réserves en eau : Le projet Pierrefonds Village entre la D 26 et la rivière Saint-Etienne, La ZAC Pierrefonds aéroport bordant la RN et la voie de l’aéroport Les pentes du Dimitile de l’autre côté du Bras de la Plaine déroulent leur tapis vert en une toile de fond grandiose et harmonieuse. Des perspectives sont offertes depuis les « routes lignes », (lignes des Bambous, Ligne Paradis…) mettant en scène l’habitat et ce paysage de qualité.
Immenses étendues de pentes dont le défrichement lié au commerce du géranium a initié l’ouverture des paysages, l’étalement urbain, l’imperméabilisation des sols et son corollaire de dégradations du milieu.
Lignes historiques de découpage des terres renforcées par les voies et l’urbanisation actuelle. Le Comte de Kerveguen, devenu grand propriétaire terrien du sud après la révolution, a cadastré ses terres séparées par des lignes horizontales, qui ont donné naissance aux quartiers « lignes paradis », ligne des quatre cent » …..
Entre la RN3 et le Bras de la Plaine, l’urbanisation bordant les voies parallèles au littoral, a gagné en épaisseur. Elle forme un maillage dense de parcelles individuelles et de petites centralités.
Des lanières cultivées persistent entre les hameaux formant une mosaïque de cultures et de « taches urbaines » entrelacées. Rien ne semble arrêter l’urbanisation sur ces pentes encore appelées à connaître un accroissement de l’habitat.
Quelques entités cultivées sont encore identifiables et méritent toutes les attentions : les pentes entre la Ravine des Cabris et Trois Mare, le bord du rempart du Bras de la Plaine entre la Ravine des Cabris et le Bras de Pontho, les terres entre lignes des Bambous et lignes Paradis.
Une route stratégique importante, la RN 3La RN3, une route stratégique importante, la seule à traverser l’île par l’intérieur. Elle est celle qui mène aux paysages exceptionnels de la plaine des Cafres, elle est enfin celle que l’on emprunte pour accéder au site du volcan.
Une évolution du paysage liée à l’urbanisation de la route des Hautes Plaines (RN3), qui monte vers la Plaine des Cafres. Elle compromet l’existence même du paysage de pente dans la mesure où elle tend à remettre en cause la perception du paysage. Depuis la ligne Paradis, les alignements d’arbres, au port remarquable et à la floraison étalée (mantaly, flamboyants, jacarandas…) composent un paysage de route agréable. La vue s’ouvre vers le sud, sur les pentes agricoles et les pitons. Vers le nord, l’urbanisation rendue discrète est dissimulée derrière un front végétal.
Du Tampon au PK 14, la route est entièrement urbanisée, ne libérant aucune vue sur les hauts et le littoral. Heureusement, les jardins plantés densément, et les alignements de palmiers en bord de route finissent par composer un paysage routier correct.
Entre PK 14 et PK 19, élargissement de la route et disparition du paysage plus intimiste des jardins. L’urbanisation moins dense alterne avec des sections boisées et des friches et quelques échappées sur le littoral et les pentes cultivées. Les essences utilisées pour agrémenter les jardins et les bords de route se propagent largement et envahissent les ravines et autres espaces en friche. L’apparition des premières pâtures indique que l’on quitte les pentes hautes pour les plaines.
Saint-Pierre, une ville tournée vers la merSaint-Pierre, ville coloniale dont le plan en damier libère des vues intéressantes sur le littoral et présente un patrimoine architectural de qualité. Cette ville pauvre en espace de nature et de respiration, ne présente pas de continuité écologique. Même les ravines sont effacées et dégradées.
Un patrimoine architectural remarquable et fragile à Saint-PierrePlusieurs bâtiments témoignent du passé de la ville et sont dispersés dans le cœur de ville historique : l’Hôtel de ville, bordé d’un jardin avec fontaine et statues de la fin du 19ème et du 20ème siècle, l’hôtel de la sous- préfecture ou Villa Motais de Narbonne, l’ancien tribunal, la Médiathèque Raphael Barquissau, autrefois entrepôt pour le stockage des denrées et l’entrepôt Kerveguen « Maison Roussin ».
Le marché couvert présente une structure métallique intéressante construite « entre 1856 et 1863 ».
Deux demeures du centre-ville présentent une architecture remarquable : la Maison Orré du 19ème siècle et la Maison Adam-de-Villiers du 18ème siècle. Sur les pentes agricoles, le Domaine de Vallée à Bois d’Olive, caché par son jardin arboré et suggéré par la vieille cheminée et le vieux Domaine à la Ravine des Cabris, riche de nombreuses variétés de fruitiers …..
Attrait de la ville de Saint-Pierre historiquement tournée vers la mer, cas unique à La Réunion. Confortement de la reconquête littorale par l’aménagement du port et d’espaces publics le long de la plage, profitant de l’ombrage des vieux badamiers de l’arrière plage littorale.
Développement des zones industrielles et commerciales au-delà de la RN sur les belles terres agricoles littorales, interrompant la continuité visuelle sur les pentes cultivées. |
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