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Les paysages des pentes extérieures de La Réunion
- les pentes de Saint-Denis, marquées par l’urbanisation entrecoupée de ravines serrées, qui découpent autant de quartiers urbains ;
- les pentes du Nord-est (de Sainte-Marie à Bras-Panon en passant par Sainte-Suzanne et Saint-André), encore marquées par les grands domaines de canne à sucre qui s'allongent élégamment en bas de pente, jusqu'à l'océan ;
- les pentes de Saint-Benoît, où s’opère la transition entre le massif ancien du piton des neiges et le massif plus récent du Piton de la Fournaise, par la couture que représente la plaine des Palmistes ;
- les pentes de Sainte-Rose et Saint-Philippe, ou pentes de l’Est, les plus calmes et sauvages de l’île, qui échappent au trafic de transit, et qui composent le « dessous du volcan », avec en leur cœur le Grande Brûlé marqué par les longs épanchements des coulées volcaniques du Piton de la Fournaise vers l’océan ;
- les pentes du Sud, de Saint-Joseph à Saint-Pierre en passant par Petite-Ile ;
- les pentes du Tampon, marquées par l’urbanisation, rendue « facile » par des pentes longues et pas trop raides, descendant régulièrement de la Plaine des Cafres à l’océan ;
- les pentes de Saint-Louis, qui descendent en serres boisées spectaculaires des Makes et du Dimitile, pour s’épanouir en plaine littorale à la fois urbaine et agricole (plaine du Gol) ;
- les pentes de l’Ouest, les plus longues et régulières de l’île, courant de 0 à 2900m d’altitude (Grand Bénare), aux côtes urbanisées en stations balnéaires et baignées en partie par les eaux du lagon, aux paysages plus secs, en mutation avec la pression d’urbanisation, le basculement des eaux pour la mise en culture des terres, et la route des Tamarins ;
- les pentes de Saint-Paul/le Port/ la Possession, tournées vers les baies de Saint-Paul et de la Possession de part et d'autre de la plaine du Port, marquées par l'urbanisation dans les bas et par l'échancrure vers Mafate que forme la rivière des Galets ;
- les pentes de la Montagne, où des falaises de 150m de hauteur tombent directement dans l’océan, formant une coupure entre le nord et l’ouest de l’île, reliés par le cordon ombilical vital et fragile que constitue la « route du Littoral ».
Pour chacune des ces pentes, qui forment comme une tranche du vaste cône que constitue l’île posée dans l’océan, les paysages vont varier en sous-unités selon l’occupation des sols, elle-même largement dépendante de l’altitude. Globalement, chaque unité paysagère s’organise en une plaine littorale, marquée par l’urbanisation des villes principales de l’île, des mi-pentes ou pentes intermédiaires, largement cultivées, et des hauts, majoritairement boisés, parfois également cultivés ou pâturés.
Mais ce schéma n’est pas valable partout, et les exceptions contribuent à la diversité paysagère de l’île. Ainsi les pentes de La Montagne s’achèvent en hautes falaises maritimes qui ne laissent aucune place à la moindre plaine littorale, compliquant les communications entre nord et ouest de l’île par la fameuse «route du Littoral ». Au cœur des pentes de Sainte-Rose et Saint-Philippe, le Grand-Brûlé, par où s’écoule vers l’océan l’essentiel des laves du Piton de la Fournaise, apparaît comme un paysage des hauts projeté sur le littoral, sans que s’établisse la traditionnelle distinction bas/mi-pentes/hauts. Il est symptomatique que, à cet endroit précis, le Parc National ait choisi finalement d’abaisser sa limite jusqu’à l’océan.
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