Atlas des paysages de La Réunion




Accueil » DIAGNOSTIQUER ET AGIR » Les orientations et recommandations » IV. Une traduction spatiale : l’archipel agro-urbain et naturel » 1. La Trame verte et bleue, matrice naturelle

1. La Trame verte et bleue, matrice naturelle


Selon les dispositions du Grenelle de l’environnement, la Trame verte et bleue doit faire l’objet d’un Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) dont les dispositions seront prises en compte dans les SCOT et PLU. La notion de « trame paysagère » proposée dans le présent Atlas est volontairement large. Elle associe les objectifs de préservation de la biodiversité à ceux de constitution d’un cadre de vie agréable et durable. Elle propose que les espaces non bâtis dans leur ensemble soient structurants pour le développement. A la trame verte et bleue proprement dite, qui vise à préserver la biodiversité en luttant contre la fragmentation du territoire, elle ajoute les espaces agricoles et les espaces de nature urbaine, jusqu’au cœur des espaces bâtis. Aux corridors biologiques, nécessaires au déplacement des espèces animales et végétales, elle ajoute les circulations douces, nécessaires au déplacement de proximité et de loisirs.
En termes spatial, la trame verte et bleue de La Réunion sera largement fondée sur trois grands types d’espaces :
  • Les Hauts, cœur du Parc National
  • Les ravines, qui incisent les pentes
  • Les espaces naturels du littoral, préservés par des mesures diverses (propriétés du CELRL, espaces remarquables de la Loi Littoral, Réserve naturelle marine, espaces naturels sensibles, …).
Un enjeu particulier concerne les pentes, où les minces ravines constituent l’essentiel des réservoirs et corridors biologiques entre hauts et bas. Réduits aux remparts et aux fonds des ravines, les espaces naturels des pentes apparaissent coupés des pratiques des habitants et de ce fait peu reconnus et valorisés. Fragiles, ces ravines concentrent l’essentiel des rares espèces animales et végétales indigènes ou endémiques des mi-pentes et pentes basses de l’île. L’absence d’épaisseur protégée conduit à une urbanisation au plus près des rebords de remparts, qui a le triple inconvénient du risque (éboulement, inondation), de la privatisation d’espaces souvent exceptionnels (vues) et de la fragilisation des espaces et espèces (la ravine arrière-cour, recevant les déchets).
 En première approche, au moins trois mesures pourraient renforcer la préservation de la biodiversité sur ces pentes en luttant contre la fragmentation :
  • « l’épaississement » de l’espace des ravines : les rebords

Principe de protection des rebords de ravines (extrait de la Charte paysagère du tco, 2008, image Agence Folléa-Gautier).cliquez pour agrandir la photo
Entre Hauts et littoral, sur les pentes habitées et cultivées, la trame verte et bleue pourrait utilement conforter la valeur écologique et paysagère des ravines en identifiant et préservant leurs rebords, en plus des remparts et fonds, déjà identifiés en Znieff voire ponctuellement protégés (sites classés, …). L'instauration d'un recul d'implantation de quelques dizaines de mètres d'épaisseur de part et d'autre des ravines, et la création de bandes d'espaces « naturels » en accompagnement des ravines, permettrait à la trame verte et bleue de fonctionner avec plus d'efficacité : voir les fiches actions 5.2. et 5.5.

  • Le tramage des ravines entre elles : les lisières urbaines, les structures arborées agricoles
Sur les pentes, le tramage vert complémentaire, raccordant les ravines entre elles en suivant les courbes de niveaux, sera beaucoup plus difficile à réussir, faute de structure naturelle pouvant servir de support. Il s'agira nécessairement d'une structure de trame volontariste, allant au-delà de la préservation et du confortement des trames existantes. Cette création de tramage pourrait en partie se concrétiser au travers des lisières urbaines, espace d'interface entre l'urbain et l'agricole. Voir dans le présent atlas la fiche action n° « 2.7. Aménager des lisières urbaines, espaces d'interface urbain/agricole », ainsi que le « Schéma intercommunal d'aménagement des lisières urbaines », réalisé par le tco en 2009) ; elle pourrait aussi se matérialiser avec les dispositions de lutte contre l'érosion et les pollutions dans les espaces agricoles : andains et bandes boisées les accompagnant. Voir fiche action n° « 1.7. Valoriser le paysage agricole et la biodiversité par les structures arborées ».


  • Les réservoirs de biodiversité « relais » : les parcs naturels urbains, l'urbanisme végétal
Sur les mi-pentes et pentes basses, essentiellement agricoles et urbaines, la biodiversité sera renforcée par la présence du tissu végétal de l'urbanisme, essentiel à la qualité de vie à La Réunion : voir fiche action n° « 2.3. Promouvoir l'urbanisme végétal ».
La création de parcs naturels urbains, conciliant préservation des espaces et des espèces et fréquentation du public, pourrait ponctuellement renforcer la biodiversité des pentes en constituant des réservoirs-relais entre deux ravines, ainsi qu'entre Hauts et Bas.


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