Atlas des paysages de La Réunion




Accueil » DIAGNOSTIQUER ET AGIR » Les processus récents de transformation des paysages » Les dynamiques d’évolution : la puissance des transformations des 60 dernières années » 1.3. Les paysages agricoles : La diversification des paysages agricoles - L’agriculture créatrice de nouveaux paysages

1.3. Les paysages agricoles : La diversification des paysages agricoles - L’agriculture créatrice de nouveaux paysages

Indépendamment de la place grandissante et problématique de l'urbanisation dans les pentes agricoles de l'île, une diversification des cultures accompagne les efforts de maintien de la filière canne, vers les cultures maraîchères, fruitières et vers l'élevage depuis les années 1960.
Cette diversification compose aujourd'hui des paysages récents ou nouveaux, à une altitude supérieure à celle de la canne. Elle enrichit l'étagement des paysages qui contribue à leur organisation tout autour de l'île (voir la partie « Aperçu d'ensemble : les grands ensembles paysagers » dans le présent atlas).


La création des pâturages des Hauts

Développement du pâturage sur la plaine des Cafres en 1950, 1984 et 2008cliquez pour agrandir la photo

En 1950, la plaine des Cafres apparaît surtout couverte de landes. En 1984, les pâtures gagnent du terrain, tandis que s'étend Bourg-Murat. En 2008, les pâturages ont gagné l'espace de la plaine, et commencent aussi à être marqués par des implantations bâties liées aux extensions de Bourg-Murat, aux exploitations agricoles, aux carrières et aux équipements de loisirs.

Elevage vers Notre-Dame-de-la-Paix, nouveau paysage agricolecliquez pour agrandir la photoPâturages dans les hauts de l’ouest : des paysages agricoles récentscliquez pour agrandir la photo

Pâturages de la Plaine des Cafrescliquez pour agrandir la photoPâturage à sophoras sur les pentes de Notre Dame de la Paixcliquez pour agrandir la photo
Sur l’Ouest, au-dessus des 800 m d’altitude à laquelle navigue la route Hubert-Delisle, l’élevage s’est considérablement développé au cours des dernières années, occupant les friches laissées par l’abandon du géranium ; les acacias-mimosas qui servaient à la cuite du géranium forment aujourd’hui un bocage en suivant les limites des enclos et les bords des ravines. On retrouve l’élevage sur la plaine des Cafres, descendant même sur les pentes hautes du Tampon et de Notre Dame de la Paix. Dans le cirque de Salazie, Grand Ilet concentre les élevages porcins et avicoles, matérialisés principalement par des bâtiments de tôle. 

Le développement des cultures de fruits et légumes

Urbanisation diffuse agricole sur les pentes du Tampon en 1950, 1984 et 2008cliquez pour agrandir la photo
En 1950, l’espace apparaît peu cultivé et peu habité. En 1984, les cultures se développent et avec elles quelques habitations ou équipements agricoles. En 2008, l’espace est presque entièrement voué aux cultures diversifiées, mais il apparaît également marqué  par la présence du bâti d’habitation ou d’activités agricoles, qui s’éparpille au milieu des champs.


Diversification des cultures à la faveur de l’irrigation du littoral Ouest : ici une plantation d’ananas.cliquez pour agrandir la photoBananiers, ananas et chouchoux, une diversification des cultures dans le nord-estcliquez pour agrandir la photo

Cultures mixtes sur les pentes du Petit Tamponcliquez pour agrandir la photo
Dans le sud, des paysages agricoles diversifiés de fruits et légumes, parfois encore de géranium et de vétyver, se dessinent sur les pentes à partir de 700/800m d'altitude, entre l'étage de la canne et celui de l'élevage : ils sont marqués par un damier moutonnant de cultures diverses sur petites parcelles, qui contribue à créer des ambiances de jardins agricoles, ouverts sur les grands paysages du littoral et des hauts.
A l’heure actuelle, le secteur fruits et légumes, encore en développement, représente en valeur plus du tiers de la production agricole totale et répond à plus de 70 % des besoins locaux en frais. L’offre reste fortement atomisée alors que la demande est de plus en plus concentrée. La filière se structure lentement : 5 organisations de producteurs reconnues et pré-reconnues, un marché de producteurs qui draine le moins du quart des productions, et une association d’organisations de producteurs qui se met progressivement en place. Les productions commercialisées par la filière organisée représenteraient ainsi un peu moins de 15 % de la production locale estimée entre 80 et 100 000 t selon les années. Elles ont triplé en 20 ans (30 900 t en 1981 et 105 000 t en 1997). Les principales productions sont les tomates, pomme de terre, choux, laitues, carotte, oignon, pour les légumes, ananas, letchi, mangues, agrumes, bananes, pour les fruits. Les importations de produits frais représentent 30 000 t, (dont ail, oignon, pomme de terre, carotte, fruits des zones tempérés), selon les années, les exportations représentent 1 500 à 2 000 t (ananas, mangues, letchis).

Le développement de l’horticulture ornementale

Pépinière dans le beau cadre du Grand Pourpier (Cambaie, Saint-Paul)cliquez pour agrandir la photo
L'horticulture ornementale est une filière peu organisée. Les principales productions sont les arbres d'ornements, plantes en pots, potées fleuries, plantes vertes et à massif, bouquets de fleurettes, fleurs coupées tropicales et tempérées. Il n'y a pas d'exportation et le taux de couverture est estimé à 70 %. Cette filière représente cependant plus d'une centaine d'hectares et 270 professionnels fédérés en un syndicat.

La fragilité des filières végétales traditionnelles

Vanille en forêt à Saint-Philippecliquez pour agrandir la photoMaison du curcuma, Plaine des Grèguescliquez pour agrandir la photo
Les filières végétales traditionnelles (vanille, géranium, vétyver) ont été victimes d’une régression structurelle forte qui continue depuis plusieurs années. Ce sont des filières fortement organisées autour d’une coopérative. Les programmes sectoriels mis en œuvre avaient permis de stabiliser ces productions, mais les difficultés de ces dernières années (cyclone, éruption volcanique) les ont fortement contraintes. Moins de 2 tonnes d’essence de géranium et quelques dizaines de kilos d’huile de vétyver sont produites. Une orientation nouvelle apparaît avec les Baies Roses (environ 15 tonnes sèches). En ce qui concerne la vanille, la production dépassait les 20 tonnes avant l’éruption volcanique de 2006 ; aujourd’hui elle serait de 15 à 20 tonnes. Des démarches sont en cours pour l’obtention d’une IGP.

L’intensification des productions

Serres sur les pentes hautes du Tamponcliquez pour agrandir la photoMise en culture des pentes sèches de l’ouest à la faveur de l’irrigation (pentes de l’Ermitage)cliquez pour agrandir la photo
Sur les dernières années, l’intensification de la production agricole a conduit à l’émergence de nouveaux paysages (prairies piquées par des balles rondes d’ensilage, par exemple) mais aussi par de nombreux éléments construits de grandes dimensions : serres, silos, bâtiments d’élevage hors sol. A l’avenir pourraient s’ajouter en outre des constructions porteuses de panneaux photovoltaïques (serres, hangars, etc).

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