Atlas des paysages de La Réunion |
Caractéristiques et valeurs paysagères clésUn cirque aux reliefs puissants et enchevêtrés : pitons, crêtes et ravinesDes remparts vertigineux qui ferment le cirque sur lui-même, interrompus par l’énorme échancrure de la Rivière des Galets à l’aval, exutoire unique du cirque.
Des crêtes acérées et fines comme des lames de couteau : la crête des Calumets qui s'allonge entre le Morne de Fourche et le Piton des Calumets, la crête de la Marianne, la crête d'Aurère, la crête des Orangers….
Des pics fiers comme des monuments : Piton Cabris, emblématique du cirque de Mafate, car perceptible depuis la côte, dans l'axe du couloir de la Rivière des Galets ; mais aussi, Piton des Calumets, Morne de Fourche, Cimendef, Gros Morne et Piton des Neiges, Piton Tortue, Piton Carré, les Trois Salazes, le Bronchard…
Le relief enchevêtré de ce cirque, fait de pitons, de crêtes et de ravines, est dominé par les « bad lands », dus à l'érosion naturelle et à l'aggravation de ces phénomènes par les activités humaines. Des formations et espèces végétales d'intérêts sont tout de même encore accrochées sur les pitons et remparts les plus « sains », également propices à la nidification d'oiseaux marins. Des ravines profondes, qui entaillent par des « V » étroits l’ensemble du cirque. Le lit des rivières, un bon fil conducteur reliant les îlets : la rivière des Galets profondément creusée, sépare les Lataniers de Cayenne, Roche Plate de La Nouvelle. Le sentier du Bras des Merles, resserré entre deux parois rocheuses, relie Deux Bras à Aurère, la rivière des Galets raccroche Trois Roches à Marla. La rivière des Galets est un important corridor écologique ou corridor de migration pour les oiseaux marins. Elle concentre d’ailleurs la plus grande proportion de Pétrels de Barau qui remontent jusqu’au Grand Morne. Des Puffins empruntent également ce corridor et nichent préférentiellement sur les remparts Ouest du cirque. En tant que rivière pérenne, la Rivière des Galets est l'hydrosystème le plus important de la région Ouest, bien que le peuplement piscicole soit moyennement diversifié. Cette pauvreté résulte apparemment de l'assèchement fréquent de tout le cours inférieur qui limite la colonisation depuis la mer. Des îlets flottant miraculeusement au-dessus des creux gigantesques des ravines. Caractère naturellement défensif des replats de Mafate, au bord des ravines profondément érodées qui les entourent de toutes parts
Les îlets sont coupés de l’océan à l’exception d’Îlet-à-Bourses, seul îlet qui livre des vues sur l’océan. Vues remarquables depuis les remparts du cirqueVues remarquables depuis les remparts du cirque. Les sentiers des remparts offrent des fenêtres en pointillés et des vues plus larges depuis les sommets de Piton Fougères, de la Roche Ecrite, du Maïdo et du Grand Bénare, permettant de plonger le regard dans les entrailles du cirque.
Un des plus longs sentiers de canalisation de l’île. Le sentier de la canalisation des Orangers, au départ de Sans Souci à l’Ouest s’ouvre en balcon sur la rivière des Galets sur 13 km. Le cirque, d’abord caché par les remparts, se dévoile peu à peu, les pitons et les îlets surgissent au fur et à mesure que l’on avance et s’élève sur le sentier.
La vue depuis Piton Fougères au-dessus de Dos d’Ane embrasse le cirque. Elle montre une certaine linéarité des remparts et une impression -relative- d’équilibre : le Piton des Neiges au fond, la Roche Ecrite et le Grand Bénare.
Vue globale époustouflante du cirque depuis les cols des Bœufs et depuis le col du Taïbit, de part et d’autre du Piton des Neiges.
Un territoire d’exception qui se mérite à piedLe cirque de Mafate présente sans doute les paysages les plus extra-ordinaires de l’île. Inaccessible aux voitures, il se mérite à pied et forme à ce titre un territoire d’exception.
L’absence de route, le développement des gîtes et l’attrait du confort des villes ont suscité le développement de liaisons par hélicoptères. Leur ballet rompt le silence et l’apparent isolement des îlets du cirque.
Un sentier caillouteux dans la rivière des Galets avec une piste de 4X4 facilite l’accès au cirque pour les randonneurs mais surtout pour les habitants.
Six entrées singulières pour atteindre le cœur de Mafate. On distingue :
Des paysages ouverts à un pastoralisme diffusL'élevage tient sa place dans le cirque et certains replats sont occupés par l'activité pastorale : pâturages (vaches et chèvres…), élevage de porcs, élevage de cerfs à Marla mais aussi sylvo-pastoralisme.
Paysage marqué par une présence humaine diffuse (directe ou indirecte). L'élevage s'étend bien au-delà des îlets, ouvre le paysage forestier, jusqu'à la Plaine des Tamarins ou le plateau Kerval. La divagation du bétail dans les milieux forestiers est source de dégradation des milieux naturels (ouverture et perturbation du milieu forestier, piétinement des jeunes pousses, source de prolifération d'espèces exotiques envahissantes,…). Des forêts fragiliséesLes remparts vertigineux, les pentes abruptes et les vallées profondes, trop périlleux, sont encore préservés. Ils recèlent un échantillonnage de formations naturelles très diverses allant des végétations de basse altitude à la végétation de très haute altitude :
Le cirque se caractérise également par la persistance d’une multitude de petites surfaces de végétation indigène relictuelle plus ou moins envahie. A très basse altitude, le rempart Nord de la Rivière des Galets, dominé par les plantes exotiques comme l’Hiptage, abrite encore tout de même des stations de plantes rares remarquables, en particulier en aval de Dos- D’âne.
Les filaos plantés le long des sentiers ont tendance à se naturaliser. Souffle du vent caractéristique dans les épines filantes de ces hauts arbres.
Les îlets forment des replats minuscules et miraculeux, fragiles et comme suspendus dans les airs, accueillant pour certains d'entre eux des îlets habités : Marla, La Nouvelle, Roche Plate, Grand Place, Îlet à Bourse, Îlet à Malheur, Aurère, Cayenne, Ilet des Lataniers, Îlet des Orangers…
Les îlets sont devenus, sous l’impulsion du développement touristique, des villages-gîtes qui ont pour certains profondément modifié le paysage traditionnel. Les cases isolées bordées de jardins et de parcelles cultivées, ont laissé place à des gîtes, parfois imposants, sans intégration au paysage de l’îlet et du cirque. Certains gîtes ont préservé l’authenticité de l’accueil par le jardin délicatement entretenu et fleuri. La Nouvelle et Marla ont perdu de leur attrait et de leur charme en devenant principalement des lieux d’accueil massif touristique : construction de bâtiments nouveaux, sans respect de l’authenticité de l’îlet. La Nouvelle est l’îlet le plus développé, c’est aussi –le lien est évident- le plus proche d’une route carrossable, côté Salazie, qui s’arrête au Col des Bœufs.
De rares îlets, plus isolés ont gardé leur authenticité, en préservant leur échelle plus modeste de site et d’accueil touristique : Cayenne, Ilet à Bourse, Ilet des Orangers…
Ecologiquement, les Ilets sont dégradés par les activités humaines. Les formations végétales en présence sont constituées principalement de fourrés secs secondaires, de plantes d’ornements qui se sont propagées naturellement et de plantations de filaos « anti-érosion » au niveau des secteurs les plus pentus. Par ailleurs, le ballet incessant des hélicoptères qui font aujourd’hui partie du « paysage » est également une des causes potentielles de perturbation de la faune (dont les oiseaux forestiers et marins) outre les nuisances sonores qu’ils engendrent. Des petits coins de nature préservésLe cirque est riche de sites exceptionnels, les plus accessibles ayant été façonnés par les activités humaines. La Plaine des Tamarins, forêt beaucoup plus lumineuse que celle de Bébour ou de Bélouve, vaste étendue sur un replat au pied du massif rocheux du Piton des Neiges, marquée par le pâturage bovin. Belles silhouettes déployées des majestueux tamarins des hauts. Cette « plaine » est maintenue en l’état par le pâturage divagant empêchant la tamarinaie d’évoluer. Le Plateau Kerval, ambiance paisible autour d’un lac de montagne et de ses pâturages, à 1800m d’altitude au pied du gros Morne et des Trois Salazes (trois pieds de marmite découpés sur l’arête rocheuse qui sépare Mafate de Cilaos). La mare, d’un intérêt écologique limité, participe à la diversité des habitats et des espèces du secteur.
La Plaine au sable, à ne pas confondre avec la Plaine des Sables du Volcan. Lieu très ouvert, désert, havre de solitude. Le passage des 2 fesses, chemin en arête découpé, paysage japonisant, pics proéminents et arbres bonsaï.
Une architecture traditionnelle simple et colorée, qui s’inscrit dans le paysage lumineux du cirque.
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