Atlas des paysages de La Réunion |
Caractéristiques et valeurs paysagères clésPaysage forestier remarquable caractérisé par son allure de « fouillis végétal » complexifié par les épiphytes d’une grande richesse écologique. Magnifiques fanjans, fougères arborescentes indigènes, s’élevant au-dessus des arbres de la forêt, signe de haute-altitude. Plus bas, ce sont les ombrelles des Mahots qui émergent de la canopée. Forêt impénétrable en dehors des sentiers.
Règne des mousses et des fougères, et de la végétation épiphyte. Abstraction du support sol : tout élément végétal devient support aux racines. Voûtes végétales se forment et se succèdent, coussins et troncs couchés couverts de mousses, fort taux d’humidité.
Une jungle à explorer à la loupe. Si la faune est peu apparente (mis à part tangues, rats, et de beaux oiseaux), c’est un laboratoire géant, une réserve d’espèces végétales, d’insectes et araignées minuscules et encore méconnus.
Bélouve, ambiance bleutée et veloutée de la forêt de Tamarins des hautsL'ambiance de cette forêt, mélange d'ombres douces et de lumière filtrée, est due au feuillage léger du tamarin des hauts, qui domine le couvert forestier. Ports majestueux, troncs massifs pour les plus vieux, parfois couchés, telle la « Reine des tamarins», curiosité tortueuse du Plateau de Bélouve. Le brouillard fréquent renforce le velouté des feuillages et crée une atmosphère cotonneuse.
Les couleurs vives ressortent particulièrement bien dans ce décor vert, gris, bleuté. L’oiseau Cardinal ponctue de rouge vif le feuillage bleuté.
Ces forêts sont bienvenues pour les habitants désirant goûter la fraîcheur de la montagne et profiter de l’épaisse ombre des cryptomerias. Cette essence résineuse est identifiable par son tronc régulier de teinte fauve, son feuillage vert sombre, et sa hauteur dépassant de loin la canopée des forêts de Bois de couleur. De nombreux kiosques, blocs barbecue et parkings sont aménagés à proximité de la route forestière. La forêt appréciée de la « Petite Plaine » est la plus rapidement accessible depuis la Plaine des Palmistes.
Le cryptomeria est parfois assimilé aux arbres indigènes de l’île ; il est pourtant venu du Japon, planté massivement dans les années 1960. Cette confusion exprime la relative intégration de ces forêts répandues sur l’ensemble des hauts de l’île.
L’évolution de l’exploitation forestière fait du cryptomeria une essence de moins en moins utilisée dans les constructions. L’avenir de cette forêt est sujet à discussion, entre préservation d’une forêt appréciée ou plantation d’espèces de la forêt d’origine. Ces formations secondaires n’ont que très peu d’intérêt floristique bien que des oiseaux forestiers indigènes viennent butiner les fleurs exotiques dont les longoses en sous bois. Ces futaies « stérilisent » leur sous-bois en indigène. Les fourrés bas à branle des pentes est du coteau Kerveguen et du coteau maigreFormation végétale basse moins diversifiée se raréfiant avec l’altitude et contrastant avec la forêt dense dominant la plaine de Bébour et Bélouve.
Une route unique et un réseau de sentiers au cœur des forêtsLa route forestière relie la Plaine-des-Palmistes au gîte de Bélouve en passant par le Col de Bébour. La route lisse a remplacé l’ancienne piste et permet d’accueillir un public diversifié de touristes, de familles, de randonneurs et de forestiers.
Les forêts de Bébour et Bélouve sont traversées par plusieurs sentiers de randonnée qui les rendent accessibles à pied. Les aménagements de l’ONF ont déployé au départ de la route et du gîte de Bélouve un important maillage de chemins surélevés, en plancher de bois grillagé et anti-dérapant. Longues lignes droites confortables, échappant à l’eau et la boue permanentes.
Les échelles vertigineuses et glissantes du sentier de Takamaka ou en direction de la Plaine des Lianes sont réservées aux plus téméraires, offrant la possibilité d’appréhender l’incroyable forêt primaire verticale.
Seul véritable impact sur les formations naturelles, ces ouvertures fragmentent le milieu naturel. Elles favorisent l’introduction et la dissémination des espèces exotiques envahissantes et des déchets à l’origine de la prolifération des rats prédateurs des oiseaux indigènes. Ceux-ci sont d’ailleurs très présents au niveau du point de vue sur le Trou de Fer, aire de repos bien méritée et spectaculaire. De nombreuses espèces exotiques pour certaines attrayantes pour les touristes mais nuisibles pour la biodiversité longent ces sentiers et pénètrent de plus en plus dans le milieu naturel à l’instar des fuschias, longoses et autres bégonias sans oublier le goyavier. Le jardin belvédère et l’ambiance accueillante du Plateau de BélouveLe gîte de Bélouve, à environ 1500m d’altitude, est un des rares gîtes de montagne accessible en voiture. Sa position stratégique en bout de route et en balcon a permis l’aménagement d’un jardin ouvert sur le paysage grandiose du cirque de Salazie et du Piton des Neiges. L'ensemble compose une clairière fleurie et parfumée, qui semble sans limite malgré les forêts qui le bornent, à l’ambiance fraîche et reposante à l’ombre des haies et bosquets d’arbres.
Les bâtiments du gîte construits en bois de style traditionnel s'inscrivent bien dans le contexte forestier et font bon accueil aux publics. Présence cependant d’un patrimoine architectural vieillissant. Le vieux téléphérique n’est plus qu’un tas de ferraille. Le musée du Tamarin, qui raconte l’histoire de l’utilisation du bois de tamarin des hauts, est peu entretenu et tombe en désuétude.
Des points de vue surprenants et des mares intérieures précieusesLarge ouverture sur le cirque de Salazie depuis le gîte de Bélouve.
Une fenêtre minuscule offre une échappée en belvédère au bord du Trou de Fer, embrassant du regard l’incroyable cascade qui dévale en plusieurs paliers jusqu’au « Trou », 900m plus bas. Fréquentation hautement touristique du petit point de vue aménagé, situé à une heure de marche du gîte de Bélouve. La piste forestière de Takamaka aboutit à un point de vue remarquable en balcon sur la rivière des Marsouins. De nombreuses mares et tourbières se sont formées dans ces forêts où le taux d’humidité et les précipitations atteignent des records. La Grande Mare, la plus étendue, le Bassin des Hirondelles, intime, le Plateau de Thym, tourbière ouverte sur le Piton des Neiges. Des mares pour certaines à fort intérêt écologique notamment la mare du Plateau de Thym avec la présence de la station d’une petite plante indigène aquatique (Bryodes micrantha).
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