Atlas des paysages de La Réunion |
Caractéristiques et valeurs paysagères clésDes pentes cultivées magnifiées par l'arrière-plan des contreforts montagneuxPentes douces cultivées et larges ouvertures sur le paysage et le littoral. En continuité des pentes de Bras-Panon, vers Harmonie, les pentes cultivées forment un relief doucement ondulé rappelant les pentes de Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, sans les grandes propriétés.
Le piton Sainte-Anne forme un des seuls repères topographiques, remarquable du relief de cette entité ; il présente encore des reliques de forêt tropicale humide de basse altitude.
Le couvert arboré des grands arbres d’autrefois (jacquier, bois noirs, fougères arborescentes…) a disparu et de rares arbres captent le regard le long de la longue ligne formée par la RN 3, avec en perspective le littoral ou le massif boisé des plaines et sa voie sinueuse. Cette voie constitue un des rares axes linéaires gravissant les pentes de l’est ; elle met en scène une transition paysagère et « climatologique » entre le paysage forestier et humide des pentes et le littoral et les pentes cultivées.
Des pentes boisées imposantes, aux reliefs complexes, riches de nombreux sites naturelsPentes boisées sur les contreforts montagneux, mises en valeur par les longues pentes cultivées de Saint-Benoît et de Sainte-Anne. Ces pentes boisées sont recouvertes de forêt tropicale humide de montagne et sont parcourues par de nombreuses ravines. Elles rejoignent en partie haute les plaines en partie pâturées du Piton de l'eau et du Piton Textor présentant encore des reliques de fourrés à Petits Tamarins des Hauts ou arbre fontaine au sein de fourrés éricoïdes. Ces formations naturelles se poursuivent ensuite sur les contreforts conservés du Volcan. Des formations boisées denses apparaissent jusqu'aux premiers infléchissements de la Plaine des Palmistes, là où la route des plaines entame ses premiers lacets.
La Rivière de l’EstTumultueuse rivière née de la Plaine des Sables, passage grandiose en cascade au Cassé de la Rivière de l’Est, elle forme une pente très rapide à l’origine de son cours d’eau bruyant et écumeux. Cette rivière pérenne présente une certaine richesse piscicole, avec présence du Chitte, espèce très rare à La Réunion et constitue un territoire de nidification et de migration pour les oiseaux marins. Ces remparts recèlent encore des reliques de végétation naturelle dont des orchidées faisant le lien avec les formations conservées d’altitude. La Papangue peut également être observée à partir du pont. L'embouchure est régulièrement fréquentée par des limicoles.
De l’ancien pont de la Rivière de l’Est, l’on perçoit les berges boisées et sinueuses de l’embouchure et les remparts abrupts de l’entaille de la rivière dans le massif montagneux
La Rivière des Marsouins, dévale son cours sinueux dans un magnifique canyon avant de s’élargir et de traverser Saint-Benoît et ses berges « naturelles ».
Takamaka constitue un des sites exceptionnels de la Réunion. Les magnifiques vallées encaissées entre deux parois boisées imposantes dessinent un paysage de montagne, que longe la voie pendant plusieurs kilomètres. Long parcours de découverte du paysage depuis la voie d'accès au site de Takamaka : paysage agricole se fermant progressivement, pentes ondulées de cannes, petites cultures fruitières et paysage de canyon le long d'une rivière invisible, soulignée par les remparts.
Rappel de l’usine hydroélectrique soulignée par les réguliers pylônes jalonnant le parcours ; le barrage est formé d’une salle souterraine dans la falaise vers laquelle chutent les eaux captées au pied des cascades. Arrivée saisissante sur le site de Takamaka, largement altérée par le parking en premier plan. Le paysage grandiose du rempart apparaît après quelques pas en direction du belvédère et livre le paysage de cascades dévalant les vertigineux remparts circulaires. Le sentier étroit et vertigineux, amorce là son départ, vers le fond de la rivière. Ces remparts sont recouverts de forêt tropicale humide de basse altitude bien que certains remparts abrupts et soumis à l’érosion soient recolonisés par le raisin marron venant perturber les milieux. Les oiseaux forestiers peu farouches sont facilement observables à ce niveau. De même, il n’est pas rare de voir la Papangue survoler les remparts. Seul le Lézard vert de Bourbon également présent est difficilement observable en milieu naturel et il faut accéder aux barrages pour pouvoir l’apercevoir sur les aménagements. Le mini cirque de Grand Etang
L'effondrement du Bras d'Annette s'écoulant autrefois vers Saint-Benoît a formé le Grand Etang, dont la rivière se serait reformée sous l'effondrement. Cette masse d'eau a pour caractéristiques principales de ne pas bénéficier d'exutoire aérien et ainsi d'infiltrer la majeure partie des eaux qui précipitent sur son bassin versant et ruissellent jusqu'à lui. La chaîne des Mornes de l'Etang borde le grand Etang. L'ambiance reposante s'oppose au caractère peu engageant des berges, qu'une piste cavalière emprunte …. Au niveau de la zone humide du lac, on observe une importante formation végétale subaquatique ou amphibie presque mono spécifique avec la plus importante station de Cyclosorus interruptus de La Réunion. La zone humide de l'Etang est envahie par des poissons exotiques dont le Carrassin doré et le Guppy qui seraient en partie responsables de la grande pauvreté en vertébrés aquatiques de l'Etang. En amont du chemin de ceinture de l'étang, la végétation est formée d’une forêt humide hétérogène de basse et moyenne altitude, dans un bon état de préservation. On y retrouve d’ailleurs, des espèces rares et remarquables dont certaines protégées comme le Bois blanc (Hernandia mascarenensis), espèce très rare et menacée de disparition à l’échelle de l’île et le Lézard vert des hauts. Mis à part le Tuit-tuit, tous les oiseaux forestiers indigènes de La Réunion y sont présents. La salangane et l’hirondelle de Bourbon sont souvent en survol au dessus de l’étendue d’eau pour la capture d’insectes. Les remparts qui entourent la zone d'étude abritent de petites colonies de puffin de Baillon (fouquet) et très probablement de Paille en queue. Enfin, beaucoup d’oiseaux exotiques se sont naturalisés sur le site : le Merle de Maurice notamment ainsi que le cardinal. Ce milieu est également menacé par des espèces végétales exotiques envahissantes de milieux humides, qui peuvent occuper localement des secteurs importants, c’est le cas notamment du Goyavier ou du Raisin marron. Ce dernier sera bientôt tout ou en partie éliminé par la tendrède, agent de lutte biologique récemment introduit sur l’Île, on peut alors se poser la question du devenir de ces espaces ouverts ? Le site de Bethléem, un ancien îlet habité au XVIII par une population venue se réfugier contre les attaques de forbans. En 1855, Madame Hubert Delisle y construit un ouvroir pour les jeunes filles et un asile pour vieillard. Une chapelle dédiée aujourd’hui à Notre Dame de Fatima y prend place. Les bâtiments abandonnés sont détruits en 1941. Le site reste cependant un lieu de pèlerinage. Lieu de fraîcheur paisible au bord de la Rivière des Marsouins, il constitue un espace de nature très agréable.
Une urbanisation quasi continue sur le littoralUne urbanisation quasi continue du littoral, à l'exception de la pointe de Ravine Sèche et l'amont de la Rivière de l'Est, qui révèlent des paysages agricoles littoraux remarquables.
Un littoral sauvage de plages de galets venté et quelque peu ingrat avec ponctuellement quelques formations originales. Le parc de Bourbier-les-Rails est une des rares tentatives de reconquête du littoral.
Saint-Benoît, une ville à la croisée de la côte Est et de la Route des PlainesVaste agglomération littorale formée par Saint-Benoît et l’étalement des bourgs de Bras Canot, Bras Fusil et Bourbier.
Des limites d’urbanisation difficiles à contenir le long des RN 2 et 3 à Saint-Benoît. La fusion de la ville avec le quartier de Bras Fusil et les grands équipements implantés à la périphérie de la ville (stade, collège…) ne participent pas à un paysage urbain de qualité. Saint-Benoît, placé à l’articulation des grands paysages de l’île, la côte Est et le cœur de l’île, semble s’étaler au détriment de ses paysages.
Un habitat spontané très présent sur les pentes en bord de voie. Phénomène encouragé par la faible inclinaison des pentes de Sainte-Anne par exemple ou par l’attrait de routes de mi-pente comme le long de la Route Hubert-Delisle. Les écarts de petites tailles s’allongent et forment une urbanisation linéaire ménageant de rares opportunités visuelles sur les paysages : Cambourg, Chemin de Ceinture, La Confiance, les Chicots, l’Abondance …
Les espaces paysagers luxuriants en bords de route et le long des ravines participent à la perception de ce paysage « jardiné » dans les sections les moins circulées.….
Le banian des orangers au bord de la RN2 est « l’ image » de cette côte Est luxuriante entre ravines inondées de fruitiers (bananiers, letchis….) et banians.
Le Village de la Confiance bénéficie d’un patrimoine remarquable, encore isolé de l’urbanisation et signalé par ses grands et vieux arbres. Ancien domaine où l’ambiance pittoresque persiste dès que l’on emprunte la voie d’accès au village soulignée par l’ombre des vieux arbres, les ruines de l’usine et la vieille cheminée. Le jardin de la maison créole réhabilitée témoigne de l’histoire botanique de l’île ; il était autrefois planté de nombreux arbres à épices et fruitiers.
Des cases colorées avec jardin luxuriant émergent du village de Petit Saint-Pierre et de Sainte-Anne et annoncent l’ambiance des paysages de la côte Est.
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