Atlas des paysages de La Réunion |
Pourquoi un Atlas des paysages de La Réunion ?Pour mieux connaître les paysagesL'Atlas des paysages de La Réunion est une ambitieuse entreprise lancée par la DIREN Réunion. Il s'inscrit dans la politique nationale menée par le Ministère de l'écologie (MEEDDM) depuis de nombreuses années pour que, progressivement, chaque département dispose d'un atlas de paysage. Un premier travail d’identification des grands paysages de La Réunion a été mené dès 1994 (« Etude pour la valorisation des grands paysages de La Réunion », Bertrand Folléa - Claire Gautier). Commandité à l’époque par la Direction Départementale de l’Equipement de la Réunion, il a été suivi par un comité de pilotage constitué, outre la Direction Départementale de l’Equipement, du Commissariat à l’Aménagement des Hauts, du Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement de La Réunion, de la Direction Régionale de l’Environnement de La Réunion et du Service Départemental de l’Architecture. Le présent Atlas développe et actualise les connaissances en prenant appui sur les nombreuses réflexions et actions paysagères engagées depuis. Il répond à la demande de la Convention Européenne du Paysage, entrée en vigueur en France le 1er juillet 2006, qui prévoit un engagement d'identification et de qualification des paysages :
Il a pour objectif de mettre à disposition de chacun une connaissance précise des paysages du département ou de la région, qui doit nourrir les politiques qualitatives d'aménagement du territoire conduites par l'État, le Conseil Régional, le Conseil Général ou les groupements de communes dans leurs prérogatives respectives. Il a aussi pour ambition d'être suffisamment précis, concret et illustré pour nourrir les façons de « faire » dans les actions quotidiennes entreprises par les services techniques, les entreprises privées mais aussi les habitants, également acteurs du cadre de vie. Pour mieux agir sur les paysagesAgir individuellement Le paysage est bien une affaire de culture. C’est par ignorance ou facilité que les actions de transformations du territoire, quelles qu’elles soient, ignorent le contexte dans lequel elles sont appelées à s’inscrire. S’inscrire dans un paysage, pour une route, un quartier, une extension de village, une maison, un équipement, c’est déjà connaître et reconnaître l’existant : identifier les valeurs qui le composent pour les reprendre à son compte, les intégrer dans la conception et poursuivre ainsi l’œuvre de construction d’un cadre de vie agréable et de qualité. Dans un territoire largement modelé par les hommes, profondément humanisé, même dans les secteurs qui paraissent « naturels » comme les forêts, on ne part jamais d’une page blanche. Le paysage est là, constitué, capable d’évoluer - c’est sa nature -, mais porteur aussi d’une personnalité qui fait de chaque site un cas particulier qui mérite cette attention à l’existant. L’Atlas, dans sa meilleure acception, a vocation à être source d’inspiration pour agir à bon escient. Agir collectivement Le paysage est aussi une affaire de culture partagée. Il n’est la préoccupation principale de personne, mais est le produit dérivé d’un grand nombre d’actions menées par beaucoup de monde : en ce sens il est le reflet d’une relation des hommes à leur environnement quotidien. Le maire qui étend sa commune et qui l’aménage, l’habitant qui dépose son permis de construire, qui repeint ses volets ou qui refait sa clôture, l’agriculteur qui produit, l’entrepreneur qui s’implante, l’ingénieur et le technicien qui redessinent la route ou le cours d’eau, l’Etat, la Région, le Département et les collectivités locales, qui réglementent, investissent et subventionnent dans les domaines de l’économie, du logement, de l’environnement, des infrastructures, de l’énergie et des équipements, les associations qui prennent part aux débats et influent sur les décisions, sont chacun responsable de la qualité du cadre de vie. La construction d’un regard partagé sur la qualité du territoire aide à agir, évite les blocages et les confrontations souvent caricaturales entre « protecteurs » et « aménageurs ». Il passe par la mise à disposition d’une connaissance précise là encore accessible à tous. C’est bien la vocation de l’Atlas que de contribuer à construire ce regard. Pour mieux construire le cadre de vie de demainL’Atlas a vocation à préparer la définition d’objectifs de qualité paysagère et leur mise en œuvre, tels que le prévoit la Convention Européenne du Paysage. Extrait de la Convention Européenne du Paysage : « Objectifs de qualité paysagère Chaque Partie s'engage à formuler des objectifs de qualité paysagère pour les paysages identifiés et qualifiés, après consultation du public conformément à l'article 5.c. Mise en œuvre Pour mettre en œuvre les politiques du paysage, chaque Partie s'engage à mettre en place des moyens d'intervention visant la protection, la gestion et/ou l'aménagement des paysages ». Avec un grand nombre d’acteurs de l’aménagement, et des pouvoirs très émiettés, le territoire de La Réunion, petit et fermé sur lui-même, ne peut plus être la seule résultante hasardeuse des actions des uns et des autres. Les meilleurs musiciens rassemblés en un même lieu produiront un épouvantable capharnaüm, malgré leur talent individuel, s’ils n’ont pas de partition commune. Il en va de même pour le cadre de vie. Au-delà de la mise à disposition d’une connaissance, l’Atlas a ainsi également vocation à préparer un projet d’avenir pour la qualité du territoire, qui oriente les actions, les harmonise et leur donne sens : une contribution à la construction d’une vision d’avenir et non plus seulement d’un regard. Parce que La Réunion est belle et fragileLa Réunion est de loin un des territoires Français qui offre le plus de diversités et de contrastes de paysages au kilomètre carré. Cette merveilleuse richesse n’est pas que naturelle ni seulement héritée de l’alchimie subtile des éléments. Elle est aussi profondément culturelle, inscrite dans l’histoire et les pratiques des Réunionnais, venus des quatre coins du monde pour fonder un creuset pluriethnique et pluriculturel qui fait sa personnalité si attachante. Cette richesse n’est pas non plus éternelle ni acquise pour toujours : face aux multiples pressions qui se font jour, principalement liées à la forte augmentation de la population sur un territoire exigu et sensible, ce bien commun qu’est le paysage, précieux et fragile, peut très rapidement être dilapidé par ignorance ou par intérêts particuliers. Il a considérablement évolué au cours des 60 dernières années, pour le meilleur et pour le pire. A La Réunion, le paysage doit se construire chaque jour, par chacun, au travers d’actes d’aménagement réfléchis, dans la perspective d’un développement durable. Une immense entreprise culturelle est à faire pour porter ce désir de paysage de façon consciente et partagée. L’Atlas des paysages est une pierre apportée à cet édifice. |
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